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glait ce qui devait étre dit à toiz hante et à toiz base: Et cetera non secreta, alla et intelligibili voce proferat (sacerdos,; Secreta sero et Canonem morose et distincte submissa noce legal. Il n'y a point possibilité de se méprendre sur la valeur de ces termes, et de ne pas sentir la différence de sens que présentent les mots alta et intelligibili voće, et ceux submissa voce.

Nous transcrivons le chapitre 15 du Sacerdotal imprimé au commencement du seizieme siècle, plusieurs années avant le concile de Trente: Predicta omnia celebranti ordinata, excepto Aufer a nobis, etc., dici debent, per eum (sacerdotem) intelligibili voce, ita quod ab interessentibus Missæ intelligibiliter audiantur et Introitus cum suo Psalmo et Gloria Patri, Kyrie eleison, Gloria in excelsis Deo, Dominus vobiscum, Oremus, Fleelamus genua, Levate, Orationes, prophetiæ, Epistola, Graduale, Alleluia, Tractus cum suis Versibus, Evangelium. Credo, Dominus tobiscum, Offertorium, Orate fratres, Per omnia sæcula sæculorum, Præfatio, Sanctus, Nobis quoque peccatoribus, Per omnia sæcula sæculorum, Pax Domini, Agnus Dei, Pax lecum, Domine non sum dignus, Communio, Dominus vobiscum, Ite Missa est, Benedicamus Domino, Requiescant in pace, Benedicat vos, etc. Omnia alia quæ in Missa dicuntur dici debent SECRETE, ita quod a circumstantibus scu interessentibus Missæ non audiantur.

Ce passage mérite d'être lu et étudié, premièrement par les prétres qui célèbrent la sainte Messe tout entière à haute voix, et secondement par ceux qui au contraire la célèbrent entièrement d'un ton de voix si bas qu'il est impossible aux assistants d'en entendre, pour ainsi dire, un seul mot. Les premiers sont formellement condamnés par les autorités que nous avons citées et par le Concile de Trente: Pia mater Ecclesia Ritus quosdam, ut scilicet quædam summissa voce, alia vero elatiore in Missa pronuntiarentur instituit (sess. 22, cap. 5). Mais les seconds trouveront dans ces paroles une condamnation non moins formelle.

Il est un moyen bien simple de se rendre raison de la différence de la voix dans certaines parties de la Messe, pour peu qu'on prenne la peine de réfléchir. A très-peu de chose près, tout ce que le Chœur et le prêtre chantent doit être récité à voix haute dans les Messes privées, et tout le reste à voix basse. On peut s'en convaincre en lisant le chapitre 15 que nous venons de faire connaltre. Outre l'impérieux devoir qui est imposé posé au célébrant de se conformer ponctuellement aux règles établies par l'Eglise, nous pouvons faire valoir une considération qui est digne d'être appréciée. Dans les Eglises qui possèdent un clergé plus ou moins nomreux, s'il arrive que les uns célèbrent la Messe entière à voix haute, les autres à voix tellement basse, que ce qui doit être entendu ne le soit pas du tout, et d'autres enfin qui varient le ton de voix selon l'exigence de la Rubrique, que pourront penser les fidèles

d'une pareille diversité ! N'arrivera-t-il pas quelquefois que celui-là même qui celebre le saint Sacrifice d'une manière scrupuleusement conforme à la rubrique, pourra être taxé de singularité, tandis que les premiers, selon le goût arbitraire des assistants, passeront comme seuls experts dans la véritat·le manière de bien dire la Messe? Dans telles circonstances données, celle diversité si anormale ne pourra-t-elle pas donner lieu à des préférences ou à des repulsions de coterie si contraires à la charité chrétienne? Ce ne sont point des suppositions gratuites et d'imagination. Nous ne parlons que de ce qui nous a été appris par une longue experience, comme membre de clergés nombreux dans une même Eglise. Nous affirmons, en toute connaissance de cause, que le mal provient du peu de soin que l'on prend dans les séminaires d'instruire sur la Liturgie ceux qui doivent un jour en être les ministres, et que cette importante partie de la théologie n'a pas jusqu'ici été l'objet d'un traité spécial dans le haut enseignement du sacerdoce. Nous conseillons de lire attentivement le traité des saints Mystères par Collet, et de faire une étude sérieuse des Rubriques annexées au Missel.

