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On croit que les nations, à la différence des individus, ont
d'autant moins de sagesse qu'elles ont plus d'années.
Auteurs anciens et modernes qui ont accusé la civilisation
de faire dégénérer les hommes.

Examen de ce reproche. Qu'est-ce que la civilisation?
Ce mot ne désigne pas seulement le progrès des arts, des
sciences, de la richesse; mais aussi de la morale.
Il n'est pas vrai d'ailleurs que les arts corrompent les

mœurs.

Ils nuisent à la guerre, mais non aux vertus guerrières.
Ils sont très favorables au courage civil.
La richesse ne corrompt pas plus que les arts qui la pro-
duisent. Ce qui corrompt, c'est la manière de s'enri-
chir, et non la richesse."

De tous les moyens de réformer les mœurs, le progrès de
la richesse est le plus efficace.

Il n'est pas vrai que des peuples aient péri par excès de
culture. On ne sait dans quel ordre il convient de placer
les peuples cultivés : c'est nous qui sommes les anciens
et non les peuples des premiers' temps historiques.
Si des peuples ont péri, c'est faute de vraie civilisation,
et surtout parce que, de leur temps, la barbarie était
encore en majorité.

Combien peu nous méritons le reproche d'être trop civi-
lisés.

Les désordres de la société sont le symptôme d'un défaut et non d'un excès de civilisation.

La liberté d'un peuple n'est pas toujours égale à sa civilisation.

92

ibid.

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98 99 100

088

102

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autres.

Etat de connexion où tous les peuples sont entre eux, et comment l'état de chacun est modifié par celui des

ibid.

115

Exemples.

116

Quoique la liberté ne soit pas égale à la civilisation, chaque peuple est d'autant plus libre qu'il est plus ci

vilisé.

Voir si l'étude des faits confirme ces remarques.

CHAPITRE IV.

Liberté compatible avec la vie des peuples sauvages.

Si la liberté est en raison de la civilisation, les sauvages doivent être les moins libres des hommes, car ils sont les moins civilisés.

Idées contraires des philosophes du dernier siècle.

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Réfutation de ces idées.

Combien la vie sauvage est peu favorable au développe-
ment des forces physiques.

Combien elle est contraire aux progrès de l'intelligence;
Et à ceux des mœurs ;

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Et à ceux de la sociabilité : état violent des relations des hommes dans la vie sauvage.

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A aucun autre âge, l'homme ne fait de ses forces un usage
aussi borné, aussi stérile, aussi déréglé, aussi violent,
aussi dommageable, et par conséquent à aucun autre
âge, il ne jouit d'aussi peu de liberté.
Elémens de liberté qu'on découvre dans la vie sauvage;
commencemens d'industrie, de morale privée, de jus-
tice sociale.

Voir ce que deviennent ces germes dans les âges subsé-
quens de la société.

CHAPITRE V.

Liberté compatible avec la vie des peuples nomades.

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154

Divers écrivains ont fait de la liberté l'attribut de la vie nomade, comme d'autres en avaient fait l'attribut de la

vie sauvage.

155

Réfutation de leurs idées.

158

Les peuples nomades jouissent d'un peu plus de liberté que les peuples sauvages.

163

Leur esprit ne se meut pas dans un cercle aussi étroit; ils peuvent faire un usage un peu plus étendu de leurs facultés naturelles.

ibid.

Ils savent en faire à l'égard d'eux-mêmes un usage un peu mieux réglé.

Ils commencent à mettre quelque calcul dans leurs relations avec les autres hommes; au lieu de massacrer leurs prisonniers, ils les asservissent; c'est un progrès vers la liberté un esclave est plus libre qu'un homme mort. Sous tous les rapports, ils usent un peu mieux de leurs forces ils sont donc un peu plus libres sous tous les rapports.

:

Ces progrès pourtant sont encore
Imperfection de leur industrie;

De leurs mœurs;

De leurs relations sociales.

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Sophisme singulier de Fergusson sur la sécurité que pro

cure l'état de guerre.

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179

Le principe des violences et de la brutalité des peuples pasteurs est dans leur genre de vie.

Ce mode d'existence rend raison de leurs guerres continuelles;

Et de toutes les imperfections de l'homme à cet âge de la société.

Toutefois on retrouve ici les germes de liberté aperçus dans la vie sauvage, et on les y retrouve plus développés à tous égards.

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Liberté compatible avec la vie des peuples à esclaves. L'homme se nourrit d'abord de fruits et d'animaux sauvages; puis de la chair des animaux qu'il a subjugués ; puis des produits du sol qu'il a fait cultiver par son esclave.

C'est à tort qu'on nomme agricoles les peuples qui font travailler la terre par des esclaves on devrait donner à tous les peuples des premiers âges de la civilisation des noms pris de la guerre, et non des noms empruntés à l'industrie.

Peu de gens doutent que les peuples qui se font nourrir par des esclaves ne puissent être des peuples libres. Qui n'a entendu parler de la liberté des Grecs et des

Romains ?

Ces peuples ont effectivement joui de plus de liberté qu'au-
cun de ceux de l'époque précédente. Progrès qu'ils avaient
faits.

