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mergea toute l'Attique et toute l'Achaïe. On en place l'époque communément à l'an 248 avant le déluge de Deucalion. Mais tous ces déluges de la mythologie ne sont que le vrai et universel dé luge, défiguré par les poètes et les historiens des temps fabuleux, qui ont particularisé cette grande catastrophe du monde, en lui appliquant les circonstances de quelque inondation locale. Voy. DEUCALION.

OIHENART (Arnauld), avocat au parlement de Navarre au XVIIe siècle, était natif de Mauléon. On a de lui: Notitia utriusque Vasconice, Paris, 1638 ou 1656, in-4; c'est la même édition de ce livre fort savant, et qui n'eut pas autant de succès qu'il méri tait.

OISEAU. Voyez LoYSEAU.

OISEAU (Jacques), né à Dantzick en 1631, d'une famille originaire de France, devint professeur de droit public et de droit des gens, dans l'université de Groningue. I lia une étroite amitié avec Puffendorf, rassembla une belle bibliothèque, et entretint un commerce de littérature et d'amitié avec plusieurs savants. On a de lui quelques ouvrages qui marquent beaucoup d'érudition 1o des Corrections et des Notes sur divers auteurs; 2o un traité intitulé: Thesaurus selectorum numismatum antiquo

rum

:

ære expressorum, Amsterdam, 1677, in-4°; curieux, instructif et peu commun; 3° Catalogue de sa Bibliothèque, imprimé en 1689, année de sa

mort.

OISEL (Antoine L'). Voyez LOISEL.

OKAM. Voyez OCCAM.
OKIN. Voyez OCHIN.
OKOLSKI (Simon), domini-

cain polonais du xviie siècle, auteur d'une histoire de sa nation, sous ce titre: Orbis polonus, Cracovie, 1641, 3 vol. in-fol. Cet ouvrage, aujourd'hui rare, est plein de savantes recherches sur l'origine des Sarmates et sur celle des plus anciennes familles polonaises, qui enlevèrent presque toute l'édition. Okolski devint provincial de son ordre cn Po logne l'an 1649. Il mourut vers l'an 1651.

OKSKI (Stanislas), Oricho; vius, gentilhomme polonais, né dans le diocèse de Prémislaw, étudia à Wittemberg, sous Luther et sous Mélanchthon, puis à Venise sous Egnace. De retour en sa patrie, il entra dans le clergé et devint chanoine de Prémislaw. Son éloquence le fit surnommer le Demosthènes polonais. Mais son attachement aux erreurs de Luther causa de grands maux au clergé. Il fut excommunié par son évêque, et n'en devint que plus furieux. Enfin il rentra dans l'Eglise catholique au synode tenu à Varsovie en 1591, et fit imprimer sa Profession de foi. Depuis ce temps-là, il s'éleva avec zele contre les protestants, et publia un grand nombre de livres de controverse. On a imprimé ses Opuscules en 1563, in-8°. On lui doit aussi les Annales du règne de SigismondAuguste, in-12, en latin, et Institutio principis. Son vrai nom était Orzécowsky; mais on sait que dans la langue polonaise, et en général dans l'esclavone, mère de tant d'autres, plusieurs lettres semblent disparaître dans la prononciation, quoique les indigènes prétendent les faire sentir.

OLAF, Olavus, roi de Norvège à la fin du xe siècle, seconda le zèle de Leif, fils d'Eric

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dans ce

le Roux, pour la conversion des Groënlandais, et envoya pays des ecclésiastiques qui y formèrent une chrétienté florissante. Voyez GROENLAND dans notre Dici. geogr., 1791. [ Olaf ou Oleus avait fait plusieurs expéditions maritimes sur les côtes de France, d'Ecosse et d'Angleterre. Il visita Constantinople de retour en Norwége, il prit part à un soulèvement excité contre Haquin, tyran de ce pays, le mit à mort, et rentra dans le domaine de ses ancêtres, commė arrière-petit-fils d'Hérald Ir. ] OLAHUS (Nicolas), né à Hermanstadt en 1493, d'une famille qui descendait des princes de la Moldavie, s'appliqua, sans presque aucun secours de maîtres, à l'étude des belles-lettres, et y de grands progrès. Il fut pourvu successivement de canonicats

