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deux décigrammes, et était connue sous le nom de gros tournois, gros denier tournois, gros denier blanc, gros blanc, ou tout simplement, gros ou blanc, en latin, grossus turonus, grossus turonus albus, turonus albus, grossus albus.

A qui faut-il attribuer l'invention de cette monnaie? On l'ignore encore; l'opinion la plus accréditée en fait honneur à saint Louis; mais une autre opinion, qui à aussi ses partisans, la donne à Philippe-Auguste. Ce qui est du moins incontestable, c'est que l'impulsion qui détermina la réforme du système monétaire fut donnée par ce dernier prince. Le gros tournois valait douze deniers: c'était donc l'ancien sou, mais jamais on ne lui donna ce nom; celui de gros denier fut préféré, parce que le mot denier s'entendait d'une monnaie réelle aussi bien que d'une espèce particulière, et que gros signifiait une monnaie forte; gros denier voulait donc dire grosse monnaie. On l'appelait denier blanc, ou blanc tout simplement, parce qu'il était d'argent, et par opposition à l'autre denier, qu'on appelait denier noir ou neret, parce qu'il était de billon.

les

Jusqu'à Philippe de Valois gros tournois ou les blancs furent toujours d'argent fin; mais, Sous le règne de ce prince, la monnaie commença à s'altérer de nouveau; et une distinction dut s'établir entre le gros tournois et le blanc. Le peuple, exaspéré par le mauvais aloi de la monnaie, se souleva plus d'une fois pour demander qu'on rétablît le système de saint Louis. Plus d'une fois, la cour se vit obligée de faire droit à ces réclamations. Mais l'altération des monnaies offrait de trop grands bénéfices pour qu'on n'y revînt pas bientôt, en l'augmentant graduellement jusqu'à ce que de nouveaux murmures du peuple fissent encore cesser, pour quelque temps, ces vols infâmes. Ces alternatives produisirent une si grande variété dans la valeur des blancs, qu'il nous serait impossible aujourd'hui de la déterminer. Cette variété fut telle,

que cette monnaie changeait souvent deux ou trois fois de valeur en une seule année. Pourtant, sous le règne du roi Jean et de Philippe de Valois, les mots grand blanc doivent généralement s'entendre d'une pièce de monnaie valant dix deniers; et les mots petit blanc, d'une pièce de six deniers. Mais, quand les monnaies furent mieux réglées, comme sous le règne de Charles V, de Charles VII, de Louis XI et de Louis XII, le grand blanc reprit son ancienne valeur de douze deniers. Après le règne de Charles VIII, on continua à fabriquer de ces pièces ; mais elles échangèrent leur nom pour celui de karolus, de douzains, de gros de nels, etc. (voyez ces mots); cependant on frappa encore, sous François Ier et sous Charles IX, des espèces nommées pièces de six blancs et pièces de trois blancs; mais ces pièces étaient tout autre chose que les blancs, et valaient les unes seize, les autres huit deniers.

Différentes dénominations, avonsnous dit, furent appliquées aux pièces qui font le sujet de cet article. Presque toutes ces dénominations furent empruntées aux signes figurés sur l'empreinte de la monnaie. Voici, en peu de mots, l'histoire de cette empreinte : le type des blancs était, dans le principe, le même que celui des gros tournois d'un côté, on voyait le chatel tournois (voyez ce mot), avec les légendes TVRONVS CIVIS et BÑEDICTV SIT NOME DNI NRI XPI; de l'autre, une croix à branches égales, entourée du nom du roi et d'une bordure de fleurs de lis. Sous Philippe IV et Philippe V, les légendes s'altérèrent; le mot FRANCORVM fut très souvent substitué au mot TVRONVS. Sous Philippe VI, les blancs prirent, comme les monnaies de Bourges, une croix latine, et alors on les appela gros à la queue, ou blancs à la queue; sur d'autres blancs, on abandonna le chatel pour des fleurs de lis, des couronnes, un soleil, ou d'autres emblèmes; et les pièces ainsi frappées furent désignées par les noms de blancs à la fleur de lis, à la couronne, au soleil, au porc- épic, à l'écu, à une vache, à deux vaches,

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etc., selon que ces objets y étaient figurés soit comme accessoires, soit comme type principal.

