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Le Berger fidèle, traduit de l'Italien; in - 16. Prix, 36 Ï. broché, 2 liv. 8 f. relić. A Paris, chez Vifle, Libr. rue de la Harpe.

Cet Ouvrage, imprimé en 1775, n'a paru qu'en 1789.

Hiftoire de la Décadence & de la Chute de l'Empire Romain, traduit de l'Anglois de Gibbon. Tom. VIII & IX. Prix, s liv. le Volume broché, & 6 liv. rel. A Paris, chez Moutard, Lib-Impr. de la Reine, rue des Mathurins.

Cet Ouvrage doit avoir en tout 18 Volumes. Ies Tomes VIII & IX que nous annonçons, comprennent depuis l'Empire d'Occident en 391, jufqu'à l'extinction du Confulat en 541.

MUSIQUE.

LES Delaffemens de Polymnie, ou les Petits Concerts de Paris, contenant des Airs nouveaux de tous les genres, par les premies Compofiteurs Fançois & Etrangers, avec accompagnement de Clavecin ou Piano-Forté, & d'un Violon ou d'ane Flûte. se. Année, 1er. Recueil. Le prix de l'Abonnement pour 11 Recueils par an, eft de 18 liv. pour Paris & la Province, port franc. Chaque Livraifon contiendra 8 Planches de Mufique in-fol. & fe fera ke 15 de chaque mois. Chaque Recueil féparé, 2 liv. 8 f. ( Cette Année 1790 contiendra des Pièces nouvelles pour le Clavecin feul, pofées par les meilleurs Maîtres.) On souscrit à Paris, chez M. Porro feul, rue Tiquetonne, No. 19; en Province, chez tous les Directeurs des. Poftes. Les Années de cet Ouvrage fe vendent 72 liv.

com

Etrennes & Journal de Guitare, par M. Porro. 18 liv. par Abonnement. Même a lreffe.

Journal de Violon pour l'étule, par une Société de Profuffeurs choifis. Prix, 18 liv. Même adreffe.

VARIÉTÉ S.

Du Style fublime & du Deffin chez les Grecs; Fragmens hiftoriques tirés du Difcours préliminaire des Monumenti inediti (1), de WINCKELMANN, & traduits en François par M. GRAINVILLE.

L'ART du Defin dans la Grèce, en fuivant le fort de la Nation, fut foumis aux mêmes révolutions que les Athéniens éprouvèrent; c'eft chez eux qu'il fe fixa & qu'il s'éleva au dernier degré de perfection. Lorfqu'Athènes, faccagée & détruite par les Perfes, fortit de les ruines ; quand elle remporta, dans les champs de Marathon & fur les eaux de Salamine, ces victoires à jamais mémorables; lorfque Thémiftocles la refonda fur la liberté, alors, couronnée de gloire, & après l'avoir communiquée à la Grèce entière, elle devint l'école & l'afile de l'Art dont nous parlons. Périclès enfuite, cherchant à rendre célèbre fa patrie, fut encore, par le moyen des Beaux-Arts,

(1) On a déjà publié le premier N°. de cet Ouvrage intéreffant; le fecond doit inceffamment paroître, & les autres le fuivront fans exception." Il faut s'adreffer pour l'Abonnement chez M. Simon, Graveur, rue du Plâtre St-Jacques, N°. 7, à Paris.

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réveiller l'efprit de fes Concitoyens : les autres villes de la Grèce, jaloufes des avantages d'Athènes, cherchèrent à contribuer à la gloire du nom Grec & aux progrès du même Art. Alors l'Ionie dans l'Afie-Mincure, la Sicile & la GrandeGrèce, dans l'Italie, unies avec la Grèce leur nourrice & leur mère commune, devinrent parfaitement libres. Les Grecs de l'Ionie en' furent redevables aux Athéniens; ceux de la Sicile & de la Grande-Grèce à Hiéron de Syracufe.

Il femble d'ailleurs que la Nature fit à cette époque tous les efforts pour produire de grands Hemmes dans tous les genres. Efchilles, l'un des défenfeurs de la liberté des Grecs à la bataille de Marathon, donna les premières Tragédies fagement intriguées, remplies d'incidens divers, & anoblics par un langage héroïque & majestueux. Peu d'années après, Sophocles parvint, à pas de géant, au point où l'imagination & l'efprit humain peuvent atteindre ; & la Poélie tragique fe vit dans le même temps einbellie par Euripide de Sentences & de Maximes tirées de la Philofophie la plus fublime. On commença même à fentir tout le prix de la Mufe épique dans les Ouvrages d'Honfère répandus de toute part, & récités par les Rapfodiftes. Epicure avoit déjà produit fur la Scène la première Comédie, lorfque Simonides écrivoit fes premières Elégies. Anaxagores dans Athènes, Démocrite dans l'Ionie, & Zénon d'Elée chez les Grecs de l'Italie enfeignèrent la Philofophie réduite en forme fyftématique. On connut enfin l'éloquence par les Ouvrages de Gorgias & l'Homère des Hiftoriens, le nourriffon des Graces; Hérodote tranfmit à lá Postérité les actions héroïques de ce fiècle fortuné.