fit

dans l'église de Cinq-Eglises et dans celle de Strigonie: ses vertus et sa prudence dans les affaires le placèrent dans le conseil de Louis II, roi de Hongrie. Après la bataille de Mohatz, où ce prince perdit la vie, il fut fait gouverneur d'Aibe-Royale. CharlesQuint ayant nommé Marie, reine douairière de Hongrie, veuve de Louis, au gouvernement des Pays-Bas, cette princesse choisit Olahus pour son ministre. Après son ministre. Après avoir demeuré huit ans à Bruxelles en cette qualité, il fut nommé par Ferdinand, frère de Charlès-Quint et roi de Hongrie, évểque de Zagrab et chancelier du royaume de Hongrie, et placé ensuite sur le siége d'Agrie en 1548. Il y déploya tout son zèle pour réparer les maux que l'hérésie avait faits dans ce vaste diocèse, et il eut la consolation de voir ses efforts couronnés d'un heureux succès. Pendant le fa

meux siége de cette ville en 1552, il anima les généraux et les soldats à la défendre courageusement contre l'ennemi du nom chrétien, et on peut dire que ses libéralités et ses discours ne contribuèrent pas peu à faire lever le siége de cette ville. Ferdinand le nomma à l'archevêché de Strigonie en 1553; il occupa ce siége pendant quinze ans, et s'appliqua sans relâche à faire fleurir dans son diocèse la religion avec toutes les vertus qu'elle produit. Il tint à cet effet deux conciles nationaux à Tyrnau, dont les actes ont été imprimés à Vienne en 1560, in-4.. C'est par sa munificence et celle de l'empereur que se forma le college des jésuites de Tyrnau, le premier qui fut établi en Hongrie, alors en proie aux nouvelles hérésies et à tous genres de séductions : il fonda encore dans la même villė un séminaire pour les jeunes clercs. En 1562, il fut fait palatin du royaume et après avoir couronné Maximilien en qualité de roi de Hongrie, il mourut à Tyrnau l'an 1568. On a de ce savant et pieux prélat 1° une Chronique de son temps; 2o une Histoire d'Attila, Presbourg, 1538; 3° une Description de la Hongrie, Presbourg, 1735. On trouve sa Vie très détaillée dans l'Histoire des palatins de Hongrie, par le P. Muszka, jésuite, Tyrnau, 1752, in-fol.

OLAUS MAGNUS. Voyez Ma

GNUS.

OLAUS RUDBECK. Voyez 'RUDBECK.

+ OLAVIDÈS (Don Pablo), littérateur espagnol, naquit à Lima, capitale du Pérou, en 1740, vint dans sa jeunesse en Espagne, et perfectionna ses études à Alcala de Hénarès et à Madrid.

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Ses connaissances, la vivacité et les agréments de l'esprit qui distinguent les Péruviens, qu'on pourrait nommer les Andalous de l'Amérique, lui firent de puis sants protecteurs. Il occupa des places importantes, suivit le comte d'Aranda dans son ambassade en France, en qualité de secrétaire de légation, et le servit avec zèle et avec succès. A son retour en Espagne, d'Aranda le recommanda à Charles III, qui créa Olavidès comte, et lui accorda l'intendance de Séville. Il y a eu peu d'hommes aussi féconds en projets qu'Olavidès. Il avait eu, en 1778, celui de ré former la déclamation théâtrale en Espagne, et d'établir des réglements pour les auteurs et les comédiens. Il avait commencé lui-même cette réforme; mais n'ayant pas reçu d'encourage ments, il abandonna ce projet. Il en présenta un autre qui fut adopté, celui de défricher la Sierra-Morena, montagne aride, aux confins de la Castille, de P'Estramadure et de l'Andalousie, laquelle avait près de trente lieues d'étendue sur cinq à six de large. Olavidès y appela des colons de toutes les nations, et surtout des Français et des Allemands. Les rochers qui en déTendaient l'approche, les marais qui encombraient les valions, disparurent par les soins actifs de l'intendant. Des routes, des hôtelleries, des hameaux, des villes même s'élevèrent dans un pays où naguère tout était inculte et presque inhabitable. Olavidès y établit des manufactures útiles, plusieurs à l'instar de celles de Lyon. Il appela des fabricants et des dessinateurs de cette ville. Tout commençait à prospérer, et les provinces voisines se ressen