On ne peut cependant admettre qu'avec beaucoup de res-
triction ce qu'on dit de leur culture, surtout de celle
des Romains, celui de tous les peuples qui a fondé le
plus énergiquement son existence sur l'esclavage.
C'était avec l'industrie et les capitaux des nations vaincues
que ce peuple exécutait la plupart de ses ouvrages.
Son industrie à lui, c'était la guerre; ses œuvres c'étaient
des pillages et des massacres.
Combien il a retardé les progrès de l'espèce. Sans lui,
la civilisation eût été bien plus en mesure de se défen-
dre lorsque commencèrent les irruptions des barbares.
Combien chez lui, pendant long-temps, l'industrie fut
grossière; état de la ville jusqu'au règne d'Auguste et
même de Néron.

Combien les arts et les mœurs sont plus perfectionnés
parmi nous qu'ils ne le furent jamais à Rome.

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195

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ibid.

199

200

ibid.

202

L'obstacle aux progrès des Romains était dans le genre de vie qu'ils avaient adopté.

Ce

genre de vie demandait une guerre perpétuelle. Tableau de leur organisation.

Ils étaient très fortement constitués pour la domination ;
mais de quelle liberté pouvaient-ils jouir?

Ils avaient besoin, pour être propres au brigandage, de res-
ter grossiers, brutaux, superstitieux.
Effets que la guerre et l'esclavage exerçaient sur l'industrie
et la population.

Effets qu'ils avaient sur les mœurs explication des habi-
tudes rigides que montrent quelquefois les peuples pil-
lards, et ce que devient cette rigidité lorsque le pillage

les a enrichis.

Effets que la guerre et l'esclavage avaient sur les relations sociales des Romains; situation violente où ils se trouvaient; tout ce qu'ils avaient à souffrir et tout ce qu'ils avaient à craindre.

Dernier résultat de leur régime.

Effets que le même régime avait produits chez les Grecs.
En quoi il diffère dans nos colonies; combien ses effets y
sont encore désastreux.
Néanmoins l'esclavage, lorsqu'il commença à s'établir, fut
un progrès; les esclaves, servi, étaient des hommes con-
servés, servati. Combien ce changement dans les re-
lations des hommes eut des résultats avantageux.

CHAPITRE VII.

204 ibid.

205

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214

217

226

ibid.

228

233

Liberté compatible avec la vie des peuples à priviléges.

Ce qui excita à le modifier dans le moyen âge.
Régime féodal; la condition des esclaves y était un peu
meilleure; cet état a servi de transition au régime des
priviléges.

L'idée d'abolir l'esclavage n'avait pu venir dans l'antiquité, et pourquoi.

238

239

242

Comment ce régime s'établit.

244

Etat social qui se manifesta lorsque cette révolution fut accomplie.

ibid.

Chacun, dans cet état, appela ses libertés les priviléges
dont il jouissait au détriment de tout le reste.
Quelle liberté était compatible avec des libertés pareilles. 250
Combien le régime des priviléges était préférable à celui

de l'esclavage.

L'industrie humaine y pouvait prendre plus d'essor.

ibid.

ibid.

249

Les mœurs y devaient devenir meilleures ;
Et les relations sociales aussi.

Il y avait, sous ce régime, progrès incontestable vers la li-
berté : nous avions plus de vraie liberté avant la révolu-
tion qu'on n'en posséda jamais à Sparte ou à Rome.
Cependant cet état n'était bon que par comparaison avec
ceux qui l'avaient précédé; car, en lui-même, il op-
posait encore à la liberté d'immenses obstacles.
Effets qu'il avait relativement à l'industrie;
Relativement aux mœurs;

Relativement aux relations sociales.

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CHAPITRE VIII.

Liberté compatible avec la vie des peuples dominés
passion des places.

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La révolution détruisit parmi nous le régime des privi-
léges.

270

En détruisant les hiérarchies factices, elle ne voulut pas
détruire les inégalités naturelles, bien loin de là. ibid.
C'étaient les apôtres du privilége qui avaient été des nive-
leurs.

La révolution voulut que toutes les professions, tous les
travaux, tous les services légitimes fussent livrés à la
concurrence universelle.

Plusieurs causes empêchèrent que la liberté ne sortît du
nouvel état social qu'elle proclama, la passion des places

entre autres.

Caractère de cette passion.

D'où elle était née; comment elle s'était accrue.
Avec quelle force elle agit durant la révolution et quelles
causes contribuèrent à l'exciter.

Comment le chef du gouvernement impérial s'appliqua à
l'enflammer et quel parti il en tira; force qu'elle a con-
servée après la chute de l'empire.

279

ibid.

287

289

Elle lui est moins contraire que la passion des priviléges. ibid.

Comment elle agit relativement à la liberté.

Elle nuit moins aux progrès de l'industrie, des mœurs, de

la justice.

ibid.

Combien cependant elle est encore préjudiciable.

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281

282.

1

285

Ordre social qu'elle substitue à l'ancien régime des priv. ibid.
Élève une administration gigantesque, qui hérite de tous les
priviléges des ordres et des corporations.

Progrès qu'elle fait faire aux dépenses publiques;

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