Page images
PDF
EPUB

des plus niais parmi les faux Louis XVII fut Mathurin Bruneau, fils d'un sabotier de Vezins. Après avoir été arrêté comme vagabond, cet homme s'engagea dans le 4 régiment d'artillerie de marine, fut embarqué pour les ÉtatsUnis, déserta, et revint, quelques années après, à Saint-Malo, muni d'un passe-port sur lequel il s'était fait donner le nom de Charles de Navarre. Il courut le département de Maine-etLoire, en se disant Louis XVII, et parvint à escroquer 800 francs à une vieille femme, qui, désabusée, le fit incarcérer. Alors il adressa une lettre au gouverneur de Guernesey, pour le prier d'informer son gouvernement de l'arrestation du fils de Louis XVI. Traduit en février 1818 devant la police correctionnelle, il fut condamné à cinq années de détention pour usurpation de nom, vagabondage et escroquerie, et à être renvoyé à l'expiration de sa peine devant l'autorité militaire pour le fait de désertion.

BRUNEHAUT était fille d'Athanagilde, roi des Wisigoths. Elle devint femme de Sigebert, roi d'Austrasie, l'un des fils de Clotaire Ier. Fortunat, évêque de Poitiers, a célébré, dans un poëme, l'union de Brunehaut et de Sigebert, et ses vers sont parvenus jusqu'à nous. Chilpéric, roi de Neustrie, voulut alors suivre l'exemple de son frère et s'allier à la puissante famille qui commandait en Espagne, et il épousa Gals winthe, la plus jeune des filles d'Athanagilde. Mais bientôt il eut regret d'avoir contracté ce mariage, et, à l'instigation de Frédégonde qu'il aimait, il fit périr la fille du roi des Wisigoths. Brunehaut se sentit dès lors animée d'une haine violente contre l'assassin de sa sœur, et elle engagea Sigebert, son époux, à poursuivre par les armes le roi de Neustrie. D'ailleurs celui-ci, pendant l'absence de Sigebert, qui repoussait les barbares au delà du Rhin, avait envahi une portion de l'Austrasie. La guerre entre les deux frères commença, et ce fut en vain que le saint évêque de Paris, Germain, essaya de rétablir la paix. Sigebert, accompagné de Brunehaut,

poursuivit Chilpéric, et l'assiégea dans la ville de Tournai où il s'était réfugié. Déjà Brunehaut se préparait à tirer de ses deux ennemis, Chilpéric et Frédégonde, une éclatante vengeance, lorsque des assassins, envoyés par la reine de Neustrie, vinrent tuer Sigebert au milieu de son camp. L'armée austrasienne se dissipa aussitôt, et Brunehaut tomba au pouvoir de Chilpéric. Elle était prisonnière à Rouen, lorsqu'elle séduisit Mérovée, l'un des fils du roi de Neustrie. Elle l'épousa, et, quelque temps après ce mariage, qui avait été favorisé par l'évêque de Rouen Prétextat, elle parvint à se sauver et à gagner l'Austrasie où gouvernait son fils Childebert. Repoussée d'abord par les seigneurs austrasiens, elle reprit bientôt son autorité, et exerça un grand ascendant sur le jeune roi. Cependant elle eut plus d'une fois encore à se défendre contre les embûches secrètes de Frédégonde, qui avait fait tuer Prétextat et son second mari Mérovée. En 587, Brunehaut, qui gouvernait pour son fils, conclut avec Gontran le traité d'Andelot, qui fixe les limites de l'Austrasie et de la

Bourgogne, et qui renferme les premières traces de l'hérédité des fiefs. Quand Childebert II mourut, elle conserva son autorité et son influence sous le règne de ses petits-fils Thierry et Théodebert. Elle résidait en Austrasie auprès de Théodebert, lorsque les grands la chassèrent et la forcèrent de se réfugier dans la Bourgogne, qui était le royaume de Thierry. Elle parvint alors à allumer la guerre entre les deux frères. Au commencement de la lutte, les succès furent partagés ; mais enfin les Bourguignons obtinrent l'avantage. Thierry ayant réuni une armée considérable, battit son frère près de Toul et de Tolbiac, et bientôt le fit mettre à mort avec ses enfants (612). Maître de l'Austrasie, Thierry se préparait à attaquer Clotaire quand il mourut à Metz (613) presque subitement. Encouragé par cet événement inattendu, et appelé par les grands qui craignaient de voir Brunehaut ressaisir encore une fois le pouvoir durant

