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l'Argent fur tous les points aufquels nous nous flattions en vain d'avoir fuffifamment pourvû par les ftipulations du Traité de la Barriere. Un tel avertiffement doit fans dou te entrer pour quelque chofe dans nos deliberations fur l'importante de ne pas dedaigner l'apui de l'Alliance d'Hanover fur tous nos interêts à affurer.

vée

*

elles

Ce feroit au refte nous flatter que de fupofer que la Cour; de Vienne nous doit quelque reconnoiffance. C'est au contraire nôtre République qui eft redevable aux affiftances amiables & purement volontaires de la très-Augufte Maifon d'Autriche d'avoir été deux fois fauPour dire les chofes comme font (ajoute-t-on) ce point pour faire plaifir à l'Empereur que Meffieurs les Etats s'apliquèrent fi fortement au recouvrement du Païs-Bas, ce fut comme porte l'Article V. du Traité, (de la grande Alliance de 1701) dans l'Intention qu'ils ferviffent de digue, de rampart, & de Barrierre pour séparer & éloigner la France des Pro vinces-Unies, & pour affurer leurs Frontieres f Rare reflexion! Ne voudroit-on pas qu'une République fage & pacifique comme la nôtre, fe fut engagée dans une longue & fang lante Guerre, fi elle n'y avoit été forcée par le motif de pourvoir a fa fûreté? Eft ce là de quoy il s'agit quand on parle de ce que la complaifance pour la Cour de Vienne nous a fait facrifier à des interêts qui non feulement n'etoient pas les nôtres, mais que nous reconnoiffons trop tard leur être fi peu accommo

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* Traité de la verite du Fait & du Droit pag. 103.
+ Idem pag. 114

dez?

dez? l'objet de nôtre fureté n'étoit-il pas plus que rempli dès l'année 1706. après que la victoire remportée à Ramellies nous avoit rendus les maitres de prefque tout le Païs Bas Eípagnol?

La Cour de France, ouvrant les yeux fur les dangers qui la menaçent, oublie enfin fon ancienne fierté & vient jufques à la Haye nous demander la Paix qu'elle ne peut obtenir. I eft connû combien dès lors nous fumes en état de nous aflurer une Barriere bien autrement avantageufe que celle dont-il a falu fe contenter 7. ans après. C'étoit donc le moment de nous arrêter, fi une facilité, qui nous a coûté tant de fang & de millions. n'eut pas fait ceder notre interêt à la complaifance pour nos Alliez. Ce font ces 7. années d'une Guerre devenue inutile à notre fureté dont la Cour de Vienne pourroit nous tenir quelque compte.

Le fruit pour nous de ces 7, années d'une Guerre continuée avec tant d'efforts & de depenfes de notre part, eft notre épuisement préfent, tandis qu'elles ont affuré à l'Empcreur la poffeffion de toute l'Italie & des vaites Etats qui la rendent aujourd'hui fi redoutable. C'eft après tant de fervices fignalez que nous allions fucomber & voir enlever notre Commerce, fans la main fecourable que nous préfente la France pour nous derober à l'opreffion de la Puiffance pour qui nous avons tant fait contre elle.

Dans ces circonftances ferons nous bien touchéz du Compliment, que l'on ne doit point mettre jur le compte de l'Empereur tout ce qui a

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été

été fait par Leurs Hautes Puiffances. * Que dans les Traitez d'Utrecht ce Grand Prince y fut géneralement abandonné, que s'il fit une & paix, fi non avantageufe, du moins bonorable.... Il n'en eut l'obligation à perfonne? Enfin nous piquerons-nous de faire ceder encore une fois nos interêts les plus fenfibles aux Régles d'une prétendue bienféance, fondée fur les idées des Miniftres de la Cour de Vienne? Nous payerons-nous, fur l'extinction d'un Commerce qui ne peut fubfifter fans abforber le nôtre, de la raifon que fi l'Otroy étoit à accorder peut-être ne l'accorderoit on pas; mais qu'au point où en font les chofes, il faut qu'il fubfifte & fe renferme dans les expédiens propres à finir l'affaire avec honneur & fans bonte pour l'Empereur. La Cour de Vienne a-t-elle oublié qu'elle n'a accordé cet Oaroy qu'après avoir dédaigné nos reprefentations réiterées foutenue des déclarations formelles de la France & de l'Angleterre en faveur de nos Droits violez?

