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paroît homme d'esprit; l'autre est un moine agreste et grossier. Sans le secours de ces deux continuations, nous n'aurions presque rien de sûr touchant les événemens écoulés dans cet espace de temps. Voyez MELOT.

XXI. GUILLAUME, né à Conches en 1080, donna des leçons de grammaire et de philosophie à Paris, et mourut au milieu du 12e siècle. On a de lui un ouvrage intitulé : Philosophia de Naturis, 1474, 2 vol. in-fol., aussi rare qu'inutile. Son système est celui des atomes.

XXII. GUILLAUME DE PASTRINGO, Véronois, fut employé par les l'Escale, ses souverains. Il obtint de Benoît XII leur absolution pour avoir tué l'évêque de Vérone, et une autre fois la confirmation de la seigneurie de Parme. Il connut beaucoup Pétrarque, et lui communiquoit les livres de sa riche bibliothèque. Nous avons de lui un livre : De originibus rerum; Venise, 1547, in-fol., bien moins connu que le manuscrit intitulé: De Viris illustribus: c'est une espèce de Bibliothèque universelle, dans la re partie; et dans la 2o, un Dictionnaire géographique. Il étoit syndic de Vérone en 1337.

XXIII. GUILLAUME (lé Frère) Dominicain, mort à Cortone en 1537, à 62 ans, étoit un peintre sur verre, qui peignit à Home les vitraux du Vatican et de Ste-Marie del Popolo.

XXIV. GUILLAUME, (Charles) mort à Paris le 8 décembre 1778, se fit libraire dans cette ville, et a publié quelques écrits peu renommés: I. La Mer des Histoires, 1733, in-12. II. Etrennes aux Dames, 1748. III. Al

manach Dauphin, ou Histoire abrégée des princes qui ont porté le nom de Dauphin, 1752, in-8.o

XXV. GUILLAUME, (Jacquette) est auteur d'un livre intitulé: Les DAMES Illustres, où, par bonnes et fortes raisons, il se prouve que le sexe féminin suirpasse, en toute sorte de genres, le sexe masculin, in-12, Paris, 1675, dédié à Mlle d'Alençon. C'est un fatras de raisonnemens en vers et en prose, mal dirigés et mal conçus. On y trouve cependant le portrait pseudonyme de quelques personnes illustres de son sexe; les Conférences catholiques de la reine Christine, pour répondre aux objections des ministres ; et un Eloge de Mlle Schurman. Elle compte parmi les femmes célèbres, la duchesse d'Enghien, les marquises de Lanoncourt, d'Harau court, de Rosay, la baronne de Changy, la vicomtesse d'Auchy, de SaintBalmont, les demoiselles des Armoises, d'Orsagues, des Roches. Elle nous apprend que le libraire de Mlle Scuderi faisoit payer une demi-pistole pour lire une hisUne toire de ses ouvrages. autre femme, du même nom > Marie-Anne GUILLAUME, a publié, à Paris en 1668, un Discours sur la prééminence des femmes sur les hommes.

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GUILLAUME DE RUREMONDE, Voyez RUREMONDE. GUILLEBAUD, Voy. PIERRE DE SAINT-ROMUALD.

GUILLEL ME, Voyez GUIELME.

GUILLEMEAU, (Jacques) natif d'Orléans, chirurgien ordinaire des rois Charles IX et Henri IV, fut un des plus célè

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bres disciples d'Ambroise Paré. Il porta dans l'étude de la chirurgie un esprit cultivé par les belles-lettres. Les langues savantes lui étoient familières elles lui ouvroient les ouvrages des anciens. Ces guides aidés de celui de l'expérience, en firent un des plus habiles hommes de son temps. Ses ouvrages ont été recueillis à Rouen, en 1649, in-folio. Les principaux sont : I. La Chirurgie d'Ambroise Paré, traduite de francois en latin avec autant de fidélité que d'élégance. II. Des Tables Anatomiques, avec figures. III. Un Traité des Opérations, écrit avec beau coup de précision et de justesse. Il mourut à Paris en 1612, dans un âge avancé.