la minorité des fils de Thierry, Clotaire prit les armes; les Bourguignons et les Austrasiens, sous les ordres de Varnachaire, maire de Bourgogne, et de Pepin, chef d'une puissante famille austrasienne, marchèrent à sa rencontre jusque sur les bords de l'Aisne. Quand Brunehaut fit donner le signal du combat, ses troupes, que les grands avaient séduites, tournèrent le dos, et la vieille reine, âgée de plus de quatre-vingts ans, tomba aux mains du fils de Frédégonde. Celui-ci lui reprocha la mort de dix rois ou fils de rois, et, après l'avoir livrée pendant trois jours aux outrages de ses soldats, il la fit lier par les cheveux à la queue d'un cheval indompté. Les lambeaux de son corps furent brûlés et les cendres jetées au vent (614). Ainsi mourut cette reine célèbre, qui a été jugée diversement par les historiens. Sa mémoire a été livrée à l'opprobre par quelques chroniqueurs; mais il faut remarquer que ceux qui ont poursuivi Brunehaut avec tant de haine lui étaient postérieurs au moins d'un siècle. Les contemporains, au contraire, dans leurs écrits, la comblèrent souvent de louanges. Parmi eux nous devons compter Fortunat, Grégoire de Tours et le pape saint Grégoire. Au reste, quelque chose de grand s'attacha au nom de Brunehaut dans les traditions populaires. Dans la Flandre, la Picardie et la Bourgogne, on lui attribua pendant longtemps les chaussées et les grands édifices dont on contemplait les imposants vestiges.

BRUNEL (Marc-Isambert), né à Hacqueville, près les Andelys, en 1769, servait dans la marine au moment de la révolution. Forcé alors de s'expatrier, il se réfugia en Amérique, où il se livra à sa véritable vocation celle d'ingénieur. Il s'y fit d'abord connaître par la construction du théâtre de New-York. Il fut ensuite chargé d'importantes entreprises de canalisa tion, et de plusieurs autres travaux. Il passa en Angleterre, après un séjour de cinq ans et demi en Amérique, et y mit bientôt à exécution le projet d'une ingénieuse machine à

poulies qu'il proposa plus tard à l'amirauté anglaise, et qui fut établie dans l'arsenal de Portsmouth. A cette occasion, M. Brunel reçut cinq cent mille francs, à titre de récompense et d'indemnité. Plus tard il établit, dans l'arsenal de Chatam, d'immenses scieries pour les bois de construction. On admira la hardiesse et la précision de l'ingénieux appareil par lequel M. Brunel amenait au chantier les bois enlevés à cinquante-six pieds de hauteur, d'où ils étaient repris pour alimenter l'atelier des scies. Il fonda encore un magnifique établissement pour scier l'acajou et le bois de placage. Enfin, c'est à cet ingénieur, désormais illustre, que les Anglais doivent l'idée et l'exécution du passage souterrain sous la Tamise. Cette entreprise colossale, sur laquelle les journaux et une foule de mémoires ont donné des détails connus de tout le monde, est aujourd'hui presque arrivée à son terme, et son succès n'est plus douteux, malgré les nombreux obstacles, les dangers même que M. Brunel a toujours heureusement vaincus.

[ocr errors]

Il est à regretter qu'un homme que nous citons avec orgueil parmi nos concitoyens consacre exclusivement ses talents à une nation rivale, où d'ailleurs son génie est justement ap précié. En 1833, M. Brunel a été nommé vice-président de la Société royale de Londres. Il est le premier étranger qui ait eu la gloire de siéger comme professeur dans la chaire de Newton.

