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par exem

ment on n'aura pas droit de crier contre vous, si, ple, vous ne vous absentez que pendant un mois. Adieu; je vous embrasse de tout mon cœur et je vous remercie. Écrivez-moi tout ce que vous saurez du Jardin du Roi.

(Tirée de la collection de M. de Châteaugiron.

BUFFON.

Publiée en fac-simile',

dans l'Isographie des hommes célèbres. Paris, 1828-1830, in-fol. M. Flourens en a donné un extrait.)

XX

AU PRÉSIDENT DE RUFFEY.

Montbard, le 5 décembre 1740.

Permettez-moi, mon cher monsieur, de vous envoyer toutes mes paperasses, et de vous supplier de toucher pour moi les 1026 livres 18 sous d'une part, et les 698 livres d'autre part, qui sont portés pour mon remboursement par les ordonnances de MM. les élus. Si vous voulez me faire le plaisir tout entier, vous m'enverrez une rescription de ces deux sommes sur M. Doublot1, receveur des crues à Montbard, que vous prendrez chez M. Edme Seguin, receveur général des crues, à qui vous remettrez cet argent.

J'ai déjà fait distribuer une grande partie des arbres aux particuliers dénommés dans l'état envoyé par MM. les élus 2. Je fais mettre les reçus de chacun en marge, et quand le tout sera distribué, je renverrai cet état ainsi signé pour ma décharge. Comme cette ordonnance de distribution ne comprend pas, à beaucoup près, tous les arbres qu'on peut donner cette année, et qui sont portés dans le mémoire que j'en ai envoyé, j'ai cru que MM. les élus voudraient bien permettre de les donner à d'autres particuliers, qui sont venus en grand nombre en demander lorsqu'ils ont appris la première distribution. J'enverrai un état de ces particuliers avec leurs quittances en marge, pour qu'on puisse ratifier cet état. Les ormilles y seront aussi comprises; on m'en demande jusqu'à

Châlon-sur-Saône. A l'égard des frênes et des ormes que la Chambre a réservés pour les grands chemins, on n'en a donné aucun. J'exécuterai ponctuellement les ordres de MM. les élus pour les faire planter, et je me suis fait donner un dénombrement des terres depuis Montbard, en allant du côté de Saint-Rémy, et je distribuerai à chaque possesseur de ces terres le nombre d'arbres nécessaire pour planter l'extrémité de leur terrain qui aboutit au grand chemin, à six pieds du fossé et à la distance de trente pieds chaque arbre. Je dois vous observer, monsieur, qu'il y a beaucoup de terrains où l'orme et le frêne ne peuvent réussir et où le noyer réussira. J'aurai soin de ne mettre les ormes et les frênes que dans des terrains convenables. L'année prochaine, s'il plaît à MM. les élus de réserver aussi les noyers, on pourra planter sans interruption plus de trois lieues de chemin. Vous me donnerez vos ordres à cet égard, et j'aurai grande attention à ce que ces plantations soient bien faites. J'ai l'honneur d'être, mon cher monsieur, dans les sentiments de la plus tendre amitié et du respect le mieux fondé, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

3

BUFFON.

J'attendrai que cette plantation des chemins soit faite pour aller à Paris.

(Inédite. De la collection de M. le comte de Vesvrotte.)

XXI

A M. LANTIN,

DOYEN DU PARLEMENT DE BOURGOGNE '.

Montbard, le 26 septembre 1741.

J'ai toujours différé, monsieur, de répondre à la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire au sujet de la médaille de l'Académie de Dijon, parce que j'attendais une réponse de M. le comte de Caylus, à qui je m'étais adressé pour con

