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Le Miniftre de Mayence qui avoit reçu cette declaration ne l'eut pas plûtôt examinée, qu'il fit difficulté de la porter à la di&ature publique, qu'il n'en eut reçu l'ordre de la Cour de Vienne, ce contre tems irrita celle de France & avant que la declaration cut été dictée publiquement, elle fut diftribuée fous main à tous les Membres de la Diete, & enfin elle fut dictée.

Peu de tems après le Miniftre Brittannique rcçut ordre d'en faire une femblable & il porta celle ci au Directeur de la Diete.

Declaration du Roi de la GrandeBretagne à la Dicte de l'Empire.

L

E Sereniffime & Très- Puiffant Roi de la

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Grande-Bretagne mon Maître, le Prince du Monde le plus Clement, a ordonné au Souffigne Miniftre de Sa Majesté en la prefente Diete, de delivrer ce Memoire à vos Excellences & Seigneuries, pour leur expofer:

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Que quoique Sa Majefté fe foit flattée, que la juftice de fes Confeils & de fes Entreptiles, pour la Paix de toute l'Europe, & fur tout pour le Repos du Corps Germanique, devoit être affez connue depuis long-tems, & qu'Elle n'ait jamais crû devoir en douter; cependant, Elle aprend qu'il y a des Gens, qui fans la moindre ombre de verité, travaillent de tout leur pouvoir à rendre fufpects & inutiles fes juftes Efforts, & l'équité de fes ConTome III. Y

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feils,

feils, par le mauvais tour qu'ils tâchent d'y donner.

Sur ces Confiderations, Sa Majesté a jugé à propos de confirmer, par le prefent Memoire, l'integrité de fes Intentions, & d'en faire de nouveau une Declaration entiere & folemnelle, pour diffiper ces Soupçons que certaitaines Gens mal-intentionnez, par une Interpretation finiftre, & par une maniere inouie de raifonner, tâchent de repandre fur les preparatifs de Guerre qui fe font, tant dans fes Etats, que dans ceux des autres Princes Confederez, pour la fûreté publique de toute l'Europe, & pour leur confervation particulicre. Il est de la Prudence & de la Vigilance de tout Prince prevoyant de fe tenir fur fes gardes, & de fonger à fa Sûreté, dans un tems où il voit s'élever des Orages qui pourroient fondre fur fes Erats, s'il n'employoit tous fes foins pour les prevenir, & pour en detourner

l'effet.

Sa Majefté declare donc, par le prefent Memoire, comme Elle l'a déja fait tant de fois, que les Alliances qu'Elle a contractées en dernier lieu avec d'autres Puiffances, font des Alliances purement Defenfives, & qu'elles n'ont d'autre objet que la Confervation publique de toute l'Europe.

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Il est bien vrai que dans l'un de ces Trai tez, Sa Majesté Royale a pris fur Elle, la Garantie des Articles V. & VI. de la Paix de Muniter, en faveur & pour l'avantage des Etats Generaux des Provinces Unies de PaïsBas. Mais perfonne n'ignore, que, comme ces Articles ne regardent ni directement

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ni indirectement le Corps Germanique, ils n'ont rien de commun avec fes interêts particuliers.

Sa Majesté fe perfuade donc, que les Princes & les Etats de l'Empire ne fe meleront en aucune façon d'une Affaire qui leur eft entierement étrangere, & qui ne les intereffe en rien: Et Sa Majefté veut bien leur declarer, comme Elle leur declare aujourd'hui, par fon Miniftre Souffigné, qu'Elle eft fi éloignée de vouloir rien entreprendre contre la Paix & la tranquillité de l'Allemagne, qu'Elle fera au contraire tous les efforts, pour que les Etats d'Allemagne ne fouffrent aucun dommage ou prejudice dans ces Tems malheureux, & dans la facheufe Conjoncture des affaires, qu'Elle emploiera tous fes foins & fon pouvoir, pour empêcher que les Droits, les Privileges & la Liberté du Corps Germanique ne se trouvent enveloppez dans les triftes fuites de cette fermentation, qui rend la fituation des Affaires fi perilleufe., Sa Majesté fouhaite que l'on regarde cette Declaration comme une Parole Royale & inviolable, & Elle attend de l'équité reconnue du Corps Germanique, qu'il repondra à la droiture des Intentions de Sa Majetté.

