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gieux amour? poésie populaire? musique? Ces points de départ
du frisson lyrique ont été entrevus par les émigrés, non sans des
résistances et des objections. VI. De réalisation, il n'y en eut
guère, mais les approches étaient faites et les premières manifes-
tations d'une spontanéité nouvelle, le « mal du pays » les susci-
tera...
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CHAPITRE VII
LA PATRIE, LA TERRE ET LES MORTS
» : ce
I. Le point d'honneur, l'émulation, la peur expliquent la plupart des
« cas » d'émigration; mais, surtout, l'idée d'un devoir national ne
pouvait venir qu'à très peu de personnes. Au contraire, importance
du devoir de caste et du loyalisme monarchique chez les émigrés
qui n'obéissaient pas à des sentiments de simple convenance ou
de crainte. - II. « Où sont les fleurs de lys, là est la patrie
principe féodal se trouve contredit, dans le plus grand nombre
des cas, par une expérience fort différente : « enracinement » des
sensibilités, révélé aux émigrés par leur nostalgie même. Causes
qui l'accentuent et l'exaspèrent regret de la petite patrie, crainte
de la sépulture en terre étrangère. III. Ce dernier sentiment
trouve à s'exprimer dans des poésies « de cimetière » caractéris-
tiques et dans l'évocation, ébauchée par Chateaubriand, d'une
unité française dans le passé que les « tombeaux de Saint-Denis >>
symbolisaient. IV. Chamisso représente assez bien une sorte
d'irrémédiable conflit entre ces deux tendances attachement à
une France populaire et « fidèle » que l'esprit critique aurait déna-
turée, dépaysement au milieu des Français contemporains, quié-
tude demeurant nostalgique dans une patrie d'adoption.
V. Quelques cas de rattachement complet à une nouvelle contrée,
non sans hostilité au pays d'origine : mais, pour la majorité, le
retour s'impose avec une notion très vive du patriotisme terri-
torial.
:
295
T. I.
22
PARIS
TYPOGRAPHIE PLON-NOURRIT ET Cie
8, rue Garancière.