Province de Luxembourg. M. G.-C. JACQUELART, directeur des contributions à Arlon, Vice-président ; M. N. BERGER, président du tribunal de première instance d'Arlon; M. le baron D'HUART DE VILLEMONT, membre de la députation du conseil provincial, président de la commission d'agriculture; M. G.-J. DOUNY, membre de la députation permanente du conseil provincial; M. DUBOIS, directeur du trésor, à Arlon; M. DUTREUX, ingénieur en chef des ponts et chaussées 1 ; M. E. GEOFFROY, membre de la députation permanente du conseil provincial 2; M. J.-B. PONCELET, sous-ingénieur des mines à Arlon; M. J.-L. REDING, président de la commission médicale provinciale; M. J.-G.-P. WURTH, juge, à Arlon; M. L. ZOUDE, membre de la Chambre des Représentants; M. J.-P. NOTHOMв, commissaire de l'arrondissement d'Arlon, Secrétaire. Province de Namur. M. H. PONCELET, membre de la députation permanente du conseil provincial, Vice-président; M. A. BENOIT, membre de la chambre de commerce de Namur; M. F.-P. CAMBRELIN, docteur en médecine, président de la commission médicale provinciale; M. F.-H. DE GERLACHE, commissaire de l'arrondissement de Namur; M. L. DE MONGE, substitut du procureur du roi, à Namur; M. C.-A. DESPOT, major du génie; M. L.-F. FOURNIER, directeur des contributions, à Namur; M. A.-F. GAUTHIER, ingénieur des mines, à Namur; M. E. DELMARMOL, à Saint-Marc, Secrétaire. CORRESPONDANTS DE LA COMMISSION CENTRALE. 1 M. BALBI, à Vienne; M. BANNFIELD, à Londres; M. BENOISTON DE CHATEAUNEUF, membre de l'Institut de France, à Paris; M. le docteur BOWRING, membre de la Chambre des communes, à Londres; M. CHADWICK, Secrétaire de la commission du Poor-bill, à Londres; 1 En remplacement de M. VAN CAILLIE, nommé secrétaire général du ministère des finances. 2 En remplacement de M. ORBAN, démissionnaire. M. CZOERNIG, directeur de la statistique administrative, à Vienne; M. DAVID, professeur d'économie politique à l'université de Copenhague; M. DIETERICI, professeur d'économie politique, directeur du bureau de statistique, à Berlin; M. le baron CHARLES DUPIN, pair de France, membre de l'Institut, à Paris; M. FALLATI, professeur à l'université de Tubingue; M. JOSEPH FLETCHER, à Londres; M. HOFFMANN, ancien directeur du bureau de statistique, à Berlin; M. le docteur HOLST, professeur à l'université de Christiania; M. le docteur JULIUS, à Berlin; M. LOBATTO, membre de l'Institut des Pays-Bas, à La Haye; M. PASCAL MADOZ, à Madrid; M. MITTERMAIER, conseiller d'état, professeur à l'université de Heidelberg; M. DE MOHL, professeur à l'université de Heidelberg; M. NASSAU SENIOR, maître en chancellerie, à Londres; M. OSIANDER, à Stuttgart; M. le comte PETITTI DE Roreto, conseiller d'état, membre de l'Académie des sciences à Turin; M. PORTER, directeur du bureau du commerce (Board of trade), à Londres; M. RAMON DE LA SAGRA, ex-membre des Cortès, correspondant de l'Institut de France, à Madrid; M. RAU, professeur d'économie politique à l'université de Heidelberg; M. le baron DE REDEN, à Berlin; M. CHARLES RITTER, professeur à l'université de Berlin; M. SCHUBERT, professeur à l'université de Koenigsberg; M. le docteur Varrentrapp, rédacteur de la Revue des prisons, à Francfort; M. VILLERMÉ, membre de l'Institut de France, à Paris. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS. SUR LES ANCIENS RECENSEMENTS DE LA POPULATION BELGE, PAR M. A. QUETELET, PRÉSIDENT DE LA COMMISSION CENTRALE. Les écrivains sont très-partagés sur l'estimation des populations anciennes de la Belgique; une même tendance les a portés, en général, à admettre des chiffres exagérés. A les en croire, les populations actuelles seraient moins nombreuses que les anciennes, et cependant les preuves scientifiques paraissent entièrement opposées à de pareilles conjectures. La Belgique, avec les progrès de son agriculture et de son industrie, en est. parvenue à peu près à ce point, que le nombre de ses habitants ne peut guère être dépassé, sans risques pour les excédants; est-il probable alors qu'avec des administrations vicieuses, des guerres presque continuelles, des disettes, des maladies contagieuses et tout ce qui tend à diminuer les populations, on se trouvât dans un état plus favorable que celui dont nous jouissons aujourd'hui? Les anciens édifices publics, tels que les églises et les hôtels de ville, ont dû primitivement avoir été mis en rapport avec les populations auxquelles ils étaient destinés. Cependant de nos jours la plupart de ces édifices ont été reconnus insuffisants. A ces preuves, indirectes il est vrai, on peut en joindre d'autres tirées des anciens états relatifs aux impôts; et l'intérêt qu'avait le pouvoir à les exagérer plutôt qu'à les amoindrir, ne doit guère permettre de récuser de pareilles autorités. Les plus anciens renseignements que nous ayons sur la population de la Belgique, re TOME III. 1 montent au temps de César. Ce conquérant nous a fait connaître le nombre des hommes que le pays pouvait mettre alors sous les armes; et, à l'aide de ce document, on a recherché quel était le nombre total des habitants; mais les calculs que l'on a établis à cet égard, ont donné des résultats très-peu concordants entre eux. D'après l'historien Des Roches, la population, à l'époque de l'invasion romaine, ne s'élevait point à un million