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GUILLEMETTE de Bohême, fanatique du 13° siècle, şe fit des sectateurs par son hypocrisie. Elle sut si bien se contrefaire, que, malgré son fanatisme, elle mourut en odeur de sainteté l'an 1281. Ses fourberies ayant été dévoilées après sa mort, on déterra son corps et on le brûla. Ses disciples soutenoient qu'elle étoit le Saint-Esprit incarné sous le sexe féminin; qu'elle n'étoit morte que selon la chair; qu'elle ressusciteroit avant le jugement universel; qu'elle monteroit au ciel à la vue de ses prosélytes; enfin, qu'elle avoit laissé pour son vicaire sur la terre Maifreda, religieuse de l'ordre des Humiliés. Celle-ci devoit occuper, Rome, le siége Pontifical, en chasser les cardinaux, et leur substituer quatre docteurs qui feroient quatre nouveaux. Évangiles.

à

GUILLEMITES, Voy. GUILLAUME, no VIII.

GUILLERI, nom de trois frères d'une maison noble de Bretagne, qui, après s'être signalés dans les guerres de la Ligue, se firent voleurs de grand chemin, lorsque la paix eut été rendue à la France. Ils firent bâtir une forteresse sur le chemin de Bretagne en Poitou, pour leur servir de retraite. Ils faisoient des courses jusqu'en Normandie et à Lyon, affichant sur les arbres de leur route, ces mots en gros caractères: Paix aux Gentilshommes, la mort aux Prévôts et aux Archers, et la bourse aux Marchands. On envoya 5000 hommes pour assiéger la forteresse de ces brigands. On la foudroya à coups de canon, et les scélérats qui l'habitoient furent rompus en 1608.

GUILLERMIN, (Jean-Eaptiste) sculpteur, né à Lyon, vint s'établir à Paris où il se distingua par la délicatesse de ses ouvrages. en ivoire et en coco. II Lt un Crucifix très-admiré, pour le choeur du Val-de-Grace. Guillermin mourut en 1699.

GUILLET DE ST-GEORGES (Georges) premier historiographe de l'académie de Peinture et de Sculpture à Paris, où il fut reçu en 1682, naquit à Thiers. en Auvergne, vers 1625, et à So ans. Il se fit connoitre par mourut à Paris le 6 avril 1705, plusieurs ouvrages, qu'il donna sous le nom de son frère Guillet de la Guilletière. I. Histoire de Mahomet II, 2 vol. in-12; il ne rend pas une exacte justice à ce héros. II. La Vie de Castra

cini, in-12, curieuse. III. Les Arts de l'Homme d'épée, 2 vol. in-12. IV. Lacédémone ancienne et moderne, in-12. V. Athènes an dienne et souvelle, in-12, Culish

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GUILLIAUD, (Claude) docteur de la maison et société de Sorbonne, né à Villefranche en Beaujolois, enseigna l'Ecriture sainte avec réputation, et devint shanoine et théologal d'Autun, vers le milieu du 16 siècle. On a de lui: I. Des Commentaires sur St. Matthieu, in-fol.; sur St. Jean, in-fol. ; et sur les Épitres de St. Paul, in-8.o Le Père Berthier dit que ce sont des chefs-d'œuvre en ce genre. Il est court, et, sans s'éloigner de la Vulgate, il marque les différences du texte grec. II tâche de concilier les passages qui lui semblent opposés à d'autres. Il éclaircit ce qui a rapport aux dogmes de l'Église. Enfin, on voit par toute

la méthode de cet auteur un savant interprète, un esprit judicieux, et un très-honnête homme. II. Des Homélies pour le Carême.

GUILLIMAN, ou WUILLEMAINN, (François) du canton de Fribourg, mort vers 1575, est célèbre en Allemagne I. Par son livre des Antiquités de la Suisse. II. Par son Histoire des Evêques de Strasbourg. III. Par une Histoire des Comtes de Hapsbourg. IV. Par des Poésies Latars. Voy. MARCILE.

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GUILLOT - GORJU, Bertrand Harduin de St-Jacques) abandonna l'étude de la médecine, et remplaça Gautier Garguille sur le théâtre de la foire. Cette profession lui paroissant avilissante, il alla exercer la médecine à Melun; mais chassé par l'ennui, il vint mourir à Paris en 1648, à 50 ans.

