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Portugal (royaume de ).

Prusse (royaume de ).

Romains ( états ).

Russie ( empire de ).

Sardaigne ( royaume de

Saxe (royaume de ).

Suède ( royaume de ).

Suisse (confédération ).

Toscane (grand-duché de ). Waldeck (principauté de). Wurtemberg (royaume de ).

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INTRODUCTION.

« Jusqu'à nos jours, a dit M. de Lally-To<< lendal, personne n'avait entendu autre chose << par le mot d'émigration, que l'action d'un << homme qui renonce à son pays pour aller en <<< chercher un autre et transporter dans celui«<< là son domicile, sa famille, son industrie, <<< ses moyens. >>

Le nom d'émigrés ne convenait donc point à cette foule de Français qui ont suivi un prince frère de leur roi, lorsque ce prince, modèle de tout ce que la chevalerie eut jamais de plus parfait, ne s'éloignait de la lice de la révolution que pour combattre noblement cette même révolution, et éviter un crime à des forcenés qui voulaient débuter dans leur carrière infàme par tremper leurs mains dans le sang d'un Bourbon, afin d'épouvanter toute la France et arriver sans détour à l'extermination d'une dynastie entière, pour placer le sceptre dans

d'autres mains, ou élever sur les corps sanglans de cette auguste famille leur monstrueuse république.

Lorsqu'on traitait les émigrés de contre-révolutionnaires, l'expression était juste et la dénomination exacte: ils voulaient empêcher les démagogues de creuser l'abîme qui n'a pu être comblé que plus de vingt ans après la mort de Louis XVI.

Depuis long-temps une philosophie insensée, qui ne connaissait pas elle-même la portée de ses traits empoisonnés, ennemie de l'autel et du trône, fomentait le trouble dans les esprits en déclamant contre les rois et contre les prêtres. Les écrits de la secte avaient fait de nombreux prosélytes, parce que c'est une chose évidente et malheureusement trop prouvée par l'expérience, qu'il suffira toujours de parler contre le pouvoir et contre ceux qui en sont revêtus, quels qu'ils soient, pour éblouir le commun des hommes et égarer la multitude.

L'historien véridique doit convenir que les moeurs dissolues de la cour du Régent pendant la minorité de Louis XV, et qui se prolongèrent durant le règne de ce monarque, ne donnèrent

que trop de prise à la malignité des frondeurs. Du vivant de ce prince, la nation était donc tourmentée déjà de la fièvre révolutionnaire qui devait éclater si violemment sous le règne de son vertueux et infortuné successeur *. Par une faute des plus graves, dès les dès les premières années de ce règne, le gouvernement lui-même alimenta celte fièvre, en soutenant la cause de l'indépendance américaine contre la mère - patrie. Lorsque le marquis de Noailles, ambassadeur de France à Londres notifia au gouvernement britannique le traité d'alliance avec les États-Unis, le roi d'Angleterre ne pouvant revenir de sa surprise : « Est<<<< il possible, lui dit-il, que le Roi votre maître « ait signé ce traité? Oui, Sire. Sans <«<< doute qu'il en a prévu les suites? reprit le <<< monarque. Oui, Sire, le roi de France « est prêt à tout événement. » La réponse de l'ambassadeur était telle qu'il la devait faire par rapport à la guerre qui allait en résulter.

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⭑ «< Tout ce que je vois, disait Voltaire en 1762, jette les <«< semences d'une révolution qui arrivera immanquablemen', << et dont je n'aurai pas le plaisir d'être témoin. »

J.-J. Rousseau écrivait dans son Émile « Nous <<< chons de l'état de crise et du siècle des révolutions. >>

appro

Mais que de conséquences cette guerre entrainait à sa suite, et bien autrement graves que les succès ou les revers des armes !

Selon le système de balance politique alors en usage, le ministère français ne vit dans l'insurrection des colonies anglaises que l'abaissement de la rivale de la France. Louis XVI, en signant «< que les Anglo-Américains étaient de<«<< venus libres du jour où ils avaient déclaré <«<leur indépendance, » ne sentit pas qu'il proclamait une doctrine subversive de la stabilité des couronnes comme du repos et du bonheur des peuples. L'adhésion à cette guerre fit agiter dans la France ces questions de liberté, d'égalité, de république, dont la faction philosophique s'empara avec transport, et cette nouvelle éducation devait produire indubitablement des effets conformes à ses principes.

Il faut pourtant dire à la louange de Louis XVI, que ce ne fut qu'avec la plus grande répugnance qu'il céda au vou de son conseil pour s'engager à soutenir la lutte de l'indépendance américaine; et depuis on l'entendit exprimer ses regrets à ce sujet, en avouant qu'on avait profité de sa jeunesse pour l'entraî¬

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