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découvert à Junon son merce avec la nymphe Juterne. Mercure, touché de sa beauté, l'épousa, et en eut deux enfants nommés Lares, auxquels on sacrifiait comme à des génies familiers.

MUGNOS, en espagnol MUNOZ (Gilles), docteur en droit canon, et chanoine de Barcelone, succéda à l'antipape Benoît XIII en 1424, élu par les deux seuls cardinaux qui reconnaissaient ce fantôme de pontife, et se fit nommer Clément VIII; mais il se soumit volontiers, en 1429, au pape Martin V. Ce pontife, entre les mains duquel il abdiqua sa dignité, lui donna en dédommagement l'évêché de Majorque. Cette abdication de Muguos mit fin au grand schisme d'Occident, qui, depuis que Clément VII fut élu à Fondi en 1378, avait si cruellement ravagé l'Eglise pendant 51 ans.Il y a eu dans le xvIe siècle un Philadelphe MUGNOS, auteur d'un Théâtre généalogique des familles nobles de Sicile. Cet ouvrage en italien parut à Palerme, 1647, 1655 et 1670,2 vol. in-fol., avec fig. Nous avons de lui d'autres productions, moins connues que celle que nous venons de citer.

MUIS, ou MAROTTE (Siméon de), d'Orléans, professeur, en hébreu au Collége royal à Paris pendant 30 ans, connaissait parfaitement les langues orientales. Il mourut en 1644, chanoine et archidiacre de Soissons, avec la réputation d'un des plus célèbres interprètes de l'Ecriture. On a de lui un Commentaire sur les Psaumes, en latin, Paris, 1650, in-fol.; il est littéral et historique. C'est un des meilleurs que nous ayons sur ce li

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vre de la Bible. M. Paquot en a donné une édition fort exacte, Louvain, 1770, 2 vol in-4°. II y a trois Versions latines des Psaumes: celle de saint Jérôme, la Vulgate telle qu'elle se trouve dans nos Bibles, et la Vulgate réformée sur le texte hébreu, avec les Scolies de Bossuet. Tout cela est si bien arrangé, qu'il n'y a point de confusion malgré la diversité des objets.

On trouve dans ce même volume ses Varia sacra : l'auteur y explique les passages les plus difficiles de l'ancien Testament, depuis la Genèse jusqu'au livre des Juges. Sa dispute avec le P. Morin, oratorien, contre lequel il a fait des efforts assez inutiles et peu heureux pour établir l'authenticité du texte hébreu, l'empêcha de continuer son travail sur tous les livres de l'Écriture sainte. Son style est pur, net, facile.

MULLER (Jean), nommé aussi KœNIGSBERG ou Regiomontanus, célèbre mathématicien né à Koningshoven dans la Frauconie, en 1436, enseigna à Vienne avec réputation. Appelé à Rome par le cardinal Bessarion et par le désir d'apprendre la langue grecque, il s'y fit des admirateurs et quelques ennemis. [Matthias Corvin, roi de Hongrie, l'appela à Vienne pour éxaminer les manuscrits grecs enlevés à la prise de Constantinople et d'Athènes. ] De retour en Allemagne, il fut élevé à l'évêché de Ratisbonne par Sixte IV, qui le fit venir de nouveau à Rome pour y travailler à la réforme du Calendrier. (Voyez GRÉGOIRE XIII.) On croit qu'il y mourut en 1476, à 41 ans. Muller avait relevé plusieurs fautes dans les traductions latines de George de

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Trébisonde. Les fils de ce traducteur l'assassinèrent, dit-on, dans ce second voyage, pour venger l'honneur de leur père. D'autres assurent qu'il mourut dela peste. Quoi qu'il en soit, il se fit un grand nom en publiant l'Abrégé de l'Almageste de Ptolémée, que Purbach, son maître en astronomie, avait commencé, et par un Calendrier ou des Ephémérides qu'il donna pour trente années. [Ce livre se répandit dans presque toute l'Europe; il fut d'abord imprimé à Bude; chaque exemplaire coûtait 12 écus d'or, et l'ouvrage obtint à l'auteur 1,200 écus d'or de la part du roi Matthias. ] On regarde Muller comme le premier qui ait observé lecours des comètes d'une manière astronomique: it fit sur celle de 1472 des observations qui décèlent un esprit juste et appliqué. Il n'est point l'auteur de la Chiromance ct physionomie, publiée sous son nom en latin, et traduite en français, Lyon, 1549, in-8°; mais on a de lui plusieurs autres ouvrages, Venise 1498, in-8°, dont Gassendi faisait beaucoup de cas. Cephilosophe a écrit sa Vie. On lui attribue une prophétie qui, dans ces dernières années, à fait beaucoup de bruit. On prétend l'avoir trouvée dans son tombeau à Liska en Hongrie conçue en ces quatre distiques :

