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coquin, dit-il: me prend-il pour le Roi de France? en faisant allusion aux prologues où Quinault prodiguoit l'encens à Louis XIV. Quoiqu'il n'aimât pas ce prince, il savoit en imposer à ceux qui en parloient indécemment en sa présence. Un jeune Milord lui disant un jour que ce qu'il avoit trouvé de plaisant à la cour de France, c'est que le Roi eut une vicille maitresse et un jeune ministre (Barbezieux ).— Cela doit vous apprendre jeune homme lui répondit Guillaume, qu'il ne fait usage ni de l'une ni de l'autre. Le roi d'Angleterre n'étoit point traité avec cette équité en France. La cour ne prit point le deuil à sa mort; et Louis XIV défendit aux Bouillons et aux la Trémouille, alliés de la maison d'()range, de le porter. Je ne sais où Duclos a pris que la haine de ce prince pour Guillaume, venoit de ce qu'il avoit refusé d'épouser une de ses filles et de la duchesse de la Vallière. Voyez un portrait détaillé de Guillaume, dans le tome Ive de l'Histoire d'Angleterre de Smollet page 189, in-4o,

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à Londres, 1758.

IV. GUILLAUME, roi des Romains, comte de Hollande, deuxième de ce nom, étoit fils de Florent IV, comte de Hollande et de Mathilde de Brabant. Le pape Innocent IV et les Romains, opposés à l'empereur Fréderic II, firent si bien, qu'après la mort de Henri de Thuringe, roi des Romains, le comte Guillaume lui fut subrogé, par l'élection des sept grands officiers de l'empire, à Veringen, près près de Cologne en 1247. L'année suivante Guillaume assiégea Gelogne, la prit après six mois

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de siége et y fut couronné le jour de la Toussaint: il étoit alors àgé de vingt ans. Il choisit pour ses ministres, Othon, évêque d'Utrecht, et Henri duc de Brabant, son oncle. Après la mort de Fréderic, arrivée en 1250, Hugue, légat du saint Siége, le confirma dans la possession de l'empire, qu'on continua néanmoins de lui disputer. Il défit les Flamands, et fit la guerre aux Frisons Occidentaux, qui s'étoient révoltés contre lui; mais cette guerre lui fut fatale. Il fut assommé en 1256, par des paysans cachés dans les roseanx d'un marais, où son cheval s'en¬ ́ fonça dans la glace. Guillaume étoit âgé de 28 ans. Ses grandes qualités l'avoient rendu digne du trône, et il s'y seroit maintenu avec gloire, s'il n'avoit régné dans un temps de troubles et de discordes suscitées avant lui. Outre les avantages de la figure, avoit du courage, de l'application aux affaires, de la justice, de la générosité, et un véritable. desir de rendre ses peuples heureux. Si une élection illégitime le fit parvenir à l'empire, ses vertus reconnues par les princes Allemands, lui assurèrent cette couronne, après la mort de Conrad. Il ne lui manqua que d'être élu dans des circonstances plus favorables; mais il est probable qu'il ne l'auroit jamais été, si l'Allemagne eût joui d'une situation plus tranquille. Les Frisons le traitèrent beaucoup mieux après sa mort qu'ils ne l'avoient fait de son vivant; car ils l'enterrèrent magnifiquement dans un ancien tombeau, élevé dans la Frise pour un empereur Romain. II laissa un fils, appelé Florent, qui succéda à son oncle dans le comté de Hollande,

il

GUILLAUME DE NASSAU, prince d'Orange, Voyez GERARD et IMBYSE.