II. VARIÉTÉS.

Le P. Lebrun, dans son excellente dissertation sur le silence des prières de la Messe dans tous les siècles, prouve contre les novateurs des derniers temps, que l'on a toujours distingué deux tons de voix dans la célébration du saint Sacrifice. Pour le treizième siècle, il ne peut s'élever le moindre doute, il suffit de lire Guillaume Durand. Lebrun cite encore à l'appui l'usage des célestins dans le même siècle. Voici le second chapitre de ce livre intitulé: Modus celebrandi. Nous prenons la traduction de l'illustre oratorien : << Depuis le Verset Introibo jusqu'à l'Introït, « tout doit être récité d'une voix intelligible, « à la réserve d'Oramus te, Domine, qui se « dit en silence. Tout ce qui se chante aux << grand'Messes, soit à l'autel, soit au chœur, doit être dit à voix intelligible aux « Messes basses qu'on ne chante pas, en << sorte qu'on puisse être entendu. On dit de « même, Orate fratres, Nobis quoque pecca«toribus, Pax tecum, la Bénédiction et l'E« vangile de saint Jean, lorsqu'on le dit à « l'autel après la Messe. Tout le reste doit « être prononcé secrètement et en silence, << en sorte qu'on ne soit pas entendu des as<< sistants. »

Pour le douzième siècle, nous avons le témoignage du pape Innocent III, dans son traité des Mystères, Jean Beleth, Hugues de Saint-Victor, Honorius d'Autun, l'abbé Ropert, et l'auteur anonyme connu sous le nom de Micrologus.

Pour le onzième siècle, Lebrun cite un Sacramentaire d'Albi Hildebert du Mans.qui mit en vers toutes les cérémonies de la Messe, Yves de Chartres, etc.

L'auteur nommé le faux Alcuin, dans son

livre des divins Offices et qui n'est qu'une compilation d'ouvrages écrits aux dixième et neuvième siècles, parle du silence de certaines parties de la Messe, surtout de celui qui s'observe dans la récitation du Canon. Or, on ne peut supposer que ce silence soit une institution récente à ces époques. Il est vrai qu'on y trouve l'histoire de certains bergers qui, ayant proféré les paroles de la Consécration sur du pain, furent frappés du Ciel, ce qui ferait croire qu'ils n'avaient pu connaître ces paroles qu'après les avoir entendues pendant la Messe, d'où l'on déduirait que le Canon était alors récité à haute voix. Le P. Lebrun démontre que cette historiette a été ajoutée à l'ouvrage. Il est vrai encore que certains liturgistes en reproduisant la même narration, ont cru y trouver la preuve que le Canon en ce temps-là n'était pas récité à voix basse, mais cela pourrait tout au plus prouver qu'alors comme aujourd'hui certains prêtres n'observaient pas le silence qui est recommandé pour la récitation du Canon. Grimaud qui raconte aussi cette histoire, fait observer que les enfants étaient rapprochés de l'autel, ce qui est aussi la réflexion faite par le premier narrateur, et que en quelques endroits les prêtres prononçaient assez haut ces paroles, pour qu'elles fussent entendues des assistants, surtout lorsqu'ils étaient si voisins du célébrant.

