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villes de Rochefort, Bordeaux et Bayonne; il rendit compte à la Convention des prises faites sur les ennemis, et dénonça les commissaires qui abusaient des réquisitions. Après la journée du 13 vendémiaire an iv, il fit décréter la destitution des employés de la Convention qui avaient quitté leur poste pendant cette journée. Membre du Conseil des Cinq-Cents, il y fit partie de l'opposition patriotique, et chercha surtout à faire maintenir les lois de la Convention, portant prohibition des marchandises anglaises. Il fit, en février 1797, un rapport remarquable sur l'organisation des douanes, et donna, au mois de mars suivant, sa démission, motivée sur des affaires de famille. Il mourut à Rouen, le 1er novembre 1806.

Bo (Jean-Baptiste) exerçait la profession de médecin à Mur de Barrez, département de l'Aveyron, lorsqu'il fut nommé, en 1789, procureur syndic du district de cette ville, puis député du département de l'Aveyron à l'Assemblée législative. Il fit partie de plusieurs comités dans cette assemblée, mais il s'y fit peu remarquer. Après la session, il fut envoyé par le même département à la Convention nationale. Là, il se rangea parmi les députés qui formèrent le parti de la Montagne, vota la mort de Louis XVI, et fut envoyé en mission dans la Corse et dans la Vendée. Emprisonné à Marseille par les fédéralistes, il fut délivré par l'armée de Cartaux, et revint à la Convention, qui l'envoya de nouveau dans les départements des Ardennes, de l'Aube et de la Marne, pour y organiser révolutionnairement l'administration. C'est dans le cours de cette mission qu'il faillit être tué à Aurillac, d'un coup de fusil qu'on tira sur lui. Envoyé ensuite à Nantes, il fit arrêter et conduire à Paris les membres du comité révolutionnaire, qui, sous la présidence de l'infâme Carrier, avaient commis tant d'horreurs dans cette ville. Mais, à son retour à la Convention, il fut accusé lui-même de terrorisme, parce qu'il ne voulait point approuver les sanglants excès des ther

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midoriens; on lui prêta des paroles atroces; on l'accusa d'avoir supposé des correspondances entre des émigrés et des citoyens, afin d'avoir des motifs pour traduire ces derniers devant les tribunaux révolutionnaires. Aucune de ces imputations ne put être prouvée, et toutefois Tallien, Legendre et quelques autres auteurs des réactions, insistèrent pour obtenir un décret d'arrestation, qui fut enfin rendu le 8 août 1795; mais Bo profita de l'amnistie du 4 brumaire de la même année, et fut ensuite employé comme chef de bureau au ministère de la police. Au 18 brumaire, ses opinions républicaines lui firent perdre sa place. Il vint habiter Fontainebleau, et y reprit son ancienne profession de médecin. Il y mourut en 1812, regretté de tous ceux qui eurent des relations avec lui.

BOCAGE, pays de la basse Normandie, dont Vire est le chef-lieu. Il forme aujourd'hui le département du Calvados.

BOCAGE, pays du Poitou, forme aujourd'hui une partie du département de la Vendée.

BOCHART DE SARON (Jean-BaptisteGaspard), premier président au parlement de Paris, naquit dans cette ville en 1730, d'une famille distinguée dans la magistrature, et à laquelle avait appartenu le savant ministre protestant Samuel Bochart. Habile mathématicien et astronome distingué, il soupçonna le premier que le nouvel astre que Herschell venait de découvrir pouvait bien être une planète et non une comète, comme on l'avait cru d'abord. Il avait reconnu, en effet, que sa marche était beaucoup mieux représentée par une orbite circulaire que par une orbite parabolique. Reçu membre de l'Académie des sciences en 1779, il consacra à l'astronomie son temps et sa fortune. Il se composa un cabinet renommé par le nombre et la perfection des instruments d'observation, et qu'il mettait avec empressement à la disposition des astronomes. Il fit imprimer à ses frais le bel ouvrage de la Place, la Théorie du mouvement elliptique et de la figure de la terre. Son amour

T. II. 4° Livraison (DICT. ENCYCL., ETC.)

pour la science ne lui fit cependant pas négliger ses hautes fonctions dans la magistrature; malheureusement ces mêmes fonctions, qu'il avait toujours remplies avec zèle et dévouement, le conduisirent à l'échafaud, où il fut envoyé le 20 avril 1794, avec les autres membres de la chambre des vacations du parlement.

