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PROCÈS-VERBAUX DU JURY COMMUNAL.

Statistique agricole.

Présents: MM. A. Vanderkindere, bourgmestre, président, P. Piers, J.-B. Vandenberghe, échevins, J. Deneck, J. Denis, P. Veldekens, C. Stevens, conseillers communaux, Meisser, docteur en médecine, et Vandermeerschen, secrétaire.

Le jury s'est réuni les 11 et 28 février pour arrêter définitivement les renseignements recueillis sur la statistique agricole.

Il a d'abord constaté le nombre des bulletins qui lui ont été remis, et, après l'avoir trouvé égal au nombre des exploitations rurales de la commune, il a examiné et vérifié ces bulletins, a reconnu qu'il n'y existait que peu ou point de lacunes, et qu'ils étaient généralement remplis avec exactitude, soit par les déclarants eux-mêmes, soit d'après leurs renseignements, par l'agent de recensement, que les cultivateurs ont mis beaucoup d'empressement à seconder.

Lejury a procédé ensuite au dépouillement des bulletins remplis par chaque exploitant, et, après avoir rectifié ou fait rectifier ceux qu'il a reconnus inexacts, il s'est occupé du tableau d'évaluation de la production de chacune des cultures.

Peu confiant dans ses propres lumières, il s'est entouré d'hommes pratiques, dont l'expérience pût lui servir de guide, et, aidé de leurs conseils, il a été unanimement d'avis :

1o La récolte de 1845 est restée en dessous d'une récolte d'une année ordinaire au moins de 1 pour le froment, le seigle et l'avoine, et de 2/3 pour le colza; le produit de la paille est celui d'une année ordinaire. Les pommes de terre de la variété hâtive des blanches, étaient arrivées à maturité au moment où la maladie s'est déclarée et ont résisté à ses atteintes; elles ont donné 3⁄41⁄2 du produit d'une récolte ordinaire; mais les pommes de terre de la variété tardive des rouges et bleues, étant seulement parvenues à un degré de développement peu avancé lorsque le fléau s'est manifesté, elles ont toutes été atteintes, et n'ont produit que 1/10, dont la moitié seulement a pu être conservée pendant l'hiver.

Les produits moyens par hectare en 1845 du foin, des navets, des carottes, de la chicorée, des vergers (y compris les fruits des arbres), des bois, forêts, taillis, et ainsi que des jardins et pépinières, peuvent être considérés comme ceux d'une année ordinaire.

2o Les causes déterminantes qui ont influé défavorablement sur les principales récoltes, sont l'hiver long et rigoureux de 1844 à 1845, ensuite les pluies continuelles et froides tombées pendant presque tout l'été.

5o Le système d'assolement le plus généralement suivi dans la commune après que la terre a été convenablement fumée, consiste à y planter des pommes de terre la première année; on la prépare la deuxième année pour l'ensemencement du froment, et la troisième année on y sème du seigle, de l'avoine, des trèfles, etc.

4° L'étendue et la production totale, par année moyenne, de chaque culture dans la commune, peuvent être regardées comme assez exactement reproduites par le chiffre consigné au tableau.

5o Un hectare de terre labourable peut être estimé, prix moyen, 6,000 francs, et un hectare de terre pour la culture des légumes, 12,000 francs. Les prix des baux des premières varient de 110 à 160 francs; ceux des secondes, de 350 à 450 francs. Il y a quelques années, ces prix s'élevaient à peine de 110 à 120 francs et de 300 à 350 francs; mais à mesure que les baux expirent, les propriétaires en élèvent le taux de 140 à 160 francs et de 350 à 450 francs, de manière que le prix moyen peut être fixé aujourd'hui à 150 francs pour les terres labourables et à 400 francs pour les terres destinées aux jardins légumiers (y compris une habitation).

Ainsi fait en séance, date

Le Secrétaire,

VANDERMEERSCHEN.

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A. VANDERKINDERE.

Statistique industrielle.

Présents: MM. A. Vanderkindere, bourgmestre, président, P. Piers, J.-B. Vandenberghe, échevins, J. Deneck, J. Denis, P. Veldekens, C. Stevens, conseillers communaux, Meisser, docteur en médecine, et Vandermeerschen, secrétaire.

