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être trop vif; mais le réquisitoire
n'était pas non plus modéré. Il
faut bien convenir que
le parle-

dominicains Lambert, Caussanel et Chaix, et les oratoriens Valla, Guibaud et Labat..... ll suivait principalement pour les ment, en cette occasion, comme affaires ecclésiastiques les con- en quelques autres, voulut souseils de Mey; et on a cru que tenir un prélat en qui il avait plusieurs des écrits publiés par trouvé des dispositions à le sele prélat étaient de ce canoniste. conder. C'est ce qui explique On a entre autres du primat, car encore pourquoi il donna gain on ne l'appelait plus qu'ainsi, de cause à l'archevêque dans le une Instruction pastorale contre long procès qu'il suscita à son Berruyer, en 1763, des Mande- chapitre, pour le forcer à abanments sur le jubilé et pour les donner ses anciens usages. Il est carêmes, et une Instruction sur à croire que sans ce motif on aules sources de l'incrédulité, rait laissé les comtes de Lyon 1776. Il paraît que le fond de dans la possession immémoriale celle-ci lui fut fourni par le P.. où ils étaient, d'autant plus que Lambert, et que l'archevêque les changements proposés par le ne fit qu'abréger le travail natu- prélat ne paraissaient ni nécesrellement diffus du dominicain. saires ni utiles. Sa Philosohie vit Il eut fort à cœur de renouveler le jour en 1783, et son Rituel tous les livres liturgiques de son en 1787. La première avait été diocèse, afin qu'il n'y restât rien rédigée par le P. Valla, de l'Orade contraire à ses sentiments. I toire, le même que l'archevêque donna successivement un Caté- avait aussi chargé de composer chisme, un Rituel, un Bréviai- une Théologie. Celle-ci, qui fut re, une Théologie et une Phi- publiée en 1784, en 6 vol., est losophie, qui essuyèrent tous la plus fameuse des productions plus ou moins de contradic- auxquelles M. de Montazet a attion. Le Catéchisme fut attaqué taché son nom. Prônée par le dans une critique imprimée, que parti qui l'avait produite, elle a l'archevêque condamna par un paru à d'autres se sentir du vice long Mandement du 6 novem. de son origine. Quoique l'archebre 1772; c'est une apologie de vêque n'eût pas permis, dit-on, la doctrine augustinienne sur à l'auteur de développer toutes plusieurs points. Le nouveau ses idées, cependant il en restait Bréviaire parut en 1776, et le encore assez pour motiver les chapitre primatial l'accepta par réclamations qui se firent entenune délibération du 13 novem- dre. On y remarquà des réticenbre 1776. Cependant on publia ces sur des points importants, peu après des Motifs de ne point et un langage trop conforme à admettre la nouvelle liturgie celui des appelants sur quelques écrit que le parlement de Paris matières. Ce fut l'objet de quatre condamna au feu, le 7 février lettres qui parurent, en 1786, 1777, sur le réquisitoire de M. sous le titre d'Observations sur la Séguier. On ne peut se dissimu- Théologie de Lyon, par l'abbé ler qu'un tel traitement n'était Pey. Les prêtres de Saint-Sulguère en proportion avec le dé- pice, qui tenaient le séminaire lit; l'auteur des Motifs pouvait Saint-Irénée, furent obligés d'enavoir mal raisonné, et était peut-seigner cette théologie. D'abord

ils suppléèrent aux omissions par des cahiers dictés; mais l'archevêque leur ayant interdit ce moyen, ils furent réduits à se contenter d'observations et d'additions verbales. A sa mort, on cessa de l'enseigner dans son diocèse. Depuis, on la répandit avec soin en Allemagne, en Italie, en Espagne et en Portugal. C'était dans le temps où l'on cherchait à opérer une révolution dans l'enseignement de ces pays, La Théologie de Lyon parut propre à seconder ces vues. Ricci la propagea en Toscane; Molinelli la commenta à Gênes; on l'adopta aussi à Naples; d'un autre côté, elle fut même attaquée par un journal de la Belgique. On dit qu'il en parut une Defense en i volume. Nous ne l'avons pas vue, mais une lettre d'un abbé Bigy, émigré français, datée du 13 février 1794, nous a paru renfermer ce qu'on peut dire de mieux en faveur de cette Théologic. Il y répond aux critiques du même journal. En 1793, le grand-duc de Toscane, Ferdinand, fit retirer la Théologie de Lyon des séminaires de ses États. L'ordre avait été sollicité le nonce du pape, Louis par Ruffo, secondé de Mancini, évêque de Fiésole. Dans d'autres endroits, on refusa de l'enseigner. Quant à l'archevêque de Lyon, ses dernières années furent troublées par des chagrins domestiques, par les éclats scandaleux des convulsionnaires dans son diocèse, et par les excès de quelques fanatiques à Lyon et à Fareins. On arrêta les plus coupables, entre autres un curé nommé Bonjour. Ces tristes résultats d'une imprudente protection empoisonnèrent et hâtèrent peutêtre les derniers moments de l'ar