BOCHART (Samuel) naquit à Rouen en 1599. Après avoir fait à Rouen ses humanités de la manière la plus distinguée, il alla étudier la philosophie et la théologie à Sedan, puis à Saumur et à Leyde. A son retour en France, en 1628, il fut nommé pasteur de l'église réformée de Caen. C'est à cette époque qu'il eut avec le jésuite Véron ces célèbres conférences où assista le duc de Longueville. Sa Géographie sacrée, qu'il publia ensuite, lui fit une grande réputation de savoir, et attira sur lui l'attention de Christine, reine de Suède, qui, par une lettre autographe, l'engagea à se rendre auprès d'elle. Bochart fit ce voyage en 1652, fut parfaitement accueilli de la reine, et après un assez long séjour en Suède, revint à Caen reprendre ses fonctious de ministre. Il y mourut le 16 mai 1667. Bochart est l'un des érudits dont les travaux font le plus d'honneur à la France. Ses œuvres ont été publiées Leyde en 2 vol. in-fol., 1675, et en 3 vol. in-fol., 1692-1712. Le principal de ses ouvrages est sa Géographie sacrée. Il savait toutes les langues orientales que l'on apprenait alors, l'hébreu, le syriaque, le chaldéen et l'arabe; il voulut même dans un âge déjà fort avancé apprendre l'éthiopien.

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BOCK (le baron Jean-Nicolas-Étienne de), l'un de nos plus féconds écrivains, naquit à Thionville en 1747. Il fut successivement capitaine de cavalerie et lieutenant des maréchaux de France." Il émigra au commencement de la révolution, rentra en France en 1800, et fut nommé conseiller de préfecture à Luxembourg. Il mourut à Arlon en 1809. Il avait été l'ami de Goethe, de Wieland et de Buffon, qui le cite quelque part avec éloge. On peut voir dans le supplément de la Biographie univer

selle la liste complète des ouvrages du baron de Bock.

BODARD DE TEZAI (Nicolas-MarieFélix), né à Bayeux au mois d'août 1757, se livra d'abord tout entier à la poésie, puis entra dans la carrière des emplois publics, et devint, en 1792, chef de division à la caisse de l'extraordinaire; dénoncé bientôt comme modéré, il fut mis en prison, et n'en sortit qu'au 9 thermidor.Quand M. Laumond fut nommé consul général à Smyrne, Bodard l'y suivit en qualité de vice-consul. Chargé par lui d'aller à Constantinople demander réparation des vexations que notre commerce éprouvait à Smyrne de la part des sujets mêmes du Grand Seigneur, il s'acquitta de cette mission avec succès, et profita de son retour pour visiter la Grèce. En 1799, il fut envoyé à Naples en qualité de commissaire ou administrateur civil, fonctions qu'il ne remplit que pendant le peu de mois que les Français occupèrent ce royaume. Vers la fin de la même année, le gouvernement consulaire le fit passer à Gênes, en qualité de consul général et de chargé d'affaires; il se trouva bloqué dans cette résidence lors du siége si glorieusement soutenu par Masséna. Sa mission ne cessa qu'avec l'existence. de la république ligurienne. A cette époque, il obtint sa retraite. Bodard est mort à Paris le 13 janvier 1823. Il est auteur d'un assez grand nombre de comédies qui ont eu quelque succès, mais qui sont aujourd'hui complétement oubliées.

