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profession de foi du vicaire savoyard, in-8°, Berlin, 1763; Hermann et Dorothée, traduit de Goëthe; De l'influence des belles-lettres sur la philosophie, in-8°, Berlin, 1767; Joseph, poëme, in-18, 1786. Ce poëme en prose est le meilleur ouvrage de Bitaubé, et n'est cependant pas tout à fait exempt des défauts ordinaires de l'auteur, dont le style renferme une foule d'expressions impropres, qui décèlent un homme étranger à la langue dans laquelle il écrit.

BITCHE (Bidiscum), petite ville du département de la Moselle, à dix lieues de Sarreguemines, peuplée de trois mille cent trente deux habitants. C'était, dès le onzième siècle, une place importante, et le chef-lieu d'une seigneurie considérable qui avait le titre de comté. Cédée, en 1297, par le duc Ferri III au duc de Deux-Ponts, elle fut confisquée, en 1571, par Charles III, duc de Lorraine, sur le comte de Hanau; et, depuis cette époque, elle ne cessa plus de faire partie de la Lorraine. Les Français s'en emparèrent en 1624, et la conservèrent jusqu'en 1698, époque où elle fut restituée au duc Léopold. Elle fut enfin cédée à la France avec la Lorraine, en 1737. Les Prussiens tentèrent inutilement de s'en emparer le 15 octobre 1793. Eile fut attaquée, dans la nuit du 16 au 17 novembre de la même année, par un corps de quatre mille Autrichiens. Le deuxième bataillon du Cher, commandé par Augier, et secondé par la brave population de la ville, repoussa l'ennemi avec vigueur et lui fit cent cinquante prisonniers. [Voyez BELMONT (N.).]

BITUITUS, roi des Arvernes, vivait 121 ans avant Jésus-Christ. Il s'opposa à l'établissement des Romains dans les Gaules, lors de leur apparition dans ce pays. Il leva une armée de cent mille hommes pour combattre Fabius Maximus; mais il fut vaincu par celui-ci, et fait prisonnier. Quelques auteurs disent que ce fut Cn. Domitius qui termina cette guerre, et s'empara par trahison de la personne de Bituitus (*).

(*) Voyez Pline, ví, 50; Vell. Paterc.,

BITURIGES CUBI, peuple de la premièrè Aquitaine, dont le chef-lieu était Avaricum: il habitait le Berri, une partie du Bourbonnais et de la Touraine.

BITURIGES VIVISCI, peuple de la seconde Aquitaine, dont Burdigala était le chef-lieu.

BLACAS, troubadour du treizième siècle, dont il ne reste que quelques pièces de vers sans intérêt, eut un fils nommé Blacasset, qui se fit aussi remarquer par son talent pour la poésie, suivit Charles d'Anjou à la conquête de Naples, et s'y distingua par sa valeur. Il ne nous reste de lui que quelques pièces insignifiantes; mais on sait qu'il avait composé un poëme plus important, intitulé: La manière de bien guerroyer. Cet ouvrage était dédié au duc de Calabre.

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BLACAS D'AULPS (le comte de), né à Aulps, en Provence, en 1770, servit quelque temps sous les drapeaux vendéens, puis émigra, et s'attacha à la fortune du comte de Lille (Louis XVIII), dont il devint ministre après la mort du comte d'Avaray. Rentré en France avec les Bourbons, en 1814, il fut alors nommé ministre de la maison du roi, grand maître de la garderobe et intendant général des bâtiments de la couronne. Pendant toute la première restauration, M. de Blacas jouit de toute la confiance du roi, et eut toute l'importance d'un premier ministre; ses collègues ne pouvaient même communiquer avec le roi que par son intermédiaire. A l'époque des cent jours, il suivit Louis XVIII à Gand. Rentré en France avec le roi, il cessa d'être ministre; mais il fut créé pair et envoyé en ambassade extraordinaire, d'abord à Naples pour négocier le mariage du due de Berri avec la princesse Caroline, et, plus tard, à Rome pour négocier le fameux concordat de 1815. Depuis cette époque, M. de Blacas est resté, du moins ostensiblement, étranger aux affaires publiques. Après la révolution de 1830, il a suivi Char

II; Oros., v, 13; Flor., 11, 2; Eutrop., Iv, Valer. Max., vi, 6.

les X en exil. Il y est mort en 1839.