chevêque. Il mourut à l'âge de 76 ans, peu aimé dans son diocèse, où il avait cherché à faire prévaloir un autre esprit, et où il avait suscité plusieurs procès. Il avait voulu ôter son séminaire aux prêtres de Saint-Sulpice. Une puissante intercession le forса à les y laisser; mais il s'en dédommagea en faisant casser leur agrégation à l'université de Valence. Il était regardé comme le patron des jansenistes, et suivait le même système que M. de Fitz-James, reconnaissant l'autorité des constitutions, et proclamant cependant presque tous les principes des appelants. Aussi ceux-ci, tout en le louant avec excès, dirent-ils dans un de leurs écrits, que son système pouvait avoir sa commodité pour ce monde, mais qu'il n'était pas súr pour l'autre. M. de Montazet, outre l'archevêché de Lyon, possédait l'abbaye de Saint-Victor, à Paris, et celle de Monstier. A sa mort, on s'empressa de rétablir la signature du formulaire, et on dispersa les opposants qu'il avait rassemblés de tous côtés > et qui semblaient faire de Lyon la place forte du jausénisme.

MONTBELIARD (Philibert Guéneau de), né à Sémur en Auxois en 1720, fit ses premières etudes à Dijon, puis acheva son cours à Paris. Retiré dans son pays natal, il se livra à l'étude de l'histoire naturelle. Buffon l'associa à ses travaux; c'est à lui que l'on doit l'Histoire des oiseaux ', 9 vol. in-4o, ou 18 vol. in-12, qui suivent les Quadrupèdes de Buffon. Il s'occupait de Pinsectologie, lorsque la mort l'enleva le 18 novembre 1785, à Sémur. Buffon dit de lui, dans une préface, que « c'est l'homme » du monde dont la façon de

» voir, de juger et d'écrire, a le » plus de raport avec la sienne. >> Montbeliard a travaillé aux premiers volumes de la Collection académique, imprimée à Dijon, in-4°, où l'on a prétendu donner ce qu'il y avait de plus intéressant dans les mémoires des différentes académies de l'Europe. Romé de l'lle a réfuté son opinion sur l'origine des cristaux. Il a en d'autres qui pourraient faire l'objet d'une critique plus grave.

MONTBRUN (Charles Dupuy), dit le Brave, fut un des plus fameux capitaines du XVIe siècle. Il était né l'an 1530, au château de Montbrun, dans le diocèse de Gapen Dauphiné, d'une ancienne et illustre familie. Il se montra d'abord un fervent catholique. Unede ses sœurs ayant embrassé la réforme, et craignant le couroux de son frère, s'enfuit à Genève. Montbrun la suivit, décidé à la tuer, mais Théodore de Bèze parvint non-seulement à le raccommoder avec sa sœur, mais il lui fit abjurer la foi de ses pères. Depuis lors les protestants eurent dans Montbrun le chef le plus déterminé. Divers exploits par lesquels il se signala en faveur de sa secte l'obligèrent de se retirer à Genève. Après environ deux ans d'absence, Montbrun rentra en France, et se rendit maître de plusieurs places en Dauphiné et en Provence. Il se trouva aux batailles de Jarnac et de Moncontour. Ayant pris diverses places, il eut l'audace de marcher contre l'armée de Henri III, qui faisait le siége de Livron, et d'ordonner à ses troupes de piller les bagages de ce prince en 1574. Eufin le marquis de Gordes poursuivit vivement ce sujet rebelle. Montbrun, en fuyant, se

cassa la cuisse et fut pris. Le roi lui fit faire son procès à Grenoble, où il fut condamné à mort et exécuté le 12 août 1575. Sa vie a été publié par J.-C. Martin, sous le titre d'Histoire de Charles Dupuis, surnommé le Brave seigneur de Montbrun, Paris, 1810, in-8o, 2o édition.

