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féré, Constantinople devint aussi, à cet égard, la rivale de la maîtresse du monde. Enfin, par-tout où les Romains dominaient, ils étaient jaloux d'y laisser des monumens de leur grandeur, et de faire jouir les colonies des mêmes avantages dont jouissait la métropole.

tructionibus); partie en arcades (opere arcuato, ou cameratis arcubus); et partie en ouvrages souterrains, ou canaux (operibus subterraneis). Tout est merveilleux dans ces monumens, soit que l'on considère la beauté, la force et la solidité de leur construction, la longueur du chemin qu'on leur faisait parcourir, le nombre, la largeur et l'élévation des arcades souvent dou

bles et triples; soit que l'on envisage les sommes immenses que plusieurs ont coûté, les travaux qu'il a fallu employer pour combler les vallées, aplanir les montagnes, les percer dans leur étendue de plusieurs milles, creuser des rochers; soit enfin que l'on fasse attention à l'énorme quantité d'eau qu'ils conduisaient à la ville; à ces châteaux ou réservoirs maguifiquement décorés, où toutes les eaux se semblaient; et aux avantages inapprécia bles qu'en retireraient le public en général et les citoyens en particulier. (Plinius, lib. 36, cap. 15.)

ras

Procope assure que les quatorze aqueducs qui existaient de son temps à Rome, étaient si larges et si profonds, qu'un homme à cheval pouvait aisément les parcourir: Ut equester vir aliquis ipso cum equo supernè evadere libertiùs queat. (In pr. de bell. Goth.). L'aqueduc de l'eau marcia avait plus de soixante milles, dont neuf étaient sur de graudes arcades.

La quantité d'eau que tous ces aqueducs amenaient à Rome était immense. Indépendamment de celle qui était laissée aux habitans des campagues par où la conduite passait, pour leur utilité particulière et l'irrigation de leurs terres, il en arrivait à la ville, selon le calcul de Vigenere, cinq cenq mille muids en vingt-quatre heures, par dix mille trois cents cinquante tuyaux d'un pouce de diamètre. (Traduction de Tite-Live, liv. 1.) Le superflu de ces eaux venait se rendre dans les égoûts par sept canaux qu'Agrippa avait fait construire, et qui roulaient des volumes d'eau si considérables, que Pline et Strabon leur donuent le nom de fleuve. (Plin., lib. 36, cap. 15. Strabo, lib. 5.)

Ce n'était pas seulement pour Rome que l'on construisait des aqueducs; plusieurs villes d'Italie en eurent de semblables; et forsque le siége de l'empire eut été trans

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L'aqueduc de Spolette, fondé sur le roc, dans le fond d'une vallée, ou plutôt d'un la hauteur de trois cent soixante pieds. Cet abyme, joint deux montagnes voisines à ouvrage, que la tradition du pays attribue à Theodoric, roi des Ostrogoths, subsiṛte dans son entier, et continue depuis tant de siècles à porter de l'eau dans la ville. Il sert aussi de pont.

La plus grande arcade de l'aqueduc de Narni avait 170 pieds de large; on en fait honneur à Auguste.

Les aqueducs de Misène, qui furent élevés par Agrippa, étaient, dit-on, de marbre. (Histoire de l'Académ., tom. 16, pag. 120).

Théodoric avait aussi fait construire de beaux aqueducs, pour les villes de Parme et de Ravenne. (Cassiodore, lib. 8, épist. 29 et 30. Sidonius, lib. 5, epist. 1).

On voit encore à Smyrne deux aqueducs très bien conservés qui prennent leurs eaux à onze ou douze milles, de la ville. Il y en a deux semblables à Ephèse, sur une l'honneur d'Auguste et de Tibère. ( Hist. arcade desquels on lit une inscription à de l'Académ., ibid.)

Les loix romaines parlent de trois aqueducs qui portaient des eaux à Constantinople: l'un nommé aqueduc d'Adrien (L. 6, C. de aquæd.); l'autre bâti sous l'empereur Valens, par les soins de Cléarque, préfet de la ville. (L. 3, C. TH. de aquæd. L. 23, ibid. de oper. Pallici). Le troisième construit par Théodose le Grand. (L 29 et 30, C. TH. de prætor.)

