Page images
PDF
EPUB

Adieu, mon cher Président; donnez-moi de vos nouvelles, et comptez que personne ne vous est plus sincèrement et plus inviolablement attaché que je le suis.

(Inédite. De la collection de M. le comte de Vesvrotte.)

BUFFON.

LI

A L'ABBÉ LE BLANC.

Le 26 novembre 1755.

Dans tous les temps, mon cher ami, vos lettres me font un extrême plaisir, et si j'avais eu un peu de loisir, je vous aurais fait réponse plus tôt; mais depuis mon retour, j'ai eu des affaires et non pas des occupations, et je n'ai pu trouver le temps de causer avec vous. Mme de Buffon, qui vous fait mille compliments, a eu quelques jours après son arrivée une fièvre assez violente pendant trois jours; elle est à présent parfaitement rétablie, et nous parlons souvent de vous avec intérêt et plaisir, et nous nous promettons bien de vous engager à venir nous voir. Voilà M. Duclos secrétaire de l'Académie, et j'en suis très-aise. N'y aurait-il pas des gens à qui ce choix n'a pas été trop agréable? Ce qu'il y a de vrai, cependant, c'est que personne ne convient mieux que lui à cette place, qui est fort importante pour le bien de la Compagnie. MM. Daubenton vous font mille compliments. Lorsque vous verrez M. Gagnard1, faites-lui mention de moi, je vous en prie. Ne m'oubliez pas aussi auprès de M. de La Bonnerie; ce sont deux hommes tous deux respectables et très-estimables, et l'amitié qu'ils ont pour vous me fait un très-grand plaisir à moi-même. Adieu, mon cher ami; c'est avec le plus sincère et le plus inviolable attachement que je serai toute ma vie votre très-humble et très-obéissant serviteur.

BUFFON.

(Inédite. Tirée de la Bibliothèque impériale, cabinet des Estampes, Iconographie. M. Flourens en a publié un extrait.)

LII

AU PRÉSIDENT DE BROSSES.

Le 26 novembre 1755.

C'est avec un grand plaisir, mon cher Président, que j'ai reçu de vos nouvelles. J'aurais voulu vous dire combien j'ai eu de regret de ne m'être pas trouvé à Montbard dans le temps de votre passage, et combien j'aurais eu de joie de vous voir et de causer avec vous. J'ai fait tout ce que j'ai pu pour engager Durand à donner tous ses soins à votre ouvrage1; mais c'est un homme qui promet tout ce qu'on veut, et je suis bien fâché que vous soyez mécontent. Ce que vous lui reprochez, cependant, dépendait plutôt du réviseur que du libraire, et comme le fond de l'ouvrage est très-bon, je suis persuadé que les inexactitudes typographiques ne feront aucun tort au succès ni même au débit du livre. Je vous dois, mon cher Président, un cinquième volume de l'Histoire naturelle, et je suis fâché que vous ne l'ayez pas encore; mais à peine sortait-il de la presse lorsque j'ai quitté Paris, et je ne pourrai l'envoyer à mes amis qu'à mon retour. Ce volume ne contient guère que de petites choses, mais que votre amitié vous a fait trouver passablement bonnes.

Mme de Buffon, qui partage mes regrets de ne vous avoir pas vu, me charge de vous faire de très-humbles compliments. Pour moi, mon cher Président, je ne vous dirai jamais assez combien je vous suis attaché et dévoué pour ma vie.

BUFFON.

Mes respects, je vous en supplie, à Mme la Présidente de Brosses.

Inédite.

De la collection de M. le comte de Brosses.)

LIII

AU PRESIDENT DE RUFFEY.

Le 29 novembre 1755.

J'aurais bien désiré, mon cher Président, que vous eussiez accompagné Mme de Ruffey dans son petit voyage; nous avons eu l'honneur de la voir, et je n'ai pu m'empêcher de lui témoigner mes regrets. Nous avons bu à votre santé et de votre vin. Je vous serai bien obligé si vous voulez bien m'en envoyer une queue et demie de rouge et une ou deux feuillettes de blanc. Joignez-y, je vous supplie, la note de ce que je vous dois, afin que je vous fasse tenir cet argent. Je vous dois aussi le cinquième volume de l'Histoire naturelle; mais je ne pourrai vous l'envoyer que dans six semaines, à mon retour à Paris. C'est toujours et pour ma vie que je suis, mon cher Président, dans les sentiments les plus inviolables et les plus tendres, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

BUFFON.

