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professeur à l'école centrale de Beauvais, il remplit les fonctions de cette place avec la plus grande distinction, et fut appelé, en 1800, à la chaire de physique au Collége de France. Dès ce moment il marqua sa place au premier rang des savants de notre époque. Peu de temps après, la classe des sciences de l'Institut l'appela dans son sein, et il en devint un des membres les plus influents. L'occasion de le prouver se présenta lorsque le premier consul fut élevé à la dignité impériale. De concert avec M. Camus, M. Biot, se fondant sur ce que l'Institut n'était pas un corps politique, pensa qu'il ne devait pas voter, et fit lever la séance. Mais le lendemain, l'assemblée prit une autre décision. Au mois d'août 1804, sous le ministère de Chaptal, M. Biot fit, avec M. Gay-Lussac, une ascension aérostatique, dans le but de faire, à une grande hauteur, une série d'expériences qui intéressaient la physique et la chimie. Ces savants ne purent s'élever qu'à trois mille quatre cents mètres, et, quelques jours après, il fallut recommencer; mais cette fois, M. Gay-Lussac monta seul (voy.GAYLUSSAC). M. Biot, nommé, en 1806, membre du bureau des longitudes, accompagna, en Espagne, M. Arago, secrétaire de ce bureau. Il y continua avec lui l'opération géodésique destinée à prolonger la méridienne de France. A son retour, ce fut M. Bict qui fit, à l'Institut, le rapport de cette mission. On dit qu'en 1815, lors de la sanction demandée à l'acte additionnel, il fut un de ceux qui la refusèrent. A cette époque, la société royale de Londres l'admit au nombre de ses membres associés. Deux ans après, il se rendit dans les îles Orcades pour y faire des observations astronomiques. La liste complète des ouvrages de M. Biot est trop longue pour trouver place ici. Nous citerons seulement les principaux, ce sont Analyse du traité de mécanique céleste de P. S. Laplace, 1801, in-8°; Traité analytique des courbes et des surfaces du second de

gré, 1802, in-8°. cet ouvrage, trèsestimé, a eu plusieurs éditions; Essai sur l'histoire des sciences depuis la révolution française, 1803, in-8; Traité élémentaire d'astronomie physique, 1805, 2 vol. in-8°; Recherches sur les réfractions ordinaires qui ont lieu près de l'horizon, 1810, in-4°; Tables barométriques portatives, 1811, in-8°; Recherches expérimentales et mathématiques sur les mouvements des molécules de la lumière autour de leur centre de gravité, 1814, in-4°; Traité de physique expérimentale et mathématique, 1816, 4 vol. in-8°. Cet ouvrage, un des meilleurs qui aient été écrits sur la physique, est très-important, surtout par l'application du calcul aux phénomènes et aux expériences. Ce livre a rendu l'étude et l'enseignement des diverses parties de la science beaucoup plus faciles. Précis élémentaire de physique expérimentale, 2 vol. in-8o, troisième édition, 1825; Recueil d'observations géodésiques, astronomiques et physiques, exécutées par ordre du bureau des longitudes de France, en Espagne, en France, en Angleterre et en Ecosse, pour déterminer la variation de la pesanteur et des degrés terrestres sur le prolongement du méridien de Paris, in-4°, 1821; il a rédigé cet ouvrage avec M. Arago. M. Biot est l'un des rédacteurs du Journal des savants. Il a publié un grand nombre d'articles dans la Biographie universelle et dans plusieurs autres recueils. Ses recherches sur l'astronomie chez les anciens ne sont pas son moindre titre à la célébrité.

BIOULE, terre et seigneurie du Quercy, érigée en comté en 1610.

BIOAGUE (René de), cardinal-chancelier, naquit à Milan, d'une famille qui avait toujours suivi le parti de la France, où il se retira pour éviter la fureur de Ludovic Sforze. Francois Ier le fit conseiller au parlement de Paris, puis surintendant de la justice, et président au sénat de Turin. Il l'envoya au concile de Trente, et lui donna ensuite le gouvernement du Lyonnais, où les

huguenots avaient besoin d'être dominés. Charles IX le fit garde des sceaux en 1570. Il fut un des membres du conseil secret qui décida la SaintBarthélemy, en 1572, et l'année suivante il devint chancelier. Ce n'est qu'en 1578 qu'il devint cardinal. Il mourut le 24 novembre 1583. Cet homme, élève de Machiavel, est l'un de ceux qui introduisirent en France le système politique du diplomate florentin.