BRUNEL (N.), maire de Béziers au commencement de la révolution, député suppléant du département de 'Hérault à l'Assemblée législative, puis membre de la Convention en 1792. Il siégea constamment dans la Plaine, et vota pour la détention perpétuelle, dans le procès de Louis XVI. Envoyé en mission à Lyon, après le 31 mai, il y fut arrêté par les autorités insurgées. Rendu à la liberté, il fut plus tard accusé d'avoir correspondu avec les fédéralistes. Incarcéré de nouveau, il ne recouvra la liberté qu'a rès le 9 thermidor. Envoyé alors dans les dé

partements du Midi, et forcé à Toulon, par le peuple insurgé, de signer l'élargissement des détenus, de désespoir il se brûla la cervelle. La Convention adopta, au nom de la nation, sa veuve et ses enfants.

BRUNET aîné, architecte et ingénieur, né à Paris en 1735, mort dans cette ville en 1818, fut chargé, en 1794, par le ministre Bouchotte, de la construction des premiers télégraphes (*). (Voyez les articles CHAPPE et TÉLÉGRAPHE.)

BRUNET (Barthélemy), fusilier à la 44° de ligne. A la bataille de Marengo, il occupait un poste des plus périlleux, où il arrêta seul une colonne ennemie. Mais, après avoir longtemps protégé par sa résistance la retraite de sa brigade, il fut victime de son courage.

BRUNET (François-Florentin), religieux lazariste, né à Vitel, en Lorraine, vers 1770, accompagna à Rome, pendant la révolution, le dernier supérieur de la mission, Cayla de la Garde. Il revint à Paris en 1804, et mourut le 15 septembre 1806. Il s'est fait connaître par une savante compilation intitulée Parallèle des religions, Paris, 1792, 3 tomes en 5 volumes in-4°.

BRUNET (Gaspard-Jean-Baptiste), général des armées républicaines, né å Valensol, en Dauphiné, obtint le grade de maréchal de camp en 1791, fit partie de l'armée du Var, et fut promu, le 20 mars 1793, au commandement en chef de l'armée d'Italie. Il éprouva quelques revers, et fut bientôt accusé d'intelligence avec les aristocrates, qui venaient de livrer Toulon aux Anglais. Mis en arrestation, et conduit à Paris, il y fut incarcéré à l'Abbaye, condamné à mort, et exécuté, le 6 novembre 1793.

BRUNET (Hugues), troubadour, né à Rhodez, mort en 1223, est auteur de quelques poésies dans lesquelles il se plaint de la rigueur des dames et de la dépravation des mœurs. Trahi par sa belle, il se retira de désespoir dans un monastère de chartreux, où il passa le reste de ses jours.

(*) Voyez Encyclopédie nouvelle, article ART TÉLÉGRAPHIQUE, par M. L, Dussieux,

BRUNET (Jacques-Charles), l'un de nos plus savants bibliographes, a publié 1o le quatrième volume du Dictionnaire bibliographique, historique et critique des livres rares, de Cailleau et Duclos, 1802, in-8°; 2° le Manuel du libraire et de l'amateur de livres, 1820, 4 vol. in-8°, troisième édition. Cet ouvrage, le plus complet et le mieux fait de ce genre qui existe dans notre langue, a fait oublier la Bibliographie instructive de Debure, et jusqu'au Dictionnaire bibliographique de Cailleau, que M. Brunet luimême avait pris la peine de complé

ter.

BRUNET (J.-B.), général, né à Reims en 1765, passa rapidement par les grades subalternes, fit, en qualité de colonel, la campagne de 1794, à l'armée de Sambre-et-Meuse, où il se distingua dans plusieurs affaires; devint général de brigade à l'armée du Rhin, en 1798, et se signala en 1800 dans la campagne d'Italie. Chargé, en 1801, du commandement de l'avant-garde de la division Rochambeau, dans l'expédition de Saint-Domingue, il remporta plusieurs avantages sur les insurgés, et s'empara de la personne de Toussaint Louverture. Il fut nommé général de division en 1803. Forcé ensuite de quitter Saint-Domingue, il fut pris dans la traversée par les Anglais, qui le retinrent prisonnier pendant plusieurs années. Il reprit du service au mois de juin 1815, fut mis à la retraite par les Bourbons, et

mourut en 1824.