BODEL (Jehan), trouvère artésien, se croisa pendant la première croisade de saint Louis, et, en 1269, allait suivre ce roi dans sa seconde expédition d'outre-mer, lorsqu'il fut atteint de la lèpre, et réduit à renoncer à vivre avec ses semblables. Il s'ensevelit alors dans une retraite protonde, après avoir adressé de touchants adieux à ses concitoyens. A cette époque, dit M. Monmerqué, qui a publié une savante dis-i sertation sur Jehan Bodel, à cette époque « la langue romane du Nord se divisait en trois principaux dialectes. A la cour de nos rois, à Paris et

dans l'ancienne France, on parlait le roman le plus pur et le plus intelligible. Guillaume de Lorris et Jehan de Meung, son continuateur, l'ont employé dans le roman de la Rose. L'anglo-normand est le second de ces dialectés; Guillaume, duc de Normandie, en conquérant l'Angleterre, imposa ses lois et son langage à ses nouveaux sujets. Ceuxci y mêlèrent des mots saxons et danois, et ils en altérèrent la prononciation. Wace se servit de ce dialecte.

<< On parlait le troisième dialecte dans le comté d'Artois et dans le Cambrésis; il a de l'analogie avec le patois picard encore en usage dans nos provinces du Nord. Nos trouvères Jehan Bodel et Adam de la Halle l'ont employé dans leurs essais dramatiques. C'est malheureusement le plus obscur et le plus barbare des jargons romans. » Bodel a composé sur la vie de saint Nicolas, évêque de Myre, une pièce dramatique en vers de douze et de huit syllabes. Cette pièce est un des plus anciens ouvrages que notre langue ait produits dans ce genre. On y re marque ces deux vers, qui rappellent ceux du Cid de Corneille :

Seigneur, se je suis jones, ne m'aiés en despit. On a véu souvent grant cuer en cors petit. BODILLON, BODILO OU BODOLEN, l'un des grands de la cour de Childéric II. Če prince l'ayant fait attacher à un poteau et battre de verges, comme un esclave, Bodillon lui jura une haine implacable. Pour mieux assurer sa vengeance, il s'unit à ceux qui comme lui avaient reçu des injures personnelles, et alla surprendre le roi, qui chassait dans la forêt de Leuconie (aujourd'hui la forêt de Bondi), non loin de la maison royale de Chelles. Pendant qu'il l'égorgeait de sa propre main, ses complices massacrèrent la reine Blitilde, qui était enceinte, et l'aîné de ses fils, nommé Dagobert (693). On ne connaît aucune autre particularité sur Bodillon, qui du reste paraît n'avoir pas agi seulement par des motifs personnels, mais encore avoir été l'agent d'une vaste conspiration, organisée contre Childéric, par tous les grands du royaume.

BODIN (Félix), fils de Jean-François Bodin, naquit à Saumur en décembre 1795. On lui doit la première idée des Résumés historiques, dont il commença l'importante collection en 1821, en publiant le Résumé de l'histoire de France, 1 vol. in-18, qui a eu un grand succès. Il a fait paraître, en 1823, le Résumé de l'histoire d'Angleterre, 1 vol. in-18; en 1824, Études historiques sur les assemblées représentatives (cours d'histoire fait à l'Athénée), 1 vol. in-18. M. Félix Bodin a coopéré à la rédaction d'un grand nombre de feuilles périodiques, telles que le Constitutionnel, le Miroir, les Tablettes, le Diable boiteux, la Revue encyclopédique, le Mercure du dixneuvième siècle, etc. Il a paru de lui, dans le Globe, le Mercure et la Revue, divers fragments de romans historiques, dont un a pour sujet l'Établissement d'une commune; un autre, la Fin du monde, ou Récit de l'an mil; enfin des fragments de l'Histoire de la révolution française de 1355, ou des états généraux sous le roi Jean. Bodin est mort à Paris, le 7 mai 1837.

BODIN (Jean) naquit à Angers, vers 1530. Après avoir étudié le droit à Toulouse, il essaya de suivre le barreau de Paris; mais il ne put lutter avec Brisson, Pasquier, Pithou, et se voua dès lors à la politique. Les premiers ouvrages qu'il publia lui acquirent une certaine réputation, et Henri III l'admit dans ses conversations particulières. Mais l'envie des courtisans lui-fit bientôt perdre la faveur du roi. Cependant, il trouva un protecteur dans le duc d'Anjou, le chef des politiques, dont Bodin devint alors le conseiller, et qu'il accompagna dans son expédition des Pays-Bas. A la mort du duc d'Anjou (1576), Bodin se retira à Laon, et, la même année, il fut nommé, par le tiers état du Vermandois, député aux états de Blois. Il y défendit les édits de pacification, et s'opposa à l'aliénation du domaine. En 1589, il fit déclarer la ville de Laon en faveur de la ligue; et, plus tard, il contribua à y faire reconnaître les droits de Henri IV à la couronne de

France. Il mourut à Laon de la peste, en 1'596. Nous ne citerons pas tous les ouvrages de Bodin; nous nous contenterons de parler de celui qui l'a surtout rendu célèbre, c'est-à-dire, de ses Six livres de la république, publiés en 1577.

