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VIII. GUISE, Voyez GUYSE.

GUITMOND, Voyez GUI

dans le parquet, et alla faire les pour fermer les portes. Il déclara fonctions d'avocat à Mâcon. hautement que si l'on vouloit le tuer pour se nourrir de sa chair, il y consentiroit plutôt que de se rendre à l'ennemi. Son intrépi¬ dité fut enfin subjuguée par læ famine en 1628 il se vit forcé de céder à l'entreprise heureuse de Métezeau, et au génie de Richelieu.

MOND.

GUITON, (Jean) se signala à la Rochelle, lorsque le cardinal de Richelieu assiégea, en 1627, ce boulevart du Calvinisme. Les Rochelois animés par la religion et par la liberté, voulurent avoir un chef aussi déterminé qu'eux. Ils élurent pour leur maître, leur capitaine et leur gouverneur, l'intrépide Guiton. Avant d'accepter une place qui lui donnoit la magistrature et le commandement des armées, il prit un poignard, et dit, en présence de ses principaux compatriotes: Je serai Maire, puisque vous le voulez, à condition qu'il me sera permis d'enfoncer ce poignard dans le sein du premier qui parlera de se rendre. Je consens qu'on en use de même envers moi, dès que je proposerai de capituler; et je demande que ce poignard demeure tout exprès sur la tabte de la chambre où nous nous assemblons dans la maison de ville... Guiton soutint ce caractère jusqu'à la fin. Un jour qu'un de ses amis lui montra une personne de sa connoissance, tellement exté nuée par la faim, qu'elle n'avoit plus qu'un souffle de vie : Etesvous surpris de cela, lui dit-il? Il faudra bien que nous en venions là, vous et moi, si nous ne sommes pas secourus. -Un autre citoyen lui disant que la faim faisoit périr tout le monde, et que bientôt la mort achèveroit d'emporter tous les habitans: Eh bien répondit froidement Guipin, il suffit qu'il en reste un

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GUITTON D'AREZZO, un des premiers poëtes Italiens

florissoit vers 1250. On trouve ses Poésies dans un Recueil d'an¬ ciens Poëtes Italiens; Florence, 1527, in-8.o

GULPHILAS, Voyez UL

PHILAS.

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GUNDLING (NicolasJerome) naquit près de Nurem¬ berg, en 1671, d'un père minis tre, auteur d'une Dissertation sur le concile de Gangres. Le fils devint successivement professeur en philosophie, en éloquence et en droit naturel, à Hall. Sa capacité étoit si connue à la cour de Berlin, qu'on l'y consultoit souvent sur les affaires publiques. Ses services lui valurent le titre de conseiller privé. Il mourut recteur de l'université de Hall, le 16 décembre 1729, à 59 ans, laissant un grand nombre de bons ouvrages de littéra¬ ture, de jurisprudence, d'histoire et de politique. Il étoit laborieux : il avoit une excellente mémoire et de l'esprit ; mais on souhaiteroit dans ses écrits plus de modération. C'étoit cependant un savant d'un com→ merce agréable, parce qu'il avoit du feu, de l'imagination et des connoissances très variées. Ses principaux ouvrages sont: I. Nouveaux Entretiens, in-8.° II. Projet d'un Cours d'Histoire Litté~

raire. III. Historia Philosophia moralis, in-8.o IV. OTIA, ou Recueil de Discours sur divers sujets de Physique, de Morale, de Politique et d'Histoire, trois vol. in-8.0 V. De Jure oppignorati Territorii, in-4.° VI. Status naturalis Hobbefii, in corpore Juris civilis defensus et defenden dus, in-4. VII. De statu Reipublicæ. Germanica, sub Conrado I, in-4.° Ludwig a réfuté cet ouvrage dans sa Germania princeps. VIII. Gundlingiana, en allemand. IX, Commentatio de Henrico Aucupe, in-4.° X, Via ad veritatem, ou Cours de Philosophie, 3 vol. in-8.o XI. Il a eu beaucoup de part aux Observationes Hallenses, excellent recueil en vol. in-8.° XII. Mémoire Historique sur le Comté de Neufchâtel.