BIRAN, petite ville du département du Gers, avec une population de treize cent trente-six habitants, à dix kilomètres nord-ouest d'Auch. C'était une des plus anciennes baronnies de l'Armagnac; elle fut érigée en marquisat en 1630.

BIRÉ (Pierre), sieur de la Doucinière, avocat du roi au présidial de Nantes, a publié, sous le titre de Gazette d'Aletin le Martyr, son Episemasie, ou Relation contenant l'origine, l'antiquité et la noblesse de l'ancienne Armorique, et principale ment des villes de Nantes et de Rennes. Ce curieux et savant ouvrage a eu deux éditions, en 1580 et en 1637.

Un autre Biré, Breton aussi, a donné une Histoire de la Ligue en Bretagne, Paris, 1739.

BIRON, petite ville du département de la Dordogne, à quarante-quatre kilomètres sud-est de Périgueux. Cette ville, dont la population n'est aujourd'hui que de douze cent cinquante habitants, était une des quatre anciennes baronnies du Périgord. La maison de Gontault la possédait depuis un temps très-reculé. Elle fut prise et détruite par les Anglais, en 1463, mais elle fut rebâtie bientôt après. Henri IV l'érigea en duché-pairie en 1598, en faveur du maréchal de Biron, dont on y voit encore le tombeau.

BIRON (maison de).-Le plus ancien membre connu de cette famille est Gaston de Gontault, baron de Biron, mort en 1374. Parmi ses successeurs on distingue Pons de Gontault, baron de Biron, seigneur de Montferrand, Carbonnières, etc., qui se trouva à la

journée de Fornoue; Jean de Gontault, baron de Biron, seigneur de Montault, de Montferrand et de Puybeton, gentilhomme de la chambre du roi, qui fut envoyé en ambassade et chargé de négociations auprès de l'empereur Charles-Quint et du roi de Portugal; il se trouva à la bataille de la Bicoque et à celle de Pavie, où il fut blessé et fait prisonnier; il servit au siége de Metz, et mourut à Bruxelles des blessures qu'il avait reçues à la journée de Saint-Quentin, le 10 août 1557. Son fils, Armand de Gontault, baron de Biron, maréchal de France, se signala d'abord dans les guerres de Piémont, surtout au siége du fort Marin. Il se trouva à presque toutes les actions qui eurent lieu pendant les guerres civiles, et reçut, en 1577, le bâton de maréchal. En 1569, il avait été nommé grand maître de l'artillerie, et chargé, la même année, de conclure la paix de Saint-Germain avec les huguenots. A la Saint-Barthélemy, il se renferma dans l'arsenal, dut son salut qu'à sa fermeté. Haï des Guises, soupçonné de huguenoterie, il prit ses précautions; il braqua deux coulevrines contre la ville, intimida ceux qui se disposaient à l'attaquer, et put ainsi sauver plusieurs de ses amis. En 1583, Henri III l'envoya dans les Pays-Bas avec le duc d'Alençon, mais il ne put empêcher le duc de Parme de chasser les Français de ce pays. Il commanda les Suisses à la journée des barricades. Après la mort de Henri III, il fut l'un des premiers qui se déclarèrent pour Henri IV, et ce fut lui qui le dissuada de se retirer en Angleterre ou à la Rochelle, et qui le décida à tenir tête à Mayenne. Il combattit avec ardeur à Arques et à lvry: ce fut même à la sagesse de ses dispositions que Henri IV dut le succès de ces deux journées. Il mourut en 1592, auge d'Épernay, où il eut la tête empo se par un boulet de

canon.