BLANC (Jean-Denis Ferréol), né à Besançon en 1744, se distingua au barreau de cette ville, publia plusieurs mémoires dans l'affaire de l'enlèvement de madame Mounier par Mirabeau, et contribua beaucoup à faire condamner le ravisseur. A l'assemblée des états de Franche-Comté, Blanc fut un des commissaires chargés de rédiger les cahiers du tiers état, et il s'acquitta de cette mission avec tant de succès, que l'assemblée lui témoigna sa satisfaction en faisant frapper une médaille, avec cette inscription: Les gens du tiers État de Franche-Comté, assemblés le 26 novembre 1788; et au revers: Sequani civi Bisuntino Dyon. Ferr. Blanc. Il fut ensuite élu député aux états généraux; mais déjà souffrant à son départ, il ne prit qu'une faible part aux premières délibérations des trois ordres, et mourut à Versailles en juillet 1789.'

BLANCARD (Pierre), voyageur en Orient, membre du conseil d'agriculture, arts et commerce de Marseille, a publié un Manuel du commerce des Indes orientales et de la Chine, avec une carte hydrographique, par M. Lapie, Paris, 1805. C'est un des meilleurs ouvrages qui traitent de ces matières.

BLANCHARD (Charles-Antoine), bénédictin de la congrégation de SaintMaur, né à Réthel en 1737, mort à Caen en 1797, a laissé en manuscrit une Histoire de l'abbaye de SaintÉtienne de Caen, qui renferme des matériaux précieux sur l'origine et les mœurs des peuples de la Bretagne.

BLANCHARD (Elie), né à Langres en 1672, mort en 1753, était un élève de Dacier. Il a laissé quelques dissertations dans les Mémoires de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, dont il était membre.

BLANCHARD (François), avocat à Paris, mort en 1650, a publié, en 1645, les Eloges de tous les premiers présidents du parlement de Paris; en 1651, ceux des présidents à mortier du parlement de Paris depuis

1631; en 1670, l'Histoire des maitres des requêtes depuis 1260 jusqu'en 1575. Son fils, Guillaume Blanchard, se fit une grande réputation comme avocat au parlement de Paris. Il a laissé une Compilation chronologique des ordonnances des rois de France.

BLANCHARD (Jacques), l'un des peintres les plus estimés, et le plus grand coloriste de l'ancienne école française, naquit à Paris en 1600, et reçut de son oncle maternel, Jérôme Bålleri, premier peintre du roi, les premières

de son art. Après avoir été ensuite étudier quelque temps à Lyon, sous la direction d'Horace le Blanc, il se rendit en Italie, et arriva à Rome en 1624. Il y resta deux ans, puis passa à Venise, où il s'attacha surtout à étudier et à imiter les ouvrages du Titien, du Tintoret et de Paul Véro. nèse. Plusieurs de ses tableaux sont encore conservés à Venise. A son retour en France, il s'arrêta à Turin, où il fit plusieurs tableaux pour le duc de Savoie. Blanchard mourut à Paris, d'une maladie de poitrine. Son meilleur tableau, celui qu'on regarde comme son chef-d'œuvre, est une descente du Saint-Esprit, qu'il peignit pour l'église Notre-Dame de Paris.

Blanchard, dit d'Argenville (*), avait un talent particulier pour peindre les vierges à demi-corps, et des femmes nues, auxquelles, outre le beau coloris, il donnait beaucoup d'expression. Sa facilité de dessiner etait si grande, qu'en deux ou trois heures il finissait une figure grande comme nature. Le coloris, qu'il avait beaucoup étudié à Venise, était sa principale partie; il savait mieux que personne le mélange des couleurs, ce que Pline appelle commixtura et transitus colorum; aussi ne peut-on lui disputer d'avoir établi le bon goût de la couleur en France, de même que Voüet y avait fait renaître le vrai goût du dessin. »

Blanchard eut pour élève son fils Gabriel, qui fut trésorier de l'Académie, mais ne soutint pas la réputation de son père.

(*) Abrégé de la vie des plus fameux peintres, t. II, p. 265.

BLANCHARD (Jean-Baptiste), jésuite, né à Tourteron (Ardennes) en 1731, mort en 1797. Il était, au moment de la suppression de son ordre, professeur de rhétorique à Verdun. Il se retira alors à Namur, où il publia son École des mœurs, excellente compilation, si souvent réimprimée depuis.