GUILLOTIN, né à Saintes le 29 mars 1738, alla étudier à Paris et s'y fit recevoir médecin. Il y vivoit heureux et utile, lorsque la capitale s'occupant de l'or ganisation des Etats généraux, il fut chargé de rédiger l'écrit intitulé: Pétition des six Corps. Le style en étoit foible et les idées communes; mais la direction des esprits vers un nouvel ordre de choses, lui donna de la célébrité; et elle procura à son auteur, en 1789, la députation du tiers état de Paris. Guillotin parut à l'assemblée froid, réservé, plein de droiture et sur-tout de douceur, Chargé de faire un rapport sur le code pénal, il proposa comme un supplice moins cruel que la roue et la corde, alors en usage, celui de la machine fa→ tale qui prit son nom et qui immola, bientôt après, tant d'innocentes victimes. L'horreur imprimée aux massacres judiciaires, opérés par cet instrument, a rejailli injustement sur la personne de Guillotin. Il est faux qu'il ait porté sa tête sur sa machine: il est mort dans son lit, et de chagrin, dit-on, de l'abus attroce qu'on faisoit de son invention.

GUIMENIUS, Voy, MOLA.
GUIMIER, Voy, GUYMIER.

GUIMOND ou GUITMOND Bénédictin, étoit de Normandie.

Il se fit religieux dans le monastère de la Croix de Saint-Leuffroi. Pour se délivrer des ennemis que son mérite lui avoit faits, il demanda à son abbé la permission de se retirer en Italie. L'abbé qui avoit peu de lumières, et qui ne connoissoit point le trésor qu'il possédoit, le laissa partir. Guimond se fit bientôt connoitre. Grégoire VII le fit cardinal, et Urbain II lui donna l'archevêché d'Averse. On lui doit un Traité de la vérité du Corps et du sang de Jésus-Christ, contre Bérenger, qu'il publia vers l'an 1070, et qui fut imprimé avec d'autres ouvrages sur le même sujet, 1561`, Louvain, in-8.0 Tritheme et Yves de Chartres font un grand éloge de son savoir et de sa piété.

GUINTIER, (Jean) né en 1487, à Andernach, fut d'abord médecin de François I. S'étant retiré à Strasbourg, pour se dérober aux troubles de religion, il y professa le grec qu'il avoit déjà enseigné à Louvain, et y exerça la médecine. Il fut obligé de renoncer à la chaire grecque, et mourut en 1574. C'est lui qui a donné le nom de Pancréas au corps glanduleux attaché au péritoine; qui a découvert l'union de la veine et de l'artère spermatique, des deux conduits qui répondent de la matrice aux mamelles. Il a traduit beaucoup d'écrits de Galien et d'autres auteurs. Il a aussi donné quelques Traités latins sur la Peste, in-8°; sur les Femmes grosses et les Enfans, in-8°, etc. Les traductions et les autres ouvrages de Guintier auroient été plus utiles, sans la dureté de son style, et le grand nombre d'expressions barbares qu'il emploie. L'empereur Ferdi

nand lui donna des lettres de no→ blesse, sans qu'il les cût deman-. dées. Antoine-Prosper Hérissant, imprimeur à Paris, a publié, en 1765, in-12, l'Eloge historique de ce médecin, avec le Catalogue de ses ouvrages. Cet écrit intéressant obtint le prix de la faculté de médecine.

GUION, Voy. GUYON.

GUIOT DE PROVINS, moine Bénédictin dans le 12° siècle, composa un roman en vers, connu sous le nom de la BibleGuiot, L'auteur annonce qu'il l'appelle Bible parce que son ouvrage ne renferme que des vérités. C'est une satire contre les mœurs de son temps, et sur-tout contre celles des seigneurs de Liefs et du clergé. La Bible-Guiot est restée nianuscrite; mais on en trouve des copies dans plusieurs bibliothèques. Quelques écrivains croient que l'auteur a décrit dans ses vers l'usage de la boussole, long-temps avant la naissance de Gioja, à qui on en attribue plus généralement la découverte. Voy. GIOJA.