BLACHE (Antoine), né à Grenoble, le 28 août 1635, embrassa d'abord la profession des armes, puis la quitta pour entrer dans l'état ecclésiastique. Devenu curé de Ruel, il eut plusieurs conférences avec le ministre Claude, et, dans le but d'affermir la foi des nouveaux convertis, publia une Réfutation de l'hérésie de Calvin par la seule doctrine des prétendus réformés. Il fut, en 1685, député de la province de Vienne à l'assemblée générale du clergé. Il avait été nommé, en 1670, directeur des calvairiennes du Luxembourg, et, deux ans après, visiteur de toute cette congrégation. L'abbé Blache avait conçu contre les jésuites une haine violente, qui lui faisait voir partout des conspirations tramées par ces Pères contre les jours du roi. Il composa la relation des complots dont il les croyait coupables, fit faire plusieurs copies de son manuscrit, et en fit déposer, entre autres, un exemplaire dans la bibliothèque des Pères de la Doctrine chrétienne, en manifestant l'intention de le faire publier après sa mort. Jusque-là il devait le tenir secret; mais il commit l'imprudence d'en faire courir des extraits. Il fut arrêté en 1709, et mis à la Bastille, où il mourut en 1714, après avoir légué tous ses biens à l'Hôtel-Dieu. Le manuscrit de Blache, retrouvé, en 1763, au collége Louis le Grand, forme un volume de mille pages in-folio. Il fut, en 1768, présenté au parlement, par le président Rolland, comme une pièce de conviction contre les jésuites, et la cour en ordonna le dépôt au greffe. C'est d'après cette copie que les auteurs de la Revue rétrospective ont publié les Mémoires de l'abbé Blache.

BLACQUE (Alexandre), fondateur du Moniteur ottoman. On ne connaît encore qu'imparfaitement en France le rôle qu'a joué auprès des Turcs cet homme d'un mérite supérieur, auquel une fin précoce et mystérieuse n'a permis de réaliser qu'une faible partie de ses projets. Cependant son nom, chéri des Ottomans, jouit à Constantinople

d'une véritable popularité; il mérite donc de trouver place dans ce recueil.

M. Blacque fut du nombre de ces Français que le dégoût de la restauration porta à s'exiler, jeunes encore, en Orient. L'un des premiers, il comprit que, pour arrêter la marche persévérante des Russes vers les Dardanelles, il fallait civiliser l'empire ottoman. Aussitôt, épousant avec ardeur la cause de cet empire, il en devint auprès de l'Europe le plus éloquent avocat. La manière brillante dont il s'acquitta de cette tâche pendant plusieurs années dans le Courrier de Smyrne, journal fort estimé, qu'il faut se garder de confondre avec la Gazette de Smyrne d'aujourd'hui, avait fixé l'attention du sultan Mahmoud II. Une circonstance particulière fit voir à ce prince que M. Blacque avait le courage de ses opinions.

avec

La fameuse bataille de Navarin venait d'avoir lieu, l'Europe était au plus fort de son exaltation contre la Turquie, coupable, en effet, de si grandes cruautés envers les Grecs. Dans un article dévenu célèbre, M. Blacque, prévoyant les conséquences politiques de la destruction de la flotte turque, osa blâmer la France et l'Angleterre d'avoir prêté assistance à la Russie dans cette occasion. Selon lui, et il était alors le seul publiciste de cette opinion, la France et l'Angleterre s'étaient laissé jouer par le cabinet de Saint-Pétersbourg, qui venait, leurs bras, de renverser l'unique boulevard en état de protéger l'Europe contre le débordement de l'ambition moskovite. Il avait d'autant plus raison, que la Grèce pouvait très-bien être sauvée sans un remède aussi violent. Tout le monde depuis est revenu à cette croyance; mais alors la France ne songeait qu'à défendre les Grecs contre leurs bourreaux, sans songer que les Russes allaient devenir à leur tour les bourreaux des Turcs. D'ail leurs le gouvernement de la restauration n'avait rien à refuser à la Russie, que le ton de l'article avait particulièrement blessée. Après quelques dé

