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tence, où était appuyée et liée une échelle, le bourreau montait le premier à reculons, et aidait, au moyen des cordes, le criminel à monter de même. Tandis que le confesseur remplissait son ministère, l'exécuteur attachait les deux cordes au bras de la potence. Le consolateur descendait; alors, d'un coup de genou, et aidé du jet, l'exécuteur faisait quitter l'échelle au patient, qui se trouvait suspendu. Les nœuds coulans des deux autres cordes lui serraient le cou, et le bourreau, se tenant des mains au bras de la potence, montait sur les mains liées du patient, et, à force de secousses ct de coups de genou dans l'estomac, il terminait le supplice par la mort. - En 889, le prévôt de Paris, nommé Henri Capparel, qui avait fait pendre un homme innocent, mais pauvre, à la place d'un riche condamné à mort, fut attaché au même gibet. - Des personnages considérables ont subi, en France, cette peine ignominieuse et cruelle, ou du moins leurs corps ont été exposés sur un gibet. - Le premier fut Enguerrand de Marigny, ministre et favori de Philippe-le-Bel. On l'accusa de péculat; mais son véritable crime était d'avoir donné un démenti au frère du roi, en présence de Philippe. Le corps de Jean de Montaigu, ministre de Charles VI, fut également porté à Montfaucon après sa décapitation aux halles. La haine du duc de Bourgogne fut la cause de cette injuste condamnation, sur laquelle on revint plus tard; son innocence fut reconnue lorsqu'il n'était plus au pouvoir des hommes de réparer l'injustice. - Olivier le Daimh, surnommé le Diable, barbier de Louis XI, et,

comme on sait, son favori, figura aussi au gibet, lorsqu'après la mort du roi il fut permis de rechercher ses crimes-Jacques de Beaune de Semblançai, général ou surintendant des finances sous Charles VIII, Louis XII et François Ier, alla mourir à Montfaucon sous le poids d'une condamnation pour crime de péculat, dont le véritable auteur était Louise de Savoie, mère de François Ier, et régente du royaume pendant la guerre du Milanais. Lorsque le cruel Anne de Montmorency fut envoyé à Bordeaux, par Henri II, pour pacifier les révoltes qui s'y étaient élevées à l'occasion des impôts onéreux que François 1o avait établis, ce ridicule et barbare guerrier voulut simuler une prise d'assaut, et fit pointer le canon sur la ville pour y entrer par la brèche, bien que les portes lui fussent ouvertes, et que les habitans eussent été au-devant de lui pour le complimenter. Il fit faire le procès à la ville et condamner de dix en dix maisons un Bordelais à être pendu. A cet acte horrible de tyrannie, il joignit encore l'action d'un brigand atroce. - Parmi les magistrats qu'il avait également condamnés à mort, était un nommé Lestonat. Sa femme, jeune et belle, sollicita la grâce de son époux,et, le catholique Anne de Montmoréncy lui ayant fait entendre à quel prix il mettait cette grâce, elle crut devoir faire ce sacrifice et s'immoler elle-même pour sauver son époux. Mais le connétable, après avoir passé la nuit avec elle, la conduisit à sa fenêtre et lui montra son mari, qu'il avait fait périr, et dont le corps mort etait pendu à une potence. Tout le monde sait

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