GUIRLANDAIO, (Domini→ que) Voy. GHIRLANDENI.

GUISAR, (Pierre) naquit à la Salle dans les Cévennes, ďun médecin Protestant. Le fils embrassa la profession de son père; mais ne pouvant enseigner dans les écoles publiques, à cause du Calvinisme, il l'abandonna pour la religion Catholique. Il vint à Paris en 1742, et s'y fit estimer : mais l'amour de la patrie le rappela à Montpellier. Il fit, dans cette ville, un cours gratuit et public de physique expérimentale, qui reçut beaucoup d'applaudissemens. On a de lui plusieurs ouvrages, estimés des per

sonnes de l'art: I. Pratique de Chirurgie, ou Histoire des Plaies, réimprimée pour la troisième fois en 1747, en 2 vol. in-12, avec de nouvelles observations et un recueil de thèses de l'auteur. Cet ouvrage contient une méthode simple, courte et aisée pour se conduire sûrement dans les cas les plus difficiles. II. Essai sur les Maladies Vénériennes, in-8°, à Avignon, sous le titre de la Haye, en 1741. L'auteur proserit les méthodes violentes, et en propose une beaucoup plus douce, plus simple, et infiniment plus assurée. Il mourut à Montpellier le 13 septembre 1746, à 46 ans.

I. GUISCARD ou GUISCHARD, (Robert) duc de la Pouille et de la Calabre, étoit Normand, et fils de Tancrède de Hauteville, qui, chargé d'une nombreuse famille, envoya ses deux fils ainés en Italic, pour réparer les injustices de la fortune. Ces héros, ayant réussi, appelèrent leurs cadets, parmi lesquels Robert Guischard se signala. Devenu duc de la Pouille et de la Calabre, il passa en Sicile avec son frère Roger, et fit la conquête de cette isle sur les Grecs et sur les Arabes, qui la partageoient alors entr'eux. Il falloit achever la conquête de tout ce qui compose aujourd'hui le royaume de Naples. Il restoit encore des princes de Salerne, descendans de ceux qui avoient les premiers attiré les Normands dans ce pays: Robert les chassa et leur prit Salerne. Ils se réfugièrent dans la Campagné de Rome, et se mirent sous la protection de Grégoire VII, qui excommunia le vainqueur. Le fruit de l'excommunication fut la conquête de tout le Béneven

tin, que fit Robert après la mort du dernier duc de Bénevent de la race Lombarde. Grégoire VII donna alors l'absolution à Robert, et en reçut la ville de Bénevent, qui, depuis ce temps-là, est toujours demeurée au saint Siége. Robert Guischard maria ensuite sa fille à Constantin, fils de l'empereur de Constantinople, Michel Ducas. Ce mariage ne fut pas heureux. Guischard ayant sa fille et son gendre à venger, résolut d'aller détrôner l'empereur d'Orient, après avoir humilié celui d'Occident. La cour de Constantinople n'offroit en ce tempslà qu'un continuel orage. Michel Ducas avoit été chassé du trône par Nicéphore, surnommé Botoniate, et Constantin, gendre de Robert, avoit été fait eunu→ que; enfin, Alexis Comnène avoit pris le sceptre impérial. Robert, pendant ces révolutions, s'avançoit vers Constantinople. Pour avoir un prétexte de faire la guerre à l'empereur Grec, il prit un moine dans un couvent, l'engagea à se dire Michel déposé par Nicéphore. Il assiégea Durazzo, le 17 juin 1081. Les Vénitiens, engagés par les promesses et par les présens d'Alexis, secoururent cette place. La famine se mit dans l'armée de Robert, et si Alexis eût temporisé, elle auroit péri; mais il donna bataille le 18 octobre, fut vaincu, et Robert Guischard prit la ville. Le vainqueur fut obligé de passer en Occident l'année d'après, pour combatre Henri IV, empereur d'Allemagne qui avoit porté la guerre dans ses états. Il laissa Boémond, son fils, dans la Grèce; mais ce prince ayant été vaincu, son père repassa en Orient. Après des victoires et des échecs, il mourut

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