marches pour obtenir une palinodie a laquelle M. Blacque se refusa noblement, Tamiral de Rigny donna, au nom du gouvernement français, l'ordre de briser les presses du Courrier de Smyrne, et emmena M. Blacque prisonnier à son bord. De son côté, après avoir protesté contre cette violation brutale de la liberté de la presse, exercée contre un Français, et avoir imposé du respect à l'amiiral de Rigny par sa belle contenance, M. Blacque mit le Courrier de Smyrne sous la protection du gouvernement turc. Il ne s'en tint pas là, il s'embarqua pour la France, où il se fit rendre justice devant les tribunaux.

A son retour, M. Blacque fut appelé à Constantinople par le sultan, avec mission d'y fonder un journal officiel, sous le titre de Moniteur ottoman. Comme écrivain, il y perdit peut-être; de grands ménagements lui furent désormais commandés dans sa lutte contre la Russie; mais l'homme politique y gagna certainement. Aussi, à partir de ce moment, doit-on voir dans M. Blacque bien moins le rédacteur de la feuille officielle que le conseiller intime et souvent l'inspirateur du gouvernement turc. La haine de la Russie le poursuivit dans son nouveau poste; il eut d'autant plus de mérite à s'y maintenir contre les intrigues toujours renaissantes de cette puissance, que la chancellerie française ne le défendit qu'avec mollesse.

Kosrew-Pacha, le ministre qui menait alors les affaires de l'empire, se trouva bien de la protection qu'il ne cessa de lui accorder. Dans une foule de circonstances, et surtout en 1832, lorsque les Russes, ces auxiliaires encore plus dangereux que Méhémet-Ali, vinrent camper sur les rives du Bosphore, M. Blacque soutint le courage du vieux ministre, qui ne se lassait d'admirer en lui l'esprit d'à propos et l'audace qui distinguent les Français. Une chose bien remarquable, c'est que tant que M. Blacque vécut, KosrewPacha tint bon contre les piéges de la chancellerie russe, piéges auxquels il s'est laissé prendre deux fois depuis,

et qui ont entraîné sa disgrâce. Quelques grands personnages turcs s'étant montrés jaloux de la déférence qu'il témoignait ouvertement à un chrétien, Kosrew - Pacha se vit obligé, pendant quelque temps, de ne consulter M. Blacque qu'en secret. Il l'envoyait chercher la nuit, et disait à ses propres gens que c'était pour se faire expliquer ses songes, les chrétiens passant aux yeux des musulmans pour très-habiles dans toutes les branches de l'art divinatoire. Le sultan Mahmoud lui-même eut avec M. Blacque plusieurs entrevues sans témoin.

Ne pouvant entrer ici dans le détail de toutes les négociations où M. Blacque déploya sa profondeur de vues et sa fermeté de caractère, nous nous bornerons à résumer en peu de mots le système politique qu'il était à la veille de faire triompher, lorsque la mort vint le surprendre. Mettre fin aux abus vexatoires de l'ancien régime, introduire de l'ordre dans les finances et dans l'administration; avant tout, placer la propriété sous la garantie des lois, la déclarer inviolable, tels étaient, selon lui, les moyens par lesquels on pouvait intéresser le peuple au succès de la réforme. Ne pas heurter inutilement les préjugés religieux; au contraire, placer toute innovation sous la sauvegarde du Koran, dont une interprétation éclairée avait déjà plus d'une fois rajeuni le texte avec bonheur; respecter le costume national et les usages populaires, dans ce qui n'était pas directement condamnable, telles étaient, à ses yeux, les conditions auxquelles on devait s'astreindre. Mais il fallait élever les rayas peu à peu à l'égalité politique, et, en attendant, satisfaire la soif de liberté qui les dévore, par un large développement des institutions municipales dont ils ont toujours joui. Sous ce rapport, il joignit l'exemple au précepte, en faisant octroyer par le Grand Seigneur, aux habitants de Samos, une constitution fort libérale qu'il eut la gloire de rédiger lui-même. Enfin, pour couronner l'oeuvre, il regardait comme indispensable d'initier les Turcs