Le jury s'est réuni le 18 mars pour arrêter définitivement les renseignements sur la statistique industrielle.

Il a d'abord constaté le nombre des bulletins qui lui ont été remis, et, après l'avoir trouvé égal au nombre des exploitations industrielles de la commune, il a examiné et vérifié ces bulletins, a reconnu qu'ils ne présentaient point ou peu de lacunes dans les réponses aux sept premières questions, mais qu'ils étaient généralement remplis d'une manière imparfaite quant aux deux dernières, soit par les déclarants eux-mêmes, soit par les agents de recensement, qui ont rencontré chez les industriels peu d'empressement à les seconder.

Le jury a ensuite rectifié ou fait rectifier les bulletins reconnus inexacts; mais malgré les soins qu'il a apportés à cette opération, et les lumières dont il a cherché à s'entourer de la part des industriels, quelques bulletins sont restés sans réponse à la question 8 et un plus grand nombre à la question 9, les éléments obtenus ayant été insuffisants pour les résoudre 1. Les déclarants étaient

› Ces questions 8 et 9 se rapportent aux matières premières et aux objets fabriqués.

dominés par la pensée que la franchise ou la sincérité dans leurs réponses à ces deux questions devait être nuisible à leurs intérêts; d'un autre côté, ils paraissaient craindre que le fise ne s'emparât de leurs déclarations pour leur imposer de plus fortes charges, qui, à leurs yeux, sont déjà très-élevées.

A part les lacunes signalées aux questions 8 et 9, les renseignements recueillis ont paru au jury généralement assez exacts et assez complets pour pouvoir affirmer que le résultat du recensement est de nature à être vu avec intérêt et qu'il pourra être consulté avec fruit.

Les principaux débouchés indiqués au jury, que trouvent les industriels pour l'écoulement de leurs produits hors du pays, sont :

Pour les huiles, l'Angleterre, la Hollande et Hambourg; pour les tourteaux, l'Angleterre et la Hollande; pour les voitures de luxe, la France, la Hollande et l'Espagne; pour les objets de menuiserie, le Brésil et Guatemala; pour le fer de fonte, la Hollande; pour la farine, l'Amérique; pour la chaudronnerie, l'Égypte, la Havane, St-Pétersbourg et l'Amérique; pour les chapeaux de feutre, l'Angleterre; pour les peaux tannées, la Hollande. Cependant tous ces produits s'écoulent pour la plus grande partie dans la Belgique et ne sont expédiés en pays étrangers que par exception, sauf la grosse chaudronnerie qui s'exporte généralement.

D'autres produits industriels ne trouvent de placement que dans le pays mème; tels sont la faïence, les mécaniques, le plâtre, les locomotives, la ouate et le savon.

Fait en séance, date que dessus.

Le Secrétaire,

VANDERMEERSCHEN.

Le Président,
A. VANDERKINDERE.

STATISTIQUE MORALE.

DE L'INFLUENCE

DU

LIBRE ARBITRE DE L'HOMME SUR LES FAITS SOCIAUX,

ET PARTICULIÈREMENT SUR LE NOMBRE DES MARIAGES;

PAR

M. QUETELET,

PRÉSIDENT DE LA COMMISSON CENTRALE.

La statistique morale est dans l'enfance, et elle paraît destinée à devoir y rester longtemps encore. Différentes causes s'opposent à son développement; les plus puissantes naissent surtout du manque presqu'absolu d'observations comparables et des préjugés qui s'élèvent contre ses prétendues tendances au matérialisme.

On se demande comment il sera jamais possible de mesurer les passions de l'homme et ses différents penchants; on parle de problèmes qu'il serait non-seulement impossible de résoudre, mais encore de toute absurdité d'oser concevoir. Il semble qu'il soit question d'enchaîner l'avenir dans une inflexible formule mathématique, et de réduire les hommes à l'état de machines, dont on calculerait d'avance jusqu'aux moindres mouvements.

Pour nous qui avons confiance dans l'avenir de la statistique morale, nous noust TOME III. 18

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