Voici le jugement que porte sur cet ouvrage un écrivain dont nous partageons sur ce point toutes les opinions :

<< Bodin doit être regardé comme le père de la science politique en France, et même, si l'on en excepte Machiavel, en Europe. Ses ouvrages, peu consultés aujourd'hui par le public, à cause de leur style vieilli, de leur forme peu attrayante, et des divagations fatigantes dont ils sont semés, ont cependant exercé une influence considérable dans le monde. Entourés, dans le temps de leur nouveauté, d'une faveur singulière, ils ont rempli la France; et, traduits dans presque toutes les langues, ils se sont établis, pour ainsi dire, sur tous les points de l'Europe. Partout ils ont servi à donner l'exemple d'une étude sérieuse des questions politiques; et, placés au premier rang dans les bibliothèques des publicistes, ils n'ont pas été inutiles aux écrits plus modernes derrière lesquels ils sont maintenant éclipsés.

« Son traité de la république est son principal ouvrage. Ce ne sont point les principes républicains, comme on pourrait, au premier abord, l'imaginer d'après le titre, qui y dominent; l'auteur y examine les diverses sortes de gouvernements de la chose publique que l'histoire des nations nous présente, s'efforce de fixer leurs principes et leurs caractères; et, sāns en condamner aucun, hormis ceux qui sont excessifs, tels que la tyrannie et l'anarchie, il laisse voir son penchant pour ce qu'il nomme la monarchie royale, où la monarchie tempérée par les lois.

«...Bien différent de Machiavel, qui s'était précisément proposé de réunir dans son livre la théorie des calculs déréglés de la politique, Bodin

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se propose au contraire d'en fixer les véritables fondements. Au lieu d'adopter pour principe l'intérêt personnel des princes, il prend pour point de départ l'intérêt général de la communauté ou république, et dès lors il n'est pas étonnant de le voir conduit, nonobstant sa fidélité à la monarchie, à des conséquences entièrement opposées à celles du diplomate italien. L'un a pris pour titre de son livre, le Prince, l'autre, la République, cela seul montre assez leurs différences. Aussi Bodin attaque-t-il vertement dans sa préface, sans trop déguiser son antipathie contre Machiavel, ceux qui, sans se soucier aucunement des lois et du droit public, sont venus profaner« les sacrez mystères de la philosophie politique. » Ce livre est donc bien plutôt la contre-partie que l'imitation de celui de Machiavel. C'est un noble commencement pour l'école française (*). >>

BODIN (Jean-François), né à Angers, en 1776, fut chargé de l'administration du district de Saint-Florent (Maine-et-Loire), et fut attaché en qualité de payeur à l'armée de l'Ouest. Le gouvernement lui offrit alors la place de payeur général de la Vendée; M. Bodin la refusa, lorsqu'il eut appris qu'elle était remplie par un père de famille estimable, et dénoncé pour ses opinions politiques. Les événements de 1815 trouvèrent Bodin receveur particulier à Saumur. Sa conduite dans ces circonstances difficiles fut celle d'un administrateur zélé pour les intérêts de son pays; mais ce dévouement ne lui attira que des persécutions, à la suite desquelles il perdit sa place. Cependant, ni les entraves du ministère, ni les manœuvres d'un parti, ne purent empêcher, en 1820, son élection à la chambre des députés, où il siégea jusqu'en 1823. Depuis cette époque jusqu'à sa mort, arrivée à Launay en 1829, il ne s'occupa plus que de la culture des sciences et des lettres. Il avait été nommé, en 1821,

(*) Reynaud, art. BODIN, dans l'Encyclopédie nouvelle.

membre correspondant de l'Institut. Il avait publié sur la province d'Anjou deux ouvrages statistiques, aussi remarquables par l'érudition que par la richesse de style. Ils ont pour titre: Recherches historiques sur Saumur et le Haut-Anjou, avec gravures dessinées par l'auteur, 2 vol. in-8°, 1821 et 1822; Recherches historiques sur Angers et le Bas-Anjou, avec gravures, 2 vol. in-8°.