BLANCHARD (Jean-Pierre), célèbre aéronaute, naquit au petit Andelys, en 1753. La plus remarquable de ses expériences aérostatiques est celle qu'il fit le 7 janvier 1785, en traversant la Manche de Douvres à Calais, avec le docteur Jeffries. La ville de Calais, pour perpétuer le souvenir de cette expérience, fit élever une colonne en marbre au lieu où il était descendu. C'est à Blanchard qu'est due l'invention du parachute. Il mourut à Paris, le 7 mars 1809, des suites d'une attaque d'apoplexie, dont il avait été frappé à la Haye, en février 1808, pendant sa soixantième ascension.

Sa veuve, née Marie-Madeleine-Sophie ARMANT, continua l'exercice de sa profession, et fit faire de grands progrès à l'art aérostatique. Le feu ayant pris au ballon qui soutenait la nacelle dans laquelle elle s'était élevée, le 6 juillet 1819, au-dessus de l'ancien Tivoli à Paris, elle périt dans sa chute. C'était sa soixante-septième ascension. Elle était née le 25 mars 1778, à TroisCanons, près la Rochelle.

BLANCHE DE BOURBON, reine de Castille, fille de Pierre Ier, duc de Bourbon, épousa en 1353, à l'âge de quinze ans, Pierre le Cruel, roi de Castille. Ce mariage ne fut point heureux: Pierre, uniquement épris des charmes de sa maîtresse, Maria de Padilla, quitta la reine le lendemain de ses noces ; et ensuite, l'année suivante, l'accusant d'avoir trempé dans la conspiration tramée contre lui par les grands du royaume, il la fit enfermer, d'abord à Tolède, puis à Medina Sidonia, où elle mourut en 1361, empoisonnée, dit-on, par ses ordres. La mort de Blanche de Bourbon fut le prétexte de l'expédition entreprise par du Guesclin contre Pierre le Cruel, et dont le résultat fut, pour l'Espagne, l'élévation

de Henri de Transtamarre au trône de Castille, et pour la France, la destruction des bandes militaires qui la ravageaient. Voyez BANDES MILITAIRES et DU GUESclin.

BLANCHE DE BOURGOGNE, reine de France, fille d'Othon IV, comte palatin de Bourgogne, et de Mahaut, comtesse d'Artois. Elle fut mariée, en 1308, à Charles, comte de la Marche, qui fut depuis roi de France sous le nom de Charles le Bel. Philippe le Long, son frère et son prédécesseur, avait épousé Jeanne, sœur aînée de Blanche.

Ces deux princesses furent accusées de s'être livrées aux plus honteux exces de la débauche; la tour de Nesle était le théâtre de leurs orgies. Philippe et Gauthier de Lannoy, leurs complices, après avoir été convaincus, furent écorchés tout vifs, traînés dans une prairie nouvellement fauchée, et eurent ensuite la tête tranchée. Leurs cadavres furent pendus par les bras au gibet.

Blanche fut enfermée au château Gaillard d'Andelys, et répudiée en 1322, sous prétexte de parenté. Depuis, elle prit le voile à l'abbaye de Maubuisson, où elle expia, dans les rigueurs d'une vie austère et pénitente, les désordres et les crimes de sa jeunesse.

BLANCHE DE CASTILLE, fille d'Alphonse IX, femme de Louis VIII, roi de France, et mère de saint Louis. Cette princesse n'avait pas encore quatorze ans lorsqu'elle fut amenée en France, en 1200; cependant l'élévation de son esprit et la fermeté de son caractère, jointes à sa grande beauté, lur acquirent bientôt un grand empire sur l'esprit de son époux. Philippe-Auguste, son beau-père, céda lui-même à l'ascendant qu'elle exerçait : il l'admit dans ses conseils, et suivit plus d'une fois ses avis dans les affaires les plus importantes. Nous devons toutefois ajouter qu'elle n'usa jamais de son influence que pour le bonheur des peuples et dans l'intérêt de la France. Elle fut couronnée à Reims, en 1223, en même temps que Louis VIII. Lorsque ce prince mourut, en 1226, il la nomma, par son testament, régente du

