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16° Jean de Châtillon, son fils, lui succéda, en 1241, dans le comté de Blois; vers 1268, il succéda à Mahaut dans le comté de Chartres. Ce comté, depuis Élisabeth, avait passé, en 1249, à sa fille Mahaut, qui mourut sans postérité. Elle avait succédé à son père, Sulpice d'Amboise, dans les seigneuries d'Amboise, de Montrichard et de Chaumont.

17° Jeanne de Châtillon, sa fille, lui succéda dans les comtés de Blois, de Chartres, de Dunois, etc., avec son époux Pierre d'Alençon. A la mort de son mari, en 1286, elle vendit le comté de Chartres à Philippe le Bel. Elle mourut en 1292.

18° Hugues de Châtillon, comte de Saint-Pol, succéda à Jeanne, sa cousine gërmaine, et mourut en 1307.

19° Gui de Châtillon succéda à son père dans les comtés de Blois et de Dunois, et dans la seigneurie d'Avesnes. Il accompagna, en 1336, le roi Philippe de Valois dans son expédition contre les Anglais. Il mourut en 1342. 20° Louis er de Châtillon servit aussi Philippe de Valois contre les Anglais, et fut tué à Crécy en 1346.

21° Louis II de Châtillon, comte de Blois, Dunois, Soissons, seigneur d'Avesnes, fut l'un des otages que le roi Jean donna au roi d'Angleterre pour obtenir sa liberté. Il mourut en

1372.

22° Jean II de Châtillon, son frère, comte de Blois, Dunois, Soissons; seigneur d'Avesnes, de Gouda, Schoonoven, de Hollande, Zélande, Frise, de Chimai, duc de Gueldre, vicomte de Châteaudun, mourut en Hollande

en 1381.

23o Gui II de Châtillon, son frère, lui succéda. Il était l'un des otages donnés aux Anglais pour la délivrance du roi Jean; pour se racheter, il céda le comté de Soissons au roi d'Angleterre, qui le donna à Enguerrand de Couci, son gendre. Il combattit avec les ducs d'Anjou et de Berri, en Guyenne, contre les Anglais. En 1382, il commanda l'arrière-garde de l'armée française à Rosebecque. Ce fut un vaillant homme, mais un grand dissipateur :

accablé de dettes, il vendit, au préjudice de ses héritiers, en 1391, les comtés de Blois, de Dunois, les seigneuries de Romorentin, de Château-Renaud, à Louis d'Orléans, pour la somme de deux cent mille francs d'or. Il mourut en 1397.

24° Louis Ier d'Orléans, comte de Blois.

25° Charles d'Orléans.

26° Louis II d'Orléans, XII de France, réunit les comtés de Blois et de Dunois à la couronne.

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BLOIS (États de). 6 décembre 1576 (*). «Henri III avait donné au mois de mai de cette année un édit de pacification si favorable aux huguenots qu'ils concurent des soupçons sur la sincérité de cette concession, et que les catholiques, inquiets à plus juste titre, formèrent la célèbre association connue sous le nom de sainte union, ou sainte ligue. Henri III effrayé céda aux instances des huguenots, qui demandaient la convocation des états généraux dans l'espoir de s'y montrer triomphants; mais son but était de se replacer à la tête du parti catholique, en faisant déclarer la religion catholique, apostolique et romaine, la seule religion des Français. Les états s'ouvrirent à Blois ; les projets du roi s'étant révélés dès les premières séances, les députés du parti huguenot quittèrent l'assemblée. Après des discussions longues et animées, la révocation de l'édit de pacification fut prononcée, et Henri III se déclara le chef de la ligue. De son côté, Henri de Navarre devint le chef du parti calviniste, et la guerre civile recommença avec une nouvelle violence. L'assemblée, avant de se dissoudre, avait, suivant l'usage, remis au roi ses cahiers, d'après lesquels l'ordonnance de mai 1579 fut rédigée. Cette ordonnance contenait plusieurs dispositions prudentes et utiles, mais

(*) Nous empruntons une partie de cette notice sur les États de Blois à un savant article publié par M. le comte Beugnot, sous le titre de Chronologie des états généraux, dans l'annuaire de la Société de l'histoire de France pour 1840.