et ne

Son fils, Charles de Gontault, fut le célèbre duc de Biron. Il naquit vers 1562, se fit une brillante réputation par le courage qu'il montra à Arques

et Ivry, au siége de Paris, et à celui de Rouen, et au combat d'Aumale. Il fut nommé, en 1592, amiral de France, dignité qu'il échangea, deux ans après, contre celle de maréchal de France. Henri IV lui donna alors le gouvernement de la Bourgogne. La même année, le roi lui sauva la vie au combat de Fontaine-Française, où il avait reçu plusieurs coups d'épée. Depuis, Biron, servit dans la guerre contre l'Espagne, aux siéges d'Amiens et de la Fère. En 1598, il fut fait duc et pair, et employé dans diverses ambassades. Il fut envoyé, en 1601, auprès d'Elisabeth, et se rendit en Suisse, en 1602, pour renouveler l'alliance avec les cantons; mais, avide d'argent, et mécontent du roi qui ne lui donnait pas toute la puissance que rêvait son ambition démesurée, il se laissa gagner par le parti espagnol, et, soutenu par les débris de la féodalité qu'il espérait ranimer (voy. ANNALES, t. Ier, p. 436), il ourdit contre Henri IV une conspiration dont les détails ne nous sont pas bien connus, mais qui avait pour but de détruire l'unité française à l'intérieur, et de compromettre, au profit de l'Espagne, la puissance de la France à l'extérieur. Henri IV, malgré son amitié pour le coupable, lui fit trancher la tête le 31 juillet 1602.

Depuis cette époque, la famille de Biron n'a produit aucun personnage bien important: nous devons toutefois citer Charles-Armand de Biron, né en 1663 et mort à Paris en 1746, qui parvint au grade de maréchal de France, et son fils, Louis-Antoine de Biron, qui fut aussi maréchal de France, colonel des gardes françaises, et mourut en 1788, à l'âge de quatrevingt-sept ans. On cite de lui un trait fort remarquable. Lorsque la guerre d'Amérique commença, l'amiral anglais Rodney était retenu en France par les poursuites de ses créanciers. Un jour, qu'il dìnait chez le maréchal de Biron, il parla avec autant de jactance que de mépris de la conduite des officiers français et anglais en Amérique; il prétendit que s'il avait été libre, depuis longtemps il aurait sou

mis les Américains et détruit la marine française. Le maréchal de Biron voulut punir ces insolents propos par une action qui honorât à la fois sa patrie et lui-même; il paya les dettes de Rodney, et lui dit, en lui annonçant sa libération : « Partez, Mon«sieur, allez essayer de remplir vos « promesses; les Français ne veulent « pas se prévaloir des obstacles qui << vous empêchaient de les accomplir: « c'est par leur seule vaillance qu'ils << mettent leurs ennemis hors de com<< bat. >>

BIRON (Armand-Louis de Gontault, duc de Lauzun). Voyez LAUZUn.

BIROTEAU (Jean-Baptiste), né à Perpignan, s'y fit remarquer à l'époque où éclata la révolution par son ardent enthousiasme, et fut nommé député à la Convention nationale par le département des Pyrénées-Orientales. Des le principe, il se rangea parmi les girondins. Le 30 septembre 1792, il fut nommé membre de la commission chargée d'examiner les papiers du comité de surveillance, et dit dans son rapport, que les commissaires avaient reconnu que plusieurs personnes innocentes avaient été massacrées dans les premiers jours de septembre; il ajouta que le comité et la commune étaient composés d'intrigants, et demanda qu'une garde, fournie par les départements, fut organisée pour protéger la Convention, qu'il croyait opprimée par le peuple de Paris. Le 3 décembre 1792, au moment de l'instruction du procès du roi, il déclara : << que longtemps avant le 10 août, il avait décidé dans son cœur la mort de Louis XVI; » et cependant, lors du jugement, il demanda l'appel au peuple, et ne vota la mort qu'à la condition que l'arrêt serait exécuté à la paix, et après l'expulsion de tous les Bourbons. Cette contradiction fait comprendre l'incertitude de sa conduite pendant qu'il resta au sein de la Convention. Le 19 février, il insista sur les poursuites a exercer contre les auteurs des massacres de septembre; le 1er mars, il dénonça de nouveau le comité de surveillance de la commune

