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de tant d'Ecrits pfeudonymes, recueillis par les Gazettes. La première eft une lettre écrite par les Princes aux Chefs des divers Cantonnemens, en leur renvoyant un fecond Réglement d'organifation, & la feconde une Déclaration de leurs fentimens.

« Nous vous envoyons, Monfieur, un fecond réglement relatif à l'organifation des Gentilshommes & Volontaires de tous les états, qui fe raffemblent autour de nous. Vous verrez que nous y avons fixé les fecours que nous pouvons offrir aux Militaires, & que nous nous fommes occupés de tout ce qui doit affuser le bon ordre dans leur fervice, ainfi que la tranquillité des Habitans des lieux où ils féjournerost. Nous profitons de cette occafion pour vous charger de faire connoître à tout ce qui compose votre Cantonnement, la déclaration que nous croyons devoir faire de nos fentimens four détruire l'impreffion des fauffetés abominables qu'on a affecté & qu'on affecte encore de répandre fur nos intentions, jufqu'à ofer nous imputer de vouloir profiter des malheurs & de la captivité du Roi, notre Frère, pour nous approprier fon autorité & la conferver. Une fuppofition auffi incompatible avec les fentimens que toute la France nous connoît, & avec la conduite que nous avons toujours tenue, ne mériteroit de notre part aucune attention, fi les atteliers de menfonges, ftipendiés par les ennemis de l'Etat, & qui font en poffeffon de tromper le Peuple par une continuelle diffémination de fauffes nouvelles, ne sffor◄ çoient pas d'accréditer ce bruit odieux, non-feulement par des articles inférés dans plufieurs Gazettes & Papiers publics, mais même par l

citation de prétendus propos, qu'ils attribuent à des perfonnages, incapables par leur rang, & fort éloignés, par leur efprit de juftice, d'adopter des idées auffi oppofées à la connoissance qu'ils ont de nos principes. Nous avons lieu de croire que l'espèce de Promulgation fignée de nous, que vous trouverez à la fuite de cette lettre, fuffira pour détruire l'effet de ces exécrables manœuvres ; & nous vous prions de lui donner autant de publicité qu'il fera poffible. Nous fommes avec tous les fentimens d'eftime & d'amitié, vos bons amis. »

Signés, LOUIS-STANISLAS-XAVIER. CHARLESPHILIPPE.

A Schonbornfluft, le 30 Octobre 1791. Promulgation des fentimens des Princes, Frères du

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Roi.

Indignés des calomnies par lefquelles on s'efforce de rendre fufpect notre amour pour un Frère, & notre foumiffion n Roi, que pour un fes malheurs ne nous rendent que plus cher & plus refpectable, Nous croyons qu'il ne fuffit pas de livrer les caTomniateurs au mépris qu'ils méritent; mais que notre honneur nous engage à publier hautement une profeffion de foi, qui fut & fera toujours la nôtre rétablir le refpect dû à la Religion Catholique & à fes Miniftres, rendre au Roi fa liberté & fon autorité légitime, aux différens Ordres de l'Etat leurs droits véritables, fondés fur les Loix de la Monarchie, à chaque Citoyen fes propriétés, au Royaume fon antique & immuable Conftitution, à tous les François, & particulièrement aux Habitans des campagnes, la fûreté, la tranquillité & l'administration de la justice, dont on les a privés ; c'est l'unique but

que nous nous propofons, & pour lequel nous fommes prêts à verfer, s'il le faut, jufqu'à la dernière goutte de notre fang. Jamais aucune ambition perfonnelle ne fouillera des vues auffi pures. Nous l'atteftons ici, fur no re foi de Gentilshommes; & nous donnons en même temps le démenti le plus formel à toute allégation contraire. »

Signés, Louis-STANISLAS-XAVIER. CHARLESPHILIPPE.

A Schonbornfluft, le 30 O&obre 1791.