GUNIMOND, Voyez AL

BOIN.

I. GUNTHER, (Edmond) professeur d'astronomie au colJége de Gresham en Angleterre, né en 1581, mourut en 1626, avec une grande réputation : ses leçons et ses écrits la lui avoient acquise. On a de lui Canon triangulorum, seu Tabulæ tangentium et secantium, Londres, 1620, in-8°, etc. Toutes ses œuvres furent publiées en 1674, in-4° par Leybourn.

II. GUNTHER, poëte Allemand, né en Silésie, se distingua de bonne heure. Ses talens firent son malheur. Un poëte jaloux mêla dans la boisson de Gunther, des drogues qui l'enivrèrent au moment qu'on devoit le présenter à Auguste II, roi de Pologne. Au milieu du compliment qu'il débita à ce monarque, i fit une chûte honteuse. Cet

accident lui cauea un chagrin si anier, qu'il en mourut à l'âge de vingt-huit ans. Il laissa plusieurs morceaux de poésie, dans lesquels on remarque du génie na→ turel et des graces, mais peu de correction. Ce poëte florissoit au commencement du siècle qui vient de finir. On a, entre autres ouvrages de sa façon, une Ode sur la victoire que le prince Eugène remporta sur les Turcs: victoire qui a aussi été célébrée par le grand Rousseau.

GUNTHER, Voy. GONTHIER..

GURTLER, ( Nicolas), né à Basle en 1654, après avoir professé en différentes villes d'Allemagne, occupa la chaire de théologie de Franeker en 1707, et mourut en 1711, à 57 ans. Ses principaux ouvrages sont : I. Lexicon Linguæ Latinæ, Germana, Græcæ et Gallicæ, 1702. II. Historia Templariorum, 1702, in-4.o III. Origines Mundi, in4, 1708 ouvrage d'une prodigieuse érudition; lequel l'auteur adopte beaucoup d'étymologies incertaines, et d'idées ridicules sur la mythologie. IV. Institutiones Theologica, in4°, 1721. Les écrits de Gurtler sont estimés des théologiens Pro¬

testans.

mais dans

GUSSANVILLAN, (Pierre) natif de Chartres, embrassa l'état

ecclésiastique, et s'appliqua à la critique sacrée. Un des fruits de son étude est une bonne édition des Euvres de St. Grégoire le fol. C'étoit la meilleure avant Grand, Paris, 1675, 3 vol. incelle des Bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, donnée en 1705, 4 volumes.

I. GUSTAVE Ier, roi de Suède, connu sous le nom de

GUSTAVE-WASA, étoit fils d'Eric Wasa, duc de Grispsholm. Christiern II, roi de Danemarck, s'étant emparé de la Suède en 1520, le fit enfermer dans les prisons de Copenhague. Gustave, échappe de la prison, erra longtemps dans les montagnes de la Dalecarlie, fut volé par son guide, et se vit réduit à travailler aux mines de cuivre. Après diverses aventures, il vint à bout de soulever les Balécarliens, se mit à leur tête, chassa le barbare Christiern, reprit Stockholm, fut élu roi par les Suédois en 1523, et fit le premier connoitre aux nations étrangires, de quel poids la Suède pouvoit être en Europe. Le Lutheranisme fut établi dans ses états sous son règne et par ses soins. Voyez II. ANDERSON. Il s'empara d'une partie des biens du clergé; mais pour que le peuple adoptât plus facilement ce changement, il lui laissa des évêques, en diminuant leurs revenus et leur pouvoir. Quelques mouvemens que firent les Dalécarliens, pour s'opposer à ces innovations, presque toujours dangereuses, ne furent pas heureux. Gustave étouffa adroitement leurs murmures. Il fit ensuite déclarer la couronne de Suède héréditaire, aux états de Westeras en 1544, et mourut en 1560, âgé de 70 ans. C'étoit, dit l'abbé Raynal un homme supérieur, né pour l'honneur de sa nation et de son siècle, qui n'eut point de vices, peu de défauts, mais qui eut de grandes vertus, et encore de plus grands talens. La considération dont la Suède jouissoit en Europe sous le prince qui l'avoit délivrée de la tyrannie de Christiern II, diminua si fort sous ses successeurs, que Fibrac, chancelier

