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qualité de procureur général de cet ordre. Il mourut dans son abbaye de Grodno en 1747, à 40 ans, après s'être acquis une grande réputation par son Specimen Ecclesiæ Ruthenica. On a

encore de lui, en manuscrit : Opus de vitis Sanctorum ordinis Divi Basilii magni, deux vol. in-folio.

KULPISIUS, (Jean-George) professeur en droit à Gieslen, puis à Strasbourg, assista aut Congrès de Riswick, en qualité d'envoyé du duc de Wittemberg, et mourut en 1698. Le plus estimé de ses ouvrages, est un Commentaire, in-4° sur Grotius, sous le titre de Collegium Gro tianum : il est savant.

KUNADUS, (André) théologien Luthérien, né à Dobelen en Misnie l'an 1602, fut professeur de théologie à Wittemberg, et ministre général à Grimma. Il mourut en 1662, à 60 ans. On a de lui : I. Une Explication de l'Epître aux Galates. II. Un Abrégé des lieux communs de théologie. III. Des Disser

tations sur la tentation au Désert;

Sur la Confession de St.-Pierre ; Sur ceux qui ressuscitèrent au temps de la Passion, in-4°, etc.

KUNCKEL, (Jean) né dans le duché de Sleswick en 1630, fut chimiste de l'électeur de Saxe, de celui de Brandebourg, et de Charles XI, roi de Suède. Ce monarque récompensa son mérite , par des lettres de noblesse, et par le titre de conseiller métallique. Kunckel mourut en 1702, à 68 ans, après avoir fait plusieurs découvertes, entr'autres celle du Phosphore d'urine. On lui doit encore plusieurs nouvelles opérations sur

l'art de la verrerie; une manière de mouler des figures en bois ; une petite curiosité chimique qui consiste à marbrer un globe de verre de différentes couleurs ; et un procédé ingénieux pour faire une plante de métal. Parmi le grand nombre d'ouvrages qu'il a publiés en allemand et en latin, on distingue ses Observationes Chymica, Londres, 1678, in- 12; et son Art de la Verrerie, traduit en françois par M. le baron d'OLbach, et imprimé à Paris en 1752, in-4. Les chimistes qui l'avoient précédé, avoient cultivé la chimie pour augmenter les lumières de la médecine: Kunckel et fit usage pour perfectonner les arts. C'étoit un artiste qui avoit peu de théorie, mais qui portoit dans la pratique une sagacité et une intelligence qui lui tenoient lieu de savoir. Il s'attacha surtout à suivre le travail de Néri sur la vitrification; et ses découvertes donnèrent beaucoup d'étendue à cette partie importante de la chimie. Une de ses expé riences paroît démontrer contre le célèbre Buffon, que l'or n'est pas vitrifiable; Kunckel en atenu dans un feu de verrerie pendant plus d'un mois, sans qu'il ait diminué d'un grain, ni reçu la moindre altération. Au reste 9 ses ouvrages brillent plus par le détail de ses expériences, que par le style. Il écrit comme un artiste grossier, sans art et sans méthode.

KUNRATH, (Henri) chi miste de la secte de Paracelse, fit beaucoup parler de lui au conmencement du xvne siècle, et fut, dit-on, professeur en mé decine à Leipzig. Mollerus prétend que Kunrath étoit un adepte qui possédoit la pierre philosophale. Il nous apprend lui-même,

« qu'il avoit obtenu de Dieu le don de discerner le bien et le mal dans la chimie. » Il mourut à Dresde en 1607. On a de lui, plusieurs ouvrages d'une obscurité impénétrable, qui ne servent qu'à montrer le fanatisme ou la charlatanerie de leur auteur; et que s'il avoit obtenu de Dieu le don du discernement, il n'avoit pas reçu celui de la raison et du bon sens. Les curieux recherchent son Amphitheatrum Sapientiæ æternæ, Christiano-cabalisticum, Divino-magicum ; Hanoviæ, 1609, in-folio. On y mit un nouveau titre en 1653. Ce livre fut censuré par la faculté de théologie de Paris.

KUS ou CHUS, surnommé Dent d'Eléphant par les OrienEthiotaux, parce qu'il régna en pie, pays d'où l'on tire l'ivoire, étendit ses conquêtes dans le Zanguebar et la Cafrerie. On le croit fils de Chanaan et petit - fils

de Noé.