Post mille expletos a partu Virginis annos,
Et septingentos rursus abire datos,
Octuagesimus octavus mirabilis annus
Ingruet, et secum tristia fala feret.
Si non boc anno totus maius occidet orbis,
Si non in nihilum terra fretumque ruet,
Cuncta tamen mundi sursum ibunt atque deorsum
Imperia, et luctus undique grandis erit.

On a beaucoup disputé sur cette prophétie, qu'on avait déjà tâché, en changeant quelques mots, d'appliquer à l'an 88 des siècles précédents (voyez le Journ. hist. et litt., 15 oct. 1787, p. 283);

mais l'an 88 de celui-ci étant vraiment l'époque où de grands événements se sont développés, et où la France en particulier préparait les causes qui ont produit l'année suivante l'affreuse révolation, où le malus orbis enfin s'est montré partout; on crut voir dans les rapports dè l'annonce avec les faits une justesse remarquable, sans croire néanmoins que l'astronomie ou l'astrologic conduise à ces sortes de prédictions (ibid., 1er février 1792, p. 234). Quoi qu'il en soit, si le tombeau de Muller avec sa prédiction a été trouvé en Hongrie, il n'est donc pas mort à Rome, comme on le croit communément. Il est vrai, comme nous venons de le dire, qu'on ne sait rien de précis sur le lieu, le genre et la date de sa mort. [Muller publia dix-sept ouvrages, tous relatifs à la géométrie, les mathématiques et l'astronomie, et a laissé des Tables fort estimées sur cette dernière science. ]

MULLER (André), né vers 1630, à Griffenhagen dans la Poméranie, se rendit habile dans les langues orientales et dans la littérature chinoise. Walton l'appela en Angleterre pour travailler à sa Polyglotte. Muller s'y trouvait lors de la mort de Cromwel et de la restauration de Charles II. Il avait promis une clef de la langue chinoise (Clavis sinica) par laquelle une femme serait en état de la lire en un an; mais il brûla, dans un accès de folie, ou plutôt de sagesse, l'ouvrage où il donnait ce secret chimérique. Il mourut en 1694, après avoir publié plusieurs ouvrages. [ On cite parmi ces ouvrages Opuscula nonnulla orientalia

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Francfort, 1695, in-4°. C'est un recueil de divers écrits que Muller avait publiés séparement.] MULLER (Henri), professeur de théologie à Hambourg, puis surintendant des Églises de Lubeck sa patrie, a donné une Histoire de Bérenger, en latin, où l'on retrouve les préjugés de sa communion, et d'autres ouvrages qui ne valent pas mieux. Il mourut en 1675.

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MULLER (Jean-Sébastien ) secrétaire du duc de Saxe-Weimar, a écrit les Annales de la maison de Saxe, depuis 1300 jusqu'en 1700, Weimar, 1700, in-fol. en allemand. Cet ouvrage contient bien des choses singulières, puisées dans les archives des ducs de Weimar. L'auteur mourut en 1708.

MULLER (Jean et Herman), excellents graveurs hollandais. Leur burin est d'une netteté et d'une fermeté admirable. Ils vivaient au commencement du XVIIe siècle.

MULLER (Christophe), né à Brixen en 1682, entra chez les jésuites à Landsberg en Bavière, en 1699, et après avoir enseigné avec réputation les belles-lettres, la philosophie et la théologie, il se dévoua entièrement aux missions. Il y passa 49 ans dans des travaux incroyables, et produisant partout des fruits merveilleux, surtout en Souabe, en Bohême, en Bavière et dans le Tyrol. Il mourut à Chiemsée en 1786, à l'âge de 84 ans, au milieu de ses occupations chéries, après avoir prêché plusieurs jours de suite devant un peuple innombrable, avec toute l'ardeur et la force du premier âge.

