aifé de concevoir que la conduite de l'Amiral Hofier à l'avenir doit être reglée ur celle de l'Espagne. Par ce recit veritable & impartial de ce qui s'est paflé entre les deux Corps, il paroîtra, non-feulement combien l'on fait tort au Roi mon Maître, mais auffi combien grande a été fa moderation & fon amour pour la Paix, en s'abitenant de temoigner fon reflentiment de ces infractions notoires des Traitez, des dangereux projets formez contre fa Perfonne, & fes Etats, & des hoftilitez commises contre fes Sujets; ce qui certainement lui donnoit un plein droit de fe fervir non- feulement de tout le pouvoir que Dieu a mis entre fes mains mais auffi de recourir à fes Alliez pour être prêts à remplir leurs engagemens avec lui; ce que la prefente conduite & les declarations de la Cour d Espagne rendent inevitable. Mais, comme Sa Majefté, par un defir fincere de conferver la Paix publique, s'est jufqu'à prefent contentée de fe mettre en état de defense, en faisant par Mer des armemens qui puiffent réellement garantir fes Sujets & les Etats de toute infulte & entreprife, & prevenir l'execution de tous les deffeins & projets qui menaçoient la fureté & les interêts de fes Royaumes & de fes Alliez, auffi-bien que la tranquillité generale de l'Europe; Sa Majesté Catholique peut être affurée, que, fi Elle eft difpofée à donner fatisfaction & faire reparation à Sa Majefté & à fes Alliez, & qu'Elle veuille faire ceffer toutes les juftes raifons de leurs plaintes & de leurs aprehentions, & renouveller l'ancienne bonne correfpondance & confiance avec Sa Majesté & fes Allicz; Sa Ma ་ Majefté, conjointement avec eux, eft encore difpofée de fon côté à faire tout ce qui peut contribuer au retablissement de cette bonne correfpondance qu'Elle a toujours souhaitée, & fouhaite encore de conferver & maintenir entre les deux Couronnes de la Grande-Breta gne & d'Espagne. Voilà exactement, Monfieur ce que j'ai eu ordre du Roi mon Maître de repondre à vôtre fufdite lettre du 30. Septembre dernier. Je fuis, &c. GUIL. STANHOPE. Lettre du Marquis de Pozzobueno au Duc de Newcastle. Londres le 1. Janvier 1727. L' MY LORD, 4 E Roi mon Maître, après avoir vu & été pleinement informé du contenu de la Lettre que Mr. Stanhope écrivit le 25. de Novembre à Mr. le Marquis de la Paz, a bien voulu m'ordonner d'y repondre en cette Cour, Article par Article, pour éviter toute ulterieure équivoque. En m'acquitant donc des ordres de Sa Majefté, j'aurai l'honneur de dire à Votre Excellence, que le Roi mon Maître ne peut pas comprendre la raifon de la furprife de Sa Majefte Britannique, que Mr. Stanhope exagere dans la lettre, lorfqu'on l'informe du contenu de celle de Mr. la Marquis de la Paz du 30. Septembre dernier, étant certain que Sa Sur les plaintes qui avoient auffi été ptece- A a dein demment expofées dans la Reprefentation de Mr. Stanhope du 24. Septembre, & qu'on a proposée comme une explication claire & dif tincte des raifons qui obligerent le Roi d'Angleterre à envoyer & à faire paroitre en differentes Mers des Armemens fi confiderables; quoique Mr. le Marquis de la Paz eût deja repondu pleinement, & demontré fon infuffifance & le peu de fondement, neanmoins, j'ai ordre de fatisfaire encore plus precifement fur ce Point, dans l'étendue de la prefente Reponse, fur les Articles relatifs à ce fujet. Repondant au fecond Article de la Lettre de Mr. Stanhope, je dois aflurer, que le Roi mon Maitre n'a rien plus à cœur, ni ne fouhaite rien davantage, que la Paix & la Tranquilité de fes Etats & de toute l'Europe; & qu'en confequence, il accepteroit avec la fatisfaction la plus accomplie, les proteftations que Sa Majesté Britannique fait d'une ardeur fincere de conferver la Paix & bonne intelligence avec la Couronne d'Efpagne, s'il étoit poffible de combiner des expreffions fi amiaavec des infultes & des hoftilitez com bles, mifes en pleine Paix. Pour ce que dit Mr. Stanhope dans fon troifieme Article, des difcours menaçans que peut avoir tenu le Duc de Ripperda à Vienne, on ne peut nullement rendre refponfable Sa Majetté, de ce que ledit Duc (dont le genie prompt & violent eft d'ailleurs fi notoire,) peut avoir dit dans la ferveur d'une converfa tion; peut être auffi, qu'il y a eu des gens affez mal-intentionnez, qui y auront ajouté des chofes de leur propre invention. Mais à l'égard de ce qu'on declara alors à Mr. Mr. Stanhope de vive voix & par écrit; que la bonne correfpondance & amitié avec l'Angleterre dependoit abfolument de la promte reftitution de Gibraltar; je ne puis me difpenfer de le confirmer de nouveau à Votre excellence par ordre du Roi mon Maitre, comme une Declaration fondée en toute juftice infiftant fur cette reftitution, après que le Roi de la Grande-Bretagne fur ce Point eût don né, comme il donna, une promeffe pofitive; outre qu'auffi, d'un autre côté, la conceffion que Sa Majefté avoir faite precedemment de cette Place s'eft trouvée annullée à caufe des infractions commifes dans les conditions, a vec lesquelles on promit que la Garnifon Angloife refteroit dans la poffeffion de Gibraltar ; puifque, contre toutes les proteftations faites elle a non-feulement étendu les Fortifications en excedant les limites prefcrites & ftipulées : mais qui pis eft, que contre la teneur expref fe & literale des Traites, elle reçoit & admet les Juifs, & les Maures, de la mêms maniere que les Efpagnols, & autres Nations confondues & mêlées, contre notre fainte Religion, fans parler des fraudes & contrebandes continuelles qui s'y font, au grand prejudice des Revenus de Sa Majesté. Mr. Stanhope, dans le 4me Article de fa lettre, parle encore de nouveau du Duc de Ripperda. Surquoi je repere, que quoique Sa Majefté eût trouvé à propos de recompenfer ce Miniftre des Emplois de fa Royale confiance, lorfqu'il retourna de Vienne à Madrid, en vue d'une Paix que le Roi mon Maitre fouhaitoit, & qu'il avoi conclue à fa fatisfaction; il n'eft pas dit pour cela, que Sa Majesté doive A a 2 |