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I. GUIDI, (Charles-Alexandre) né à Pavie en 1650, mort à Frescati en 1712, à 63 ans, est regardé en Italie comme le restaurateur de la poésie lyrique. Le duc de Parme, le pape Clé ment XI, la reine Christine de Suède, applaudirent à ses talens et les employèrent. Cette princesse voulant célébrer l'avènement de Jacques II au trône d'Angleterre, le chargea de composer la pièce qu'elle vouloit faire mettre en musique. Christine fournit l'idée de ce morceau, qui, sans être un chef-d'œuvre, offre des beautés et y ajouta même quelques vers de sa façon, qui ne furent pas les plus applaudis. La nature n'avoit pas favorisé Guidi des avantages extérieurs de la figure; mais sa laideur étoit compensée par les qualités de son esprit et par les charmes de son caractère. Il étoit ennemi de la satire, et le jugement présidoit à ses discours. On a de lui: I. Les Homélies de Clé ment XI, son bienfaiteur, imitées en vers. Cette traduction est

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fort libre, et il falloit qu'elle le fût pour se faire lire. Elle parut en 1712. II. Plusieurs Poésies Lyriques; Ronie, 1704, in-4o:

très-estimées

la douceur pour et la facilité de la versification. III. La pastorale d'Endymion, publiée en 1726, avec sa Vie par Crescimbeni, in-12. Ce fut la reine Christine qui donna le dessein de cette espèce de pastorale, et qui en fournit même quelques vers qu'on a distingués par des guillemets.

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tion de l'Oratoire. Ayant quitté ce corps, il composa divers ouvrages dont les plus connus sont : I. Entretiens philosophiques sur la Religion, 3 vol. II. L'Ame des Bêtes, in-12, 1783. L'auteur y embrasse le système de Descartes. Ces deux ouvrages qui sont en forme de dialogue prouvent que l'auteur étoit né avec beaucoup d'esprit, et que l'étude lui avoit procuré des connoissances variées. Le style en est vif, pressé et naturel. III. Il traduisit de l'Italien le traité de la véritable Dévotion, de Muratori. IV. Lettres contenant le Journal d'un Voyage fait à Rome en 1773; Paris, 1783, 2 vol. in - 12. Elles offrent quelques observations nouvelles, et l'au teur juge en général avec impartialité.

GUIDICCIONE, (Jean) né à Lucques, s'attacha au cardinal Farnèse, qui prit la tiare, sous le nom de Clément VII, en 1524. Guidiccione étoit déjà évêque de Fossombrone; mais le pape le fit gouverneur de Rome, nonce auprès de Charles V, et successivement gouverneur de la Romagne et de la Marche-d'Ancone. Il mourut au mois d'Août 1541, dans sa soixante-unième année. On a de lui: I. Orazione alla

Republica di Lucca, in-8.o Firenze, 1568. II. Kime; Bergame, 1753, in-8°; ces poésies sont

estimées.

GUIDON, Voyez LEICESTER, vers la fin.

GUIDOTTI, (Paul) bon peintre, sculpteur passable, et médiocre architecte, né à Lucques en 1569, et mort en 1629, à 60 ans, avoit reçu de la nature un génie ardent et insatiable de

connoissances. Tout étoit de son ressort, musique, poésie, mathématiques, astrologie, jurisprudence. Sa curiosité pour l'anatomie étoit plus raisonnable, puisque cette étude peut contribuer à la perfection du dessin; mais, extrême en tout, il la portoit à l'excès. Il alloit la nuit exhumer des cadavres, pour les transporter dans des lieux écartés et étudier ce qui pouvoit lui être utile. Il se distingua par une singularité d'un autre genre, et qui mit le sceau à sa réputation d'homme extraordinaire en tout. Il imagina de se faire des ailes et de voler; ces ailes étoient fabriquées de baleine, recouvertes de plumes, et adaptées au corps par dessous les bras. Après quelques expériences secrètes, il voulut en faire l'essai public à Lucques. Il prit son vol d'un lieu élevé de la ville, et se soutint assez bien jusqu'à la distance d'un quart de mille, au bout de laquelle ses ailes le laissèrent tomber sur un toit qu'il enfonça, et de là dans une chambre, avec une cuisse cassée.