eux-mêmes à un régime de liberté, de leur accorder le plus possible de franchises; de diriger, au lieu de chercher à l'étouffer, cet esprit démocratique qu'entretient le sentiment de l'égalité religieuse, et de le faire passer de la religion dans la politique. La liberté et l'égalité, tel était le seul lien qui pouvait unir sérieusement la France à la Turquie, tels étaient les nouveaux Balkans qu'on devait élever entre l'empire ottoman et la Russie, les barrières morales étant plus difficiles à franchir que les montagnes. Ce système, c'est, sur de plus larges bases, celui qui a été suivi par Reschid-Pacha et dont une application encore très-imparfaite a suffi pour rendre à la Turquie l'intérêt de l'Europe, que lui avaient enlevé les agressions impolitiques du Grand Seigneur contre le viceroi d'Égypte, et le triomphe d'Ibrahim à Nézib.

On conçoit maintenant comment la fortune de M. Blacque s'éleva assez haut pour que, malgré son refus opiniâtre de se faire musulman, le sultan Mahmoud se soit décidé, en 1837, à le charger d'une mission secrète auprès des cours de France et d'Angleterre. Cette mission, M. Blacque ne devait pas l'accomplir. Un mois après son départ de Constantinople, quelques jours après sa sortie de quarantaine, il mourut subitement à Malte. Si ce fut de sa mort naturelle, Dieu seul et la chancellerie russe le savent. M. Blacque, à la vérité, souffrait depuis longtemps des suites d'une ancienne gastrite; mais c'était une douleur nerveuse plutôt qu'une maladie réelle. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il avait imprudemment placé sa confiance dans un domestique grec, sur la moralité duquel eurent lieu plus tard de tristes révélations, et qui confessa avoir toujours entretenu, en secret, des relations d'amitié avec les gens de l'ambassade de Russie. Ce qu'il y a de certain encore, c'est que le jour même du décès, ce misérable fit prendre à M. Blacque trois petits paquets de poudre homéopathique, et retint son jeune fils enfermé sous clef dans une chambre

voisine. Il a prétendu n'avoir agi de la sorte que pour éviter à l'enfant le spectacle de la mort de son père. Quant à la chancellerie russe de Constantinople, jugeant cette justification suffisante, elle lui a accordé un passeport pour les États du czar, faveur qu'elle ne prodigue cependant pas, comme chacun sait.

Le sultan Mahmoud, Kosrew-Pacha et les grands de l'empire apprirent la mort de M. Blacque avec une profonde tristesse. Le peuple manifesta aussi une vive émotion, et répéta tout haut ce que ses maîtres pensaient tout bas. Mahmoud, qui venait de vider le trésor public pour rembourser aux Russes le prix de l'évacuation de Silistrie, ne put s'empêcher de dire: Une nouvelle perte de plusieurs millions me serait moins sensible que celle d'un pareil homme. Dans une autre circonstance, pour apprendre à ses pachas le degré de considération qu'ils devaient lui porter, le sultan leur avait signifié que, pour lui, il estimait M. Blacque autant qu'un général, et qué souvent sa plume valait mieux qu'une armée. Aussi, quelques jours avant son départ, tous les principaux dignitaires étaient-ils venus le saluer et lui donner le titre de frère. Kosrew-Pacha témoigna publiquement ses regrets; il fit assigner une pension à la veuve de M. Blacque, dont le fils aîné est élevé à Paris aux frais du Grand Seigneur. Parmi les ambassadeurs européens, le plus sincèrement affligé fut lord Ponsomby; il pressentait sans doute que la perte d'un tel ami allait le livrer sans contrepoids aux allures de son esprit, malheureusement trop excentrique.

M. Blacque était né à Paris, en 1794. Comme écrivain politique, il s'était élevé au premier rang; comme orateur, il possédait toutes les qualités nécessaires pour dominer et captiver une grande assemblée.

BLAIGNEZ OU BLAYOIS, Blavutensis pagus, contrée de l'ancien Bordelais, dont Blaye était le chef-lieu. Le Blaignez eut jadis le titre de comté, et fut possédé, sous ce titre, par une

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branche cadette des comtes d'Angoulême, qui devaient l'hommage aux ducs de Guyenne. Cette contrée fait aujourd'hui partie du département de la Gironde.