qui ne pouvaient produire aucun effet chez une nation que les passions les plus violentes exaltaient, et où chacun poursuivait les armes à la main'le triomphe de son opinion religieuse. » 16 octobre 1588. Après la jour née des barricades, le roi avait nommé le duc de Guise lieutenant général du royaume, déclaré le cardinal de Bourbon le plus proche héritier de la couronne, et remis à une assemblée d'états, qui devait se tenir à Blois, le soin de pourvoir plus amplement à ce que réclamait la situation de la France. Les élections se firent sous l'influence de ceux de la ligue, qui donnoient singulièrement ordre que les partisans y vinssent forts, lesquels, de lieu en lieu par les provinces, ils avoient fait banqueter (*). L'assemblée était très nombreuse, et Blois se rendit comme l'abrégé de la France (**). » Suivant ce qui s'était passé à Orléans en 1560, et douze ans auparavant dans la même ville de Blois, les trois ordres délibérèrent séparément. Le clergé se réunit dans le couvent des dominicains; la noblesse au Palais, et le tiers état en la maison de ville. Il y avait cent trentequatre membres du clergé, cent quatrevingts de la noblesse, et le tiers état comptait cent quatre-vingt-onze représentants. Le roi se faisait amener les députés les uns après les autres dans son cabinet, à mesure qu'ils arrivaient, et sondait leurs dispositions; le 18 octobre, il fit lire une déclaration par laquelle il ordonnait, de l'avis et du consentement des trois états, que l'édit d'union serait à jamais loi fondamentale, et qu'il serait présentement juré par les trois états. C'était assurer le triomphe de la ligue. Mais les espérances de Henri III s'évanouirent promptement, car les demandes hardies et réitérées de l'assemblée ne lui permirent plus de se faire illusion sur les desseins de son compétiteur. «Alors, il se décida à frapper un coup qui, sans

(*) Voyez Collection des états généraux, t. XIV, p. 274.

(**) Ibid., p. 276.

doute, ne rétablit pas immédiatement en France l'ordre et la paix, mais qui empêcha que la couronne ne passât dans la maison de Lorraine. Le duc de Guise fut assassiné le 23 décembre; le cardinal de Guise le fut le lendemain, et on arrêta le cardinal de Bourbon. D'un bout de la France à l'autre, le parti catholique courut aux armes; quant à Henri III, au lieu de presser les résultats du parti extrême qu'il venait de prendre, il resta à Blois, occupé à discuter avec l'assemblée, à protester de son dévouement à la cause catholique, et à examiner des cahiers de remontrances, qui signalaient des abus auxquels les circonstances ne permettaient pas de porter remède. Les états se séparèrent le 17 janvier 1589. »

BLONDE (André), célèbre jurisconsulte du dix-huitième siècle, qui prit part aux travaux de Mey, Maultrot, Aubry, Camus, et autres canonistes. Lors de la révolution parlementaire en 1771, il se prononça avec énergie contre les innovations du chancelier Maupeou, et se vit contraint de se réfugier en Hollande. Il rentra en France à l'avénement de Louis XVI; et, lors du rétablissement de la magistrature, il reprit le cours de ses travaux. Au commencement de la révolution, Blonde fut un des signataires d'un Mémoire à consulter, dirigé contre les décrets de l'Assemblée constituante, relativement à l'érection et à la suppression des siéges épiscopaux. Il prit part à la rédaction des Nouvelles ecclésiastiques, recueil qui faisait une vive opposition aux innovations de l'Assemblée, en ce qui concernait le clergé. Il paraît qu'il ne fut pas étranger à la controverse non moins vive qui s'éleva, en 1791 et 1792, sur le même sujet. Il mourut en 1794.

BLONDEAU (Antoine-François Raimond), général, naquit le 7 janvier 1747, en Franche-Comté; entra jeune au service, comme simple soldat, parvint bientôt au grade de capitaine, et fut nommé, en 1792, chef du second bataillon des volontaires du Doubs. C'est en cette qualité qu'il fit, en 1793, la campagne du Rhin, pendant la

quelle il fut fait adjudant général, puis Chef de brigade. En 1794, il servit sous les ordres de Pichegru. En 1795, il se trouvait à Paris lors de la révolte des sections, et contribua à la victoire de la Convention. Il se distingua de nouveau pendant la campagne de 1799 en Italie. Nommé, en 1804, officier de la Légion d'honneur, il se retira, en 1806, à Clerval, près de Beaumeles-Dames, sa ville natale, et y mourut le 8 mai 1825.