Quoique les démarches de la Diète de Ratisbonne aient été en partie fufpendues, jufqu'à la réponse de l'Empereur au dernier Conclufum, on fe tromperoit d'en induire que, l'affaire des Princes poffef fionnés en France, ne fera pas un des mobiles, ou des prétextes d'un ralliement plus étendu. On a aujourd'hui la prefque certitude de cette vérité, par la notification qu'a fait l'Electeur de Trèves à la Diète, de l'intervention qu'il a réclamée & obtenue de l'Impératrice de Ruffie, en fa qualité de Garante du Traité de Westphalie, violé par les Décrets de l'Affemblée Françoife Conftituante. Cette garantie de la Ruffie lui eft attribuée par celle du Traité de Tefchen, où celui de Weftphalie eft rappellé. En même-temps, l'Impératrice a tiré de fa retraite, le vieux Comte d'Affe bourg, fouvent employé par elle en Allemagne, & l'a envoyé à Ratisbonne, où

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a exhibé le 16 fon caractère public.

Voilà donc, les deux Puiffances, (la Suède & la Ruffie) le plus ouvertement déclarées pour la caufe des Princes François, qui s'affocient à la défenfe des griefs des Princes de l'Empire, & qui fe trouvent aujour d'hui les principaux garans du Traité de Weftphalie. En confidérant que l'Empereur ne peut fe difpenfer, ni ne fe difpenfera de partager les réfolutions de la Diète, on aura une preuve affez évidente de la combinaifon dont nous traçâmes les indices la femaine dernière.

Le 22, les Commiffaires nommés pour régler le paffage du Régiment Autrichien de Saxe-Cobourg, qui fe rend dans les Pays-Bas, fe font affemblés ici, où l'on attend ce beau Corps la femaine prochaine.

FRANCE.

De Paris, le 1. Décembre 1791.

SECONDE ASSEMBLÉE NATIONALE.

Du lundi, 28 novembre.

Sur la demande réitérée par M. Varnier, de la grace d'écrire à fa mère, un membre a foutenu que, la diftinction arbitrairement établie entre les. décrets d'accufation portés contre MM. Varnier & Delâtre, dont fun eft au fecret & l'autre n'y eft pas, étoit inconftitutionnelle. L'Affemblée eft paffée à l'ordre du jour,

Avant qu'on y passât, quelqu'un a cru rendrą

compte des troubles du diftrict d'Alais, en difant que les deux partis en étoient venus aux mains, & que les malveillans avoient eu le deffous; que 30. émigrés de retour,. faute de places à Coblentz, ont été convaincus, au moyen d'une lettre dont: l'auteur eft incarcéré, d'avoir formé le complot. de favorifer l'invafion en fe difperfant dans le dif trict; que des biens nationaux eftimés, confcien tieulement, 400,000 liv., ne s'en font pas moins. vendus un million. Cet ingénieux rapprochement de combats, de cachots & de finance, a excité de vifs applaudiffemens..

La majeure partie de la féance s'eft confumée en débats arides qui n'ont eu pour réfultat qu'ua décret, qui attribue au fervice des caiffes de: l'extraordinaire & de la tréforerie nationale, outre les 10 milions provifeirement accordés le 11 du. courant, 15, autres millions, en affignats de 5 liv. «Ils ne feront délivrés que par forme d'emprunt fur les 100 millions deftinés à l'échange dans les départemens ; & ne pourront accroître l'émiffion. actuelle portée à. 1400 millions par le décret du premier novembre; is feront remplacés fur less emiffions futures pour compléter l'échange des 100 millions décrétés le premier du préfent mois » Les commiffaires. & Tadminiftration rendront: compte de tout.

Derx décrets, dont l'un d'urgence, ont accordé au miniftre de la guerre 1,371,728 Hy,, pour les achats relatifs aux maffes de boulangerie, à faires dans le mois de novembre; 1,220,940 liv. (total 2,592668 liv.), pour achats relatifs aux maffes, de fourrage, à faire pendant le mois de novemBre, & pareilles femmes pour les mêmes objets payables en décembre. (Total, 5,185,336 1.); Une lettre du miniftre de la marine a notifié

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