Cependant, comme le Roi mon Maitre a apris, qu'il y avoit des Gens qui ont ofé affurer publiquement, que fon Ambaladeur à la Porte Ottomane avoit follicité les Turcs & les avoit voulu engager à prendre des mefures contraires à la Paix de l'Empire d'Allemagne, Sa Majesté declare expreflement & folemnellement, par ce Memoire, que ces bruits doivent être regardez comme des Ca

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lomnies, & que fon Ambaffadeur à Conftantinople n'a rien fait de pareil, ni eu ordre de le faire.

(Signé)

LE HEUP.

Le Directeur n'eut point la peine de dicter ce Memoire-ci, car dans ces entrefaites le principal Commiffaire Imperial reçut de Vienne le Decret Imperial fuivant, qui fut d'abord porté à la Dictature publique.

Decret Imperial adreffé à la Diete de l'Empire, & dicté le 17. Mars 1727.

Elon les Ordres de Sa Majesté Imperiale,

Selon les de Sa

Son Alteffe le Prince Froben Ferdinand, Landgrave de Furstenberg, Comte de Heiligenberg & de Wirdenberg, Prince du St. Empire, Chevalier de la Toifon d'Or, Conseiller Privé actuel de Sa Majefté Imperiale, & fon Principal Commiffaire à la prefente Diete de l'Empire, doit declarer à cette Affemblée des Confeillers, Envoyez, & Deputez des Electeurs, Princes & Etats du St. Empire.

Soit notoire, tant au dehors qu'au dedans de l'Empire, que Sa Majefté Imperiale, depuis fon Avenement à la Couronne jufqu'à ce jour, a eu pour unique but de tous fes foins & de toutes fes demarches, de maintenir nonfeulement dans l'Empire, notre chere Patrie,

mais encore dans tout le Monde Chrêtien, la Paix, la Tranquillité, l'Union, & le Bonheur; jufques-là, que pour y parvenir, non contente de faire diverfes avances & offres, Elle a facrifié fes propres Etats & fes fideles Sujets, fans rien épargner de tout ce qui étoit en fon pouvoir: fur quoi Elle s'en raporte au témoignage de Dieu, à qui rien n'eft caché, & fe confole dans l'efperance que tout le monde defintereffé lui rendra la même justice.

Cependant, on ne peut plus ignorer ce que quelques Puiffances Chrétiennes, tant de l'Empire que du dehors, ont entrepris pour troubler la Paix publique, & introduire une forte de Puiffance, dont l'Europe n'a peutêtre jamais entendu parler : & qui ne fauroit être que très dangereufe à la Conftitution de l'Empire: Ces pratiques, ces menées, tant decouvertes que fecretes, fe continuent avec tant de vigueur, qu'on en voudroit inutilement derober la connoiffance au Public; de même qu'on diffimuleroit en vain tout ce que Sa Majefté Imperiale a fait au contraire, pour prevenir un fi grand mal par fes foin, fa paticnce, & fa prevoyance.

Que pour diverfes raifons d'Etat trèsimportantes, Elle fe foit fait jufqu'à present un fcrupule de s'opofer aux Intrigues peu amiables & aux Deffeins cachez, qui pourtant font devenus publics, de ceux qui font mal-intentionnez pour Elle, pour fon Augufte Maison, & pour le Repos & la Profperité du St. Empire Romain; qu'Elle fut plûtôt refolue d'attendre jufqu'aux dernieres extremitez, en confervant toûjours la mo

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