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Le mois de la République commence à l'époque où elle fut décrétée. Les mois de l'Unité et de la Fraternité sont ceux où les hommes, après avoir recueilli dans les champs tous les fruits de la terre, se retirent sous leurs toits, et jouissent ensemble, et fraternellement, des bienfaits de la nature et d'une bonne organisation sociale.

Le mois de la Liberté et celui de l'Égalité sont liés par celui de la Justice du peuple qui, par ses représentants, jugea et condamna à mort le dernier des rois.

Les cinq derniers jours répondent aux 17, 18, 19, 20 et 21 septembre, et pourront être consacrés à des fêtes nationales. Nous croyons que leurs noms peuvent être prix dans l'exposé succinct du but moral de nos nouvelles institutions.

NOMS DES ÉPAGOMÈNES.

Tous les enfants de la République, après une.... solennelle répétée tous les ans, seront protégés, soignés, élevés comme enfants de la grande famille.

Par une même éducation, ils se formeront ensemble

à tous les genres......

Ils seront examinés comme artistes ou soldats, et ils recevront les......

qui leur seront dues..

sera encouragée et considérée;.

sera honorée.

Tous les quatre ans.....

adoption

d'industrie.

récompenses La paternité

la vieillesse

la Révolution

sera célébrée dans des jeux olympiques.

NOMS DES JOURS DE LA DÉCADE.

Tout citoyen, tout ami de la patrie et des arts qui la font fleurir, doit s'entourer journellement des attributs de l'industrie et de la liberté. C'est de cette réflexion que sortent les noms que nous vous proposons pour les jours de la décade.

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Telle est la forme d'année que nous vous proposons; elle est presqu'entièrement puisée dans les usages trop tôt abandonnés des peuples de l'antiquité les plus éclairés; nous avons cherché ce qui pouvait convenir surtout à l'homme des champs, dont le calendrier doit être simple comme la nature, dont il ne se sépare jamais.

Nos almanachs ne seront plus chargés de lettres dominicales, d'indictions, de nombres d'or.

L'âge de la lune, que le cultivateur et le voyageur surtout aiment à connaître, se trouvera dorénavant avec la plus grande facilité, puisque le nouveau mois ne diffère d'une lunaison, que d'un demi jour.

Les noms des jours de la décade, répondront constamment aux mêmes jours des mois et de l'année. Le niveau, qui est devenu l'emblème caractéristique de notre Révolution, commencera toutes les décades, tous les mois, toutes les années, toutes les olympiades.

Chez tous les peuples, le calendrier a été un talisman puissant que les prêtres ont toujours su diriger avec succès, pour s'attacher la classe nombreuse des esprits faibles. Chaque mois, chaque jour, chaque heure offraient à leur crédulité de nouveaux mensonges.

C'est aux Français de la nouvelle ère qu'il appartient de faire servir le calendrier à propager le vrai, le juste, l'utile, en faisant aimer la patrie et tout ce qui peut assurer sa prospérité.

Ce travail est le résultat de plusieurs conférences avec des hommes éclairés dans les mouvements célestes et dans l'antiquité.

Le Comité ne le propose avec confiance que parce qu'il a été scrupuleusement examiné par les citoyens Pingré, Lagrange, Monge, Guyton, Dupuis, Feri.

PROJET DE DÉCRET.

La Convention nationale, après avoir entendu son comité d'instruction publique, décrète ce qui suit :

ARTICLE PREMIER.

L'ère des Français compte de la fondation de la République, qui a eu lieu le 22 septembre 1792, de l'ère vulgaire, jour où le soleil est arrivé à l'équinoxe vrai d'automne en entrant dans le signe de la balance à 9 heures 18 minutes 30 secondes du matin pour l'observatoire de Paris.

ART. II.

L'ère vulgaire est abolie pour les usages civils.

ART. III.

Le commencement de chaque année est fixé à minuit commençant le jour où tombe l'équinoxe vrai d'automne pour l'observatoire de Paris.