BLONDEAU (Charles), avocat au Mans, mort en 1680. On a de lui un ouvrage estimé, sous le titre de : Portraits des hommes illustres de la province du Maine, le Mans, 1666, in-4°. BLONDEAU (Claude), avocat au parlement de Paris, commença en 1672, avec Guéret, le Journal du Palais, dont il composa seul, après la mort de celui-ci, les tomes XI et XII. Le soin et la clarté qui ont présidé à la rédaction de cette utile collection font l'éloge des deux auteurs. Blondeau a encore publié, en 1689, sous le titre de Bibliothèque canonique, une nouvelle édition de la Somme bénéficiaire, de Laurent Bouchel, enrichie de nombreuses notes.

BLONDEAU DE CHARNAGE (ClaudeFrançois) naquit en Franche-Comté le 12 mai 1710, et mourut à Paris le 20 octobre 1776. Après avoir servi quelque temps dans les milices comme lieutenant, il obtint sa retraite avec une pension, et vint se fixer à Paris, où il composa un grand nombre de brochures, qui ont été recueillies en partie sous le titre d'OEuvres du chevalier Blondeau, et publiées en 2 vol. in-12, Avignon, 1745. Le principal ouvrage de Blondeau de Charnage est un Dictionnaire de titres originaux, en 5 vol. in-12, Paris, 1764 et années suivantes, où l'on trouve des renseignements curieux pour l'histoire de l'ancienne noblesse.

BLONDEAU (Jean-Baptiste-AntoineHyacinthe), né à Namur (Belgique) le 20 août 1784, après avoir fait ses humanités au collège de cette ville, commença a l'école centrale de Bruxelles, et ensuite à celle d'Anvers, l'étude de

la philosophie et de la législation. Il vint à Paris au commencement de 1802 (ventôse an x), et fut admis, comme élève d'élite du département des DeuxNèthes, à suivre les cours de l'Académie de législation. Reçu avocat en 1805, il fut nommé la même année professeur suppléant à l'école de droit de Strasbourg; trois ans après, il passa, avec le même titre, à celle de Paris. On lui offrit, en 1811, une place de procureur impérial au chef-lieu de l'un des départements de la Hollande; mais il refusa cette place, et fut chargé, en 1812, de l'enseignement du droit romain à la Faculté de droit de Paris. Il fut nommé définitivement à cette chaire en 1819. Enfin, le 4 août 1830, il fut nommé doyen de la Faculté de droit, fonctions qu'il exerce encore aujourd'hui.

M. Blondeau avait fondé, en 1820, un recueil périodique, intitulé: Thémis, ou Bibliothèque du jurisconsulte, qui a longtemps exercé sur les progrès de l'étude du droit une heureuse influence. Il a en outre publié, avec M. Du Caurroy, trois éditions du Juris civilis Ecloga, dans lequel on a réuni aux Institutes de Justinien les principaux textes du droit antéjustinien; et, avec M. Bonjean, une traduction des Institutes accompagnée d'un Corpus juris civilis antejustinianei, où (à l'exception des codes Théodosien, Grégorien et Hermogénien) se trouvent réunis tous les documents juridiques antérieurs à Justinien, qui concernent spécialement le droit privé. Des articles plus ou moins étendus sur les méthodes philosophiques, sur la législation ou sur le droit, ont été donnés par M. Blondeau à divers recueils périodiques, et notamment à la Décade philosophique, au Magasin encyclopédique, à la Bibliothèque du barreau et à la Revue de législation et de jurisprudence.

