De l'Hymen & de Mars fous les heureux dra
T'aflure une double victoire.
Tu joindras fur ton front, pour prix de tes tra
Les roses du plaifir aux rayons de la gloire.. Au temple de l'Hymen, vas, guerrier généreux, Jurer d'être conftant, & fois-le fi tu peux. Sur les rives de la Garonne,
Les Poudeins, enfans de Bellone, Ont tous confacré, tour-à-tour, Leur bras à la patrie & leur cœur à l'amour.
Par M. ****, de Bernay en Normandie.
VERS préfentés à Son A. R. Madame l'Archiducheffe Antoinette, Dauphine
VIENS, aimable Antoinette, auguste souve
Le deftin te devoit à la gloire des lys.
L'Europe, de nos jours, apprend qu'une Autrichienne
A l'ame d'un héros fous les traits de Cypris, Et que ce fexe heureux que, dans un vain délire, Notre orgueil condamnoit à la frivolité,
Soutient également les rênes d'un empire Et le fceptre de la beauté.
Par M. d'Hermite Maillanne, à Aix.
VERS à Madame la Baronne de St*** ̧ fur fes dix fept ans.
Aux beaux jours de votre printems,
Vous touchez, belle St***. Ah! prenez garde que ce tems Ne vous échape comme un rêve. Les graces ne font que des fleurs; La beauté, qu'un bien peu durable; L'efprit, qu'une fource d'erreurs ; Le plaifir qu'un fonge agréable. Amours & jeux, chez les mortels, Sont nés de ce rare affemblage.
Nos cœurs vous doivent lear hommage,' Nous vous drefferons des autels. Mais, avec le tems qui s'envole, S'enfuiront ces vains attributs,
St ***, par vos vertus, Fixez notre culte frivole, Et qu'on refpecte encor l'idole Quand on ne l'encenfera plus.
EPITRE à Magdelon, jolie femme de chambre d'une très-jolie Dame.
UE je te trouve intéressante! Que ton air naïf est charmant! Je t'aimerois éperdument;
Car enfin, chez toi, tout m'enchante. Mais ne vas pas t'en offenser, Ta maîtreffe eft fi féduifante Qu'on n'a pas le tems de penfer Un feul moment à la fuivante. Qu'il eft de Beautés en ce tems A qui tu rendrois bien service! N'eufle-tu même d'autre office Que d'accepter les complimens Que leurs fots & fades amans Leur font avec tant d'injustice. Hélas! du moins, lorfque l'ennui Nous auroit chaffés de la chambre, Le plaifir viendroit après lui Nous recevoir dans l'antichambre; Mais au contraire dans ces lieux, Tout occupé de la maîtrefle,
Lorfqu'on le dérobe à les yeux, C'est pour s'en occuper fans cele: Magdelon, fi mon cœur diftrait
D'orgueil être moins enivrée,
Les Graces étoient, comme toi, Les fuivantes de Cytherée.
Si le deftin plus généreux,
Chere Magdelon, t'eût fait naître, Grande Dame!.. Ah! point de ces vœux, C'eût été ton malheur peut-être.
Tes traits feroient moins féduifans, Tu n'cuffes été fi jolie ;
Car, voit-on les dieux complaisans Se plaire à combler de préfens Tous les mortels comme Emilie ?
Mais, enfin, que t'ont-ils ôté ?
Que le plus frivole avantage. Ah! fans doute qu'à la beauté Nous devons le premier hommage, Puifqu'on emprunte fon image Pour peindre la divinité.
Le Comte de Putbus, grand Chambellan de Son Alteffe Sénériffime Mgr le Duc de Wirtemberg, envoyé pour complimenter & accompagner Madame la Dauphine à fon passage par le cercle de Saabe, fit les Stances fuivantes pendant le Spectacle donné pour cette Princeffe, à Günsbourg.
ANTOINETTE paroît. Un peintre téméraire
Veut peindre de Vénus les charmes immortels, Et les tendres amours reconnoiffant leur mere Grouppés aux pieds de fes autels.
Foible image, lui dit la foible Germanic, Des poëtiques dieux le temple eft abattu: Vénus ne fut jamais ni la foeur du Génie, Ni la fille de la Verty.
Confacre ton pinceau fur les bords de la Seine A peindre d'Antoinette & l'ame & les appas : On connoîtra le fang d'Hapsbourg & de Lorraine Au bonheur qui naît fous les pas.
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