Les voyageurs nous représentent dans leurs relations, les aqueducs de Constantinople comme les plus magnifiques ouvra

ges

ges qui eussent été entrepris pour la décoration de la nouvelle capitale. C'étaient les mêmes travaux, la même somptuosité, les mêmes merveilles que les aqueducs de l'ancienne. Ruinés dans la suite des temps ils par les et le défaut d'entretien, guerres furent rétablis avec beaucoup de dépense par les soins et l'adresse du fameux Soliman. (Wheler, tom. I, pag. 173 et 195. Monconys, tom. 1, pag. 408 et 409. Le Bruyn, tom. I, pag. 176. Delorme, Recherches sur les aqueducs de Lyon, pag. 53 et 54.)

L'aqueduc de Ségovie en Espagne, dont on fait honneur à Trajan, est un des plus beaux ouvrages de l'antiquité. Il est composé de 177 arcades à deux rangs, posés l'un sur l'autre, et unit deux montagnes séparées par un intervalle de trois mille pas. Ces arcades, toutes de grandes pierres sans ciment, subsistent encore dans leur entier. (Colmenars, Histoire de Ségovie. Montfaucon, tom. 4, liv. 1, chap. 10.)

Mais c'est sur-tout dans les Gaules que l'on trouve le plus de ces anciens monumens de la magnificence des Romains.

Le premier qui ait amené à Paris de l'eau de sources éloignées, est l'aqueduc d'Arcueil, vulgairement attribué à l'empereur Julien. (Mémoires de l'Académ. des Inscriptions, tom. 30, pag. 729.)

L'aqueduc de Coutances, bâti par les Romains dans le troisième siècle, et que d'autres attribuent à Jules César, s'est conservé jusqu'en 1790, à l'exception de onze arcades qui furent réparées en 1159, et à qui on a donné une autre forme. Ce monument était encore entier il y a quarante ans. Nous nous rappelons de l'avoir alors souvent parcouru dans toute sa Tongueur et sans aucun danger. En 1790, le vandalisme y porta la main; quelques arcades appuyées contre les terres se sont écrou lées; mais celles qui restent au fond du vallon, dans le milieu d'une prairie, et d'une hauteur prodigieuse, semblent menacer la durée des siécles, tant elles présentent de solidité.

M. Duhamel, aujourd'hui maire de la ville de Coutances, homme très-éclairé, Dous a communiqué des recherches curieuses et infiniment précieuses sur cet ancien

Tome XI.

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Toulouse, Orange, Fréjus, avaient aussi des aqueducs, sur lesquels on peut consulter les historiens de Provence et de Languedoc.

Lyon fut à cet égard une des villes que les Romains favorisèrent le plus. Les aqueducs qu'ils y construisirent sont véritablement étonnans et par la difficulté de l'entreprise, et par la grandeur et la beauté de l'exécution. Les deux premiers furent construits par les troupes de Jules César, commandées par Marc Antoine. Ils portaient à la ville, qui était alors toute située sur une montagne isolée, les eaux du Mont d'Or et de la Loire.

Concession.

6. Dans l'origine des aqueducs, toutes les eaux étaient destinées à l'usage du public; on n'accordait aux particuliers que celle qui dégorgeait des lacs (quæ ex lacu abundabant), et seulement pour le service des bains et des foulons, qui étaient à cet égard, assujettis à un impôt annuel. (Frontinus, lib. 1.)

Lorsqu'on eut multiplié les aqueducs, et qu'il y eut de l'eau beaucoup au-delà du nécessaire, les censeurs et les édiles en concédèrent aux habitans pour l'usage particulier de leurs maisons, soit à titre de vente, soit sous une redevance pécuniaire. (Ibid.)

Après la destruction de la république, les empereurs se réservèrent le privilége exclusif de ces sortes de concession. Permittitur aquam ex castello ducere, idque

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à principe conceditur. ALIT NULLI competit jus aquæ dandœ. ( L. 1, § 41 et 42, D. de aquæd. quotid. - L. 2 et 11, C. de aquæd. — L. 2, 3, 5, 6, 7, 8, C. TH. de aquæd. Frontinus, lib. 2.)

