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RAPPORT

AU MINISTRE DE L'INTÉRIEUR,

SUR LA SITUATION DES SUBSISTANCES.

Bruxelles, le 21 avril 1847.

MONSIEUR LE MINISTRE,

Un concours de circonstances fâcheuses a placé la Belgique dans une situation difficile sous le rapport des subsistances. Le Gouvernement a compris qu'il était de son devoir d'étudier avec soin toutes les questions que cet état de choses soulève, et par une dépêche du 4 février dernier, vous avez invité la Commission centrale de statistique à le seconder dans cette étude compliquée.

Nous espérons, Monsieur le Ministre, que nous pourrons répondre à cette marque de confiance, en vous fournissant les éléments nécessaires à la solution de ces graves questions. Nous avons commencé à les réunir, et quoique les renseignements que nous avons pu nous procurer jusqu'ici soient loin d'être complets, nous pensons cependant qu'ils suffisent pour nous permettre de vous donner quelques indications générales sur les points qu'il est surtout urgent d'éclaircir en ce

moment.

Les deux questions que la Commission centrale s'est posées, et qu'elle a cherché à résoudre, sont celles-ci :

Y a-t-il un déficit dans les produits de la récolte de 1846?
Quelle est la quotité de ce déficit?

Si les résultats du recensement général, en ce qui concerne la statistique agricole, étaient connus, s'ils étaient coordonnés avec l'exactitude convenable, la réponse aux questions posées serait facile; il suffirait, en effet, pour arriver à la solution désirée, de supputer le rendement en moins de la récolte de 1846 comparée à la récolte d'une année ordinaire, ainsi que les quantités de céréales étrangères mises en consommation.

Mais les travaux de la statistique agricole, quoique poussés avec la plus grande activité, n'ont pas atteint le degré d'avancement nécessaire à cet effet : les résultats définitifs ne sont connus pour aucune province. Vous savez, Monsieur le Ministre, que les efforts, dans les communes, dans les provinces et à l'administration centrale, ont dû tendre d'abord à constater les résultats du recensement de la population; la statistique agricole ne devait venir qu'en seconde ligne : cette condi

tion se trouve inscrite dans les lois du budget de votre département, exercices de 1846 et de 1847. En l'absence des données définitives, nous avons cherché à établir la situation au moyen de données provisoires obtenues jusqu'à présent pour cinq provinces, et en procédant par voie de déduction pour les autres parties du royaume. Il est résulté de ces recherches un travail que nous croyons pouvoir vous soumettre avec confiance comme un premier résultat de nos études, quoiqu'il n'offre pas d'ailleurs tous les caractères de la certitude.

Le tableau ci-joint sous le n° 1, présente les faits connus pour les provinces d'Anvers, des deux Flandres, de Limbourg et de Luxembourg; ils indiquent l'étendue des terres cultivées en froment, seigle, épeautre, méteil, sarrasin et pommes de terre, avec l'évaluation du produit en 1846 et dans une année ordinaire.

Partant des données que fournit ce tableau, nous avons pu évaluer ainsi qu'il suit le déficit de la récolte de 1846, relativement à une année ordinaire, dans les cinq provinces ci-dessus désignées, et où les terres labourables occupent, d'après le cadastre, une superficie de 743,460 hec

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Si nous appliquons les résultats que nous venons de résumer aux quatre provinces pour lesquelles les documents officiels ne sont pas encore parvenus au ministère, nous trouvons qu'il devrait s'y cultiver, savoir:

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il faudrait admettre qu'il s'est cultivé dans ces quatre provinces réunies, savoir:

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Ces données, Monsieur le Ministre, nous ne les considérons pas comme ayant le degré d'exactitude nécessaire; elles nous paraissent devoir subir une rectification que nous allons avoir l'honneur d'indiquer.

Dans les cinq provinces recensées, qui ont fourni la base des calculs qui précèdent, c'est la culture du seigle qui domine, notamment dans celles d'Anvers, de Limbourg et de la Flandre orientale, qui sont, pour ainsi dire, nos trois principaux centres de production du seigle. Or, on ne saurait appliquer à d'autres provinces, notamment à celles du Brabant, du Hainaut et de Liége. une moyenne qui n'est pas l'expression de l'état réel des cultures dans ces parties du pays, où le froment et l'épeautre occupent relativement une étendue beaucoup plus considérable. Nous pouvons faire le même raisonnement quant au sarrasin, qui est beaucoup plus cultivé dans les provinces recensées que dans celles dont nous ne connaissons pas les relevés statistiques.

Si toutefois l'on pouvait admettre les données ci-dessus établies, on arriverait, pour le royaume. aux résultats suivants :

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Au chiffre de 4,594,701 hectolitres, indiqué comme formant le déficit en céréales, il convient

d'ajouter celui de 458,649 hectolitres, qui est, d'après le tableau ci-joint sous le n° 2, la quantité moyenne des céréales étrangères mises en consommation pendant les six années qui se sont écoulées de 1839 à 1845, et qu'on peut considérer comme le déficit normal du pays. Il suit de là, Monsieur le Ministre, qu'il ne faudrait pas moins de 4,853,550 hectolitres de céréales de l'étranger pour combler le déficit de la récolte de 1846, si tant était que les supputations dont nous venons de vous donner le résumé, pussent être admises.

Mais, ainsi que nous l'avons établi plus haut, on ne saurait se servir de la moyenne ressortant des relevés statistiques des cinq provinces recensées, pour en déduire la production de celles qui ne le sont pas. Sur ces quatre provinces, il en est trois où le froment est la culture dominante, et dans la quatrième (Namur), l'étendue consacrée au froment et au seigle doit être à peu près égale.

Le Hainaut et le Brabant peuvent être, à beaucoup d'égards, assimilés à la Flandre occidentale, et l'on ne s'écartera guère de la vérité en prenant les chiffres donnés par cette province pour base des calculs à faire afin de déterminer la production des autres, si d'ailleurs on accepte pour cellesci les évaluations de la récolte de 1846 fournies par les commissions d'agriculture.

Or, dans la Flandre occidentale, on cultive, relativement à toutes les terres labourables :

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L'application de ces bases au Brabant et au Hainaut donne les résultats suivants, si on les combine avec les indications des commissions d'agriculture de ces provinces:

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