Amalaire, pour le commencement du neuvième siècle, fournit à son tour des preuves de la récitation tacite du Canon et de querques autres parties de la Messe, et il donne plusieurs raisons mystiques de ce silence. Les partisans de la voix haute pour toute la Messe, se sont égayés sur une Óraison silencieuse et ont prétendu que ces deux mots ne pouvaient s'associer. Sans doute, selon la pas rigueur logique ou grammaticale, il n'est possible de parler, orare, et en même temps de se taire. silere, mais Amalaire réfutait d'avance une objection aussi puérile pour ne pas dire absurde, en rappelant le trait que nous lisons dans le premier chapitre du premier livre des Rois. Anne, épouse d'Elcana, était affligée de sa stérilité. Le texte sacré nous la représente adressant des vœux au Seigneur pour obtenir des enfants: Loquebatur in corde suo tantumque labia illius movebantur, et vox penitus non audiebatur. « Anne parlait << dans son cœur et remuait seulement ses « lèvres, et sa voix n'était pas entendue. »> C'est ainsi, selon cet auteur, que l'Eglise, figurée par Anne,adresse tacitement ses prières à Dieu dans certaines parties du saint Sacrifice. Que penseront de cet écrivain les insipides censeurs dont nous parlons, lorsqu'il dit de la femme d'Elcana: Tacite... precabatur... loquebatur prece occulta... loquebatur non voce, sed corde... « Elle parlait si«<lencieusement... elle parlait par une prière a cachée... elle parlait non pas avec la voix,

mais de cœur. » Que sera-ce que parler sans voix? Tout homme sensé comprend néanmoins sans effort comment il est possible de parler sans se faire entendre.

Il serait superflu maintenant de démontrer

avec le P. Lebrun, que l'usage et la loi du silence dans la récitation du Canon remontent jusqu'à saint Grégoire le Grand, et de là jusqu'au berceau de l'Eglise. Un article d'ailleurs ne saurait être une dissertation complète.

Quant aux Liturgies orientales, il est hors de doute que certaines parties de la Messe sont récitées à voix basse, comme l'indiquent les Rubriques annexées. Celle des Arméniens surtout contient plusieurs prières que le prêtre doit réciter en secret.

Nous finirons en disant que le cardinal Bona s'est appuyé sur l'autorité de Flore, pour soutenir qu'au neuvième siècle le Canon était récité à voix haute. Il cite un passage de cet écrivain qui parle de la réponse Amen, faite par le peuple à la fin du Canon. Mais cette réponse se fait encore aujourd'hui après que le prêtre a dit les paroles: Omnis honor et gloria, immédiatement avant l'Oraison dominicale, lorsqu'il dit à haute voix : Per omnia sæcula sæculorum, qui en est la conclusion. Faut-il en déduire que le Canon doit être récité d'un ton élevé ? La déduction serait manifestement erronée. L'illustre cardinal a donc mal interprété le passage de Flore que nous livrons à la méditation de nos lecteurs. Amen autem quod ob omni ecclesia respondetur interpretatur verum, non ubicumque et quomodocunque, sed mystica religione. Hoc ergo ad tanti mysterii Consecrationem, sicut est in omni legitima Oratione respondent fideles et respondendo suscribunt. D. Claude de Vert partage l'opinion du cardinal Bona et ne se doune guère la peine d'étudier le véritable sens de ce passage. Pour ce qui nous regarde, nous adoptons pleinement l'opinion du P. Lebrun, parce qu'il la fonde sur les meilleures raisons, et que ce sentiment nous paraît, sous tous les points, conforme au véritable esprit de la Liturgie.

VOTIVES (MESSES).

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Selon les règles liturgiques, la messe doit concorder avec l'Office. Néanmoins ces règles souffrent certaines exceptions qui sont déterminées par les Rubriques. Ces exceptions ont lieu en faveur des Messes votives: le Missel romain parle d'abord des Messes votives en l'honneur de la sainte Vierge. Elles sont ordinairement assignées au samedi, à moins qu'en ce jour il n'y ait une fête double, ou semi-double, une Octave, une Vigile, ou que ce ne soit un des samedis du Carême, des Quatre-Temps, ou bien encore qu'on ne doive dire en ce jour, la Messe d'un dimanche qui y a été transférée. Dans l'Avent, quoique l'Office ne se fasse pas de la sainte Vierge. on en dit la Messe principale, chaque samedi, si ce n'est celui des Quatre-Temps ou une Vigile.