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MONTCALM (Louis Joseph de Saint-Voran, marquis de), lieutenant général des armées du roi, naquit en 1712 à Candiac, d'une famille deRouergue, qui, dit-on, a produit ce fameux grand-maître Gozon, vainqueur du dragon qui désolait l'ile de Rhodes. (Voyez GozoN. ) Il porta les armes de bonne heure, et après avoir servi dix-sept ans dans le régiment de Hainaut, il fut fait colonel de celui d'Auxerrois en 1743. La connaissance que l'on avait de ses talents et de son ac tivité, lui fit confier des com mandements particuliers, et il ne perdit aucune occasiou de se signaler. Il reçut trois blessures à la bataille donnée sous Plaisance, le 3 juin 1746, et deux coups de feu à la malheureuse affaire de l'Assiette. Devenu brigadier des armées du roi en 1747, et mestre de camp du nouveau régiment de cavalerie de son nom en 1749, il mérita d'être fait en 1756, maréchal de camp, et commandant en chef des troupes françaises dans l'Amérique. Il y arriva la même année, et arrêta par ses bonnes dispositions l'armée dulord Loudon au lac SaintSacrement. Les campagnes de 1757 et de 1758 ne furent pas moins glorieuses pour lui; il repoussa avec un petit nombre de troupes les armées anglaises, et prit des forteresses munies de garnisons fortes et nombreuses. Le froid, la faim, accablèrent

ses soldats, depuis l'automne de 1757 jusqu'au printemps de 1758. Il les soutint dans cette extrémité, et s'oublia lui-même pour les secourir. Le général Albercromby ayant succédé au lord Loudon, le marquis de Montcalm emporta sur lui, le 8juillet 1548, une victoire complète, et reçut le titre de lieutenant général. Enfin, après avoir éludé long-temps les efforts d'une armée supérieure à la sienne, et ceux d'une flotte formidable, il fut engagé malgré lui dans un combat près de Quebec. Il reçut au premier rang et au premier choc une profonde blessure, dont il mourut le lendemain, 14 septembre 1759, à 48 ans, en héros chrétien. [C'est dans cette même action que périt le général anglais Wolf, mais il eut le temps d'apprendre que son armée était victorieuse.] La défaite entière de l'armée française fut suivie de la perte du Canada. Quelques auteurs, en particulier M. Carver (Voyage dans les parties intérieures de l'Amérique septentrionale), considèrent ce malheur comme une punition de la conduite tenue envers la garnison du fort Guillaume-Henri, qui fut massacrée par les sauvages malgré la capitulation. S'il est vrai que les Anglais ont exagéré dans leurs relations les torts du général français, il est vrai aussi qu'il est impossible de le justifier entièrement. On a une Lettre sur sa mort, publiée par le célèbre Bougainville. Il avait un frère qui fut compté parmi les savants pré.. coces. (Voyez CANDIAC et MAS.) En 1776, un Anglais a publié des Lettres, faussement attribuées à ce général,

MONTCHAL (Charles de), né en 1589 à Annonay en Vivarais,

célèbre et savant archevêque de Toulouse, est connu par des Mémoires imprimés à Rotterdam, 1718, en 2 vol. in-12. Ils roulent sur le cardinal de Richelieu. Ce ministre l'avait élevé à l'arche. vêché de Toulouse, sur la démission du cardinal de la Valette, dont il avait été précepteur. Il gouverna ce diocèse avec beaucoup de zèle, et fit plusieurs établissements qui font chérir sa mémoire. Il fut d'abord boursier, ensuite principal du collége d'Autun à Paris, et s'éleva de degré en degré. Ses Mémoires sont curieux; mais ils ont été imprimés avec peu de soin, et d'une manière incorrecte. Il tra, vailla long-temps, et avec assiduité, à corriger Eusèbe. On a de lui des Lettres, publiées par le P. Michel Le Quien. Il possédait très-bien les langues savantes. On lui attribue encore une Dissertation, pour prouver que les puissances séculières ne peuvent imposer sur les biens de l'Eglise aucune taxe, sans le consentement du clergé (dans l'Europe savante, novembre 1718); effectivement, ces biens étant consacrés à Dieu, leur produit ne peut être employé a un usage quelconque, que du gré de leurs administrateurs naturels. Montchal était protectenr des savants et très savant lui-même. Les gens de lettres ont jeté des fleurs sur son tombeau. Il y descendit en 1651 à Carcassonne.