BODIN (Pierre-Joseph-François) était chirurgien à Lymerais, en Touraine, lorsqu'il fut élu, en 1789, maire de Gournay. Il fut nommé, en 1792, député du département d'Indre-etLoire à la Convention nationale. Il se plaça au côté droit de cette assemblée ; et, dans le procès de Louis XVI, il vota la détention et la déportation à la paix. Le 2 octobre 1793, il appuya et amenda la motion de Bourdon de l'Oise en faveur des citoyens incarcérés avant le 10 thermidor. Il fut ensuite élu secrétaire de l'Assemblée, et fit décréter la liberté des entreprises de voitures publiques. Le 30 mai 1795, il contribua à faire dispenser du service de la garde nationale les ouvriers indigents. Peu de temps après, il fut envoyé en mission à l'armée de l'Ouest. Il entra ensuite au Conseil des Cinq-Cents, en sortit le 10 mai 1797, et fut réélu, en 1799, par le département des Deux-Sèvres. Après le 18 brumaire, il fut nommé commandant de la gendarmerie du département de Loir-et-Cher, place qu'il occupa jusqu'à sa mort, arrivée à Blois en 1810. BOETIE (Etienne de la ). Voyez LA BOETIE.

BOFFRAND (Germain), architecte et ingénieur des ponts et chaussées, naquit à Nantes, le 7 mai 1667, et mourut à Paris, le 18 mars 1754. Après avoir étudié la sculpture sous Girardon, il se livra entièrement à l'architecture, et fut reçu à l'Académie en 1719. Boffrand' a élevé un grand nombre de monuments en France et à l'étranger. Les principaux sont, à l'étranger, la résidence de Wurtzbourg et le château de la Favorite, près de Mayence (1725); à Paris:

la restauration du Palais - Bourbon (1720), plusieurs hôtels, entre autres ceux de Guerchy, de Voyer, de Duras, de Tingry; la porte de l'hôtel de Villars; dans les provinces: le palais de Nancy, et les châteaux de Lunéville et de Harroné en Lorraine, et celui de Bossette, près de Melun. Comme ingénieur, il a fait construire le célèbre puits de Bicêtre et le pont de Sens. Il a publié sur son art divers ouvrages, dont le plus important a pour titre : Livre d'architecture, contenant les principes généraux de cet art, et les plans, élévations et profils de quelques-uns des bâtiments faits en France et dans les pays étrangers, Paris, 1745, in-fol., avec soixante-dix planches. Telles sont les productions de cet artiste; il nous reste à les apprécier. Boffrand était élève de J. H. Mansard, et Palladio fut toujours son modèle; mais il vécut à une époque où les arts tombaient en décadence; et, loin de lutter, comme Blondel, contre le mauvais goût de son siècle, il y céda entièrement, et contribua même à augmenter la décadence. On peut avoir, dans la décoration intérieure de l'hôtel Soubise confiée à Boffrand en 1737, preuve de ce mauvais goût de petites chambres, des réduits décorés de plates peintures de Boucher, de Natoire, de la Trémollière, représentant des sujets mythologiques, des femmes nues, mal peintes, mal dessinées; des ornements en chicorée se trouvent partout; tout est contourné.

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BOGUET (Henri), né dans le seizième siècle en Franche-Comté, était grand juge de la terre de Saint-Claude. Parmi les ouvrages qu'il a laissés, le suivant, devenu très-rare, était autrefois trèsrecherché; c'est le Discours des sorciers tiré de quelques procès, avec une instruction pour un juge en sorcellerie. L'extrême crédulité et le zèle farouche qu'il y montre font frémir quand on pense que ce manuel d'assassinat juridique fut écrit après expérience, et que la théorie de l'écrivain était le résultat de la pratique du juge. Boguet publia encore les Actions de

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