Quant aux autres Messes votives, les Rubriques donnent les règles qui doivent être observées. Elles varient selon les Rites diocésains. Le Rit romain permet les Messes votives particulières pour tous les jours nou

empêchés par une fête double ou un dimanche; mais on doit y faire mémoire du dimanche précédent ou d'une fête simple, si tel a été l'Office du jour. Il y est dit qu'ou ne doit pas célébrer une Messe votive sans une cause raisonnable, car, autant qu'il est possible, la Messe doit concorder avec l'Office du jour. D'autres règles prescrivent ce qui doit être suivi en ce qui regarde les Messes des défunts. L'Eglise se montre plus indulgente à l'égard des Messes votives de ce genre, quand le corps est présent.

On se tromperait fort si l'on pensait que les Messes votives n'ont point été connues dans les anciens temps. Saint Augustin mentionne une Messe dite dans une maison particulière, pour demander à Dieu une délivrance du démon. Saint Prosper parle d'une Messe d'action de grâces pour la délivrance d'une possession du démon. La Messe pour les catéchumènes, qui se disait le mercredi après le quatrième dimanche du Carême, et plusieurs autres messes pour divers besoins ne sont autre chose que des Messes votives, puisqu'elles n'étaient pas conformes à l'Office nocturnal. Le cardinal Bona, duquel nous empruntons ces documents, ajoute plusieurs autres observations de cette nature. Ainsi il cite un Sacramentaire de la reine de Suède qui avait plus de neuf cents ans d'antiquité au milieu du dix-septième siècle, époque à laquelle écrivait ce savant liturgiste. Ce Missel contenait plusieurs Messes votives dont il rapporte les titres. Les voici : Pour le salut des fidèles vivants; pour les voyageurs; pour les personnes affligées; pour le jour natal d'un prêtre qui veut dire la Messe à son intention; pour le temps de mortalité é; pour un temps de mortalité des animaux; pour la stérilité; pour demander la pluic; pour demander un temps serein; Messe après la tempête et le tonnerre; pour ceux qui font les Agapes; Messe pour les moines, au jour anniversaire de leur naissance; pour la fécondité conjugale; pour la bénédiction d'une veuve qui a fait profession de chasteté; Messe pour le jour de la consécration ou vêture d'une vierge; Messe en temps de guerre pour les rois; Messe contre les juges prévaricateurs ; pour les impies, afin de demander leur conversion; pour une personne malade; pour remercier Dieu d'une guérison; pour le salut temporel d'une maison ou d'une famille. Corneille Schultingius, dit le même cardinal, a recueilli de divers Missels cent quinze Messes votives pour divers besoins et différents états.

Les anniversaires et services pour les morts remontent pareillement à une trèshaute antiquité, nous en parlons dans l'article ANNIVERSAIRE et ailleurs. Il y a néanmoins une distinction à faire entre les Messes votives pour les défunts. 1° Celles qui se disent, le corps présent, in die obitus. 2° Les Messes de service ou quotidiennes. Les premières peuvent être célébrées tous les jours de l'année, excepté aux fêtes du Rit annuel et solennel-majeur, seulement quand celles de ce dernier rang tombent le dimanche, ou y sont

transférées, et pendant les trois derniers jours de la semaine sainte. Mais dans toute église où il n'y a qu'une seule Messe, on ne peut dire ou chanter la Messe pro defunctis, même le corps présent, en un jour quelconque de dimanche ou de fête obligatoire, parce qu'avant tout la Messe paroissiale doit être célébrée. Quant à celles du second ordre, la latitude est beaucoup plus grande. Néanmoins aucune Messe votive pro defunctis ne peut être dite, d'abord, et à plus forte raison, dans les jours ci-dessus prohibés, et ensuite dans les solennels-mineurs, les doubles, les dimanches, même avant ou après la Messe paroissiale, les Octaves des Annuels, les Vigiles des Fêtes, le mercredi des Cendres et les trois premiers jours de la Semaine sainte. Il serait utile que les fidèles des paroisses de grande population conne à Paris, fussent instruits de ces règles, et surtout qu'on leur apprît qu'une Messe peut être appliquée pour un défunt, quoiqu'elle ne soit pas proprement la Messe votive, mais celle du jour occurrent.

Quant à toute autre Messe votive, les Rubriques diocésaines indiquent les règles, et nous ne pouvons entrer ici dans leur détail, puisque nous avons pour but principal les origines.