MONTCHRESTIEN DE VATTEVILLE (Antoine), poète français, fils d'un apothicaire de Falaise en Normandie, est plus connu par ses intrigues, par son humeur querelleuse et par ses aventures que par son talent pour la poésie. Un meurtre dont il fut accusé le força de se sauver en

Angleterre, où le roi Jacques [er l'accueillit très bien. Le poète aventurier ayant obtenu sa grâce à la prière de ce monarque, revint à Paris, et y dressa une boutique de lunettes, de couteaux et de canifs. Il s'occupa quelques années de ce métier, soupçonné pendant ce temps-lá de faire de la fausse monnaie. Il leva ensuite des troupes pour les huguenots, et fut tué au village de Tourailles, à cinq lieues de Falaise, après avoir assassiné ceux qui voulaient le prendre. On transporta son corps à Domfront, où les juges le condamnèrent à avoir les membres rompus, et à être jeté au feu et réduit en cendres. Cet arrêt fut exécuté la 21 octobre 1621. On a de lui un

Traité de l'économie politique, dédié au roi et à la reine, in-4o; des Tragédies, une Pastorale en 5 actes, un poème divisé en 4 liintitulé Suzanne ou la Chasteté, in-12 et in-8°; des Sonnets, etc. Ce sont autant de productions de la médiocrité, pour ne rien dire de plus.

vres,

MONT-DORÉ (Pierre), en latin Mons Aureus, natif de Paris, et conseiller, ou, selon d'autres, maître des requêtes, fut chassé d'Orléans à cause de son attachement au calvinisme. Il se retira à Sancerre, où il mourut en 1570. On a de lui un Commentaire sur le roe livre d'Euclide.

MONT-D'ORGE ( AntoineGauthier de), maître de chambre aux deniers du roi, membre de l'académie de Lyon; il était né à la fin du xviie siècle, et mourut à Paris le 24 octobre 1768. On a de lui: 1o Réflexions d'un peintre sur l'opéra, en 1741, in-12; 20 L'Art d'imprimer les tableaux en trois couleurs, 1755, in-8°, brochure où l'on trouve

des détails curieux ; 3° un Ballet, un Opéra, etc.

MONTECLAIR (Michel), né à trois lieues de Chaumont en Bassigni, l'an 1666, mort en 1737 proche Saint-Denis en France, fut le premier qui, dans l'orchestre de l'opéra, joua de la contrebasse, instrument qui fait un si grand effet dans les choeurs, et dans les airs de magiciens, de démons et dans ceux de tempêtes. On a de lui: 1° une Méthode pour apprendre la musique; 2° des Principes pour le violon; 3° des Trio de violon; 4° des Cantates; 5o des Motets, etc.

MONTECUCCULI, ou plus exactement MONTECUCCOLI Sébastien), gentilhomme italien, naquit à Férare. [Il avait serví Charles-Quint, lorsqu'il vint en France, où il fut employé comme échanson auprès du dauphin. Ce prince se trouvant à Tournus, l'été de 1536, et s'étant échauffé en jouant à la paume, il demanda un verre d'eau, queMontecucculi lui apporta; il tomba aussitôt malade et mourut au bout de quatre jours. Comme Montecucculi se connaissait un peu en médecine, et que l'on tient de lui un Traité des poisons, on crut trop légèrement qu'il avait empoisonné le dauphin. Il fut mis à la question, et en avouant ce crime par la force des tourments, il déclara, dit-on, qu'Antoine de Lève et Ferdinand de Gonzague, attachés à CharlesQuint, l'avaient porté à le commettre; mais ces grands généraux s'élevèrent contre une im

putation ridicule et absurde, et rejetèrent ce forfait sur Catherine de Médicis, qui, en se dé· faisant de ce prince, assurait le trône à Henri II son époux, frère cadet du dauphin François. Tou

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