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autant que possible, les fardeaux qu'avoient à supporter mes sujets, je désire vous transmettre ici les témoignages de ma haute estime, de ma satisfaction, et l'assurance de tous mes sentimens pour vous. Sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait, Monsieur le général baron de Sacken, en sa sainte garde». Signé, LOUIS.

- La ville de Paris, voulant témoigner au général de Sacken toute sa reconnoissance pour le bon ordre qui a régné dans la capitale pendant qu'il en a eu le gouvernement, lui a offert une épée à poignée d'or, enrichie de diamans, une carabine et une paire de pistolets garnis en or: ces armes sont des chefs-d'oeuvre.

L'empereur de Russie, partit de Paris, le 2 juin, à six heures du matin, pour Boulogne. Il a été rejoint par S. M. le roi de Prusse, qui est parti de la capitale fe 4. LL. MM. sont attendues à Boulogne par le duc de Clarence, qui les accompagne en Angleterre. Ces deux souverains ont résidé parmi nous l'espace de deux mois.

-S. M. l'empereur d'Autriche a quitté aussi la capitale. Pendant son séjour à Paris, ce souverain, soit dans les grands intérêts à la discussion desquels il a pris part, soit dans les relations qu'il a permis d'établir avec sa personne, a su faire reconnoître ses vertus publiques et privées, la pureté de ses intentions, la modération de son caractère, et la modestie qui a présidé à toutes ses démarches, comme la sagesse à ses entretiens. On n'oubliera pas ces belles paroles émanées de sa bouche, que les peuples les plus heureux ne sont pas ceux dont les souverains ont le règne le plus brillant: paroles dignes d'un monarque qui gouverne ses sujets avec le même amour qu'il porte à son auguste et nombreuse famille. La nation françoise comptera toujours au nombre des motifs de son respect et de sa gratitude pour le prince, son abnégation de tout sentiment qui auroit pu mettre obstacle au grand oeuvre de la paix générale, et surtout l'attachement dont il a donné une si grande preuve à la maison de Bourbon, et les efforts par lesquels il a contribué à son rétablissement sur le trône.

-M. le ministre de la guerre a annoncé qu'il seroit. payé un troisième mois de solde à toute l'armée.

-

Les troupes françoises ont commencé à arriver dans la capitale, le 6 juin. Elles y feront le service avec la garde nationale.

-La santé de MONSIEUR se fortifie de jour en jour. S. A. R. a commencé à recevoir quelques personnes, et l'on espère que la belle saison hatera son parfait rétablissement.

-On organise les gardes du corps de S. M. Ils formeront six compagnies, de quatre cents hommes chacune. Le travail doit être fini le 15 de ce mois. On nomme plusieurs des seigneurs qui doivent les commander.

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Des quatre déclarations royales, publiées à la séance du 4 juin, la première a pour objet le traitement des sénateurs conservés, et même de ceux qui, parmi les nouveaux pairs, n'ont pas assez de fortune pour soutenir convenablement leur dignité. A cet effet, S. M. réunit les dotations du Sénat au domaine de la couronne, à l'exception des biens confisqués par les lois révolutionnaires, ces biens devant être rendus à leurs légitimes propriétaires. Le traitement des pairs est fixé à 56,000 fr.; leurs veuves pourront obtenir de S. M. des pensions de 6000 fr.

Par la seconde, S. M. donne à la chambre des pairs le palais et le jardin du Luxembourg. Les revenus et les dépenses de la chambre des pairs seront sous la direction d'un grand référendaire, nommé par le Roi, révocable à volonté; S. M. nomme grand référendaire M. le comte Sémonville.

Par la troisième, S. M. conserve aux députés des départemens en activité le traitement dont ils ont joui jusqu'à ce jour, et ordonne que provisoirement la partie du palais Bourbon, actuellement à l'usage du Corps-Législatif, reste provisoirement affectée à la chambre des députés de la manière qui sera déterminée par le Roi avec M. le prince de Condé.

En vertu de la quatrième ordonnance de S. M., et conformément aux anciennes constitutions françoises, aucun étranger ne pourra siéger, à compter de ce jour, ni dans la chambre des pairs, ni dans celles des députés, à moins que par d'importans services rendus à l'Etat, il n'ait obtenu du Roi des lettres de naturalisation vérifiées par les deux chambres.

— Voici la liste des membres que S. M. a nommés à vie pour composer la chambre des pairs de France: Messieurs l'archevêque de Reims; l'évêque de Langres; l'évêque de Châlons;

Le duc d'Uzès; le duc d'Elboeuf; le duc de Montbazon; le duc de la Trémouille; le duc de Chevreuse; le duc de Brissac; le duc de Richelieu; le duc de Rohan; le duc de Luxembourg; le duc de Grammont; le duc de Mortemart; le duc de Saint-Aignan; le duc de Noailles; le duc d'Aumont; le duc d'Harcourt; le duc de Fitz-James; le duc de Brancas ; le duc de Valentinois; le duc de Fleury; le duc de Duras; le duc de la Vauguyon; le duc de Praslin ; le duc de la Rochefoucauld; le duc de ClermontTonnerre; le duc de Choiseul; le duc de Coigny;

