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-S. A. R. a rendu une ordonnance qui supprime les cours prévôtales et les tribunaux des douanes, et qui rend à la liberté tous ceux qui se trouvent détenus dans les prisons, maisons de correction et bagnes en vertu de jugemens de ces cours et tribunaux.

-Un autre décret de S. A. R. modifie ceux rendus précédemment sur les droits réunis, retranche ce que cet impôt á de plus vexatoire, et le rend moins onéreux au peuple.

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Quelques journaux ont donné le texte d'un traité conclu, le 11 décembre 1813, entre Bonaparte et le roi d'Espagne, Ferdinand VII, avant de rendre la liberté à celui-ci. Il y reconnoissoit l'intégrité de l'Espagne telle qu'elle étoit avant la guerre. C'est en exécution de ce traité que l'on avoit fait partir les princes espagnols du château de Valencey où ils étoient détenus. Mais depuis leur ennemi se repentit, sans doute, de sa condescendance, et leur suscita de nouvelles difficultés qui retardèrent suc⚫cessivement l'exécution du traité. Ce n'est qu'à la fin de mars que le roi d'Espagne, et les princes son oncle et son frère ont été délivrés.

—LL. AA. II. les grands-ducs Michel et Nicolas, frères de S. M. l'Empereur de Russie, sont arrivés à Paris.

-Dans un ordre du jour de M. le général Dessoles, il est dit que S. A. R. MONSIEUR, lieutenant-général du royaume, désire que la garde nationale de Paris porte et conserve un signe perpétuel des services rendus par elle, soit lorsqu'après avoir combattu pour ses foyers, et chargée seule, dans la nuit du 30 mars, de la garde et de la sûreté de Paris, ellé a conservé au Roi sa capitale, et à tant de familles leurs biens, la vie et l'honneur; soit lorsqu'occupant, outre ses postes, ceux de la troupe de ligne, elle offre tous les jours encore l'exemple du dévouement ét des sacrifices; soit enfin quand, malgré ce pénible service, elle fait celui de la maison militaire du Roi, et

donne aux Princes de la famille royale la satisfaction de n'être, pour leur garde, environnés que de François.

En conséquençe, S. A. R. désire que MM. les officiersgénéraux, supérieurs et particuliers, sous-officiers, grenadiers et chasseurs en activité de service, à mesure qu'ils auront passé la revue du Prince, reçoivent et portent le ruban blanc moiré, tenant suspendue une fleur de lis en argent, semblable à celle que le prince porte lui-même, et a remise au général commandant en chef, comme représentant la garde nationale. Il sera délivré à chacun un brevet constatant le droit qu'il a de porter le rubán. Les gardes nationaux habillés, équipés et armés postérieurement à la revue, n'auront droit au ruban blanc qu'en présentant un certificat qui atteste qu'ils ont mérité cette distinction par leur zèle et leur exactitude dans le service, ou par quelque action utile à la société, et honorable pour la garde nationale.

M. le comte Matthieu de Montmorency n'est point allé à Montpellier, où il devoit remplir les fonctions de commissaire du Roi, mais à Compiègne, dont le gouvernement lui a été postérieurement conféré par S. A. R.

PARIS, 30 avril. Cérémonial pour la réception du Roi. - La veille de l'arrivée du Roi, les députations des corps de l'Etat, MM. les maréchaux de France et colonels-généraux, les ministres provisoires, le général en chef de la garde nationale et les officiers-généraux qui se trouvent à Paris, se rendront à Saint-Ouen, où le Roi s'arrêtera quelques instans, et seront présentés à S. M. par le grandmaître des cérémonies, qui se sera rendu à cet effet auprès du Roi.

Chacun des corps, après avoir été présenté, retournera à Paris.

Le lendemain de ces présentations, le Roi partira avec son cortége, et se mettra en marche dans l'ordre suivant:

Un détachement de la garde nationale à cheval et un détachement de troupes de ligne à cheval.

Deux voitures pour les ministres provisoires.

M. l'archevêque de Reims, grand -aumônier de France; M. le duc de Duras, premier gentilhomme de la chambre du Roi; M. le comte de Blacas, grand-maître de la garderobe du Roi, et le grand-maître des cérémonies de France dans la même voiture.

M. le prince de Condé et M. le duc de Bourbon dans la même voiture.

La voiture du Roi, dans laquelle seront S. M. et Mme. la duchesse d'Angoulême.

S. A. R. MONSIEUR à cheval, à la portière de droite de la voiture du Roi, accompagné d'une partie de MM. les maréchaux de France et colonels-généraux.

S. A. R. Mr. le duc de Berry à cheval, à la portière de gauche, accompagné d'une partie de MM. les maréchaux de France et colonels-généraux.

M. le duc de Grammont et M. le duc d'Havré, comme capitaines des gardes de S. M. se tiendront également aux portières de la voiture du Roi. S'il se trouve d'autres capitaines des gardes de S. M., ils prendront place avec MM. les ducs de Grammont et d'Havré.