-

d'ordonner qu'il n'en serait plus accordé aux grandes maisons ayant des bains, que deux onces, ou trois au plus, en considération de l'éminente qualité des personnes ; aux maisons médiocres, ayant aussi des bains, une once et demie; et aux maisons qui n'avaient pas de baius, une demie once. (L. 3, quæque eod.)

L'eau devint si abondante sous Auguste, que cette permission fut fréquemment demandée et facilement accordée. Una domus habebat fistulas et canales quibus aquam inducebat. (Strabo, lib. 5.)

Les concessions d'eau n'étaient que pour la personne, et ne passaient ni à l'héritier, ni au nouveau possesseur du fonds: Jus impetrato aquæ, neque hæredem, neque emptorem, neque ullum novum dominum prædiorum sequitur. (Frontinus, lib 2. L. 1, $ 43, D. de aquæd. quotid.)

On accordait néanmoins à ce dernier la faculté de faire renouveler la concession, et il avait trente jours pour se décider : Nunc omnis aquæ cum possessore instauratur beneficium. (Frontinus, ibid. dict. L. § 44.)

Les bains publics n'étaient pas soumis à la même règle; ils avaient à perpétuité l'eau qui leur était une fois concédée : Balneis quæ publicè lavarent, privilegium antiquitus concedebatur, ut semel data aqua, perpétuo maneret. (Frontinus, ibid.)

Police.

7. Ceux qui avaient obtenu la faculté de détourner l'eau publique n'en pouvaient prendre ni où ils voulaient, ni autant qu'ils voulaient; cette liberté indéfinie eût donné lien à de grands abus, et serait devenue funeste au públic. On détermina donc, dès le temps de la république, la division de l'eau par mesures de différens poids ou calibres, désignées par les lois et les auteurs sous le nom d'oNCES, de QUINAIRES, d'OBOLES, etc. Aqua mensuris devidebatur. ( L. 5., D. de aquæd. quotid.) Aquæ digiti, quinaria, untice, oboli, etc. (Frontinus, lib. 2. Plinius, lib. 31, cap. 6. Brissonius, lib. 6, Formul. cap. 140, edit. 1731.- L. 37, servitu. præd. rust.)

de

Le nombre de ces concessions particulières devint si considérable, que pour ne pas trop épuiser l'eau destinée aux nécessités publiques, les empereurs Gratien, Valentinien et Théodose, se virent forcés

Il fallut aussi faire des défenses de prendre l'eau publique ailleurs que dans le château d'eau. C'était de là que le particulier, après avoir fait ratifier par le curateur ou intendant des eaux, les lettres de concession qu'il avait obtenues du prince, devait faire conduire chez lui la quantité d'eau concédée, laquelle était jangée en présence du magistrat. Adito rectore (L. 2, cod.) seu consulari aquarum, seu præfecto præt. L. 5, L. ult. eod.)

Prescription..

8. C'est une règle générale que les. droits du public sont imprescriptibles : Prescriptio temporis juri publico non debet obsistere. (L. 22, C. Th. de oper. publico.) Une loi importante renferme une décision particulière à l'égard de toute usurpation de l'eau publique. « Nous voulons qu'il soit fait une exacte recherche tant des eaux qui ont été publiques dès leur origine, que de celles qui, étant privées, ont servi pendant long-temps au public, et ont tourné ensuite au profit de quelques particuliers, soit contre ceux qui auraient obtenu de nous ou de nos prédécesseurs, par surprise, le privilége de s'en servir, soit surtout contre ceux qui, de leur autorité privée, et sans aucun titre coloré, en auraient joui; afin que la ville soit rétablie dans tous ses droits, et que ce qui a été une fois public, ne puisse appartenir aux particuliers, annullons toutes ordonnances et priviléges à ce contraires, sans égard à la prescription, quelque longue qu'elle soit, que nous défendous d'alléguer contre les droits de la ville. Diligenter investigari decernimus, qui publici ab initio fontes, vel cum essent ab initio fontes privati, postquam publicè usum præbuerunt, ad privatorum usum conversi sunt; sive sacris apicibus per subreptionem impetratis, ac multò ampliùs si auctoritate illicitâ, nec apetito colore sacri oraculi, hujusmodi ali

quid per tentatum fuisse dignoscitur, ut jus suum regiæ civitati restituatur, et quòd publicum fuit aliquando, minimè sit privatum, sed ad communes usus recurrat: sacris oraculis vel pragmaticis sanctionibus, adversus commoditatem urbis quibusdam impertitis jure cassandis, NEC LONGI TEMPORIS PRESCRIPTIONE ad circumscri

