gne de même maniere, que s'il avoit été figné conjointement avec un Miniftre de Sa Majesté Catholique, & que conformement à cela Sa Majefté en fournira la Ratification, dans le tems marqué par les Articles Preliminaires, bien entendu que Monfieur le Duc de Bournon ville de fon côté figne & delivre à Votre Excellence un pareil Ace de la part du Roi d'Efpagne qui foit pareillement obligatoire pour Sadite Majesté Catholique envers le Roi mon Maitre.

Je joins ici cet A&te avec une Declaration des Plenipotentiaires de l'Empereur, du Roi TrèsChrêtien & des Etats Generaux des Provinces Unies, par laquelle ils certifient, que ledit Inftrument eft figué de ma main & Cacheté de mon Cachet; En cas que Monfieur le Duc de Bournonville s'en contente & qu'il confente de mettre entre les mains de Votre Excellence pour m'être envoyé pareil A&te obligatoire pour Sa Majefté Catholique envers le Roi mon Maître, alors, Monfieur, Vous aurez la bonté de lui remettre le mien, lorfqu'on fignera & fera l'é, change des Inftrumens à Vienne, entre Votre Excellence & le Duc de Bournonville

auffi bien qu'entre lui & Monfieur Hamel Bruyninx; mais en cas que, contre toute attente, Monfieur le Duc de Bournonville ne veuille accepter mon A&te, & delivrer un parcil de fon côté, Votre Excellence verra par la depêche de Monfieur le Comte de Morville, qu'on eft expreffement demeuré d'accord ici, qu'en tel cas ni vous, ni Monfieur Bruyninx ne fit gnerez aucune chofe avec Monfieur le Duc de Bournonville, d'autant qu'il paroitroit fort étrange, & qu'il n'eft nullement conCc 4

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venable, que les Miniftres des Alliez du Rol mon Maitre fignent & concluent la Paix avec l'Espagne, tandis qu'aucun Miniftre de Sa Majefté ne figneroit point la Paix avec cette Couronne. C'est pourquoi on eft convenu, que fi Monfieur le Duc de Bournonville refufe de vous remettre le fufdit A&te obligatoire en vers le Roi mon Maitre Votre Excellence & Mr. Bruyning differerez toute fignature avec les fufdits Plenipotentiaires de l'Empereur juf qu'à l'arrivée d'un Plenipotentiaire du Roi mon Maitre, qui ne tardera point à fe ren dre à Vienne für les inftances que j'en ai deją faites à ma Cour par un Exprès.

On eft de plus convenu ici d'un commun accord, que fi en ces entrefaites & avant qu'on fut inftruit de ce qui fe feroit paffé à Vienne à cet égard, le Roi d'Efpagne envoye à Monfr. le Baron de Fonfeca un Plein-pouvoir, ou que Sa Majesté autorife quelqu'autre perfonne pour figner de fa part ici, en ce cas nous fignerons tous de nouveaux Inftrumens avec le fufdit Plenipotentiaire d'Espagne.

Lettre de Monfr. Walpole à Monfr. Hamel - Bruyninx, en date du 1. de Juin 1727.

J

MYLOR D.

prends la liberté de vous informer, ap prehendant que l'indifpofition de Montieur Borcel l'ait empêché de le faire, que Monfieur