GUIELME ou GUILLELME

(Jean) jeune homme d'une profonde érudition, natif de Lubeck, mourut en 1584, à Bourges, où il étoit allé pour entendre Cujas. On a de lui: Questiones Plautina, et d'autres ouvrages, dont Juste-Lipse, de Thou et les autres savans font de grands éloges.

GUIENNE, (Ducs de) Voy. LOUIS X, n° xv.... et VI. GUIL

LAUME.

GUIET, Voyez GUYET. GUIGNARD, (Jean) Jésuite, natif de Chartres, étoit bibliothécaire du collège de Clermont,

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lorsque Jean Châtel, élève des Jésuites, porta ses mains parricides sur Henri IV. Ce malheureux ayant avoué qu'il avoit souvent entendu dire chez ces religieux, qu'il étoit permis de tuer un prince hérétique, le parlement envoya des commissaires pour faire la visite de leurs papiers. On trouva dans un manuscrit de Guignard ces paroles écrites de sa propre main : « Ni Henri III, ni Henri IV ni la Reine Elizabeth, ni le Roi de Suède, ni l'électeur de Saxe, ne sont de véritables Rois.... Henri III est un Sardanapale le Béarnois un Renard, Elizabeth une Louve, le Roi de Suède un Griffon, l'Electeur de Saxe un Porc.... Jacques Clément a fait un acte héroïque, inspiré par le Saint-Esprit.... Si on peut guerroyer le Béarnois, qu'on le guerroye; si on ne peut le guerroyer, qu'on le fasse mourir.» Il est bien étrange que Guignard n'eût pas brûlé cet écrit, dans le moment qu'il apprit l'attentat de Chatel. Les troubles avoient enfanté des libelles et une cnriosité indiscrète, ou un reste de fanatisme les conservoit. Quoi qu'il en soit, cn arrêta Guignard; on travailla avec chaleur à son procès, et il fut condamné tence fut exécutée le7 janv. 1595. à être pendu et brûlé. Cette senQuand il fit amende honorable, il ne voulut jamais convenir qu'il se fût rendu coupable envers le roi. « Comment auroit-il donc pu l'offenser davantage, dit un homme d'esprit, qu'en écrivant qu'il falloit le tuer, à moins qu'il ne l'eût tué lui-même ? » Guignard s'excusoit, en disant que l'écrit pour lequel on l'avoit arrêté, étoit composé avant la réduction de Paris, et avant le

pardon général accordé par le roi; que depuis ce pardon, il avoit toujours pensé qu'il falloit prier Dieu pour lui, et qu'il ne l'avoit jamais oublié au Memento de la Messe. Il est certain qu'en condamnant ce Jésuite au feu, on le traita avec toute la rigueur de la justice; mais cette rigueur étoit-elle nécessaire? Plusieurs écrivains ont pensé que oui; qu'il falloit un exemple pour intimider les fanatiques qui auroient pu abuser de la doctrine abominable du régicide, trop en vogue alors. Un écrivain, Du Port du Tertre, dit que les Jésuites n'étoient pas plus les auteurs de cette doctrine, que d'autres ecclésiastiques du royaume; et il a raison. Mais les Jésuites paroissoient plus dangereux que les autres, parce qu'ils étoient plus souples, plus savans, plus hommes d'esprit; parce qu'ils élevoient la jeunesse, et qu'ils dirigeoient les consciences. Voy. VI. CHATEL.

GUIGNES, (Joseph de ) né à Pontoise le 19 octobre 1721, mort à Paris en 1800, étudia sous le célèbre Etienne Fourmont les langues orientales. Il fut nommé interprète du roi en 1741, et membre de l'académie des Belles-Lettres en 1753. Il s'ap pliqua particulièrement à la connoissance des caractères chinois, et en les comparant avec les langues anciennes, il crut découvrir qu'ils n'étoient que des espèces de monogrammes formés de trois lettres égyptiennes, et il en conclut que la Chine avoit d'abord été peuplée par une colonie d'Egyptiens. Avant lui, Huet, Kircher et Moiran l'avoient pensé de même; cependant d'autres, savans, tels que Deshauteraies, de Paw, et les