MULLER (Gérard-Frédéric ), voyageur et historien, naquit à

Herford dans le comté de Rayensberg en Westphalie, en 1705; il s'établit de bonne heure en Russie, et gagna l'estime de l'impératrice Anne, qui le fit voyager dans ses vastes états, aux frais de la couronne. L'impératrice Catherine II le nomma conseiller d'état et garde des archives à Moscou, emploi qu'il exerça pendant près de 16 ans. Il amassa durant ses voyages beaucoup de matériaux, qui lui ont servi à donner: 1° Recueil d'histoires russes, en 9 vol. in-8°, publié en langue russe : la première partie de cet ouvrage parut en 1732, et la dernière en 1764; 2o Description de la Sibérie, Pétersbourg, 1750, in-4°; 3° Voyage et découvertes faites par les Russes, etc., et description du fleuve Amour, etc., en russe et en allemand, traduits en français, Amsterdam, 1776, 2 vol. in-12; 4° Dictionnaire géographique de l'empire de Russie, par Phedor Polownin, corrigé et augmenté, Moscou, 1773, I vol. in-8°; 5° grand nombre de Dissertations historiques dans le Journal de l'académie des sciences de Pétersbourg, depuis 1755 jusqu'en 1765: cet homme distingué parmi les savants du Nord, est mort à Moscou en 1783. [Muller écrivait avec une grande pureté en latin, en russe et en allemand. ]

MULMANN (Jean), né à Pégau en Misnie, mort en 1613, à 40 ans, professa la théologie à Leipsick. On a de lui en latin : 1o un Traité de la cène; 2o un autre de la divinité de J.-C. contre les ariens; 3° Disputationes de Verbo Dei scripto; 4° Flagellum melancholicum; 5o un Commentaire sur Josué.

MULMANN (Jean), né à Leip

sick en 1600, de parents luthériens, étudia à Cologne, où il abjura l'hérésie, et entra dans la société des jésuites en 1620. Il mourut à Hadamar en 1651 après avoir publié quelques Traités de controverse, propres à ramener les hérétiques au sein de l'Eglise. Jérôme MULMANN, son frère, accourut à Cologne, dans le dessein de le ramener dans sa secte, mais, vaincu par la force des raisonnements de son aîné, il abjura lui-même ses erreurs, se fit jésuite en 1627, et mourut missionnaire à Copenhague en 1666, âgé de 60 ans. Il est aussi auteur de plusieurs ouvrages polémiques.

+MULOT (François-Valentin), fut du petit nombre de ceux qui, pendant la révolution, trahirent leurs serments et déshonorèrent l'habit ecclésiastique. Il naquit à Paris le 29 octobre 1749, fit de bonnes études, et entra parmi les chanoines de Saint-Victor, dont il devint bibliothécaire, après avoir reçu les degrés de docteur en théologie, Mulot cultiva les lettres avec succès, et jusqu'à une certaine époque il avait su captiver l'estime de ses confrères et de tous ceux qui le connaissaient. La révolution arriva, et il renonça aussitôt à cette estime, qui est la plus belle récompense de l'homme de bien. Il se jeta dans le parti le plus corrompu, celui des jacobins, et s'empressa de gagner la faveur populaire. Il eut le malheur de l'obtenir,et,dès 1789,on levitfigurer parmi les électeurs, dans les clubs, à la tête de la commune, il ue cessa de prendre à chaque époque une part très active aux troubles de la capitale depuis cette année jusqu'en 1791. Lorsque Mesdames, tantes de Louis XVI,

résolurent, en février 1791, de sortir de France, Mulot, qui était alors vice-président du corps municipal, s'opposa à leur départ, et tâcha par tous les moyens possibles de les retenir à Paris. Cependant le roi, mal conseillé, le nomma au mois de mars conseiller à Uzès, et en juin commissaire médiateur dans le Comtat, où il désarma au moins par imprudence, les habitants, et les livra ainsi à la fureur de leurs ennemis. Le fameux Jourdan Coupe-téte, trop connu dans le comtat Venaissin par ses brigandages, déclara qu'il n'avait massacré, brûlé, que par ordre de Mulot et de ses colfègues. Dénoncé par les parents des nombreuses victimes qui périrent à cette occasion, il fut mandé à la barre de l'assemblée