ART. IV.

La première année de la République française a commencé à minuit, 22 septembre 1792, et a fini à minuit séparant le 21 du 22 septembre 1793.

ART. V.

Le décret qui fixait le commencement de la seconde année au 1er janvier 1793, est rapporté. Tous les actes datés l'an II de la République, dans le courant du 1er janvier au 23 septembre 1793; exclusivement, doivent être regardés comme appartenant à la première année de la République.

ART. VI.

L'année est divisée en 12 mois égaux de 30 jours chacun, après lesquels suivent cinq jours épagomènes pour compléter les 365 jours de l'année ordinaire. Ces cinq jours n'appartiennent à aucun mois.

ART. VII.

Chaque mois est divisé en trois décades, chacune de dix jours. Elles seront distinguées par première, seconde et troisième.

ART. VIII.

Les douze mois, les cinq épagomènes, et les dix jours de la décade, se nomment comme on le voit dans le tableau annexé au présent décret.

ART. IX.

Les années qui recevront un jour intercalaire selon que la position de l'équinoxe le comportera et qu'on a appelé bissextiles, ou embolismiques, sont nommées années olympiques. La période de quatre années, qui doit se terminer par une année olympique, est appelée olympiade.

ART. X.

Le jour intercalaire de l'année olympique sera toujours placé après les cinq épagomènes.

ART. XI.

Le jour de minuit à minuit est divisé en dix parties. Chaque partie en dix autres, ainsi de suite jusqu'à la plus petite portion commensurable de la durée.

Cet article ne sera de rigueur pour les actes publics, qu'au 1er de la troisième année de la République.

ART. XII.

Le Comité d'instruction publique est chargé de faire imprimer en différents formats le nouveau calendrier, avec une instruction simple pour en expliquer les principes et les usages les plus familiers.

ART. XIII.

Le nouveau calendrier sera envoyé à toutes les municipalités, aux corps administratifs, aux tribunaux, aux juges de paix, notaires, professeurs, sociétés populaires, ainsi qu'aux armées.

ART. XIV.

Les procès-verbaux de la Convention, les actes du conseil exécutif, ceux des corps administratifs, des tribunaux et tous les actes publics, seront désormais datés suivant le nouveau calendrier de la République.

ART. XV.

Tous les professeurs, instituteurs et institutrices, les pères et mères de famille, et tous ceux qui dirigent l'éducation des enfants, s'empresseront de leur expliquer le nouveau calendrier conformément à l'instruction.

ART. XVI.

Tous les quatre ans au jour de la Révolution, il sera célébré des jeux olympiques, en mémoire de la Révolution française.

ART. XVII.

La deuxième année de la République commence, suivant l'ancien calendrier le 22 septembre 1793, à minuit, l'équinoxe vrai d'automne

arrivant pour l'observatoire de Paris à 3 heures 7 minutes 19 secondes (1).

Annexe au projet de Décret

NOMENCLATURE DU CALENDRIER RÉPUBLICAIN

PRÉSENTÉ A LA CONVENTION NATIONALE LE 20 SEPTEMBRE 1793, PAR G. ROMME,
AU NOM DU COMITÉ D'INSTRUCTION PUBLIQUE.

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C'est dans la séance du 20 septembre 1793 (an II de la République) que Romme avait déposé son rapport. C'est le 5 octobre de la même année que la Convention discuta le projet de décret qui s'y trouve annexé.

Les cinq premiers articles furent acceptés sans discussion. Ils avaient pour objet, comme on l'a vu, la suppression du précédent décret de la Convention fixant au 1er janvier 1793 le commencement de la seconde année de la République.

(1) Le texte de la loi qui fut promulguée après le vote de la Convention diffère quelque peu du projet de loi déposé par Romme. Les différences ne sont pas assez notables pour qu'il soit utile de reproduire le texte de la loi votée. Il était nécessaire toutefois de signaler le fait.

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