V. GUILLAUME, ( Saint ) duc d'Aquitaine, étoit fils du comte Thierri. Il commanda les armées de Charlemagne contre les Sarasins, les chassa d'Orange, et remporta sur eux des victoires décisives. Il fit fleurir ensuite la justice et les lettres dans sa province, et finit ses jours dans le monastère de Gellon diocèse

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de Lodève, en 812. Lorsqu'il voulut quitter le monde, il en fit part l'empereur Charlemagne: Prince, lui dit-il, après avoir servi si long-temps sous vos étendards, permettez-moi de servir désormais sous ceux de J. C.» Et après avoir fait un trophée de ses armes à St. Julien de Brioude, il prit l'habit monastique en 806,

et mourut le 28 mai S12. Tandis qu'il avoit vécu dans le siècle, il avoit su soutenir son rang sans

fierté; il sut encore mieux l'ou

blier dans le cloître. Il travailloit à la boulangerie, et faisoit la cuisine à son tour. On le vit sou

vent chassant son âne devant lui, ou monté dessus, portant du vin eu d'autres rafraîchissemens aux moines occupés à la moisson. Ces traits sont petits; mais s'ils peignent les vertus et les mœurs du temps, on ne doit pas les oublier.

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se déclara contre le vrai pontife. Innocent n'ayant pu le gagner, lui envoya St. Bernard, qui se rendit auprès de lui à Parthenay en Poitou, et qui le trouva trèsopiniâtre. Les moyens humains étant inutiles, le saint eut reétoit à la porte d'une église où cours à Dieu. Un jour que le duc Bernard disoit la messe le saint abbé vint à lui, les yeux enflammés de zèle, tenant en main le Corps de JÉSUS-CHRIST: VoiDieu et votre Juge, oserez-vous ci, dit-il à Guillaume, votre le mépriser ? Le duc fut étonné et attendri: il reconnut Innocent II, fut réconcilié à l'église, et le schisme finit dans la Guienne. Il vécut depuis lors plus chré→ tiennement. Etant allé en pélerinage à Saint-Jacques en Galice, il mourut à Compostelle en 1136. Il laissa en mourant, ses états au roi Louis le Gros en le priant de marier sa fille unique Eléonore suivant sa condition.

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Elle épousa Louis VII, dit le Jeune. Voyez ÉLÉONORE.

EPÉE, fils et successeur de Hollon, premier duc de Normandie, ne fut ni moins ferme ni moins courageux que son père. Les Bretons n'ayant pas voulu reconnoître sa suzeraineté, il les contraignit, par la force des armes, à lui faire hommage. Il le fit peu de temps après lui-même au roi Reoul, qui ajouta à son duché la terre des Bretons, c'est-à-dire l'Avranchin et le Cotentin. Riulfe, comte de Cotentin, ayant voulu imiter la révolte des Bretons, n'eut pas un meilleur succès. Guillaume aida Louis d'Outremer, l'an 936, à monter sur le trône à la place de Raoul. Il força ensuite Arnoul, comte de Flandre, à rendre à

VII. GUILLAUME LONGUE

il

Helluin de Montreuil la forte resse qu'il lui avoit enlevée. L'an 942, s'étant rendu, sous la foi du serment, à Pequigny-surSomme, pour une entrevue que ce comte lui avoit demandée, fut assassiné par les gens de ce dernier. Comme on le déshabilloit pour visiter ses plaies, on trouva sur lui une petite clef d'argent, qu'on crut être celle de son trẻsor. Son chambellan dit que c'étoit «< la clef d'une cassette où étoit l'habit de moine qu'il avoit résolu de prendre à Jumiége après cette malheureuse confe

rence. »

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VIII. GUILLAUME DE MALAVAL, (Saint) gentilhomme François, après avoir mené une vie licencieuse, se renferma ensuite dans l'hermitage de Malaval, au territoire de Sienne. Il

er

fonda les Guillemins ou Guillemites, et y mourut le 10 février 1157. On croit qu'il fut canonisé vers l'an 1202, par Innocent II. Pie II, en 1460, transféra sa principale fête au e de mai, sans cependant déroger à celle du to de février, que la saison d'hiver rendoit plus difficile à célébrer. Sa nouvelle famille s'étendit beaucoup en France, en Bohême et en Saxe. Il ne faut le conpas fondre avec ST. GUILLAUME, né de parens nobles, à Verceil en Piémont, et fondateur de la congrégation du Mont-Vierge. institua cet ordre en 1119, sur une montagne du royaume de Naples, appelée le Mont-Virgilien, à cause de Virgile, et qui

fut nommée ensuite le MontVierge, depuis qu'il y eut édifié une église en l'honneur de la Sainte Vierge. Les premiers compagnons de ses austérités l'ayant quitté, il se retira à Salerne, où

il fonda un monastère. Se voyant près de la mort, il se retira dans le monastère qu'il avoit fait bàtir à Golète, petite ville vers l'Apennin. Il y termina sa sainte, carrière le 25 juin 1142. Roger, roi de Sicile, l'avoit appelé à sa cour, et avoit favorisé son ordre naissant.

