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Ce qui refte du vin dans le fond du tonneau ;
Ce qui parcourt le jeu de paume;

Ce qu'on met fur le dos d'une bête de lomme ;
Une plante qui te nourrit ;
Une autre dont la force excite l'appetit;

Un impôt très-connu dont il faut qu'on s'acquitte;
La femelle du fanglier;
L'endroit enfin où plus d'un parafite

Se met fans le faire prier.

Si tu veux que je t'offre à coup fûr la victoire,
Sans te caufer grand embarras,

Ouvre les faftes de l'hiftoire,

En cent endroits divers, lecteur, tu me veras.

Par M. d'Azemar.

AUTRE.

JE préfente en ces vers au lecteur curieux

Un mot charmant, un mot fait pour les cieux ; Mais qui, fouvent, devient le nom d'une mortelle:

J'en connois une auffi fage que belle,

· Dent le génie & l'éclat radieux

Feroient penfer qu'il fut formé pour elle. Ce mot, ami lecteur, exprime dans fon tout Une plante, une fecte illuftre en médecine : En le décompofant, le principe du goût, 11. Vol.

D

Un fleuve qui, long-tems, cacha fon origine,
Une graine, un légume, un affez vilain mal
Ce qu'un triangle enferme en fon effence,
L'habillement de la premiere enfance,
Aux habitans des eaux un inftrument fatal,
Ce dont un capucin ne connoît pas l'usage,
Une pomme, une écorce, un mauvais fruit fau
vage,

Ec la mefure & le produit du tems,

Le roi des airs, ce qui fond dans la plaine Auffi-tôt que zéphir annonce le printems, Le charme de tes vers, ô divin la Fontaine ! Charme ignoré de maint rimeur, L'habitant du céleste empire,

Le refidu d'une douce liqueur

La rame des oifeaux, un terme de fatyre...
Mon cher lecteur, c'eft aflez vous en dire.

AUTRE.

Nous fommes deux & nous sommes jumeaux,

Qui l'un & l'autre, avant de naître,

A notre mere en pleurs caufons beaucoup de maux
Ami lecteur, fi tu veux me connaître,

Ne crois pas que, pour me trouver,
Tu doives loin m'aller chercher.

Chaque jour je te rends service,

Toujours par moi tu peux guider tes pas,
Je te conduis, même jusqu'au trépas ;
Mais ne crois point que ce foit par malice.
Cinq pieds, qui font mon existence,
Vont exercer ta patience;

En t'offrant un oifeau dont l'ennuyeux caquet
Eft comparé fouvent au bavard indifcret;
Ce qu'en latin nous annonce l'aurore,
Et qu'on admire en le voyant éclore.
Cher lecteur, encore un inftant,
Erje vais te rendre content.
Ne pouvant être un objet odieux;
Je ne crains pas d'exciter ta colere,
En te difant que je viens... pour te plaire...
De me placer devant tes yeux.

Par Mlle de Paramé.

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

Il Cinto di Venere, &c. La Ceinture de Vénus; Poëme en l'honneur du mariage de Monfeigneur le Dauphin, avec fon A. R. l'Archiducheffe Marie-Antoinette d'Autriche, par Dom Antoine de Gennaro, Duc de Belforte, Seigneur Napolitain. Brochure in-8°. de 53 pages. A Naples, & fe trouve à

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Paris, chez Molini, libraire, à l'Italie lettrée, rue de la Harpe.

M. Le Duc de Belforte, sensible à la joie qui anime les Peuples des Empires d'Allemagne & de France, éleve aujourd'hui la voix, des rives du Sébet qui l'a vu naître, & mêle fes accens à ceux des mufes Françoifes & Allemandes. Son Chant nuptial eft orné de ces tableaux agréables, de ces fictions ingénieufes qui parlent à l'imagination & la récréent. L'enchantement de la Ceinture de Vénus; les deux dards que l'amour reçoit de fa mere & que la vertu même a forgés; l'ambaflade de Mercure aux ChampsElifées; Mars, au commencement du Poëme, fuivi de l'orgueil, de l'épouvante & de la mort, ouvrant le théâtre de la guerre dans les campagnes de Pologne; & Vénus accompagnée de la beauté, des ris & des graces, graces, dirigeant fa courfe vers la France, font des images intéreflantes pour tous les lecteurs. On applaudira fur- tout aux louanges de notre Monarque Bien-Aimé que le poëte a fçu joindre adroitement aux vœux qu'il forme pour le bonheur des auguftes époux. La traduction du Poëme Italien eft ici im

primée à côté du texte original, divifé par octaves.

Tables Généalogiques des auguftes maisons d'Autriche & de Lorraine, & leurs alliances avec l'augufte maifon de France, précédées d'un mémoire for les Comtes de Habfpourg, tiges de la maifon d'Autriche. Volume in-8°. de 320 pages. A Paris, chez Deffaint, libraire, rue du Foin St. Jacques.

Cet ouvrage fera toujours confulté avec confiance, parce que les tables qu'il renferme ont été dreffées d'après les monumens les plus authentiques, & le témoignage des hiftoriens les plus refpectables. Depuis plufieurs fiécles, la maison de France s'eft liée par des mariages avec les maifons d'Autriche & de Lorraine. On compte treize alliances de cette maifon, & vingt-une de celle de Lorraine avec la maifon de France, indépendamment de deux alliances que la maison d'Alface, leur tige commune, avoit contractées avec la feconde Race de nos Rois,

Ces tables font précédées d'un mémoire plein de recherches fur les Comtes de Habfpourg, tiges de la maifon d'Autriche. Cette differtation eft de M. le

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