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SUR LA MAINMORTE,

Extraite d'une dissertation de Dom Grappin, bénédictin, laquelle fut couronnée par l'académie de Besançon,

24 août 1778.

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La mainmorte, d'origine barbare, tire son nom, suivant Dom Grappin, de ce que, anciennement, à la mort d'un chef de famille, on devait donner au seigneur le plus beau meuble de la maison, ou, à défaut de meuble, la main droite du mort. Cette coutume, très-ancienne au XIIe siècle, fut aboli au XIIIe.

La mainmorte, née du besoin de protection et de l'indigence, commença par être l'état civil d'une pe: sonne qui, se trouvant dénuée de tout, reçut. 'des fonds sous des conditions plus ou moins onéreuses. Dans le principe, loin d'être odieuse, les hommes la préféraient à la liberté, à raison des avantages et de la protection qu'ils recevaient des seigneurs. Ils la regardaient comme une source de richesses, comme elle en était une de population et d'industrie. En effet, la défense qui leur était faite de rien aliéner ni vendre sans l'agrément du seigneur, empêchait la dissipation des biens; et le droit qu'ils avaient de se retirer, en cas de guerre, au château

seigneurial, où ils devaient recevoir protection, garantissait la sûreté de leurs personnes.

Dix mille Français, sous François Ier, et Henri II, trouvèrent asile au Comté de Bourgogne, sous condition de mainmorte, et furent heureux de devenir propriétaires, malgré la réversion de leurs biens en cas de mort sans enfans.

Les droits de mainmorte, qui ne devinrent odieux que par suite de la tyrannie des seigneurs, furent d'ailleurs presque partout successivement modifiés ou anéantis par le moyen des affranchissemens et des franchises. Mais il ne faut pas confondre ces deux concessions seigneuriales. L'affranchissement n'était autre chose qu'une manumission de la mainmorte, tandis que les franchises étaient des exemptions ou des abonnemens de charges seigneuriales, en faveur de sujets déjà libres, et des confirmations de leurs coutumes et usages, augmentés de quelques nouveaux privilèges, moyennant une redevance ou un cens de protection.

ERRATA.

Page du titre, au-dessous de la dernière ligne,
ajoutez pour millésime: 1835.

:

Préface, page IV, ligne 12, au lieu de ; l'acadé-
mie de Besançon, et qui....., lisez : l'académie de
Besançon, qui.....

Page 38, lignes 11 et 12, retranchez ces mots :
qui n'a jamais été jugé........

Page 61, entre la seconde et la troisième ligne,
suppléez ce titre : Climat.

Page 63, pénultième ligne de la note, au lieu de:
sur la páture d'une grange Boiande......, lisez : sur
la páture de la grange Boissaude....

Page 74, ligne 21, au lieu de: Cai l'ayant met-
tu en coulère........, lisez : Çai l'ayant mettu en cou-
lère....

Page 110, ligne 6, après ces mots : Il faudrait
intéresser les magistrats, ajoutez ceux-ci : de la
hiérarchie judiciaire......

Page 126, ligne 28, au lieu de : avant l'age de a
ans, lisez : avant l'áge de 28 ans.

Page 149, ligne 16, au lieu de : mainmortables,
Que..., lisez mainmortables, que...

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Page 204, article de 1774, au lieu de : JeanJoseph Boivin, qui est membre du conseil municipal depuis plus de 35 années..., lisez Jean-Joseph Boivin, qui est membre du conseil municipal depuis plus de 25 années....

:

FIN.

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