(Inédite. De la collection de M. le comte de Vesvrotte; appartient actuellement à Mme de Ganay.)

LIV

AU MÊME.

Montbard, le 21 décembre 1756'.

Je serais bien aise, mon cher Président, de recevoir quelquefois de vos nouvelles; je serais encore plus content si je pouvais vous voir de temps en temps. On m'a dit que vous pourriez bien être chez Mlle de Thil ces jours-ci; pourquoi, si vous étiez si près de nous, ne viendriez-vous pas à Montbard? Mme de Buffon le désire autant que moi, et

2

tous deux nous pouvons vous assurer qu'à Montfort même vous trouveriez, comme nous, bonne mine, bonne chère et bon feu. Venez donc nous voir si vous le pouvez, et je vous réponds de nous et de nos voisins. Nous partons après les Rois, et le temps des fêtes de Noël et de l'an serait délicieux avec un dévot comme vous. Je vous embrasse bien tendrement, et mille respects à Mme de Ruffey.

[blocks in formation]

BUFFON.

De la collection de M. le comte de Vesvrotte.)

LV

AU MÊME.

Montbard, le 20 août 1757.

Je serai enchanté, mon cher Ruffey, d'avoir le plaisir de vous voir à Paris, et je serais désolé si nos arrangements ne s'accordaient pas avec les vôtres. Nous comptons rester à Montbard jusqu'à la Saint-Martin, et à Paris depuis la SaintMartin jusqu'à Pâques; ainsi il faudrait avancer de quelques mois le voyage que vous projetez.

Pourquoi ne viendriez-vous pas même à Montbard? Nous voyons rarement Mme votre belle-mère 1.

Enfin, puisque vous ne venez ni ne voulez venir, nous irons Vous voir; car nous comptons passer à Dijon deux ou trois jours vers le 8 ou le 10 du mois prochain. Nous logerons chez mon ami, M. Varenne. J'ai averti mon père au sujet de vos 150 livres, et il faudra bien qu'il vous les paye. Mes respects à Mme de Ruffey. Je serai toute ma vie, dans les sentiments de la plus tendre amitié et du plus inviolable attachement, monsieur et cher ami, votre très-humble et trèsobéissant serviteur.

(Inédite.

De la collection de M. le comte de Vesvrotte.)

BUFFON.

LVI

AU MÊME.

Le 6 janvier 1758.

J'ai été enchanté, monsieur et cher ami, de recevoir de vos nouvelles, et, quoique je n'aie jamais douté de vos sentiments pour moi, le renouvellement m'en est infiniment agréable; aussi devez-vous compter sur les miens comme vous étant très-anciennement et très-inviolablement dévoués. Je serai bien fàché si votre voyage de Paris tombe dans un temps où je serais à Montbard; en ce cas, je n'aurais pas d'autre ressource que de vous prier d'y passer et d'y rester quelques jours avec MM. vos enfants. Je compte retourner en Bourgogne dans cinq semaines au plus tard, et je ne pourrai revenir qu'après les couches de ma femme, sur lesquelles elle compte pour le mois d'avril ou de mai. Je ne vous écris pas de ma main, parce que je suis encore assez considérablement incommodé d'une douleur de rhumatisme dans le bras droit, qui m'a empêché d'écrire pendant longtemps.

Il n'est point du tout démontré par M. de Vaucanson ni par d'autres que l'articulation des mots ne puisse être formée par une machine; je crois, au contraire, qu'on peut démontrer que la chose n'est pas impossible1; mais cela n'empêche pas que votre automate n'ait un petit garçon enfermé dans une de ses cuisses.

Notre archevêque est exilé et parti de ce matin pour aller à la Roche en Périgord, chez M. son frère 2.

Mes respects, je vous supplie, à Mme de Ruffey. Vous connaissez depuis longtemps, mon très-cher monsieur, mon tendre et sincère attachement pour vous.

BUFFON.

(Inédite. De la collection de M. le comte de Vesvrottes)

« PreviousContinue »