Le prince de Bénévent;

Le duc de Croy; le duc de Broglie; le duc de LavalMontmorency; le duc de Montmorency; le duc de Beaumont; le duc de Lorges; le duc de Croï d'Havré; le duc de Polignac; le duc de Lévis; le duc de Maillé; le duc de Saulx-Tavanne; le duc de la Force; le duc de Castries; De Noailles, prince de Poix; le duc d'Oudeauville; le prince de Chalais; le duc de Serent;

Le duc de Plaisance; le prince de Wagram; le maréchal duc de Tarente; le maréchal duc d'Elchingen; le maréchal duc d'Albufera ; le maréchal duc de Castiglione; le maréchal comte de Gouvion-Saint-Cyr; le maréchal duc de Raguse; le maréchal duc de Reggio; le maréchal duc de Conegliano; le maréchal duc de Trévise;

Le comte Abrial; le comte de Barral, archevêque de Tours; le comte Barthelemy; le cardinal de Bayanne;

le comte de Beauharnais; le comte de Beaumont; le comte Bertholet; le comte Bourlier, évêque d'Evreux; le duc de Cadore; le comte de Canclaux; le comte Casa-Bianca; le comte Chasseloup Laubat; le comte Cholet; le comte Clément de Ris; le comte Colaud; le comte Colchen; le comte Cornet; le comte Cornudet; le comte d'Aboville; le comte d'Aguesseau; le maréchal duc de Dantzick; le comte d'Avoust; le comte Demont; le comte de Croix; le comte Dedeley d'Agier; le comte Dejean; le comte Dembarrère; le comte Depère; le comte Destutt de Tracy; le comte d'Harville; le comte d'Haubersaert; le comte Hédouville; le comte Dupont; le comte Dupuy; le comte Emmery; le comte Fabre de l'Aude; le comte Fontanes; le comte Garnier; le comte Gassendi; le comte Gouvion; le comte Herwin; le comte de Jaucourt; le comte Journu Aubert; le comte Klein; le comte Lacépède; le comte de Lamartillère; le comte Lanjuinais; le comte Laplace; le comte de la TourMaubourg; le comte Lecoulteux-Canteleu; le comte Lebrun de Rochemont; le comte Legrand; le comte Lemercier; le comte Lenoir-Laroche; le comte de l'Espinasse; le comte de Malleville; le comte de Montbadon; le comte de Montesquiou; le comte Pastoret; le comte Péré; le maréchal comte Pérignon; le comte de Pontécoulant; le comte Porcher de Richebourg; le comte Bedon; le comte de Sainte-Suzanne; le comte de SaintVallier; le comte de Ségur; le comte de Sémonville; le maréchal comte Serrurier; le comte Soulès; le comte Shée; le comte de Tascher; le comte Thevenard; le comte de Valence; le maréchal duc de Valmy; le comte de Vaubois; le comte Vernier; le comte de Villemanzy; le comte Vimar; le comte Volney;

Le comte Maison; le comte Dessolle; le comte LatourMaubourg; le duc de Feltre; le comte Belliard; le comte Curial; le comte de Vioménil; le comte de Vaudreuil ; le bailli de Crussol; le marquis d'Harcourt; le marquisde Clermont-Gallerande; le comte Charles de Damas.

(Extrait du Moniteur).

(241)

SUR les processions de la Féte-Dieu.

Il a été rendu deux ordonnances de police, qui méritent, par l'esprit qui les a dictées et par les dispositions qu'elles renferment, d'être mises sous les yeux de nos lecteurs. Ils sentiront assez d'eux-mêmes, sans que nous ayons besoin de le leur faire remarquer, la sagesse qui a présidé à ces réglemens, si différens de ceux qu'on voyoit naguères sous le même titre, et qui tendoient tous à comprimer la religion ou à tourmenter ses ministres, tandis que ceux-ci rendent à l'une les honneurs qui lui sont dus, et aux autres la liberté qui convient à leur ministère. Qui pourroit se plaindre ici de voir restituer à notre foi le même hommage que lui rendoient nos aïeux, de la voir entourée de nouveau de l'éclat, de l'appareil, de la solennité dont elle avoit joui si long-temps parmi nous? Non-seulement les ames religieuses et fidèles, mais les gens sages, justes, impartiaux, trouveront qu'il étoit convenable, équitable et salutaire de rétablir le catholicisme dans ses droits antiques, de l'environner de ce culte extérieur dont on ne l'avoit dépouillé que par des sophismes maladroits et une haine insensée, de le rendre vénérable aux yeux des peuples par cette pompe qui parle à nos sens plus qu'on ne pense, de lier la religion à l'Etat par une protection sagement calculée, d'apprendre enfin à tous que le souve rain la respecte, loin de s'en défier; l'honore, loin de la comprimer; la pratique, loin de la voir d'un œil de mépris. Qui pourroit, encore une fois, voir Tome Ier. L'Ami de la Relig. et du Roi. No. XVI.

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