missionnaires de la Chine ont réfuté cette opinion. De Guignes a travaillé pendant trente-cinq ans au Journal des Savans, et a enrichi cet ouvrage périodique, ainsi que les Mémoires de l'académie des Belles-Lettres, d'une foule d'articles et d'écrits remplis d'érudition, de vues neuves, et d'une critiquejudicieuse. Ce fut lui qui découvrit les poinçons et matrices de caractères orientaux, que Savary de Bréves, ambassadeur de Henri IV à Constantinople, avoit apportés en France. Ces poinçons s'étoient égarés et tellement embrouillés, qu'il n'y eût que de Guignes qui pût les remettre en ordre. Ces caractères offrent une suite arabe, turque, persane, syrienne, arménienne, hébraïque et chinoise; lui-même apprit aux ouvriers à s'en servir. Ce savant estimable, sans fortune comme sans ambition, passa sa vie au milieu des livres, des manuscrits, et des soins de l'amitié. La révolution le réduisit presque à l'indigence, à l'âge de So ans, mais il conserva sa tranquillité d'ame, son désintéressement et son indépendance, qui ne lui permit d'accepter aucun secours. Grosley, son confrère à l'académic, avec lequel il avoit peu de relation, lui fit cependant un legs dans son testament, en ces termes « Edifié de la manière dont M. de Guignes cultive les lettres sans forfanterie sans intrigue, sans prétention à la fortune, je lègue à lui, ou à ses enfans s'il me prédécédoit, la somme de trois mille livres.» La liste de ses écrits est consi

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dérable. On lui doit : I. Abrégé de la Vie d'Etienne Fourmont, avec la notice de ses ouvrages, 1747, in-4.° II. Histoire géné rale des Huns, des Turcs, des

et

mort Versailles en 1774, fut reçu en 1733 à la musique du roi, et devint l'émule du fameux le Clair pour le violon.

GUIGUE, cinquième général des Chartreux, naquit dans le II Ie siècle, au château de SaintRomain en Dauphiné, d'où il avoit pris son surnom. Il gouverna son ordre pendant près de trente ans, avec beaucoup d'attention et de vigilance. Il s'acquit dans cet emploi une autorité et une réputation supérieures à celles de ses prédécesseurs. Elles étoient le prix d'une grande piété, jointe à la science des lettres, à une mémoire sûre, et une éloquence forte. Il écrivit la Vie de saint Hugue, évêque de Grenoble son contemporain ce n'est pas le plus célèbre de ses ouvrages. Il profita des lumières qu'il avoit puisées dans l'étude des Lettres divines, 'de l'autorité qu'il avoit acquise parmi ses religieux, et de la condescendance qu'il devoit à St. Hugue, pour rédiger les coutumes et les statuts de son ordre. Cet ouvrage, imprimé à Basle en 1510, in-folio, réim« primé en 1703, aussi in-folio, est extrêmement rare. Il y a cinq parties, dont la cinquième, qui renferme les priviléges de

Mogols, et des autres Tartares
occidentaux, 1758, 5 vol. in-4.0
Cet ouvrage coûta un travail pro-
digieux à son auteur; il en puisa
les faits dans une foule de ma-
nuscrits dont il apprit la langue;
on y trouve des éclaircissemens
útiles sur l'histoire du Califat,
et sur celle des Croisades; mais
on lui reproche un peu de séche-
resse, compagne ordinaire d'une
trop grande érudition. III. Me-
moire, dans lequel on prouve
que les Chinois sont une colonie
égyptienne, 1759, in-12. IV. Le
Chou-King, 1770, in-4.0 Le
P. Gaubil a publié la traduction
de ce livre sacré des Chinois;
mais de Guignes l'a revue
l'a accompagnée de remarques et
d'une notice de l'Yking. V. L'Art
militaire des Chinois, in-4.o Cet
ouvrage traduit du Chinois par
le P. Amiot, a de même été
corrigé par de Guignes. VI. Essai
historique sur la typographie
orientale et grecque, 1787, in-4.
Il est plein de recherches et d'a-
necdotes curieuses. VII. Prin-
cipes de composition typogra-
phique, pour diriger un com-
positeur, dans l'usage des carac-
tères orientaux, 1790, in-4.
VIII. Vingt-neuf Mémoires dans
J'académie des Inscriptions. Ils
ont pour objets la littérature,
la philosophie et la navigation des
Chinois le monument de Si l'ordre
9
genfou, le tombeau de Sardana-
pale, les croisades, le moyen
de parvenir à la lecture et à l'in-
telligence des hiéroglyphes égyp-
tiens, etc. IX. Notices d'ouvrages
arabes. Elles sont insérées dans
le recueil des manuscrits de la bi-
bliothèque nationale, et sont aussi
intéressantes que bien écrites.