II.

Il est des Messes votives qui font partie de F'Office du jour. Telles sont celles de la sainte Vierge pour tous les samedis de l'année qui ne sont empêchés par aucune férie majeure ou par une fête. Nous en parlons dans l'article FERIE; néanmoins nous ajouterons ici quelques développements. Le Missel romain donne à ces Messes le nom de votives, car on peut les célébrer en tout autre jour libre. ad devotionem. Il en contient cinq pour vers temps de l'année : la première pour l'Avent dont l'Introït est Rorale, avec l'Evangile Missus est Angelus. La seconde est pour le temps de la Nativité de Notre-Seigneur jusqu'à la Purification. Son Introït est Vultum tuum, et son Evangile Pastores loquebantur. La troisième est propre au Temps depuis cette dernière fête jusqu'à Pâques. Son Introït est Salve, sancta Parens, el son Evangile Loguente Jesu ad turbas. La quatrième depuis Pâques jusqu'à la Pentecôte a le même Introst, et son Evangile est : Stabant juxta crucem La cinquième depuis la Pentecôte à l'Avent est pareille pour l'Intro: et l'Evangile à la troisième, excepté au Verset de l'Alleluia et à l'Offertoire. Nous avons cru devoir donner ces détails, en faveur d'un assez grand nombre de personnes qui ne connaissent pas le Rit romain, et qui se figurent trop souvent que sous le rapport de ces Messes de Beata, le Missel de Rome est stérile ct se borne à l'Introït commun: Salve, sancla Parens. Dans l'article INTROÏY nous transcrivons la pièce du poëte Sédulius de laquelle on a pris cette Antienne. Pour Paris, le Missel de Noailles a six Messes totives de la sainte Vierge, y compris celle de la Compassion qui n'est pas dans celui de Rome, et en outre la Messe Salve, sancta

Parens. Le Missel de Vintimille a fait quelques changements dans les premières, et a supprimé la dernière. Il faut dire aussi que ces premières du Missel de Noailles n'étaient pas tout à fait semblables à celles de Rome. Nous regrettons autant que personne les remaniements opérés sans nécessité, en 1738; mais nous ne pouvons convenir que le culte d'hyperdulie rendu à la sainte Vierge y ait souffert quelque diminution. Le lien de l'uniformité avec Rome s'est relâché en ceci, comme en beaucoup d'autres choses, mais nous nions que le culte de Marie y ait éprouvé un échec. L'économie de ces Messes votives

XÉROPHAGIE.

X

Dans la primitive Eglise et encore aujourd'hui chez les Grecs, tel est le nom imposé à un jeûne consistant à ne faire qu'un seul repas composé de fruits secs. Les termes Epos sec et paw, je mange, sont l'étymologie de ce nom. Le concile d'Ancyre, au quatrième siècle, s'exprime en ces termes : « On doit << jeûner pendant les quarante jours du Ca« rême, et garder la rérophagie, en n'usant « que de nourritures sèches. » On observait aussi, principalement pendant la Semaine sainte, un jeûne encore plus rigoureux qui portait, par analogie, le nom de xerophagie. Celle-ci consistait à ne faire, après le soleil couché, qu'un seul repas composé d'un peu de pain, de sel et d'eau.

Selon le célèbre voyageur Tavernier, d'autant moins suspect qu'il était calviniste, les Arméniens, pendant le Carême, ne mangent ni beurre ni huile, et lors même qu'ils sont dangereusement malades, on ne leur permet point la viande. On permet seulement de manger des noisettes, des amandes, des pistaches et autres fruits qui ne donnent point d'huile. Parmi les fruits nommés par l'auteur, on voit cependant qu'il en est qui sont oléagineux, mais en général les peuples orientaux donnent exclusivement le nom d'huile à celle qui provient de l'olivier, oleum ex oliva.