BLONDEAU (N.), soldat au 20° régiment de chasseurs à cheval, né à Catillon (Nord). En 1793, il s'élança à cheval dans l'Inn, et alla sur la rive opposée attaquer trois dragons de Latour, qu'il ramena prisonniers avec

leurs chevaux. Peu de temps après, dans une charge, il sauva la vie à un grenadier français, et le dégagea des mains de deux cavaliers, qui, à leur tour, furent obligés de se rendre. Pendant la campagne de 1796, Blondeau se trouvant à la découverte dans les environs d'Offenbourg, se mit avec le brigadier Desbordes à la poursuite de plusieurs vedettes qu'il poussa à travers un bois; à peine s'y fut-il enfoncé, qu'il aperçut devant lui vingt-cinq hommes d'infanterie. Sans hésiter, il les somme de se rendre; ceux-ci mettent bas les armes, et l'audacieux chasseur des dirige aussitôt vers son camarade, qu'il charge de les conduire au camp. A peine a-t-il terminé ce coup de main, qu'il part au galop, poursuit de nouveau les vedettes et ne revient qu'après avoir pris deux ca. valiers et leurs chevaux. On vit quelquefois Blondeau conduire à son régiment jusqu'à onze cavaliers montés et équipés.

BLONDEL (David), savant ministre protestant, historiographe de France, naquit à Châlons-sur-Marne, en 1591, et mourut à Amsterdam en 1655. Ses ouvrages les plus estimés sont des Sibylles célèbres, Paris, 1649, in-4°; de Formulæ REGNANTE CHRISTO, in veterum monumentis, usu, Amsterdam, 1646, in-4°. C'est un traité curieux et plein d'érudition, où l'auteur réfute les historiens qui prétendaient que cette formule avait commencé sous les règnes de Philippe Ier et de Philippe II, pendant l'excommunication desquels elle aurait été substituée aux années de règne; Assertio genealogiæ francicæ, Amsterdam, 2 vol. in-fol., ouvrage dont l'objet était de réfuter les livres publiés par Chifflet contre la France; enfin Barrum - CampanoFrancicum adversus commentarium lotharingicum, J. J. Chiffleti, Amsterdam, 1652, in-fol.

BLONDEL (François), architecte célebre, naquit à Ribemont, en Picardie, en 1617. Il étudia d'abord les belles-lettres, et fut choisi pour accompagner, dans ses voyages, le jeune comte de Brienne. Pendant trois ans

il parcourut l'Allemagne et l'Italie. A son retour, il fut employé dans diverses négociations, visita l'Égypte, et, en 1659, il se rendit à Constantinople, en qualité d'envoyé extraordinaire, au sujet de la détention de l'ambassadeur français. Le succès qu'il obtint dans cette affaire lui valut un brevet de conseiller d'État, et il fut chargé d'enseigner au premier dauphin les lettres et les mathématiques. Il professa même cette dernière science au Collége royal.

Ce n'est que vers l'année 1665 que Blondel dirigea son esprit vers l'architecture. Il rétablit un pont sur la Charente, à Saintes, et le décora d'un arc de triomphe. En 1669, il fut admis à l'Académie des sciences, et Louis XIV ordonna que les travaux publics qui se feraient à Paris seraient exécutés d'après ses plans. C'est alors que Blondel dirigea la restauration des portes Saint-Antoine et Saint-Bernard, et fit élever la porte Saint-Denis, que l'on regarde comme son chef-d'œuvre. Il en fut récompensé par la place de directeur et de professeur de l'Académie d'architecture. Il publia, sous le titre de Cours d'architecture, les leçons qu'il donnait à ses élèves. Son excellent traité intitulé: Nouvelle manière de fortifier les places, 1683, lui valut le grade de maréchal de camp. Ce savant artiste mourut le 21 janvier 1686, et non pas en février, comme le prétendent tous ses biographes.

BLONDEL (Jacques - François) était neveu de François Blondel; il fut comme lui architecte et membre de l'Académie d'architecture. Il mourut en 1756. Nous ne savons rien sur sa vie. Son fils, Jacques Blondel, né à Rouen, en 1705, fut son élève, et non pas, comme on l'avance souvent, celui de François. En 1739, il ouvrit une école d'architecture, et le mérite de ses leçons le fit recevoir à l'Académie d'architecture, en 1755. Les monuments qu'il éleva sont : le palais archiepiscopal de Cambrai, le portail de la cathédrale de Metz, le palais épiscopal, l'hôtel de ville et les

casernes de cette ville. Il mourut le 9 janvier 1774. Il avait su se tenir en dehors du mauvais goût du dixhuitième siècle, et son école présente une grande sévérité de principes. On a de Jacques Blondel plusieurs ouvrages estimés; nous citerons, entre autres, son Architecture française, 1772, 4 vol. in-fol., et son Cours d'architecture civile, 9 vol. in-8°, terminé par M. Patte.