BRUNET (Jean-Joseph). Ce comique célèbre, dont le nom de famille était Mira, est né en 1766, à Paris, où son père tenait un bureau de loterie dans le quartier de la Halle. Après avoir joué quelque temps sur le théâtre de la Cité, il parut au théâtre Montansier, et y attira la foule pendant près de neuf ans. C'est que Jocrisse, Innocentin, Cadet-Roussel, etc., étaient des types rendus avec un naturel et un laisser-aller inimitables. La foule le suivit encore lorsqu'il revint au théâtre de la Cité, pour passer plus tard au théâtre des Variétés,

où l'on ne connaissait pas encore le vaudeville sentimental. Brunet a pris sa retraite en 1833, après avoir fait rire le public pendant près de trentecinq ans.

BRUNET (Pierre), médecin et voyageur, né à Nantes, vers 1778, s'embarqua, le 4 janvier 1803, comme chirurgien, sur un navire marchand, qui arriva le 28 mai à l'île de France. La guerre s'étant alors rallumée entre la France et l'Angleterre, il prit un emploi de second lieutenant sur un corsaire, qui tomba peu de temps après au pouvoir des Anglais. Après un séjour de quatorze mois dans les possessions anglaises de l'Inde, il fut ramené en Angleterre, où il demeura jusqu'à la paix. Depuis il est venu se fixer à Paris, où il a publié la relation de son voyage sous ce titre : Voyage à l'Ile de France, dans l'Inde et en Angleterre, suivi de mémoires sur les Indiens, sur les vents des mers de l'Inde, et d'une notice (traduite de l'anglais) sur le général Benoit de Boignes, commandant l'armée navale de Scindia, Paris, 1825, in-8°. Ce livre contient peu de faits nouveaux, mais il rectifie quelques erreurs.

BRUNETTE (attaque et prise de la). Le général russe prince de Bagration s'était emparé, en 1799, du fort de la Brunette, en Piémont. Aussitôt l'alarme se répandit dans le Dauphiné, où l'on crut que Souwarow voulait faire une invasion. Mais, le 22 avril 1800, la division du général Thureau tourne le fort Saint-François, et force l'ennemi à évacuer le village de Gravières. Bientôt les troupes s'élancent au pas de charge; toutes les positions sont forcées, la Brunette capitule, et le succès est couronné par la prise de quinze cents hommes et d'une grande quantité de munitions.

BRUNI (Jean-Baptiste, baron), né à Lyon en 1769, s'enrôla en 1783 comme soldat, fut fait sergent en 1788 et chef de demi-brigade en 1792. Il se signala pendant les guerres de la révolution et suivit Leclerc à Saint-Domingue. A l'époque du vote pour le consulat à vie, et pour l'élévation de

Napoléon à l'empire, il manifesta une opposition qui nuisit à son avancement, et ne fut nommé général de brigade qu'en 1811 seulement. Pendant la campagne de Russie il fut attaché au corps d'armée du maréchal Ney, et fit avec distinction les campagnes de 1813 et 1814. Il donna, en 1814, son adhésion au gouvernement du roi, et fut employé en Corse, où il soutint vivement les intérêts des Bourbons; mais, se voyant à la fin hors d'état d'empêcher que le drapeau tricolore fût arboré, il se retira. Destitué par Napoléon, il fut réintégré et rémis en activité par Louis XVIII.

BRUNIQUEL, petite ville du département de Lot-et-Garonne, à vingthuit kilomètres de Montauban, où l'on remarque les ruines d'un château fort construit par Brunehaut.

BRUNN (prise de). Napoléon, marchant de victoire en victoire, avait pénétré dans la Moravie après l'occupation de Vienne; il poursuivait son ennemi sans lui donner de relâche. L'empereur d'Allemagne s'étant retiré à Brunn, Napoléon vint camper près de cette ville; mais il voulut donner à François II le temps de chercher un autre asile, et défendit à son avantgarde d'entrer dans la ville. Le lende main, le général Sébastiani atteignit les Russes à la hauteur de Porlitz, coupa dans leur retraite plusieurs corps, et fit deux mille prisonniers, tandis que, d'un autre côté, le prince Murat entrait dans Brunn, dont l'ennemi avait évacué même la citadelle, garnie de soixante pièces de canon, munie de trois cent milliers de poudre, et de magasins considérables de blé, de farine et d'habillement.