Dans un temps auffi favorable aux BeauxArts, parurent dans la Sculpture Phidias, Polic

tète, Alcamène, Scopas, Pithagore & Créfilas; dans la Peinture, Parthafias & Xeuxis: les uns chez les Grecs de l'Italie, les autres dans l'Ionie.

Praxitèle, Lifipe, Apelle & leurs fucceffeurs embellirent le Style fublime du Deffin de la grace inconnue à leurs prédéceffeurs. On découvre deux Graces différentes dans leurs Ouvrages, & deux Graces feulement furent reconnues par les Grecs dans les temps les plus éloignés : toutes deux, comme les deux Venus, de nature différente; l'une femblable à la Vénus célefte, formée par l'Harmonie & d'une origine plus fublime; l'autre telle que la Vénus née de Dioné, eft plus sujette à la matière; elle eft fille du Temps, & compagne de la première Grace, ou plutôt de la Céfelte: c'eft elle qui l'annonce à ceux qui n'en connoiffent pas les myftères; elle s'abaifle, pour ainfi dire, & fe communique avec une douce complaifance; elle ne cherche point à plaire, & cependant elle n'affecte dans fa parure ni trop de foins, ni trop de négligence. La première Grace eft différente; comme compagne de tous les Dieux, elle fe fuffit à elle-même; fon effence eft trop fublime pour fe rendre fenfible; elle s'entretient avec les hommes privilégiés, & paroît auftère & difficile au vulgaire.

C'eft la Grace, figurée par Aglaé ou Thalie époufe de Vulcain, qui concourut, avec le divin Forgeron, à produire l'aimable Pandore; c'eft cette Grace que Pallas répandit fur Ulyffe ; c'est celle que chanta le fublime Pindare, & à laquelle fe confacroient les premiers Maîtres de l'Art; elle aida Phidias à former Jupiter Olympien; elle couronnoit, avec les Saifons fes foeurs, la célèbre Junon de Policète à Argos, & le manifeftoit dans le fourire ingénu de la Safandra de Calamis. Soutenu & guidé par elle, le fublime créateur de

la Niobé s'avança dans la fphère des idées incorporées, & parvint à découvrir le fecret d'unif à la beauté fuprême la terreur de la mort.

Les révolutions qu'éprouvèrent les Gouverne mens dans la Grèce, avoient contribué à élever l'Art du Deffin, & le choc des évènemens étran gers acheva de le porter à fa perfection. Il fallut, pour produire ces derniers efforts, le bouleverfe ment de tout le fyftême de la Nation; & ce fut l'ouvrage d'Epaminondas pendant la centième Olympiade.

Vers la cent quatorzième, Alexandre, de re-. tour à Babylone, donna la paix à l'Univers; alors, dans ce calme profond, les Athéniens s'abandonnèrent à leur goût naturel pour le repos & les plaifirs. Sparte même adoucit la première rigueur de fes Lox. L'oifiveté multiplia les Ecoles de Philofophie; & le plaifir occupa l'imagination des Poëtes & des Artiftes.

Mais après la mort de ce fameux Conquérant, la Grèce fe trouva dans un état déplorable; des exactions exorbitantes d'appauvrirent, & des guerres continuelles la dévaftèrent. L'Art avili gémiffoit fous l'oppreffion univerfelle, lorfque dans l'Afie parurent les Séleucus qui l'accueillirent & la protégèrent.

Peu de temps après, la Liberté voulut refleurir parmi les Grecs; mais la jalouse & la rivalité de tant de Peuples divifés, rallumèrent bientôt le flambeau d'une guerre fanglante: alors furent anéantis les Beaux-Arts; la famme dévora les Temples, & les Statues tombèrent renversées. Erfin les Etoliens, pour s'oppofer aux Achaïens, recoururent aux Romains, qui, pour la première fois, entrèrent dans la Grèce ces Peuples belliqueux ne tardèrent pas à foumettre leurs nouveaux Allies; mais Paul Emile leur rendit leur liberté première.

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