Oeuvres completes de M. J. Chenier: precedees de notices historiques, par M. Arnault, Volume 1

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Popular passages

Page 209 - D'une auguste famille enfants dégénérés, Flétrissant les aïeux qui les ont illustrés? Le sort m'a refusé, je ne veux point le taire, D'un long amas d'aïeux l'éclat héréditaire; Et l'on ne me voit point, de leur nom revêtu , Par...
Page 154 - J'avais compris que dans un état ou l'intrigue dispose de toutes les places, un bon livre, c'est-à-dire un livre utile. devient la seule action publique permise à un citoyen qui ne veut point descendre à des démarches humiliantes. Entraîné vers la tragédie, non-seulement par un penchant irrésistible, mais par un choix médité, par une persuasion intime que nulle espèce d'ouvrage ne peut avoir autant d'influence sur l'esprit public...
Page xiv - L'injustice agrandit une âme libre et fière. Ces reptiles hideux, sifflant dans la poussière, Pu vain sèment le trouble entre son ombre et moi : Scélérats ! contre vous elle invoque la loi. Hélas! pour arracher la victime aux supplices, De mes pleurs chaque jour fatiguant vos complices, J'ai courbé devant eux mon front humilié ; Mais ils vous ressemblaient : ils étaient sans pitié.
Page 322 - Ce prince généreux, devenu votre frère, L'Hôpital, de nos lois le ministre sévère, Et ceux qui m'ont jadis suivi dans les combats, Ont voulu près de vous accompagner mes pas. Au destin d'un ami leur grand cœur s'intéresse : Ils ont tous entendu votre auguste promesse.
Page 350 - ... d'un monarque digne héritier de cet Henri IV, dont j'ai voulu présenter la jeunesse à l'amour d'une nation généreuse, et devenue libre. Quant aux allusions, car il faut trancher le mot, quant aux allusions prétendues que pourrait offrir l'ouvrage, après celle de Henri IV, je n'en connais qu'une seule possible, et je la crois inévitable.
Page xiii - J'entends crier encor le sang de leurs victimes; Je lis en traits d'airain la liste de leurs crimes ; Et c'est eux qu'aujourd'hui l'on voudrait excuser ! Qu'ai-je dit? On les vante ! et l'on m'ose accuser ! Moi, jouet si longtemps de leur lâche insolence, Proscrit pour mes discours, proscrit pour mon silence, Seul, attendant la mort quand leur coupable voix, Demandait à grands cris du sang et non des lois ! Ceux que la France a vus ivres de tyrannie...
Page xiv - O mon frère ! je veux, relisant tes écrits, Chanter l'hymne funèbre à tes mânes proscrits. Là, souvent, tu verras près de ton mausolée Tes frères gémissants, ta mère désolée, Quelques amis des arts, un peu d'ombre, et des fleurs ; Et ton jeune laurier grandira sous mes pleurs.
Page 15 - D'une orgueilleuse mère ils ont déjà l'audace; Et j'entrevois, surtout dans les yeux de Caïus, Les vices de Sylla, mais non pas ses vertus. Il naquit oppresseur: sa tyrannique enfance Bégaie insolemment la menace et l'offense. Puisse Rome, en effet, tomber entre ses mains! Ma haine avec plaisir le conserve aux Romains. Timides artisans des discordes civiles, Rebelles en secret, publiquement serviles, Du sein de leur bassesse ils osent m'outrager : C'est en me succédant qu'il pourra me venger.
Page 307 - De l'État déchiré finir les longs revers, Me servir, me défendre , est sa seule espérance. CATHERINE. Ou son prétexte au moins. CHARLES. Il semble aimer la France ; II a ce ton brûlant , ce ton de vérité Qui par les imposteurs n'est jamais imité. Et cependant j'éprouve un pouvoir invincible Qui rend à ses discours mon cœur inaccessible ; Je sens que près de lui ce cœur intimidé Est convaincu souvent, mais non persuadé. L'habitude fait tout : je le hais dès l'enfance...
Page 200 - Eveillez-vous, frappez, et vengez votre mère. Frappez, n'attendez pas que son sein déchiré Accuse votre nom vainement imploré : Craignez, jeune imprudent, de recevoir des maîtres ; Tremblez que vous...

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