taient déjà de ces bienfaits, lors que des malveillants et des envieux alarmèrent le roi sur les énormes dépenses qu'entraînait cet établissement, sans faire remarquer l'utilité qui en était le résultat. Ne pouvant empêcher les progrès de l'établissement, ces intrigants cherchèrent à l'anéantir, en perdant son fondateur, ce qui ne leur fut pas difficile. Olavidès était un espritfort, c'est-à-dire qu'il avait la faiblesse de ne rien croire et de ne rien respecter en matière de religion. Le saint-office lui avait fait faire plusieurs remontrances à cet égard; mais comptant sur l'appui de la cour, il les avait méprisées. Ses ennemis renouvelèrent ces accusations: elles parvinrent aux oreilles du roi, qui était extrêmement pieux. L'inquisition présenta ses plaintes, et Olavides fut arrêté et enfermé dans les prisons de ce tribunal. Son établissement commençai dépérir plusieurs colons, sc croyant abandonnés, obtinrent des secours du gouvernement pour retourner dans leur pays Ayant mieux réussi que ceux que Catherine II avait établis en Sibérie, ils ne furent pas au moins abandonnés ni livrés à leur désespoir. Olavidès avait des amis puissants, qui parvinrent à le faire évader de sa prison. II se retira à Venise, où compost son ouvrage de l'Evangelio en triunfo, etc., Triomphe de l'Evangile, ou Mémoires d'un philolophe converti. En moins de deux ans, ce livre eut huit éditions, fut traduit en italien, et en francais par M. Buynand-des-Échelles, Lyon, 1805, 4 vol. in-8°. Cet ouvrage, écrit avec force, est plein de sentiments chrétiens et renferme de grandes beautés.

il

Cependant il a le grand défaut qu'on pourrait reprocher à d'autres ouvrages célèbres sur des matières religieuses, qui ont paru de nos jours: le coloris en est très varié, les images frappantes, les pensées sublimes, mais tout cela est présenté dans un style poétique, et souvent même de roman. Des sujets aussi sérieux ne devraient être écrits qu'avec cette noble simplicité, cette éloquence qui naît du sujet même, et non de la trop brillante imagination de l'auteur. Ce qui éblouit ne touche pas, et au milieu d'une multitude de tableaux différents, de tropes et de figures, on trouve rarement la morale qui persuade et la véritable onction. Quoi qu'il en soit, le Triomphe de l'Evangile obtint à Olavidès la permission de retourner en Espagne. Il y vécut oublié dans une petite ville de l'Andalousie; sa conduite devint exemplaire, et il mourut en 1803, âgé de 63 ans. Il avait adressé au roi Charles III et à son successeur plusieurs Mémoires pour que son établissement de la Sierra-Moréna ne fût pas entièrement oublié. Ces monarques ont eu en partie égard à sa demande. En 1808, il y avait encore différents colons, et le voyageur y trouve des routes et des gites qui, excepté celles qui conduisent à Madrid, sont les plus praticables de toute l'Espagne.

OLBERT, ou ALBERT né à Lerne, près de Thuin, dans le pays de Liége, vers la fin du x siècle, embrassa la vie monastique à Lobbes, fut envoyé dans le monastère de Saint-Germaindes-Prés à Paris, de là à Troyes et enfiu à Chartres, où il se perfectionna dans les sciences divi

nes sous Fulbert, évêque de cette ville. Olbert fut fait abbé de Gemblours, puis appelé pour être le premier abbé du monastère de Saint-Jacques, que l'on venait d'ériger à Liége, où il mourut l'an 1048. On a de lui; 1o un Recueil de canons, qu'il fit avec Burchard évêque de Worms; 2° Vie de saint Véron, publiée par George Galopin. If est encore auteur de plusieurs autres ouvrages qui n'ont pas été publiés.