naître les meilleurs ouvriers et pour savoir comment il fallait en faire l'inscription et la gravure. Il vient de me répondre que M. de Boze, de l'Académie des inscriptions, décidera de l'exergue de la légende, etc.; que Bouchardon dessinera et que Marteau gravera; il ajoute que, comme l'Académie de Dijon ne lui paraît pas décidée, il lui faut un mémoire instructif auquel il répondra, soit pour le prix des coins, soit pour le marché du balancier. Si vous me permettez de vous faire mes observations à ce sujet, je vous dirai qu'il serait fort inutile de faire faire cette médaille à Genève, parce qu'elle serait très-certainement sujette à être arrêtée et confisquée. Il ne convient point aussi de mettre le portrait du fondateur; cela ne s'est jamais fait pour une médaille qui doit servir de prix; c'est tout au plus si on met son nom dans l'exergue. A l'égard du prix, on assure qu'il ne montera pas aussi haut que vous le craignez. M. de Boze ne prendra rien pour l'inscription; Bouchardon ne prendra point d'argent, et on en sera quitte pour lui envoyer une feuillette de vin de Bourgogne. Quand l'inscription sera décidée, vous saurez tout aussitôt les prix des coins et du balancier; cela dépend du dessin, selon qu'il est plus ou moins chargé. Quand vous m'aurez, monsieur, marqué vos intentions, j'écrirai à M. de Caylus, qui a bien voulu se charger de cette affaire, et qui, assurément, est plus en état que personne de la bien faire. J'ai l'honneur d'ètre, avec un respectueux attachement, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

BUFFON.

(Tirée des archives de l'Académie de Dijon.- Publiée, en 1819, par C. X. Girault.)

XXII

A M. ARTHUR,

MÉDECIN DU ROI, A CAYENNE'.

Au Jardin du Roi, le 4 janvier 1742.

J'ai reçu, monsieur, la caisse de curiosités que vous avez bien voulu m'adresser par la voie de M. Bélami, et je vous en fais mes remercîments. M. de Jussieu' s'est chargé de vous écrire en détail sur ce qu'elle contenait. Je serais très-fâché que vous pussiez, monsieur, vous dégoûter de rendre service au Jardin du Roi. J'ai renouvelé mes représentations au sujet de vos appointements3, et l'on vous a accordé encore une augmentation de trois cents livres ; c'est tout ce que nous avons pu faire. Vous avez obligation à M. de La Porte, qui s'est porté de fort bonne grâce à faire valoir vos raisons et les miennes auprès de M. le comte de Maurepas. Comme il protége immédiatement notre Cabinet d'histoire naturelle, qui est actuellement arrangé et dans un très-bel ordre, vous lui ferez bien votre cour si vous voulez bien, monsieur, m'adresser toutes les curiosités que vous pourrez ramasser. J'ai l'honneur d'être bien sincèrement, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

BUFFON.

(Inédite. Communiquée par M. le docteur Tessereau.-M. Flourens en a publié un extrait.)

XXIII

AU PRÉSIDENT DE RUFFEY.

Paris, le 25 janvier 1743.

Je vous aurais, mon cher et aimable Ruffey, répondu plus tôt, et même je vous aurais prévenu si, depuis un mois que je suis de retour à Paris, je n'avais pas été très-incommodé

d'une grande fluxion qui n'est dissipée que depuis très-peu de jours. Je suis plus sensible que je ne puis vous le dire aux marques de votre souvenir et de votre amitié, et je ne crois pas que le retour de toute la mienne suffise à ma reconnaissance et aux sentiments que vous méritez et que je vous ai voués. Je vous supplie de me continuer les vôtres, qui sont si flatteurs pour moi, et je ferai toujours tout ce que je pourrai pour m'en rendre digne.

Je vous renvoie vos questions sur l'ormille apostillées. Si on désire quelque chose de plus à cet égard, je le ferai avec grand plaisir; mais, comme cette culture est aisée, il y en a tout autant qu'il en faut pour mettre au fait un jardinier.

Toutes les comédiennes ont des rhumes, des fluxions ou des ch..... p..... Cela nous prive de la représentation des pièces nouvelles. Piron1 attend l'hiver prochain pour donner Montézume, à cause de Mlle Gaussin', qui a une ou deux de ces incommodités.

M. le cardinal est toujours très-mal, et tout le monde croit que nous sommes à la veille de le perdre'. On parle d'une trêve et de quelques arrangements pour une future paix; il est à souhaiter que cet avenir ne se fasse pas attendre. Adieu, mon cher Ruffey; je vous embrasse de tout mon cœur. Quand plaira-t-il à votre vieil oncle de vous sommer par son testament de venir faire un tour dans le cabinet du Jardin du Roi, où il y a une petite caisse de curiosités qui vous attendent, et que je vous enverrai s'il ne se détermine pas bientôt?

(Inédite.

BUFFON.

De la collection de M. le comte de Vesvrotte.)

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