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traverfant les terres de Mégare, pafferent

le nom de Théorie, & aux députés, celui de Théores. Le vaiffeau s'appelloit Théoris. On lit dans le Phédon de Platon, les cérémonies pratiquées pour ce facrifice.

Le nom de Théorie fe donnoit auffi à la députation folemnelle que tous les peuples de la Grece envoyoient, foit à Elide vers Jupiter Olympien, foit à Delphes, vers Apollon, & qui offroient les facrifices publics pour le falut des villes. V. Plutarque dans la vie de Démétrius. Ces députés, comme on le voit ici, s'appelloient Théores. Le nom de Théorie étoit auffi donné aux offrandes que l'on portoit pour ces facrifices; & alors on le joignoit affez ordinairement avec le mot ucia, offrande, facrifice, comme Platon l'a fait dans fon douzieme livre des loix. Ce mot Théorie fe prenoit encore pour tout ce qui avoit rapport au culte des dieux, comme on donnoit auffi le nom de Théores, à ceux qui étoient chargés de quelque acte de religion, fur-tout comme perfonnes publiques. Quelquefois enfin, dans un fens moins étendu,

fe difoit de ceux qu'on envoyoit pour s'inftruire des mœurs des autres nations & même de ceux qui n'étoient que fimples fpectateurs des jeux célébrés dans les affemblées publiques de la Grece, comme on le voit dans Thucidide, liv. 6, c. 24.

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la nuit (1) à Egire (2) dans leurs chariots, auprès d'un étang avec leurs enfans & leurs femmes. Quelques Mégariens violens, & dont l'ivreffe augmentoit encore la fureur, firent rouler les chariots dans l'étang

(1) Le grec porte xarixvibov, qui vient de xua, & qui fignifie, ils roulerent. Mais c'est une faute occafionnée apparemment par le mot ανακυλίσαντες, qui Te trouve quelques lignes plus bas. En effet, xvxica, qui veut dire, faire rouler de haut en bas, & même, dans fon acception ordinaire, précipiter, ne convient point ici. Il n'eft pas vraisemblabie que tous les chariots euffent verfé en mêmetemps le long du lac, comme l'a traduit Amyot. Je crois donc qu'il faut lire κατηυλίσθησαν, en le faifant venir de αυλίζομαι, paffer la nuit & Xylandre l'a traduit de même, quoiqu'il n'avertifie pas qu'il s'éloigne du texte par cette traduction. Ces mots qui fe trouvent enfuite, as Tugev. comme il arrive ordinairement, confirment, ce me femble, cette conjecture. Il n'arrive pas communément que plufieurs chariots verfent en même-temps; au lieu qu'il étoit fort ordinaire, que les anciens, furpris en voyage par la nuit, dormiffent dans leurs chariots au premier endroit où ils

fe trouvoient.

:

(2) Ville de la Grece, entre l'Etolie & le Péloponnefe.

où plusieurs des députés périrent fuffoqués par les eaux. Les Mégariens, par une fuite du défordre général où étoit alors la république, laifferent ce forfait impuni. Mais les Amphictyons (1), par respect pour les fonctions facrées de ces députés, punirent les coupables, les uns par la mort, les autres par l'exil; & leurs defcendans furent nommés Amaxoculiftes, ou qui font rouler les chariots.

(1) Le Confeil des Amphityons qui s'affembloit tous les fix mois à Delphes, ou aux Thermophyles, & qui étoit compofé des députés des douze principales villes de la Grece, jugeoit en dernier reffort toutes les affaires, foit celles qui concer noient la religion, foit celles qui avoient rapport au bien commun des peuples, ou aux querelles des particuliers.

જેમ

PARALLELES

D'HISTOIRES GRECQUES

ET ROMAINE S

I.

SOMMAIRE.

DESSEL

ESSEIN de ce Traité. II. A la bataille de Marathon, Cynégire faifit un vaiffeau Perfe, & a les deux mains coupées. III. L. Glaucon, Patricien Romain, éprouve le même fort en Sicile, en voulant retenir le vaiffeau d'Afdru bal. IV. Agefilas, frere de Themistocle, fe punit d'avoir manqué Xerxès, en mettant fa main fur un brafier. V. Mucius Scévola fe brûle la main devanṛ Porfena. VI. Dans le combat entre les Argiens & les Spartiates, un Lacédémonien nommé Othryade, étant près d'expirer, dreffe un trophée des armes des ennemis, &y trace une infcription avec

fon propre fang. VII. Le Conful Albinus fe fignale par un femblable trait de courage, aux fourches Caudines. VIII. Léonidas aux Thermopyles, deja percé de plufieurs traits, arrache à Xerxès fon diademe. IX. Dans la feconde guerre Punique, Fabius Maximus enleve de même celui d'Annibal. X. Anchurus fils de Midas, fe jette avec fon cheval dans un gouffre formé par une inonda tion à Celene en Phrygie. XI. Curtius à Rome fe dévoue auffi pour une même caufe. XII. Pendant le fiege de Thebes, Amphiaraus, un des fept chefs, eft englouti tout vivant avec fon char. XIII. Dans la guerre des Romains contre Pyrrhus, Valerius Conatus eft englouti de même. XIV. Pyrechme, Roi d'Eubée, eft écartelé par ordre d'Hercule. XV. Dans la guerre contre les Albains, Tullus Hoftilius fait fubir le même fupplice à Metius Suffétius, leur chef. XVI. Philippe perd un œil d'un coup de fleche au fiege de Méthone. XVII. Horatius, Coclès, en défendant un pont contre les Etrufques, eft auffi frappé à l'œil, tout bleffé qu'il étoit, fe jette dans le Tibre, pour rejoindre les fiens à la nage. XVIII. Icare eft lapidé par ceux à qui il avoit appris l'art de cultiver la vigne & de faire le vin. XIX. Les Romains,

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