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cause de son aïeul maternel. On l'éleva d'une manière digne de sa naissance. Sa valeur éclata d'abord contre les rois de Danemarck, de Moscovie et de Pologne, qui l'avoient attaqué en même temps. Il fit la paix avec les deux premiers et obligea le dernier à quitter la Livonie. Après avoir terminé heureusement cette guerre, il fit alliance avec les Protestans d'Allemagne contre l'empereur et la Ligue Catholique. La France accéda à ce traité en 1631. Les états Protestans, encouragés, présentent des requêtes à l'empereur, lèvent des troupes, tandis que Gustave avance en augmentant toujours son armée. Ses ministres voulurent le détourner de cette guerre, sous prétexte qu'il manquoit d'argent. Les gens du pape que je vais attaquer, leur répondit-il, sont riches et efféminés. Mes armées ont du courage et de l'intelligence; elles arboreront mon étendart chez l'ennemi, qui payer

mes troupes. Il commença ses conquêtes en Allemagne, par l'isle de Rugen et par la Poméranie, pour être assuré de ses derrières. Il défendit, sous les plus grièves peines, de faire le moindre tort aux habitans. Ce héros sensible distribua du pain aux pauvres. Sa maxime étoit, que pour se rendre maîtres des places, la clémence ne vaut pas moins que la force.... Gustave parcourut, dans moins de deux ans et demi, les deux tiers de l'Allemagne, depuis la Vistule jusqu'au Danube et au Rhin. Tout se soumit à lui, toutes les places lui ouvrirent leurs portes. Il força, les armes à la main, l'éJecteur de Brandebourg à se joindre à lui; l'électeur de Saxe lui donna ses propres troupes à commander; l'électeur Palatin dépossédé vint combattre avec son protecteur. Ferdinand II lui écrivoit une lettre, dans laquelle il le menaçoit d'envoyer contre lui toutes les forces de l'empire, s'il persistoit dans ses desseins. Le monarque Suédois dit d'un ton railleur au gentilhomme qui la lui avoit portée : Je ne manquerai pas d'y répondre, dès que je serai guéri d'une blessure qu'un aigle m'a faite au bras. La réponse de Gustave fut celle d'un héros. Il remporta une victoire complète devant Leipzig, le 7 septembre 1631, sur Tilli, général de l'empereur. Les troupes de Saxe, nouvellement levées, prirent la fuite dans cette journée; mais la discipline Suédoise répara ce malheur. Le roi de Suède charge l'électeur de Saxe, qui a combattu avec lui, de porter la guerre dans la Silésie et dans la Bohême, et il entre lui-même dans la Franconie, dans le Palatinat, et dans l'évêché de Mayence. Son

chancelier Oxenstiern, l'y joint, et il lui dit SIRE, j'aurois été plus content de vous féliciter de vos conquêtes à Vienne qu'à Mayence. Le héros qui sent très-bien la justice du reproche que ces mots renferment, ranime son ardeur. Il commençoit à faire de la guerre un art nouveau. Il avoit accoutumé son armée à un ordre et à des manœuvres qui n'étoient pas connues ailleurs. Tilli, vaincu devant Leipzig, le fut encore au passage du Lech. Gustave méditoit alors le siége. d'Ingolstad. Il va reconnoître une fortification qu'il veut faire attaquer les canonniers de la place tirèrent sur lui et si juste, qu'un boulet emporta la croupe de son cheval. Il tombe dessous, ensé– veli dans la boue, et couvert de sang; mais il se releve promptement, saute sur un autre cheval, et continue de donner ses ordres. Gassion fut un des premiers qui accoururent au roi, et cet empressement lui valut un régiment. Gustave, qui avoit le talent heureux de relever le prix de tous les grades qu'il donnoit, dit à Gassion: Ce sera un régi ment de chevet ; et on pourra dormir auprès dans une entière sécurité. L'année suivante, 16 novembre 1632, Gustave donna dans la grande plaine de Lutzen, la fameuse bataille contre Walstein, autre général de l'empereur. Quelques-uns de ses régimens plièrent d'abord. Gustave leur dit : Si, après avoir traversé tant de fleuves, escaladé tant de murailles, et forcé tant de places, vous n'avez pas le courage de vous défendre; tenez ferme, au moins, pour me voir mourir! et ces mots ranimèrent leur courage. La victoire fut long-temps disputée. Les Suédois la remporterent, mais