de Paris; le 9 mars, il essaya de s'opposer à la création du tribunal révolutionnaire, et, bientôt après, accusa Danton et Fabre d'Eglantine d'avoir, indirectement, proposé la royauté. Il fut un des girondins dont les sections demandèrent l'expulsion. Accusé par Barrère d'avoir, dans sa correspondance, excité le peuple à désobéir aux ordres des représentants en mission, il ne répondit que par des récriminations contre Robespierre. Au 31 mai, il fut arrêté avec ses complices, mais il_parvint à s'échapper, et se réfugia à Lyon, où il organisa un comité insurrectionnel. Pendant le siége de cette ville, au lieu de partager les dangers des malheureux qu'il avait poussés à la révolte, il alla se cacher dans les environs de Bordeaux, où il fut bientôt arrêté et livré à une commission révolutionnaire qui le condamna à mort, le 24 octobre 1793. La Convention accorda, en 1794, une pension à

sa veuve.

BISSIPAT (George), Grec, réfugié en France, après la prise de Constantinople par les Turcs, parvint à s'insinuer dans les bonnes grâces de Louis XI, et fut chargé, par ce prince, du commandement de deux vaisseaux envoyés à l'île Verte, l'une des Philippines, pour y chercher des remèdes au moyen desquels les médecins croyaient pouvoir rétablir la santé du

roi.

BISSON (Hippolyte), naquit à Guémené, en Bretagne, le 3 février 1796. Après avoir suivi les cours de l'école de marine de Brest, il fut promu, le 1er mars 1820, au grade d'enseigne de vaisseau. Il servait, en 1827, comme lieutenant, sur la corvette la Lamproie, qui faisait partie de la croisière de l'amiral de Rigny, dans l'archipel de la Grèce. La Lamproie captura un brick pirate, le Panayotis, et Bisson en fut nommé capitaine, avec quinze Français et six pirates pour équipage. Pendant la nuit, le mauvais temps sépara le Panayotis de la Lamproie, et Bisson fut forcé d'aller chercher un abri sous les rochers de l'île de Stampalie. A peine l'ancre était-elle jetée,

que deux pirates se sauvèrent à la nage et gagnèrent la terre. Bisson, se doutant qu'ils allaient revenir avec un grand nombre des leurs, fit promettre à son lieutenant Trémentin que celui d'entre eux qui survivrait ferait sauter le vaisseau; puis, après avoir préparé tous les moyens de défense qui étaient en son pouvoir, il alla se coucher. A dix heures du soir, deux tartanes grecques, sortant des rochers de Stampalie, nagèrent rapidement vers le Panayotis; elles portaient cent hommes, qui, au premier choc, tuèrent neuf Français, et s'élancèrent sur le pont du Panayotis. Bisson, blessé à la poitrine, saisit une mèche allumée et mit le feu aux poudres; le vaisseau sauta; le capitaine disparut dans la mer, et Trémentin fut jeté sur la côte. Le gouvernement accorda une pension à la sœur du nouveau d'Assas. Il fut décidé qu'un tableau, représentant l'explosion du Panayotis, en perpétuerait le souvenir, et le corps de la marine fit élever, sur la place de Lorient, une statue, représentant le héros au moment où il descend dans la soute aux poudres, pour accomplir son dernier sacrifice.

BISSON (Louis-Charles) naquit, le 10 octobre 1742, dans un village des environs de Coutances; et, à vingtsept ans, il était, à l'époque de la révolution, premier vicaire de l'évêque de cette ville. Après avoir prêté le serment exigé par l'Assemblée constituante, il refusa de rendre ses lettres de prêtrise lors de la suppression du culte. Cette résistance lui valut dix mois de détention. Le 20 octobre 1799, il prit possession de l'évêché de Bayeux; à cette occasion, il publia sa première lettre pastorale. En 1801, il fit partie du concile national, et remit, à l'exemple de ses collègues, la démission de son évêché au cardinal Caprara, legat à latere. Revenu à Bayeux, il y mourut. On lui doit, entre autres ouvrages, un curieux Mémoire sur les changements que la mer a apportés sur le littoral du département du Calvados; il a en outre laissé les manuscrits suivants : 1o Éloge historique du

général Dagobert, né à Saint-Lô, mort en Espagne; 2° Pensées chrétiennes pour chaque jour de l'année; 3° Histoire ecclésiastique du diocèse de Bayeux pendant la révolution; 4° Dictionnaire biographique des trois départements de la Manche, du Calvados et de l'Orne, comprenant presque toute la basse-Normandie; ce dernier ouvrage a été l'objet des soins de toute sa vie.