a

OLDECORN (Édouard), plus connu en Angleterre sous le nom de Hall, né en 1561, dans la province d'Yorck, fit ses études à Reims et à Rome, où il reçut l'ordre de la prêtrise. Admis dans la compagnie de Jésus, et envoyé comme missionnaire en Angleterre en 1588, il en remplit les fonctions avec beaucoup de zèle et de succès pendant dix-sept ans dans la province de Worcester. La conjuration des poudres donna occasion de l'arrêter. On l'appliqua cinq fois à la question; mais on ne put apprendre, ni par son aveu, ni par aucun autre temoignage suffisant, qu'il eût eu connaissance de la conjuration. Il protesta toujours qu'il n'avait pas connu ce complot avant qu'il fût public, qu'il n'avait jamais approuvé ni pris la défense des coupables; mais cela ne l'empêcha pas d'être condamné au supplice des traîtres à Worcester, Ïe 7 avril 1606. Il eut la consolation de réconcilier à l'Église un des criminels qui subit la mort avec lui, et qui mourut dans de grands sentiments de foi et de pénitence. Un nommé Littleton demanda publiquement pardon à Dieu et au P. Oldecorn de l'avoir injustement accusé de la conjuration. Nous avons pris

ces détails dans les Mémoires de M. Challoner, vicaire apostolique à Londres, imprimés en 1741. Voyez JACQUES VI, roi d'Ecosse, et GARNET.

OLDENBURG (Henri), habile physicien et gentilhomme allemand, natif du duché de Brême, était consul à Londres pour la ville de Brême, dans le temps du long parlement de Cromwell. Il étudia dans l'université d'Oxford en 1656, et fut ensuite précepteur du lord Guillaume Cavendish, Lorsque la société royale de Londres fut établie, il en fut associé et secrétaire. Son goût pour les hautes sciences l'unit d'une étroite amitié avec Robert Boyle, dont il traduisit en latin plusieurs ouvrages, et cette amitié fut constante. Enfin, il mourut à Charlton dans la province de Kent, en 1678, C'est lui qui a publié les Transactions philosophiques des quatre premières années, en 4 tomes savoir, depuis le n° 1er, 1664, jusqu'au no 136, 1667. [On remarque parmi les divers morceaux qui composent cette collection, la Relation chronologique des éruptions du Vésuve; Divers exemples de la propriété de la nature dans les hommes et les brutes. Il traduisit, en outre, une Explication de l'Apocalypse, la Vie de la duchesse de Mazarin, etc.]

OLDENBURGER (PhilippeAndré), publiciste allemand enseigna le droit et l'histoire à Genève avec réputation. On a de lui un très grand nombre d'ouvrages, publiés sous différents noms, entre autres: 1° Thesaurus rerum publicarum totius orbis, 1675, en 4 vol. in-8°; livre qui, quoique imparfait, est utile et curieux pour la connaissance des

républiques et de leurs intérêts; 2o Limnous enucleatus, in-folio, estimé et nécessaire pour l'étude du droit public de l'Empire; 3o Notitia Imperii, sive Discursus ad instrumenta pacis, Osnabrugo Monasteriensis, in-4° sous le nom de Philippus - Andreas burgoldensis; 4° unTraité des moyens de procurer un état tranquille aux républiques, sous ce titre : Tractatus de rebus publicis turbidis in tranquillum statum reducendis. Tous ces ouvrages furent goûtés de ceux qui aiment l'éru dition et les études politiques. L'auteur mourut à Genève en 1678.

OLDENDORP (Jean), natif de Hambourg, enseigna le droit à Cologne, puis à Marpurg, où il mourut le 3 juin 1567..Il était neveu du célèbre Albert Krants; mais il n'eut pas le même attachement que lui à la religion catholique, qu'il quitta pour embrasser les nouvelles erreurs. On a d'Oldendorp divers écrits de jurisprudence, peu connus.

OLDHAM (Jean), Anglais, fils d'un ministre non-conformiste, se distingua par quelques Traductions, des Satires contre les jésuites, et d'autres poésies, et mourut en 1583, à 30 aas, de la petite vérole. Dryden, son ami, lui consacra un poème fu nèbre.

OLÉARIUS (Adam), né d'un tailleur d'habits, en 1603, à Aschersleben, petite ville de la principauté d'Anhalt, professa quelque temps à Leipsick avec beaucoup de succès. Il quitta ces fonctions pour passer dans le Holstein, où le prince Frédéric le nomma secrétaire de l'ambassade qu'il envoyait au czar et au roi de Perse. Cette course dura près de 6 ans, depuis 1633

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