IX. GUILLAUME, (Saint) pieux et savant archevêque de Bourges en 1199, dans la mai

ne

son des anciens comtes de Nevers, gouverna cette église en pasteur des premiers siècles du Christianisme. Il avoit été d'abord religieux de Grammont, ensuite.. de Citeaux, et il avoit gouverné diverses maisons comme prieur ou comme abbé. Elevé sur le siége de Bourges, il tâcha de déraciner tous les abus. On obligeoit alors les excommuniés de payer une amende quand on leur donnoit l'absolution. Le motif de cette exaction étoit de les préserver des rechutes, par une crainte pécuniaire. St. Guillaume exigeoit des excommuniés caution de payer l'amende; et pour les retenir dans le devoir, il les menaçoit souvent de l'exiger, et ne l'exigeoit point. Jamais il ne vou lut poursuivre par les armes les méchans que la crainte des censures de l'église ne pouvoit retenir, quoique ce fût l'usage de son siècle : il n'employoit que les voies de la douceur et de la persuasion, et il réussissoit. Il mourut le 10 janvier 1209, laissant une mémoire chère au clergé de France, il avoit été l'ornement, et aux pauvres dont il avoit été le père. Ses reliques furent brûlées par les Calvinistes en 1562, et ses cendres jetées au vent.

dont

X.GUILLAUME d'HIRSAUGE, (Saint) fut tiré en 1069 de l'ab

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baye de St. Emmeran de Ratisbonne. , pour être abbé d'Hirsauge. Il fonda un grand nombre de monastères, fit fleurir dans. son abbaye la piété, la science et les arts, et mourut en 1091. On a de lui quelques ouvrages de Philosophie et d'Astronomie ; Basle, 1531, in-4°, dont le mérite est très-mince.

XI. GUILLAUME DE TYR, archevêque de cette ville, dressa les actes du concile de Latran; prononça l'oraison funèbre de Fempereur Barberousse, quand son fils Frederic lui fit rendre les derniers honneurs, et vint à Rome, où il mourut vers 1194. On a de lui une Histoire des Croisades, en 32 livres, qui finit à l'an 1184. Son style est simple et naturel; l'auteur est prudent, judicieux, modeste, et savant pour le temps auquel il écrivoit. Cette Histoire a été publiée à Pasle en 1549, in-fol. Elle se trouve dans Gesta Dei per Francos, de Bongars. Il y en a une Continuation jusqu'en 1275, que l'on trouve dans l'Amplissima Collectio de Martenne. Jean Hérold en avoit fait une deuxième Continuation jusqu'en 1521, qui a été imprimée avec l'Histoire; Basle, 1564, in-fol. Gabriel du Préau l'a traduite en françois ; Paris, 1573, in-fol, — Il ne fautpas le confondre avec un autre GUILLAUME, évêque de Tyr, mort en 1129, dont il nous restę des Epitres à Bernard, patriarche

d'Antioche.

XII. GUILLAUME, surnom mé Calculus, moine de Jumiége, vivoit dans le 1e siècle, sous Guillaume le Conquérant. On a de lui une Histoire de Normandie, divisée en 8 livres, dans le recueil de Cambdan, 1603, et

dans celui de du Chesne, 1619, tous deux in-fol. Le style de cet auteur est passable pour le siècle où il vivoit; mais il manque de critique, défaut commun à presque tous les anciens écrivains.