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manque quelquefois. Il est intitulé: Statuta Ordinis Carthusiensis. On voit par cet ouvrage, que, quelque édifiante que soit encore aujourd'hui la vie de ces pieux solitaires, elle étoit bien plus austère autrefois. Comme il prouve que les Chartreux n'étoient pas anciennement exempts de l'ordinaire, ils suppriment tous les exemplaires qui GUIGNON (Jean-Pierre) tombent sous leurs mains; c'est musicien, né à Turin en 1702, ce qui rend ce livre si cher et

si peu commun. Guigue a encore composé des Méditations, Munich, 1685, in-12, et dans la Bibliothèque des Pères.

GUIJON, (Jacques) avocat au parlement de Dijon né à Autun en 1542, mort dans la même ville en 1625, à 83 ans, cultiva avec succès la poésie latine. Ses Euvres ont été re

cueillies avec celles de ses trois frères, André, Hugue et Jean, par de la Mare, conseiller au parlement de Dijon, 1658 in - 4.0 Son frère André étoit mort en 1631, Hugue en 1622, et Jean en 1605. On fait cas de sa Traduction en vers latins de l'ouvrage de Denys de Carax. (Voyez DENYS, n° XV.) Elle est aussi exacte qu'une version en vers peut l'être.

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GUILLANDINO, (Melchior) médecin né à Konisberg en Prusse, fit des voyages en Asie et en Afrique pour satisfaire sa curiosité 9 et se perfectionner dans la botanique. Il fut pris dans une de ses courses par des pirates, et mené à Alger, où il servit sur les galères. Ayant obtenu sa liberté par le crédit GUILBERT, (Pierre) clerc de Fallope, qui paya sa rançon, tonsuré, ancien précepteur des il se rendit à Padoue auprès de pages du roi, publia les Mé- son bienfaiteur, et son habileté moires historiques et chronolo- lui procura la place de démonsgiques de Port-Royal, troisième trateur des plantes. 11 mourut partie de 1668 à 1752, Utrecht, dans cette ville en 1589, extrê1755, 7 vol. in-12; et la pre- mement âgé. On a de lui divers mière partie du même, depuis ouvrages; mais il est connu prinl'origine jusqu'en 1632, 2 vol. cipalement par un in-4o, 1758 la deuxième n'a pas été primé à Venise en 1572, et enimprimée. C'est un ouvrage misuite à Ambergen 1613, sous nutieux, dans lequel les choses ce titre : Papyrus. C'est un comintéressantes se trouvent noyées mentaire, savant et plein de redans un amas de circonstances cherches, des trois chapitres de inutiles. Il y a pourtant quelques Pline sur cette plante d'Egypte, faits bien discutés. On a encore qui fournissoit la matière du pade lui: I. Jésus au Calvaire, pier des anciens. Kirchmayer, 1731, in-16. II. La Traduction dans sa dissertation philosophique de l'Amour Pénitent, 3 vol. in-12. De Papyro veterum, imprimée III. Une Description de Fontai- à Wittemberg en 1666, n'a fait nebleau, 1731, 2 vol. in-12. que donner un extrait de GuilIl mourut le 20 octobre 1759 landino. Son traité De stirpium à 62 ans. C'étoit un homme qui aliquot nominibus vetustis ac nofaisoit ses délices de la retraite,vis, Basle 1657, in -4°, de la prière et de l'étude.

GUILLAIN, (Simon) sculpteur Parisien, mort dans sa pa

curieux.

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im

est

GUILLARD (Charlotte) épousa successivement Rembolt

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