Comment donc cfpcre-t on aujourd'hui de nous toucher par la raifon de l'honneur de la Cour de Vienne à fauver; elle qui s'eft montrée fi fourde à nos plus juftes plaintes. Ce feroit fans doute une belle prérogative du Trône Impérial que le droit d'apefantir fa main à fon gré fur tous fes Voifins, & lorfque l'opreffions devenue infuportable auroit donné lieu à un concert capable d'impofer, de pouvoir le diffiper tout à coup par un fimple changement

* Traité de la verité du Fait du Droit, Pag. 111. + Idem, pag. 110.

gement de ton, & en fe difant prêt à entrer en négociation pour trouver des expédiens fur des griefs qui n'en admettent point d'autres que l'extinction du Commerce illegitime de la Compagnie d'Oftende.

Bornons-nous donc à conclure que nous devons déja à l'Alliance d'Hanovre le langage.radouci de la Cour de Vienne, & que c'est au mérite de cette Alliance, fur notre fatisfaction & nôtre fureté à procurer, qu'il faut attribuer tant d'inftances employées pour nous détourner d'y prendre part.

Reconnoiffons enfin que c'est à cette Alliance, dont le poids accable, que nous devrons bien-tôt les propofitions auxquelles on ne tardera pas fans doute de paffer, & que nous allons être en état d'amener au point du redreflement complet de tous nos Griefs.

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Je fuis, &c.

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Pendant ces differentes difcutions & que chaque Parti tachoit de mettre le Droit & l'aprobation publique de fon côté, les Etats particuliers des Provinces- Unies entroient, à leur ordinaire, dans l'exacte & fage examen des conditions de l'engagement où les Alliez de Hanovre les preffoient d'acceder. Cinq Provinces s'étant expliqués dans les Etats Géneraux fur les reftriations qui devroient accompagner l'Acceffion de la République, les Députez de Leurs Hautes Puiffances eurent vers le 18. d'Avril 1726. une conference avec les Miniftres de France, de la Grande-Bretagne, & de Pruffe, dans laquelle ces premiers leur déclarèrent de la part de Leurs Hautes Puiffances, " qu'il

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» qu'il y avoit quelque tems qu'eux Minif ,, tres de Leurs Majeftez de France, de la Grande-Bretagne & de Pruffe avoient com,, muniqué à Leurs Hautes Puiffances le Traité d'une Alliance défentive entre les trois Puiflances fufmentionnées avec les Articles ,, feparez conclu à Hanovre le 3. Sept. 1725. & qu'ils avoient invité Leurs Hautes Puiffances a'y acceder; que cette communication avoit été très-agreable à Leurs Hautes Puiffances, étant extremement fenfibles à l'honneur que Leurs Majeltez ont bien voulu leur faire , par la communication obligeante & prompte de ce Traité, & par l'invitation d'y prendre ,, part qu'elles reconnoiffent le loüable foin. ,, que Leurs Majeftez en faifant ce Traité

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ont eu en géneral pour la conservation du "repos public, fans lequel celui de la Répu,,blique ne peut être affuré, & en particulier ,, pour le maintien de fon Commerce, fans ,, lequel elle ne pouroit point fubfilter: que ,, pour ces raifons elles auroient fouhaité d'avoir pu répondre d'abord à cette invitation, mais que la conftitution du Gouvernement ,, de la République ne l'ayant pas permis, ,, puifqu'il a fallu qu'elles communiquaffent ,, auparavant ce Traité, & ce qui en dépend, aux Seigneurs Etats des Provinces- Unies ,, pour avoir là-deffus leur avis & leurs réfolutions, elles n'ont pas manqué de leur en,, voyer ledit Traité inceffamment après la communication, & de prefler de tems en tems fur l'expedition de leurs refolutions : ,, que l'affaire étant très importante & de grande confequence, il ne doit pas être étonnant que les déliberations ayent été de

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» quel

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