XII. GUILLAUME LE BRE FON, ainsi nominé, parce qu'il étoit de Bretagne, naquit vers l'an 1170. I fut chapelain de Philippe¬Auguste, qu'il accompagna dans ses expéditions militaires, et dont il mérita l'estime. On a de lui: I. Une Histoire en prose de ce monarque, pour servir de suite à celle de son médecin, nommé higord. II. Un poëme intitulé Philippide, qui est une gazette longue et ram-pante. Ces deux ouvrages de Guillaume le Breton sont utiles pour l'histoire de son temps et l'on y trouve des faits qu'on chercheroit vainement ailleurs. Ils ont été imprimés à Zwickau en 1657, in-4°, et dans la collection des Historiens de France.

XIV.GUILLAUME D'AUXERféré ensuite sur le siége de Paris, RE, évêque de cette ville, transmourut en 1223. Il n'est point auteur, comme on le croit communément d'une Somme de Théologie, in-fol. 1500, qui porte le nom de Guillaume, d'Auxerre. Le Guillaume, auteur de cette Somme vivoit dans le même temps que lui. Il mourat en 1230, après avoir professé la théologie à Paavoit été archidiacre de Beauvais. ris avec beaucoup de succès. II

Il y a eu un 3o GUILLAUME d'Auxerre, Dominicain, mort provincial de son ordre en 1294, que l'on dit avoir été également professeur à Paris, dont il reste parmi les manuscrits de Sorbonne quelques Sermans. Voyez les Mémoires de littérature an

P. des Molets, tom. 3, part. 2, pag. 317, etc.

XV. GUILLAUME D'AUVERGNE, évêque de Paris, gouverna sagement cette église, fonda des monastères, opéra des conversions par ses sermons, fit condamner la pluralité des Bénéfices par les plus habiles théologiens de son diocèse, et mourut en 1248. On a de lui des Sermons et des Traités sur divers points de discipline et de morale. Le Féron les a recueillis et publiés en 1674, 2 vol. in-fol. Les Dialogues des sept Sacremens, les Sermons durant l'année, et plusieurs autres Traités qu'on lui attribue dans cette édition, ne sont pas de lui. Le style de ce prélat, sans avoir rien d'élégant, ni de délicat, est simple, intelligible, naturel, et bien moins barbare que celui des scolastiques de son temps. Il traite beaucoup moins de questions métaphysiques qu'eux, et s'attache sur-tout à la morale et à la dis

cipline. Il réfute quelquefois Aristote; ce qui n'étoit pas une petite témérité dans son siècle. Il savoit très-bien l'Écriture sainte et les écrivains profanes; mais il avoit peu lu les Pères.

GUILLAUME DE ST-AMOUR. Voyez I. AMOUR (ST-),

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XVIII.GUILLAUME DE VoRILONG, fameux théologien scolastique du 15° siècle, de l'ordre des Frères Mineurs, mort en 1464, laissa un Commentaire sur le Maître des Sentences, et un Abrégé des Questions de Théologie, intitulé: VADE MECUM, in-fol.

XIX. GUILLAUME DE CHARTRES, religieux Dominicain, chapelain de St. Louis, mort vers le milieu du 13° siècle, a continué l'histoire de ce prince, commencée par Geofroy de Beaulieu. Il recueillit avec soin tout ce qui avoit pu échapper aux recherches de celui-ci, et l'ajouta à son ouvrage. Cette continuation, insérée dans le 5e tome de la Collection de du Chesne, contient plusieurs faits qui méritent d'être sus; mais elle est écrite d'un style guindé.

GUILLAUME DE NEUBRidge. Voyez LITLE.

XX. GUILLAUME DE NANGIS, Bénédictin de l'abbaye de Saint-Denys en France, mourut vers 1302. Il est auteur des Vies de St. Louis, de son fils Phi

lippe le Hardi; et de deux Croniques, dont les historiens ecclésiastiques et profanes ont fait usage. La principale s'étend jusqu'en 1301, et elle est écrite avec clarté et d'un latin passable. On la trouve dans le 5e volume de la collection de du Chesne. Elle a eu deux continuateurs, qui l'ont poussée, l'un jusqu'en 1340, l'autre jusqu'en 1368. Le premier

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