de

de Morville, lui & moi fignames & échangeames hier au foir (dans la Maifon de Monfr. Boreel)les Inftrumens des Articles Preliminaires, conformement au dernier plan, qui eft 'venu de Vienne. C'est avec bien du plaifir, Monfieur, que je vous felicite aujourd'hui de l'heureux fuccès de cette importante affaire, à laquelle vous avez eu tant de part: Je profite en même tems de cette occafion, pour vous remercier des attentions que vous avez eues,. & de l'interêt que vous avez pris pour ce qui concernoit le Roi mon Maître, durant cette Negociation. La Copie ci-jointe d'un papier, qui a raport à un Inftrument, que j'ai figné feul pour être échangé avec pareil Inftrument de la part du Duc de Bournonville, & l'Extrait d'une Lettre que j'écris à Monfieur le Duc de Richelieu par le même Courier, qui vous rendra celle-ci, vous informeront amplement de tout ce que nous avons fait dans l'affemblée que nous avons tenue pour figner, & de ce dont on eft convenu de tous côtez devoir être fait à Vienne, pour mettre le plûtôt qu'il fera poffible la derniere main à cette grande affaire, par la fignature du Plenipotentaire de Sa Majetté Catholique, qui fe doit faire avec les Plenipotentiaires de tous les Alliez en même tems vû l'étroite union qui fubfifte fi heureufement entre le Roi mon Maître & Leurs Hautes Puiflances, auffi-bien que celle qui nous unit les uns & les autres avec Sa Majef té Très Chrêtienne; Je ne doute point, que vous n'agiffiez conformement à ce qui a été reglé & arrêté ici d'un commun confentement, & en prefence de Monfieur le Baron de Fonfeca, auffi-bien que de tous nous autres.

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J'ai

J'ai l'Honneur d'être avec tout le refpe& imaginable.

MONSIEUR,

Votre Trés bumble & Très-
obeiffunt Serviteur

(Signé)

H. WALPOLE.

A Paris le 1. Juin 1727.

Auffi-tôt que l'on eut reçu ces pieces à Vienne l'on tint une conference chez le Prince Eugene de Savoye le 13. de Juin, qui dura depuis 6. jufqu'à 10. heures du foir. On s'y échaufa beaucoup de part & d'autre, d'abord le Duc de Bournonville pretendit dreffer en Efpagnol l'Acte obligatoire femblable à celui de Mr. Walpole, contre lequel il devoit être échangé, & l'on eut bien de la peine à l'engager à fe defilter de cette pretention fans exemple. Le Duc de Richelieu eut fon tour lorfqu'on fit la lecture des Plein-pouvoirs, & il fe recria fort fur le preambule inufité de celui du Duc de Bournonville qui contenoit un long detail des caufes des Brouilleries prefentes, detail que les Alliez de Hanovre ne pouvoient aprouver, comme contenant plufieurs faits en difpute; cet inconvenient étoit d'autant plus grave qu'on ne pouvoit y remedier qu'en envoyant un exprès à Madrid chercher un autre Plein pouvoir, ce qui auroit fait perdre du tems; outre les difficultez qui pouvoient en refulter, ainfi Mr. de Richelieu pafla au Duc de Bournonville fon Plein pouvoir & celui-ci renonça à fon Acte Espagnol.

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On propofa enfuite quelques remarques fur la maniere étrangere & inufitée de cette fignature qui étoit faite en partie à Paris, en partie à Vienne, en deux places & en deux tems differens, quoique d'un même A&te, enforte qu'on pourroit dire que l'une ne feroit que la Copie de l'autre. Ainfi on convint unanimement que tant pour remedier à cette informalité qu'au contenu peu convenable du Plein-pouvoir Efpagnol; quoique l'on tint pour bonne & valable la prefente fignature, on en feroit une nouvelle à Vienne ou à Paris, auffi-tôt que l'on y pourroit avoir enfemble des Plenipotentiaires des cinq Puiffances contractantes. Après cette refolution, le Duc de Bournonville figna un Acte obligatoire paralelle à celui de Mr. Walpole & le Prince Eugene, le Grand Chancelier, le Duc de Richelieu & Mr. Hamel - Bruyninx en fouffignerent l'atteftation. Enfuite les Ducs de Bournonville & de Richelieu fignerent un Inftrument des Prelimenaires, & le Premier en figna après cela un autre avec Mr. HamelBruyninx. Auffi tôt tous ces Actes furent en- . voyez en Original à Paris, à Madrid & à la Hayc.

L'Echange des Ratifications fe fit dans le tems marqué, entre l'Empereur, la France, la Grande Bretagne & les Etats Generaux; mais l'Espagne après avoir fufpendu fes hoftilitez contre Gibraltar, ayant formé quelques difficultez tant fur la reftitution de queiques riches Vailleaux, que fur la diftribution des effets de la Flotille, ni la France ni les Etats Generaux n'ont point voulu échanger leurs Ratifications contre celles d'Espagne, que

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