le 19 novembre, et parvint à se justifier. Nous aimons à croire qu'il était plus coupable par faiblesse que par cruauté. L'assemblée, qui ne montra jamais d'empressement à punir les crimes les plus affreux, l'admit dans cette même séance parmi ses membres, Mulot avait été nommé deux mois auparavant député à l'assemblée législative pour le département de Paris. Il avait pu laisser des doutes sur son plus ou moins de culpabilité dans les meurtres et les ravages commis dans le Comtat; mais il n'en laissa aucun sur ses principes irréligieux; et on l'entendit, le 5 avril 1792, presser l'assemblée de proscrire les costumes ecclésiastiques, et dit entre autres choses: « Qu'il fallait >> ôter aux religieuses le voile qui >> leur couvrait les veux; » expression qui lui attira beaucoup d'applaudissements, surtout de la part des tribunes. A la clôture

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des sessions, Mulot sembla disparaître de la scène politique. II conserva cependant ses liaisons avec les jacobins, et vécut parmi eux pendant le règne de la terreur. Après avoir comparé sa vie passée avec celle qu'il menait depuis plusieurs années, il aura peut être senti quelques remords. Il passa en Allemagne vers la fin de 1797, se fixa à Mayence, où il fut connu comme professeur de belles-lettres. En des temps moins orageux, revint à Paris, et fut reçu membre du Lycée des arts, et de la société des sciences, lettres et arts. En 1801, il concourut au prix proposé par l'institut sur les funérailles et sur la manière de rendre les sépultures plus décentes le prix fut partagé entre lui et Amaury-Duval. Ses principaux ouvrages sont, 1o Essais de Sermons préchés à l'HôtelDieu de Paris, 1781, in-12. Ils sont bien écrits, mais ils manquent de cette onction salutaire qui constitue le principal mérite de l'orateur chrétien; 1o Requéte des vieux auteurs de la bibliothèque de Saint-Victor à M. de Marbœuf, évéque d'Autun, en vers, 1784, 1 vol. in-8°; 3° Premier volume de la collection des fabulistes, avec un discours sur les fables, et la traduction des fables de Lockmann, Paris, 1785. Cette collection n'a pas été suivie. 4° Le Muséum de Florence, gravé par David, avec des explications françaises, ibid., 1788 et suivantes, 6 vol. in-4°; 5o Almanach des sans-culottes, Paris, 1794, que l'auteur dit avoir fait pour rappeler les jacobins aux principes de la société ; 6o Vues d'un citoyen sur les sépultures, Paris, 1797, in-8°, qu'il reproduisit avec des corrections fors

qu'il concourut au prix proposé par l'institut; 7° des Notices biographiques sur plusieurs historiens; 8o Essai de Poésies légères, Mayence, 1799, in-8o. Ön a encore de lui une traduction des Amours de Daphnis et Chloé, bien inférieure à celle d'Amyot, et un grand nombre d'hymnes et discours pour les fêtes républicaines. Mulot mourut à Paris le 3 juin 181.

MUMMIUS (Lucius), consul romain, soumit toute l'Achaïe, qui s'était liguée contre Rome, et remplaça Metellus dans le commandement de l'armée. Il prit et brûla la ville de Corinthe l'an 146 avant J.-C. [Il enleva les tableaux, les statues, les meubles les plus précieux de Corinthe, et fitensuite mettre le feu à la ville, qui fut réduite en cendre. Ou suppose que les métaux fondus. dans cet incendie, venant à s mêler, en formèrent un nouveau connu sous le nom d'airain de Corinthe. Cette ville périt la. même année que Carthage fut détruite.] Mummius obtint, avec l'honneur du triomphe, le surnom d'Achaïque. Ses succès ne l'empêchèrent pas d'encourir la disgrâce de ses concitoyens. Il mourut en exil à Délos.

MUMMOL (Eunius), fils de Péonius, comte d'Auxerre, obtint, l'an 561, de Gontran, roi d'Orléans et de Bourgogne, l'office de ce comté à la place de son père. Il mérita, par la supériorité de ses talents, d'être créé patrice dans la Bourgogne, c'est-à-dire généralissime des troupes de ce royaume. Il prouva qu'il était digne de cette place éminente par la défaite des Lombards et des Saxons, qu'il chassa de Bourgogne, après les avoir battus à plusieurs reprises. Il recouvra

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