Quoique le concile d'Ancyre imposât,

retouchées offrira toujours à un esprit impartial une contexture de passages des livres saints qui expriment la tendre piété dont les chrétiens doivent être animés envers la mère de Dieu. Il est vrai que plusieurs Antiennes comme Graduels, Offertoires, etc., des Messes de Beata, dans le romain, formées de paroles pieuses, ont été retranchées dans ces nouvelles Messes de Paris. Mais on tenait au système de n'employer que des textes de l'Ecriture sainte. Ici, comme ailleurs, le plan fut suivi. Nous ne discutons pas le fond de la question.

comme on a vu, la rérophagie, il paraît certain que cela n'a jamais été une règle universelle. Les montanistes furent condamnés pour avoir fait une obligation stricte de la rérophagie pendant tout le Carême. Il est certain que le tempérament des peuples orientaux s'accommode plus aisément de cette espèce de nourriture que celui des peuples de l'Europe. En Grèce, assez ordinairement on se nourrit de figues desséchées dont on ne mange même chaque jour qu'une très-médiocre quantité, en sorte que la xerophagie y est habituellement pratiquée. Il n'en est pas moins vrai toutefois que celleci a été considérée comme un genre de mortification quadragésimale, se liant étroitement au culte. L'abstinence n'est-elle pas en effet, par elle-même, un hommage rendu à la Divinité? N'entre-t-elle pas dans le concert liturgique, en détachant l'homme des jouissances sensuelles, en le spiritualisant? L'affaiblissement de l'ancienne discipline sur les jeûnes n'a-t-il pas amené celui de la piété? La prière publique et la prière particulière se ralentissent et s'éteignent quand l'esprit de l'abstinence s'affaiblit et disparaît. Aussi que sont devenues les formes du culte public parmi les sectes protestantes ennemies de l'abstinence et du jeûne? Ces considérations justifient la place que nous assignons aux œuvres de macération corporelle dans un livre qui a pour objet la Liturgie.

SUPPLÉMENT A L'ARTICLE S. DENYS (fête de).

Nous mentionnons la Séquence d'Adam de Saint-Victor pour cette solennité. On nous a témoigné le désir de la voir transcrite dans cet ouvrage avec le texte grec qui en est la version littérale. Nous l'insérons donc telle qu'elle existe dans l'Office de S. Denys, imprimé à Paris, dans les deux langues, en 1777.

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Από τ' Αρχιερέως
Σιμφθεὶς εἰς Γαλατίαν,
Απίστου τοῦ ἔθνεος
Οὐ φοβεῖται μανίαν.

Ο Γάλλων Απόστολος
ἦλθεν εἰς Λουτηρίαν
Ην κατίσχε δόλιος
ἐχθρὸς ὡς τὴν ἰδίαν.

Τὸν τοῦ Χριστοῦ ναὸν κτίζει,
Σπασιν ευαγγελίζει,
Τοῖς σημείοις φανερός.

ὄχλος πιστεῖ, πλάνη φεύγει
Πίστις αὔξει, καὶ αὐγάζει
Τ' ούνομ' Αρχιερέως.

Πυθόμενος δὲ μαίνεται
Δομίτιος, καὶ πέμπεται
άφρονα Σισίννιον.

ὃς έλκει ποιμένα ψυχῶν,
Ζωή, τέρασιν ἔνδοξον,
Εἰς τὸ δεσμωτήριον.

Πρεσβύτερος πάσχει δίκας
Φυλακήν, δεσμός μάστιγας,
Λύσας στρώμα τὸ σιδηρών,
Νικῇ καῦσον Εμπυρον.

Hic a summo Præsule
Directus in Galliam.
Non gentis incredula
Veretur insanian.

Gallorum Apostolus
Venerat Lutetiam,
Quam tenebat subdolus
Hostis velut propriam.

Hic, constructo Christi templo,
Verbo docet, et exemplo ;
Coruscat miraculis.

Turba credit, error cedit;
Fides crescit, et clarescit
Nomen tanti Præsulis.

His auditis, fit insauus
Immitis Domitianus,
Millitque Sisinnium:

Qui pastorem animarum,
Fide, vita, signis clarum,
Trahat ad supplicium.

Infliguntur seni pœnæ,
Flagra, carcer et catene :
Calastam, lectum ferreum,
Estum vincit igneum.