M. le ministre provisoire de la guerre et M. le général en chef de la garde nationale se tiendront dans le groupe de MM. les maréchaux de France, à portée de S. A. R. MONSIEUR et de S. A. R. Mr. le duc de Berry.

Le cortège se rendra à Notre-Dame, en passant par la rue du faubourg Saint-Denis, la rue Saint-Denis jusqu'au marché des Innocens, l'Apport-Paris, le Pontau-Change, la place du Palais de Justice, la rue de la Barillerie, la rue et la place du Marché-Neuf, la rue Notre-Dame, le parvis Notre-Dame.

La tête du cortège continuera sa marche par la rue da Cloître Notre-Dame, la place Fénélon, la rue Bossuet, et se développera sur le quai de l'Archevêché.

Le cortège s'arrêtera à l'instant où la voiture du Roi

sera arrivée devant le portail Notre-Dame; alors toutes les personnes du cortége descendront de voiture pour accompagner le Roi.

Dès que S. M. et son cortége seront entrés dans l'église, les détachemens de la garde nationale et des troupes de ligne se remettront en marche en partant du quai de l'Archevêché, et traverseront le parvis Notre-Dame, et se développeront dans les rues Notre-Dame, du MarchéNeuf, et sur le quai des Orfèvres, de manière à se trouver placés et prêts à marcher à l'instant où le Roi sortira de Notre-Dame.

Les corps de l'Etat se trouveront dans la cathédrale, aux places qui leur sont assignées par l'étiquette. Huit membres du corps municipal feront les honneurs de la cathédrale, et présideront au placement des corps et personnes invitées à la cérémonie.

Toute la partie du cortège qui précède la voiture de S. M. se mettra en marche quelques instans avant que le Roi ne sorte de Notre-Dame pour remonter en voi

ture.

Après le Te Deum, le cortége se rendra aux Tuileries dans le même ordre que ci-dessus, en suivant la rue Notre-Dame, le Marché-Neuf, le quai des Orfèvres, le Pont-Neuf, la rue de la Monnoie, la rue du Roule, et la rue Saint-Honoré jusqu'à la rue de l'Echelle.

Lorsque S. M. sera arrivée au palais des Tuileries, elle se rendra dans la salle du Trône. S. M. se placera sur son trône, entourée des princes de la famille royale, des princes du sang, des maréchaux, des ministres, des grands-officiers, du général en chef de la garde nationale et des officiers-généraux. Toutes les autres personnes du cortége, après s'être réunies dans la galerie de Diane, se rendront dans la salle du Trône, et passeront devant S. M. en lui faisant leur révérence.

Il sera tiré des salves d'artillerie à l'entrée du Roi dans Paris, à son arrivée à Notre-Dame, à son départ de cette église, et à son arrivée au palais des Tuileries.

-Le 18 du courant, M. le maréchal duc de Dalmatie a conclu, avec le feld-maréchal lord Wellington, unę convention portant suspension d'armes entre les armées françoises des Pyrénées et l'armée anglo-espagnole. Quelques jours auparavant, M. le général comte Decaen, commandant le corps d'armée de la Garonne, après avoir envoyé son adhésion aux actes du gouvernement provisoire, avoit traité particulièrement avec M. le lieutenant-général lord Dalhousie, muni des pleins-pouvoirs de lord Wellington pour la cessation des hostilités entre leurs troupes respectives.

Le 20 du courant, le général Marulaz, commandant supérieur à Besançon, a conclu également un armistice avec S. A. le prince de Lichtenstein, commandant les troupes de S. M. l'empereur d'Autriche.

C'est le 24 avril que le Roi est arrivé à Calais. Tous les habitans l'attendoient avec impatience. Ils étoient réunis sur le port. Ils s'y étoient rendus dès qu'on eût connoissance du départ de S. M. de Douvres. Après quel ques heures d'attente, on aperçut les vaisseaux, puis yacht qui portoit le Roi. Ce bâtiment, décoré, avec magnificence, approcha. Le Roi se fit reconnoître au milieu de ceux qui l'entouroient. Seul il ôta son chapeau, et levant les yeux au ciel, tandis qu'il portoit la main sur son cœur, il indiquoit assez par ce double mouvement à qui il se reconnoissoit redevable de la, cessation de nos maux, et combien il étoit touché de ce bienfait, Il tendoit ses bras vers le peuple, qui répondit à ce monvement par des acclamations prolongées. Beaucoup de personnes ne pouvoient retenir leurs larmes. C'étoit, en effet, un moment bien doux pour les ames sensibles de voir ce retour inéspéré après un si long exil.

S. M. mit pied à terre au milieu des cris de joie. Elle monia dans une calèche découverte, avec Mme. la duchesse, d'Angoulême, M. le prince de Condé et M. le duc de Bourbon. Seize habitans de Calais se présentèrent

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