BLAINVILLE. Voyez DUCROTEY de Blainville.

BLAISOIS OU BLÉSOIS, pagus Blesensis, partie de l'ancien Orléanais, dont Blois était la capitale. Le Blaisois forme aujourd'hui le département du Loir-et-Cher.

BLAISY, seigneurie de l'ancienne Bourgogne, érigée en marquisat en 1695; fait aujourd'hui partie du département de la Côte-d'Or.

BLAME. On nommait ainsi, dans l'ancienne législation, la réprimande adressée par les juges à un criminel, en exécution d'une sentence ou d'un arrêt. Le condamné était mandé dans la chambre du conseil; et là, en présence des juges qui le faisaient mettre à genoux, le président lui déclarait que, conformément au jugement rendu contre lui, la cour le blâmait d'avoir commis tels ou tels délits qu'il spécifiait.

Le blâme emportait infamie, et, dans l'ordre des peines, venait immédiatement après le bannissement à temps. Cette peine a été abolie par le code pénal de 1791.

- Dans la langue du droit féodal, le • blâme était l'action ouverte en faveur des seigneurs suzerains pour faire réformer les aveux et dénombrements (voyez ce mot) qui leur étaient présentés par leurs vassaux. La coutume de Paris accordait au seigneur un délai de quarante jours, à partir de la présentation du dénombrement, pour le blâmer. Mais, dit la coutume de Paris, <«<le vassal est tenu d'aller ou d'envoyer querir ledit blâme, au lieu du principal manoir dont est mouvant le fief. »

BLAMONT, petite ville avec titre de comté dans l'ancien duché de Lorraine, à vingt-huit kilomètres de Lunéville (département de la Meurthe). Le territoire de Blamont est mentionné sous le nom d'Albensis pagus, dans un titre de 661. Cette ville fut fortifiée en 1361;

elle fut assiégée par les Reîtres en 1587, et par les Suédois, qui la prirent et la détruisirent en 1636. Elle fut depuis rebâtie, mais sans fortifications. Sa population est aujourd'hui de deux mille huit cent quatre-vingt- un habitants. C'est la patrie de Régnier, duc de Massa, ministre et grand juge sous l'empire.

BLAMONT (Francois Colin de), surintendant de la musique du roi, était né à Versailles en 1690; il mit en musique la célèbre cantate de Circe, de J.-B. Rousseau, et composa la musique de plusieurs opéras, dont un, les Fétes grecques et romaines, eut beaucoup de succès, et fut remis plusieurs fois au théâtre. Colin de Blamont mourut à Versailles en 1760.

BLANC. On donnait, au moyen âge, le nom de blanc à une monnaie fort répandue en France, et même dans toute l'Europe, surtout à partir du quatorzième siècle. Cette monnaie, dont le titre, le poids et la valeur ont souvent varié, et qui a été désignée sous un grand nombre de dénominations différentes, n'est autre chose, en réalité, qu'une modification du gros tournois d'argent, ou, pour mieux dire, c'est le gros tournois lui-même. Suivant Leblanc, cette monnaie aurait été inventée au quatorzième siècle, sous les règnes de Philippe de Valois et du roi Jean. Nous pensons qu'il est plus exact d'en faire remonter l'origine au regne de Philippe-Auguste ou à celui de saint Louis. Sous le premier de ces deux princes, qu'on peut avec justice considérer comme les restaurateurs de nos monnaies, il ne se frappait peut-être pas, en Occident, une seule espèce d'argent pur. Le titre des deniers, qui primitivement étaient fins, avait tellement baissé, qu'on n'en frappait plus qu'en bas billon. Enfin, il y avait autant de systèmes monétaires différents que de seigneurs ayant droit de monnayage. Philippe remédia d'abord à cet inconvénient, en généralisant pour tous ses domaines les deux systèmes tournois et parisis. Bientôt on vit paraître une nouvelle espèce d'argent, au titre élevé de onze deniers douze grains. Cette monnaie pesait environ quatre grammes

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