Ευχη δαμάζει θηρία
Σταυρὸν ἔτη, καὶ τὰ πύρα,
Μετὰ πληγὰς ἐς σκοτεινὸν
ἄγεται τὸ σπήλαιον.

Πρεσβυτέρου λειτουργούντος,
Του όχλου περιεστῶτες,
Χριστὸς ἦλθε, περιόνθος
Ουρανίης στρατίας.

Αρτῳ ζωής δεδεσμένου
Εβόσκησε τὸν ἅγιον,
Δόξης κοινωνησόμενον
Εν πόλῳ ἀϊδίας.

ἴεται μαχησόμενος,
Υπὸ τὸ ξίφος άφοβος,
ὁ μὲν παίων, ὁ δὲ νικῶν
Στεφανοῦται μαχάρα.

Αὐτὸ νεκρὸν ἀνέστησε,
Κολοβός κεφαλήν ἦρε,
Οι φερόντα προσήγαγε
Αγγέλων συνουσία.

ὅσιον τὸ πάθημα
Υμνῶμεν εἰς αἰῶνα. Αμήν.
Αλληλούια.

NOTE IMPORTANTE.

Prece donat feras truces,
Sedat rogum, perfert cruces;
Post clavos et patibulum,
Vectus ad ergastulum.

⚫ Seniore celebrante
Missam, turba circumstante
Christus adest, comitante
Cœlesti frequentia.

Specu clausum carcerali
Consolatur, et vitali
Pane cibat, immortali
Coronandum gloria.

Prodit Martyr conflicturus,
Sub securi stat securus;
Ferit lictor, sicque victor
Consummatur gladio.

Se cadaver mox erexit;
Truncus truncum caput vexit
Quod ferentem huc direxit
Angelorum legio.

Tam præclara passio

Repleat nos gaudio. Amen

Alleluia.

L'impression de cet ouvrage était terminée, lorsqu'ayant communiqué un doute sur ce qui concerne un de nos ar-

ticles, à un prêtre aussi distingué par sa science théologique que par sa piété, il partagea notre anxiété sur ce point.

Nous voulons parler de notre article sur la Pénitence. Il y trouva un résumé fidèle du livre savant du père Moriù, in-

titulé Commentarius historicus de disciplina in administratione sacramenti Pœnitentiæ, en tout ce que nous y avon

puisé sous l'aspect liturgique. Mais il aurait désiré que nous n'eussions pas analysé ce que le docte Oratorien a recueilli

sur les ministres de la Pénitence, seulement pour ce qui a rapport aux diacres. Notre livre est essentiellement une œu-

vre de recherches, et non point un traité doctrinal de théologie liturgique. Nous avons dono cru ne pas devoir omettre

ce que l'auteur établit et démontre par des citations dont on ne peut suspecter la fidélité. Néanmoins nous devons dé-

elarer que, sincèrement catholique, nous n'avons pas eu l'intention de suggérer ou d'insinuer, en cette ma-

tière, des opinions erronées. Nous croyons fermement qu'aux seuls évêques et prêtres, Jésus-Christ a confié la

puissance des clefs; que l'Eglise universelle n'a jamais reconnu dans les diacres la puissance même extraordinaire de

délier. Mais nous savons aussi que l'ouvrage du père Morin n'a jamais été censuré, quoiqu'on lui ait reproché une cer-

taine hardiesse, et que généralement cet immortel Traité a été considéré comme le plus complet sur le sacrement de

Pénitence.

Nous profitons de cette circonstance pour faire la plus ample profession de foi catholique. Nous déposons notre faible

labeur aux pieds de notre saint-père le pape, vicaire de Jésus-Christ et juge suprême de la foi. Tout ce qui pourrait

être blamé et condamné, nous le blâmons et condamnons avec la soumission la plus filiale. Quoique nous avons fait cette

profession d'obéissance et de soumission en commençant, nous nous estimons heureux de la réitérer au terme de notre

travail; car dans tout ce qui touche au dogme catholique et à la morale ainsi qu'à la discipline de l'Eglise notre sainte-

mère, il n'y a dans notre conscience aucune restriction.

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