BRUNO (Saint). Voyez CHARTREUX. BRUNOY (marquis de). Voy. PARIS DE MONTMARTEL.

BRUNSWICK (manifeste de). La révolution francaise avait fait fuir la plupart des familles nobles, qui étaient venues se réfugier en Allemagne, sur la terre du privilége. Leurs promesses insensées avaient persuadé à l'empereur d'Allemagne qu'il punirait facilement ces insolents roturiers

qui chassaient leurs seigneurs, et appelaient les autres peuples à la liberté. Aussi des lettres menaçantes avaient été écrites à la représentation nationale, qui, forte de l'assentiment populaire, déclara la guerre à Léopold, roi de Bohême et de Hongrie. Avant d'entrer en France, le duc de BrunswickLunebourg, général en chef des armées de la coalition, lança cette proclamation si fameuse par son insolence, et dont la teneur justifie toutes les mesures sévères prises par le peuple contre les émigrés, instigateurs impies de cette guerre.

Déclaration de Son Altesse le duc régnant de Brunswick-Lunebourg, commandant les armées combinées de Leurs Majestés l'empereur et le roi de Prusse, adressée aux habitants de la France.

«< Leurs Majestés l'empereur et le roi de Prusse m'ayant confié le commandement des armées combinées qu'ils ont fait rassembler sur les frontières de France, j'ai voulu annoncer aux habitants de ce royaume les motifs qui ont déterminé les mesures des deux souverains et les intentions qui les guident. Après avoir supprimé arbitrairement les droits et possessions des princes allemands en Alsace et en Lorraine, troublé et renversé dans l'intérieur le bon ordre et le gouvernement légitime, exercé contre la personne sacrée du roi et contre son auguste famille des attentats et des violences qui se sont encore perpétués et renouvelés de jour en jour, ceux qui ont usurpé les rênes de l'administration ont enfin comblé la mesure en faisant déclarer une guerre injuste à Sa Majesté l'empereur, et en attaquant ses provinces situées en PaysBas; quelques-unes des possessions de l'empire germanique ont été enveloppées dans cette oppression, et plusieurs autres n'ont échappé au même danger qu'en cédant aux menaces impérieuses du parti dominant et de ses émissaires.

« Sa Majesté le roi de Prusse, unie avec Sa Majesté Impériale par les liens

d'une alliance étroite et défensive, et membre prépondérant elle-même du corps germanique, n'a donc pu se dispenser de marcher au secours de son allié et de ses co-États; et c'est sous ce double rapport qu'elle prend la défense de ce monarque et de l'Allemagne.

« A ces grands intérêts se joint encore un but également important, et qui tient à cœur aux deux souverains: c'est de faire cesser l'anarchie dans l'intérieur de la France, d'arrêter les attaques portées au trône et à l'autel, de rétablir le pouvoir légal, de rendre au roi la sûreté et la liberté dont il est

privé, et de le mettre en état d'exercer l'autorité légitime qui lui est due.

« Convaincus que la partie saine de la nation française abhorre les excès d'une faction qui la subjugue, et que le plus grand nombre des habitants attend avec impatience le moment du secours pour se déclarer ouvertement contre les entreprises odieuses de leurs oppresseurs, Sa Majesté l'empereur et Sa Majesté le roi de Prusse les appellent et les invitent à retourner sans délai aux voies de la raison et de la justice, de l'ordre et de la paix. C'est dans ces vues que moi, soussigné, général commandant les deux armées, déclare :

«< 1° Qu'entraînées dans la guerre présente par des circonstances irrésistibles, les deux cours alliées ne se proposent d'autre but que le bonheur de la France, sans prétendre s'enrichir par des conquêtes.

« 2° Qu'elles n'entendent point s'immiscer dans le gouvernement intérieur de la France, mais qu'elles veulent uniquement délivrer le roi, la reine et la famille royale de leur captivité, et procurer à Sa Majesté TrèsChrétienne la sûreté nécessaire pour qu'elle puisse faire sans danger, sans obstacle, les convocations qu'elle jugera à propos, et travailler à assurer le bonheur de ses sujets, suivant ses promesses, et autant qu'il dépendra d'elle.

« 3° Que les armées combinées protégeront les villes, bourgs et villages,

« PreviousContinue »