KUSTER, (Ludolphe) né à Blomberg dans le comté de Lippe en 1670, du premier magistrat de cette ville, se distingua de bonne heure par l'étendue de sa mémoire. Après avoir achevé l'éducation des enfans du comte de Schwerin, premier ministre du roi de Prusse il voyagea en Angleterre et en France. De retour à Berlin, le monarque Prussien le fit son bibliothécaire ; mais le séjour de cette ville lui étant désagréable, il se retira en Hollande. Réduit à une extrême misère, il se rendit à Paris, où l'abbé Bignon, son ancien ami, l'invitoit de venir. Les sollicitations de son protecteur, jointes aux réflexions qu'il avoit faites sur la nécessité de reconnoître une Église dont l'autorité infail

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lible mit fin aux controverses l'engagèrent à se faire Catholique. La cérémonie de son abju¬ ration se fit le 25 juillet 1713. Kuster jouit, alors de la faveur et des distinctions que pouvoit espérer un savant et un nouveau converti. L'abbé Bignon le présenta à Louis XIV, qui le gratifia d'une pension de 2000 livres. L'académie des belles-lettres lui ouvrit ses portes, en qualité d'associé surnuméraire; distinction qu'elle n'avoit faite à personne avant lui. Ce savant mourut peu de temps après, le 12 octobre 1716, à 46 ans. On ne peut nier que Kuster ne fût un abyme d'érudition; mais son mérite se bornoit là. Il étoit de ces érudits enthousiastes pour le genre qu'ils ont embrassé et qui traitent toutes les autres sciences de vaines ou de frivoles. Un livre de philosophie le faisoit fuir; et il croyoit bonnement qu'un homme qui compiloit, étoit fort audessus d'un homme qui pensoit. Ayant trouvé un Traité philosophique dans la boutique d'un libraire, il le rejeta en disant « Ce n'est qu'un livre de raisonnement: Non sic itur ad astra. » Il étoit d'ailleurs d'un naturel doux et paisible; mais comme il n'avoit pas lu dans le grand livre du monde, ses manières étoient un peu rebutantes. Ses ouvrages les plus estimés sont: I. une Edition de Suidas, à Cambridge, en grec et en latin, en 1705, formant trois vol. in- fol. Cet ouvrage demandoit une prodigieuse lecture : l'auteur n'épargna rien pour le rendre parfait en son genre. C'est aussi la meilleure édition que nous ayons du Lexicographe Grec. L'université de Cambridge récompensa l'éditeur, en le mettant au nombre

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de ses membres. La littérature grecque étoit ce que Kuster possédoit le mieux. Il regardoit l'Histoire et la Chronologie des mots grecs, (c'étoient ses expressions ordinaires), comme tout ce qu'il y avoit de plus solide pour un savant. II. Bibliotheca novorum Librorum, cinq vol. in-8°: Journal assez médiocre, du moins aux yeux de nos littérateurs François. Il commença en avril 1697, et finit avec l'année 1699. L'auteur s'ét it associé, pour ce travail, Henri Sike. III. Historia critica Homeri, 1696, in-8o, curieuse. Il se cacha, dans ce livre et dans le précédent sous le nom de Neocorous, qui signifie en grec, Sacristain. Kuster a la même signification en allemand. IV. Jamblicus, de vita Pithagora, à Amnsterdam, en 1707, in-4.0 V, Novum Testamentum, en grec, 1710, Amsterdam, in-fol. avec les variantes de Mill, augmentées et rangées dans un ordre méthodi que. VI. Une belle édition d'Aristophane en grec et en latin, imprimé d'abord à Oxford en 1708, et ensuite à Amsterdam en 1710, in-fol. Voyez I. ARISTOPHANE.

KUTCHU, (Mythol.) princi pal Dien des habitans du Kamtschatka qui lui reprochent sans cesse d'avoir fait les montagnes trop escarpées et les torrens trop rapides, de faire tomber trop de pluie et d'exciter les tempê tes dans tous les accidens qui leur arrivent, ils ne manquent

pas de le maudire et de blasphez mer contre sa puissance. Ce pendant comme ils le croient méchant, il faut bien se le rendre favorable; ils élèvent donc dans une grande plaine une colonne qu'ils enveloppent de haillons; toutes les fois qu'ils passent devant cette colonne, ils y jettent un morceau de poisson ou quelqu'autre aliment, et ont soin de ne point cueillir de fruits et dø ne tuer aucun animal dans le voisinage: ils croient par ces petites attentions, prolonger leur vie Au reste, ils n'offrent jamais à leur divinité que ce qui ne leur est bon à rien, les nageoires, par exemple, et la queue des poissons, ou quelqu'autre chose qui ne pourroit servir à leur nourriture.

KYRLE , (Jean) homme bienfaisant d'Angleterre, dont le nom mérite de passer à la postérité. Il étoit né à Ross, petit bourg de la province d'Héreford, et il mourut en 1724, à 90 ans. Avec un revenu de 500 guinées seulement il fit plus que beaucoup de princes: il défricha des terres, pratiqua des chemins favorables au commerce, batit un Temple, nourrit les pauvres de son canton, entretint une maison de charité, dota des filles, mit des orphelins en apprentissage, soulagea et guérit des malades, appaisa les différends de ses voisins. C'est le célèbre Pope qui a fait connoitre ses vertus dans son Epitre morale sur l'emploi des richesses.

Fin du Tome sixième.

et

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