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ils perdirent Gustave, dont le corps fut trouvé parmi les morts, percé de deux balles et de deux coups d'épée. Il n'avoit que trente-huit ans. Gustave paroissoit avoir quelque pressentiment de son malheur, lorsque voyant, peu de jours auparavant, les peuples accourir en foule au-devant de lui avec de grandes démonstrations de joie, de respect et d'admiration, il dit qu'il craignoit bien que Dieu, offensé de leurs acclamations, ne leur apprît bientôt que celui qu'ils révéroient comme un Dieu, n'étoit qu'un homme mortel. On a dit de lui qu'il étoit mort l'épée à la main, le commandement à la bouche, et la victoire dans l'imagination.... Gustave disoit ordinairement, qu'il n'y avoit point d'homme plus heureux que ceux qui mouroient en faisant leur métier : il eut cet avantage. Ce héros emporta dans le tombeau le nom de Grand, les regrets du Nord, et l'estime de ses ennemis. If disoit qu'il n'y avoit de rang entre les rois, que celui que leur donnoit le mérite. Les vertus de Gustave répondoient à ses talens. Deux défauts, l'emportement et la témérité, le ternissoient un peu. Il se justifioit par deux maximes, moins vraies qu'il ne pensoit : Puisque je supporte patiemment les travers de ceux auxquels je commande, ils doivent aussi excuser la promp titude et la vivacité de mon tempérament. C'est ainsi qu'il répondoit au reproche qu'on lui faisoit du premier défaut. Voici comment il se justifioit sur le second: Un roi se déclare indigne de la couronne qu'il porte, lorsque, dans un engagement, il fait difficulté de se battre comme un simple soldat.... Revenant un jour d'une attaque, où il avoit été

exposé cinq heures de suite à un feu terrible, Gassion lui dit que les François verroient avec déplai sir leur souverain courir d'aussi grands risques. Les rois de France, répondit Gustave, sont de grands Monarques, et je suis un soldat de fortune.... Gustave, qui donnoit des soins très-suivis aux exercices militaires, donna aussi de bonnes lois à son peuple, et les fit exécuter. Il corrigea beaucoup d'abus dans la forme du gouvernement. Il anima, il éclaira l'industrie de ses sujets. Le mérite et les talens utiles trouvè rent toujours près de lui un accueil distingué. Il cultiva l'étude de l'histoire, de la tactique, et des arts qui avoient rapport au grand art de la guerre. Il ne négligea point la politique. Le traité du Droit de la guerre et de la paix, de Grotius, étoit une de ses lectures favorites. Naturellement éloquent, il aimoit à haranguer, et le faisoit avec beaucoup de feu. Il parloit plusieurs langues, et il avoit encore plus étudié les hommes que les mots. Le caractère de ses ennemis, les projets de ses allies, les ressources de ses amis, rien n'échappoit à son coup d'œil perçant. Sachant que la religion est le plus solide fondement des états, il montra. beaucoup de zèle pour tout ce qui l'intéressoit. Il composa luimême des prières, qu'on récitoit tous les jours dans son camp à des heures marquées. Ce prince avoit coutume de dire qu'un bon Chrétien ne pouvoit pas être un mall vais soldat. Sous sa tente, au milieu des armes, il donnoit quelque temps à la lecture de la parole, de Dieu. Je cherche à me fortifier contre les tentations, en mé– ditant nos livres sacrés, dit-il un jour à l'un de ses officiers.

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