Nouvelles soirées canadiennes, Volume 4

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Louis Joseph Charles Hyppolyte Taché
Typ. de P.-G. Delisle, 1885 - Periodicals
 

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Page 51 - T'envelopper et te cacher. Il te resterait ta puissance, Et nous en sentirions les coups; Mais le repos et l'ignorance Auraient rendu nos maux plus doux. Si la souffrance et la prière N'atteignent pas ta majesté, Garde ta grandeur solitaire, Ferme à jamais l'immensité Mais, si nos angoisses mortelles Jusqu'à toi peuvent parvenir; Si, dans les plaines éternelles, Parfois tu nous entends gémir; Brise cette voûte profonde Qui couvre la création; Soulève les voiles du monde Et montre-toi, Dieu...
Page 222 - Aveugle et souffrant sans espoir et presque sans relâche, je puis rendre ce témoignage, qui de ma part ne sera pas suspect ; il ya au monde quelque chose qui vaut mieux que les jouissances matérielles, mieux que la fortune, mieux que la santé elle-même, c'est le dévouement à la science.
Page 22 - On ne saurait s'y prendre de trop de façons et de trop de bouts pour connaître un homme, c'est-à-dire autre chose qu'un pur esprit.
Page 94 - ... elle présentait le flanc. On y voyait tracés en longues raies noires les fréquents services qu'elle m'avait rendus. Ces longues raies annonçaient le littérateur, l'écrivain, l'homme qui travaille. A présent, j'ai l'air d'un riche fainéant; on ne sait qui je suis. Sous son abri, je ne redoutais ni la maladresse d'un valet, ni la mienne, ni les éclats du feu, ni la chute de l'eau. J'étais le maître absolu de ma vieille robe de chambre ; je suis devenu l'esclave de la nouvelle.
Page 171 - Où sont-ils, les marins sombres dans les nuits noires? O flots, que vous savez de lugubres histoires! Flots profonds redoutés des mères à genoux! Vous vous les racontez en montant les marées, Et c'est ce qui vous fait ces voix désespérées Que vous avez le soir quand vous venez vers nous!
Page 139 - Ah ! comme les vieux airs qu'on chantait à douze ans Frappent droit dans le cœur aux heures de souffrance ! Comme ils dévorent tout! comme on se sent loin d'eux...
Page 51 - Assis à mes côtés, m'appelleraient heureux, Et quand ces grands amants de l'antique nature Me chanteraient la joie et le mépris des dieux, Je leur dirais à tous : " Quoi que nous puissions faire, Je souffre, il est trop tard ; le monde s'est fait vieux. Une immense espérance a traversé la terre ; Malgré nous vers le ciel il faut lever les yeux ! " Que me reste-t-il donc ? Ma raison révoltée Essaye en vain de croire et mon cœur de douter.
Page 165 - L'effet de cette opposition est irrésistible et produit une beauté à part dont on ne saurait trouver l'équivalent ailleurs. — Peut-être quelques Circassiennes élevées dès l'enfance au sérail offrent-elles ce teint miraculeux, mais il faut nous en fier là-dessus aux exagérations de la poésie orientale et aux gouaches de Lewis représentant les harems du Caire. Aliciaétait assurément le type le plus parfait de ce genre de beauté.
Page 24 - Mes dents, autrefois perles carrées , sont de couleur de bois, et seront bientôt de couleur d'ardoise ; j'en ai perdu une et demie du côté gauche, et deux et demie du côté droit, et deux un peu égrignées. Mes jambes et mes cuisses ont fait d'abord un angle obtus, et puis un angle égal, et enfin un aigu ; mes cuisses et mon corps en font un autre, et, ma tête se penchant sur mon estomac, je ne ressemble pas mal à un Z.
Page 61 - Sur la terre d'exil pourquoi resté-je encore? Il n'est rien de commun entre la terre et moi. Quand la feuille des bois tombe dans la prairie, Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ; Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie: Emportez-moi comme elle, orageux aquilons.

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