T. III. 2o Livraison. (DICT. ENCYCLOP., ETC.)

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royaume, pendant la minorité de son fils Louis IX. Blanche avait eu onze enfants; elle veilla avec une extrême attention à tous les détails de leur éducation; mais l'aîné surtout, dont devait dépendre le bonheur de la France, fut de sa part l'objet de soins tout particuliers. Ce prince n'avait que treize ans lors de la mort de son père. Blanche se hâta de le faire sacrer, et, sans laisser aux grands du royaume le temps de manifester leur opposition aux dernières volontés du roi, elle s'empara immédiatement de l'autorité. Elle eut cependant plus d'un obstacle à surmonter les grands vassaux se liguèrent contre elle; quelques-uns d'entre eux réclamaient la régence, comme parents du jeune roi; tous regrettaient de voir renversées, par la sagesse et la fermeté de la reine, les espérances qu'ils avaient fondées sur les troubles qui accompagnent ordinairement la minorité d'un roi. Ils prirent les armes et tentèrent à plusieurs reprises de s'emparer de la personne du jeune prince. Mais Blanche sut briser leur association et déjouer leurs projets. Elle leva une armée, fit en personne le siége de Bellesme-au-Perche, au milieu d'un hiver rigoureux, et se rendit maîtresse de cette place, malgré les efforts du duc de Bretagne, soutenu par les Anglais. Thibaut, comte de Champagne, s'était épris pour elle d'une grande passion; elle sut profiter de cette circonstance pour le détacher du parti des grands et l'attirer dans le sien; puis, quand elle eut solidement établi son autorité, elle saisit avec empressement la première occasion qui s'offrit d'abaisser la puissante maison de Champagne, qui s'était toujours montrée si redoutable à la couronne. Blanche de Castille eut la gloire de mettre fin à la guerre des Albigeois, qui durait depuis Philippe-Auguste. Lorsqu'en 1244, saint Louis fit, à la suite d'une grande maladie, le vœu de se mettre à la tête d'une sixième croisade, elle s'y opposa par tous les moyens qui étaient en son pouvoir. Elle savait cependant que la régence lui serait déférée pendant l'absence du ròi; mais elle n'avait d'autre

ambition que celle de voir la France heureuse et puissante, et elle prévoyait tous les maux qu'allait amener sur le pays cette lointaine expédition. Elle accompagna le roi jusqu'à Marseille, et perdit connaissance au moment où il la quitta. De retour à Paris, elle se mit à la tête des affaires, et sembla retrouver toute l'activité et toute la fermeté de la jeunesse. L'ordre qu'elle sut établir dans les finances lui permit d'envoyer au roi l'argent dont il avait besoin, sans faire peser sur le peuple un trop lourd fardeau; et quand les paysans se révoltèrent, sous le nom de pastoureaux (voyez l'article PasTOUREAUX), et se livrèrent aux plus grands excès, elle sut les soumettre et les ramener au devoir. Blanche de Castille mourut à Melun, le 1er décembre 1252; elle était âgée de soixante-cinq ans. Ses restes furent déposés à l'abbaye de Maubuisson, qu'elle avait fondée, en 1242. La tendresse qu'elle avait pour son fils était si vive, qu'elle allait jusqu'à la jalousie, et que ce prince était forcé de cacher une partie de l'attachement qu'il avait pour sa femme. Cependant ses principes religieux étaient si solides et si sévères, qu'elle lui répétait souvent ces paroles devenues célèbres : « J'aimerais mieux << vous voir mort, que souillé d'un péché mortel. »

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BLANCHELANDE (Philibert-François-Roussel de) naquit à Dijon, en 1735. Après la mort de son père, il s'engagea à l'âge de douze ans dans un régiment d'artillerie, et, plus tard, obtint dans les grenadiers de France le grade de major. Il passa à la Martinique, en 1779, avec le régiment d'Auxerrois, dont il était lieutenantcolonel. Chargé de la défense de l'île de Saint-Vincent, il parvint, avec sept cent cinquante hommes, à repousser quatre mille Anglais, et les contraignit à se rembarquer. Nommé brigadier en récompense de ce beau fait d'armes, il contribua ensuite à la prise de Tabago, et en fut nommé gouverneur en 1781; mais il quitta bientôt ce commandement pour celui de la Dominique, qu'il conserva jusqu'à son retour