servante officio judicis, ut, si quo tempore pullulaverint, excidantur, ne earum radiceś fabricam formæ corrumpant. (Dict. L. 1.) Cette loi de Constantin, renouvelée par Théodose le Jeune et Zenon, était conforme à plusieurs anciens sénatus-consul tes rapportés par Frontin, qui avaient défendu en même temps d'élever aucun

benda civitatis jura, profectura. (L. 9, C. édifice dans cette distance de quinze pieds,

de aquæd.)

Entretien.

9. L'importance des aqueducs nécessitait des règlemens pour leur entretien.

1o Les possesseurs des terres que traversait un aqueduc, étaient tenus d'ôter de cet aqueduc toutes les ordures et saletés; et pour qu'ils ne fussent pas détournés de ce service, ils étaient exempts de toute corvée ou charge publique; mais aussi on punissait leur négligence par la confisca tion de leur héritage: Possessores per quorum fines, formarum meatus transeunt, ab extraordinariis oneribus volumus esse immunes, ut eorum operâ aquarum ductus sordibus oppleti, mundentur. Nec ad aliud super indictæ rei onus iisdem possessoribus attinendis; ne circà res alias occupati, res purgium formarum facere non curent; quòd si neglexerint, amissione possessionum mulc tabuntur. Nam fiscus prædium ejus obtine bit, cujus negligentia perniciem forme congesserit. (L. 1, C. Jul. et C. Th. de aquæd.)

Les possesseurs des fonds chargés du nettoiement de l'aqueduc avaient un autre privilége, ils payaient moins de tributs : Aquarum ductus per medis possessiones diriguntur, quæ à possessoribus ipsis vice temporum repurgantur; propter quod et levia tributa persolvunt. (Magon. Collectio auc torum finium regundorum, pag. 263.)

20 Il était expressément défendu, sous la même peine de confiscation du fonds, de planter des arbres à une distance moindre de quinze pieds de l'un et de l'autre côté des aqueducs, pour prévenir que les racines n'en endommageassent la maçonnerie: Præterea scire eos opportet, per quorum prædia AQUÆDUCTUS commeat, ut dextrâ, læváque ex ipsis formis quindecim pedibus intermissis, arbores habeant, ob

ni à la droite, ni à la gauche de l'aqueduc. (L. 6, L. 10, eod. Frontinus, ibid.)

IO.

Peuples modernes.

Les aqueducs furent en quelque sorte entraînés dans la chûte de l'empire romain, et la main de l'ignorance et de la barbarie qui frappa ces monumens, leur, fut plus funeste que ne l'aurait été le temps lui-même. Les souverains qui se partagè-, rent les débris de ce vaste empire auraient pu entretenir à peu de frais ces beaux monumens dont les villes retiraient tant d'agrément et d'utilité; mais ils attestaient leur ancienne dépendance, et ils crurent devoir laisser en proie aux ravages du temps et à la cupidité des particuliers, des ouvrages dont il eût été si glorieux pour ces souverains de n'être même que les conservateurs.

Les papes méritent cependant quelque exception: Sixte V et Paul V érigèrent les trois aqueducs, acqua Felice, acqua di Trevi, et acqua Paolina. Ils suffisent, dit M. Delalande, pour donner à la ville un nombre considérable de fontaines, et une immense quantité d'eau. (Voyage d'Italie, tom. 4, pag. 507; Grosley, Observations sur l'Italie, tom. 2, pag. 321.)

Les nations modernes se sont montrées peu jalouses de mettre à profit les progrès des arts et des sciences, pour construire des aqueducs. Nous citerons cependant l'acquedotto Carolino, qui conduit à Casette, près de Naples, les eaux Julia. Il fut fini en 1759, sous le règne du roi et de la reine de Naples, Charles et Amélie, par les soins de Louis Vanvitelli, premier architecte du roi. La longueur de ce montiment, digne des Romains des Romains, est de vingt-un mille cent trente-trois toises; il traverse une vallée sur un pont à trois étages, qui a seize cent dix-huit pieds de longueur et cent soixante

dix-huit de hauteur. (Lalande, ibid. tom. 7, M. Pitot a su vaincre toutes les difficul

pag. 230.)