BISSON (P.-F.-S., comte), né, en 1767, à Montpellier, était enfant de troupe, et fut par conséquent soldat en naissant. Il n'avait encore aucun grade au commencement de la révolution; mais alors il devint officier, et depuis il a servi sans interruption dans les différentes armées employées en Allemagne et en Italie. Chargé de la défense du Catelet, sur la Sambre, le 23 mai 1793, avec soixante grenadiers et cinquante dragons, et se voyant attaqué par une colonne de six mille hommes et sept pièces de canon, il plaça ses grenadiers en tirailleurs devant deux gués principaux, en avant du pont de la ville qu'il avait fait couper, et ses dragons en trois pelotons sur la rive droite pour soutenir la retraite. L'ennemi voyant ces nombreux tirailleurs, crut que la place renfermait un corps considérable et les attaqua en règle.Bisson était resté seul dans la ville avec deux tambours qui battaient sur différents points pour entretenir l'erreur de l'ennemi. Cette combinaison donna le temps au général Legrand d'arriver avec une brigade et de conserver cette position si nécessaire à l'armée qui se trouvait devant Charleroi. Plus tard à l'affaire de Nessenheim, Bisson soutint, avec un seul bataillon, fort en tout de quatre cent dix-sept hommes, les efforts de trois mille hommes d'infanterie et de douze cents chevaux retirés dans les bois au-dessus de Leybach. Par suite des manoeuvres de l'ennemi, ce bataillon étant réduit à un tiers de sa force, sans secours et sans munitions, Bisson se jette seul, à cheval, au milieu de la cavalerie ennemie, tue, blesse et enfonce ce qui faisait obstacle à son passage, et, traversant la Naw à la

nage, il regagne Kirn, où, avec ses deux autres bataillons, il s'empare de tous les débouchés de cette position et y arrête l'ennemi. Bisson fut un des of ficiers qui se distinguèrent le plus à Marengo, au passage du Mincio, et dans les campagnes de Prusse et de Pologne. Il fut successivement gouverneur général de Brunswick, de la Navarre, du Frioul et du comté de Gorizia. Nommé commandant de la troisième division de l'armée d'Italie, il mourut à Mantoue le 26 juillet 1811.

BITAUBÉ (Paul-Jérémie), naquit à Koenigsberg, le 24 novembre 1732, d'une famille française, que la révocation de l'edit de Nantes avait forcée de se réfugier en Allemagne. Dès son enfance, il manifesta un grand penchant pour les lettres et surtout pour l'étude des auteurs anciens, parmi lesquels Homère était l'objet de sa prédilection. Sa traduction libre de l'Iliade, publiée à Berlin, en 1762, lui concilia la bienveillance du grand Frédéric, qui le nomma membre de l'Académie de Berlin, et l'autorisa à aller perfectionner son ouvrage en France. Au bout de quelques années de séjour, il publia l'Iliade entière (1780), et commença la traduction de l'Odyssée, qui parut en 1785. Ces travaux lui obtinrent bientôt le titre d'associé étranger à l'Académie des inscriptions. Cette faveur redoubla l'attachement de Bitaubé pour la France, à laquelle il résolut d'appartenir comme citoyen, sans toutefois méconnaître les bienfaits de Frédéric. Il fut incarcéré avec son épouse, en 1794 et remis en liberté après le 9 thermidor. En 1796, il publia les Bataves, composition purement historique, à laquelle il donna néanmoins le titre de poëme, et qui obtint du succès à cause des' sentiments patriotiques qui y sont exprimés. A la formation de l'Institut, Bitaubé fut nommé membre de la classe de littérature et des beaux-arts. Il mourut à l'âge de soixante-seize ans, le 22 novembre 1808. Outre les ouvrages dont nous avons parlé, il a encore publié les suivants: Eloge de Pierre Corneille, in-8°, Berlin, 1769; Examen de la

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