en France, à l'époque de la révolution. La colonie de Saint-Domingue était alors divisée par les factions. D'un côté, les hommes de couleur combattaient pour la révolution française et pour maintenir les droits qu'elle leur avait reconnus; de l'autre, les colous combattaient pour maintenir l'ancien système colonial et les errements de la vieille aristocratie. Blanchelande fut alors envoyé à Saint-Domingue avec le titre de commandant de la partie du Sud, et des lettres de lieutenant au gouvernement général de Saint-Domingue. A son arrivée dans la colonie, il parut un instant vouloir se maintenir dans l'indépendance qui lui convenait entre les deux partis; mais, peu après, sa liaison avec les plus fougueux meneurs de la contre-révolution fit voir de quel côté l'entraînaient ses sympathies, et il ne cacha plus son projet de rétablir l'ancien régime. Bientôt il ordonna la dissolution des municipalités et des comités paroissiaux, fit arrêter un grand nombre d'habitants, comme prévenus d'avoir fomenté les anciens troubles, et refusa de livrer à la publicité les décrets envoyés par le gouvernement. Mais un tel état de choses ne pouvait durer longtomps; l'Assemblée nationale, mieux éclairée sur les affaires des colonies, y envoya enfin le décret du 4 avril, qui ne reconnaissait que deux classes d'individus, les hommes libres et les esclaves. Les commissaires civils Senthonax, Polverel et Ailhaud, étaient les porteurs de ce décret et chargés de le mettre à exécution. Immédiatement après leur arrivée à Saint-Domingue, les diverses assemblées provinciales s'empressèrent d'accuser Blanchelande d'avoir été le principal auteur des maux de la colonie. Les commissaires civils le mandèrent devant eux, et, d'après un interrogatoire assez long, lui ordonnerent d'aller rendre compte de sa conduite à l'Assemblée nationale. Traduit, à son arrivée en France, devant le tribunal révolutionnaire, il fut condamné à mort et exécuté, ainsi que son fils, le 15 avril 1793.

BLANCHET (Pierre), né à Poitiers

en 1459, mort dans cette ville, en 1519, est le véritable auteur de la farce de l'Avocat Patelin, dont la première édi tion parut en 1490, in-4°, gothique, figures sur bois. (Voyez BRUEYS.)

BLANCHET (Thomas), peintre, naquit à Paris en 1617. Entraîné vers la sculpture par un goût très-prononcé, il se livra d'abord à l'étude de cet art; mais sa santé délicate le força bientôt d'y renoncer. C'est alors qu'il étudia la peinture. Après avoir fait le voyage d'Italie, et y avoir eu pour maîtres et pour amis le Poussin, l'Albane et André Sacchi, il revint à Paris, s'y fit connaître par quelques tableaux remarquables, puis se rendit à Lyon, où il fut nommé directeur d'une école académique. Malgré son absence de Paris, il fut nommé, en 1676, membre de l'Académie de peinture. Il avait un génie facile et se distinguait par la correction de son dessin. Un incendie qui consuma l'hôtel de ville de Lyon, en 1674, détruisit le plafond de la grande salle qui passait pour son chef-d'œuvre. Blanchet étant venu à Paris, en 1681, fut nommé professeur à l'Académie; mais il quitta bientôt cette place pour retourner à Lyon, et établit dans cette ville une école d'où sont sortis des peintres célèbres. Il y mourut, en 1689, sans avoir été marié.

BLANCMENIL ( Potier de), président du parlement de Paris. (Voyez PoTIER.)

BLANC-PIGNON (affaire de).- Les Espagnols, voulant reconnaître les positions françaises de Saint-Jean-Piedde-Port, attaquèrent, le 26 avril 1794, sur tous les points la division chargée de défendre ces positions; ils tombèrent d'abord sur le poste d'Arneguy, défendu par deux compagnies basques. Accablées par le nombre, ces compagnies se replièrent en bon ordre. Au même instant, une colonne de quatre mille hommes d'infanterie et un escadron de cavalerie se présentèrent devant la descente de Blanc-Pignon, et se portèrent sur la crête de Roqueluche; le feu fut vif de part et d'autre. Les réquisitionnaires, qui se battaient Dour la première fois, montrèrent le

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