d'habitants. M. le baron de Reiffenberg 1 l'estime à 700,000 environ. M. Schayes croit devoir poser un chiffre plus faible encore et n'admettre qu'une population de 250,000 habitants 2. A partir de cette époque reculée, nous ne trouvons plus aucun document pour nous guider dans nos appréciations. Il faut arriver jusqu'au règne des ducs de Bourgogne pour rencontrer quelques recensements généraux faits dans différentes provinces; comme, du reste, dans ces recensements on ne comptait pas les habitants, mais les foyers, et que cette dernière désignation jette un grand vague dans les appréciations, il est à peu près impossible de se servir des documents de cette époque pour établir le chiffre absolu de la population. Parmi les écrivains, en effet, les uns comptent cinq habitants par foyer, les autres en prennent jusqu'à dix. La statistique peut-elle marcher d'une manière sûre entre des limites aussi larges? D'une autre part, les foyers ne sont recensés qu'au point de vue de l'impôt, et l'on omet, en général, dans les états de l'époque, les populations des couvents, des hospices, des palais des princes, etc. Un des plus anciens recensements par foyers est celui de 1435; il a été exécuté dans le Brabant à l'occasion d'une demande faite par le duc de Bourgogne de 300,000 riders Philippus pour lui-même et de 10,000 pour la duchesse. Ce recensement est surtout curieux en ce qu'il désigne le nombre des foyers soumis à l'impôt et celui des foyers pauvres. Les résultats en ont été publiés dans le 1er volume de la Bibliothèque des antiquités belgiques, par MM. Marschall et Félix Bogaerts, Anvers, 1833. M. Schayes, dans le tome II du même recueil, a donné un autre relevé des foyers pour 1526; et, presque en même temps, il a inséré dans le 1er volume du Messager des sciences et des arts, une notice sur la population du Brabant en 1472 et 1480, toujours d'après les évaluations des foyers 5. A ces évaluations défectueuses, on substitua plus tard les indications des registres des paroisses, et l'on estima la population, soit par le nombre des naissances, soit 1 Mémoires de l'Acad. de Brux., t. IX, Essai sur la statistique ancienne de la Belgique, p. 10. 2 Les Pays-Bas avant et durant la domination romaine, p. 345, t. Ier. 3 On trouvera à la suite de ce mémoire les détails d'un recensement par foyers fait dans le Luxembourg en 1495. Nous en devons la communication à l'obligeance de M. Schayes. par le nombre des personnes qui communiaient. Les plus anciens registres des paroisses datent chez nous du commencement du XVIe siècle. Ce nouveau mode de recensement, en le supposant même fait avec soin, avait l'inconvénient de ne faire connaitre que des fractions de la population catholique. Il faut passer ensuite jusqu'à la fin du siècle dernier pour trouver un premier essai de recensement général, d'où il serait, du reste, impossible de déduire un chiffre de la population qui méritât quelque confiance 1. A peine constituée, la Commission centrale de statistique sentit la nécessité de s'attacher, avant tout, à réunir des données exactes sur l'état de la population. Pour atteindre ce but, elle ne se borna pas à demander un recensement général de la population devenu désormais indispensable, elle voulut rassembler encore tous les résultats des opérations semblables qui avaient été faites antérieurement. Cependant il eût été inutile de reporter ses regards sur des temps trop reculés, pour lesquels les documents ou n'existaient plus ou avaient été recueillis d'une manière incomplète. Aussi, dans l'instruction qu'elle rédigea pour être transmise aux commissions provinciales de statistique à l'époque de leur création, la Commission centrale se borna-t-elle à demander les pièces relatives aux dénombrements généraux et particuliers qui avaient été faits en Belgique depuis le commencement de ce siècle. Qu'il nous soit permis de rappeler ici les termes mêmes de l'instruction : « Les dénombrements généraux sont au nombre de cinq, et se rapportent aux années 1801, 1806, 1811, 1816 et 1829. Les résultats n'en ont pas encore été réunis chez nous, d'après un modèle uniforme; ce travail a été fait pour la France, et a paru dans la Statistique de ce royaume, publiée par le Ministre des travaux publics, de l'agriculture et du commerce, volume de 1857. » Les deux premiers recensements avaient été prescrits par circulaires ministérielles du 26 floréal an VIII (16 mai 1800) et du 3 novembre 1805; celui de 1811 fut une simple estimation en masse et par approximation de la population de chaque département; il fut procédé à peu près de même dans celui de 1816. Pour ce qui concerne le cinquième recensement, celui de 1829, il a été ordonné par arrêté royal du 29 septembre 1828; il devait, comme on sait, être renouvelé tous les dix ans; mais l'époque du premier renouvellement a été reculée jusqu'en 1847, par un 1 Le premier recensement régulier a été fait en 1784, par ordre du Gouvernement autrichien; M. Gachard en a donné les résultats dans ses Analectes Belgiques. M. Heuschling en a aussi présenté des extraits dans une notice intitulée : Situation territoriale et population des provinces belges sous le Gouvernement autrichien. Nous avons fait connaître les détails relatifs à Bruxelles, dans le tome Ier de ce Bulletin. |