Au commencement du dix-septième siècle un simple citoyen fit venir à Londres, d'une distance de vingt lieues, une rivière qui y arrive par un aqueduc trèsprofondément creusé dans une partie du terrain, et porté dans d'autres parties par huit cents arcades. Ce grand ouvrage fut terminé en cinq années, pendant lesquelles il occupa sans interruption les bras de six cents ouvriers. (Grosley, Londr., tom. 1, pag. 317 et 318.)

La mort funeste de Henri IV arrêta le projet de Sully de faire rétablir l'aqueduc d'Arcueil pour conduire les eaux à Paris. L'ouvrage fut repris en 1613 par les soins de Marie de Médicis, et achevé en 1624. Jusqu'à cette époque, Paris n'avait eu que deux aqueducs, ouvrages de peu d'importance, qui y amenaient les eaux de Belleville et du pré Saint-Gervais. (Mémoir. de l'Acad.)

Louis XIV fit commencer l'aqueduc de Maintenon pour conduire les eaux de la rivière de Bucq à Versailles. S'il eût été achevé, il aurait été mis en parallèle avec les plus beaux aqueducs des Romains. Il est de sept mille brasses de long sur deux mille cinq cent soixante de haut, et a deux cent quarante-deux arcades. (Voyage de M. Delalande, tom. 7, pag. 233.)

ARRÊT du conseil, du 11 avril 1752, portant que les eaux de Saint-Clément seront conduites sur la place royale du Peyrou à Montpellier, suivant les plans et devis dressés par M. Pitot, qui aurait la direction des ouvrages.

La fontaine de Saint-Clément est située à une lieue et demie au nord de Montpellier; elle sort du pied d'une montagne, et donne, dans les temps les plus secs, environ soixante-dix pouces d'eau, et plus de quatre-vingt dans les temps ordinaires. Nos pères concurent, il y a quatre siècles, le projet de faire arriver ces eaux à Montpellier; mais l'exécution en parut trop difficile, pour ne pas dire impossible. Elle fut tentée et abandonnée à plusieurs reprises au commencement du siècle derpier, et sur la fin du précédent, Le savant

tés, au moyen d'un superbe aqueduc construit sur le modèle du pont du Gard, et qui l'emporte sur cet ancien monument par sa longueur, qui est de sept mille quatre cents toises.

DROIT FRANÇ AIS.

II. Les ordonnances de nos anciens rois ne font aucune mention d'aqueducs. Ces souverains veillèrent seulement à ce que l'eau qui se rencontrait dans les différens lieux de leurs états, y fût conservée dans sa pureté.

C'est dans cet esprit que Dagobert, par un capitulaire de 630, ordonna que « si quelqu'un salissait ou corrompait, par des immondices, les eaux d'une fontaine, il serait condamné à la nettoyer et à payer une amende de 6 sous, » somme alors considérable. (Baluzius, tom. 1, pag. 122.)

Quand on eut conduit à Paris, par deux aqueducs, les eaux de Belleville et du pré Saint-Gervais, les particuliers obtinrent des concessions de ces eaux; mais ils en abusèrent au point que Charles VI, par ses LETTRES du 9 octobre 1392, ordonna que l'on détruisit tous les conduits et tuyaux qui menaient de l'eau dans les maisons des particuliers, à l'exception de ceux qui en menaient au château du de Bourgogne, d'Orléans et de Bourbon; Louvre et dans les hôtels des ducs de Berry, et défendit d'obéir aux lettres par lesquell'eau des conduits publics.» (Ordonn. dự les il donnerait permission de tirer de Louvre, tom. 7, pag. 510.)

L'article 1er du chapitre 32 de l'ordon nance de 1669 concernant les fontaines publiques de la capitale, porte que : « Afin que les eaux de ces fontaines puissent venir sans intermission aux regards et lieux de distribution en ladite ville seront les aqueducs, pierrées, conduites et réservoirs nettoyés et rétablis soigneusement, la campagne, qu'en ladite ville et faubourgs, etc. etc. »

tant en

L'article 3 relatif aux concessions particulières, porte que « pour tenir un ordre exact en la distribution des eaux et fontaines publiques, et faire en sorte que

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