BLONDEL (Jean), président à la cour impériale de Paris et l'un des rédacteurs du Code criminel, naquit à Reims, en 1733. Après avoir débuté d'une manière brillante dans la carrière du barreau, il fut nonimé, en 1787, secrétaire du sceau, place qu'il Occupa jusqu'à la déchéance de Louis XVI. Arrêté à cette époque, il subit une longue détention. C'est en 1803 qu'il fut appelé à la cour impériale. Il mourut en 1810. Il a publié un assez grand nombre d'ouvrages qui ont eu du succès à l'époque où ils ont paru.

BLONDEL (N.), sous-lieutenant de carabiniers. Atteint d'une blessure grave à la bataille d'Arlon, en 1793, il attendait du secours; près de lui se trouvait un Autrichien plus maltraité encore un chirurgien se présente pour le panser, « Non, non, mon camarade, s'écrie Blondel; ce n'est pas moi qu'il faut secourir, c'est ce brave Autrichien qui est plus blessé que moi! »

BLONDEL OU BLONDIAUS, poëte célèbre du douzième siècle, naquit à Nesle, en Picardie, et s'attacha à Richard Cœur de Lion, roi d'Angleterre, devint son favori, et le suivit dans toutes ses expéditions. On connaît l'anecdote très-peu authentique, qui a fourni à Sedaine le sujet de son opéra de Richard Cœur de Lion. C'est à cet opéra que le nom de Blondel doit toute sa popularité. Quant à ses chansons, dont vingt-neuf se trouvent dans les manuscrits de la bibliothèque royale et de celle de l'Arsenal, elles n'ont rien de bien remarquable, et ne justifient Ipoint la grande célébrité dont a joui

eur auteur.

BLONDIN (Pierre), botaniste, né à

Audricourt, en Picardie, le 18 décembre 1682, fut reçu à l'Académie des sciences, en 1712, et mourut l'année suivante. Tournefort avait une telle confiance dans son savoir, qu'il le chargeait de remplir sa place au Jardin royal lorsqu'il était indisposé.

BLOT LE ROCHER, terre et seigneurie d'Auvergne, à seize lieues ouest de Gannat.

BLOT, baron de Chauvigny, gentilhomme de Gaston, duc d'Orléans frère de Louis XIII, contribua à l'élévation du cardinal Mazarin, en l'indiquant à Richelieu, qui cherchait à remplacer le P. Joseph. Mazarin, parvenu au ministère, oublia Blot, qui s'en vengea par des épigrammes et par des couplets satiriques. Il prit parti contre le cardinal dans la guerre de la fronde, et s'y distingua par ses bons mots et son inépuisable gaieté. En 1651, le parlement ayant mis à prix la tête du cardinal, Blot et Marigny, l'un de ses amis, firent une répartition de la somme de cent cinquante mille francs promise par le parlement : tant pour le nez, tant pour un œil, tant pour une oreille. « Ce ridicule, dit Voltaire, fut tout l'effet de la proscription contre le ministre. » Blot, dans les sociétés, était surnommé l'Esprit, et madame de Sévigné dit de quelques-uns de ses couplets, qu'ils avaient le Diable au corps. Il mourut à Blois, en 1655, au moment où arrivaient en cette ville Bachaumont et son compagnon de voyage, Chapelle, qui a laissé son éloge funéraire dans les vers suivants :

Ce que fit en mourant notre pauvre ami Blot,
Et ses moindres discours, et ses moindres pensées,
La douleur nous défend d'en dire plus d'un mot;
Il fit tout ce qu'il fit d'une âme bien sensée.

BLOUSE GAULOISE. Voyez SAYE.

BLUTEL (Charles-Auguste - EspritRose), né à Caen, le 29 mars 1757, était avocat à Rouen lorsqu'il fut nommé député du département de la Seine-Inférieure à la Convention nationale; il se plaça au Marais, et, dans le procès de Louis XVI, il vota pour la détention et le bannissement. A la fin de 1794, il fut envoyé dans les

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