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premières pages, et bien peu dans les dernières. Je vous embrasse, mon cher Président, avec les sentiments d'un tendre et respectueux attachement.

BUFFON.

Mes respects, je vous supplie, à Mme de Ruffey. Dites aussi quelque chose pour moi à MM. vos fils, qui sont maintenant des hommes, et auxquels je souhaite vos talents et vos vertus. (Inédite. — De la collection de M. le comte de Vesvrotte.)

XC

A GUENEAU DE MONTBEILLARD.

Mercredi soir, 6 mai 1767.

Même réponse à M. de Morges' que ma proposition, mon cher monsieur, sinon que je consens à payer les 50 mille livres, dans deux années subséquentes: savoir, 25 mille livres en 1769 et 25 mille livres en 1770. J'en serai quitte pour les emprunter alors, et cela ne change rien à mon état. On m'a dit que Venarey ne relevait pas du Roi, mais de la terre des Grignon3, et cela me déplaît assez. On assure aussi qu'elle doit une redevance à celle de Mussy; cela me déplairait encore, si M. votre frère n'en était pas seigneur. Je suis donc bien résolu à n'en donner absolument que les 125 mille livres que j'ai offertes et les 2400 livres de pot-de-vin, ou chaîne, et vous pouvez même assurer M. de Morges que, s'il n'accepte pas, on se retirera.

Je suis dans une véritable affliction de la perte que nous venons de faire d'une de nos meilleures amies, Mme de Scorailles, qui vient de mourir d'une fièvre maligne; je la regrette bien vivement, et ma femme aura bien de la peine à s'en consoler. Ma santé n'est pas si bien que quand j'ai eu le plaisir de vous voir; il m'est survenu, à propos de botte, deux petites indigestions qui m'ont dérangé, et j'ai cessé de m'occuper la tête depuis ce moment.

Bonsoir, mon cher monsieur; mes tendres respects à vos dames. Je vous embrasse de tout mon cœur, vous estime de toute mon âme, et vous aime autant que vous pouvez le désirer. BUFFON.

Je reçois votre seconde lettre dans le moment, à sept heures et demie, et je vous en remercie, mon cher monsieur. J'écrirai à Mme Boucheron demain matin.

(Inédite. De la collection de Mme la baronne de La Fresnaye).

XCI

AU MÊME.

Montbard, le 27 mai 1767.

Je n'irai pas plus loin, mon cher monsieur, pour la terre de Venarey. C'est une très-grosse affaire qui me gênerait beaucoup; d'ailleurs, je n'aime à acquérir que les choses dont je peux jouir, et je préfère de petites acquisitions autour de moi, qui me font grand plaisir et conviennent mieux à ma fortune. Cependant je ne retire pas encore ma parole; mais je vous prie de ne point insister. Si dans huit ou quinze jours vous ne recevez aucune réponse, vous voudrez bien alors retirer ma parole.

Je vous embrasse, mon cher monsieur; mille et mille respects à vos dames.

BUFFON.

(Inédite. Communiquée par M. Léon de Montbeillard à M. Beaune, qui a bien voulu nous en donner à son tour connaissance.)

XCII

AU PRÉSIDENT DE RUFFEY.

Montbard, le 17 août 1767.

J'ai vu M. de Clugny', et j'ai reçu votre lettre, mon cher Président. Vous avez très-bien fait de l'agréger à votre Aca

démie2; de pareils sujets ne peuvent que lui faire honneur, et il est très-vrai que cet établissement vous doit non-seulement toute sa consistance, mais encore tout son lustre.

J'ai vu aussi, aujourd'hui, Mme de La Forêt, qui m'a dit que vous veniez incessamment à Viteaux. Vous devriez bien pousser jusqu'à Montbard, qui n'en est qu'à six lieues; je serais enchanté d'avoir le plaisir de vous voir et de vous embrasser. Vous le pourriez d'autant mieux qu'on dit que Mme de Ruffey vient passer quelques jours à Montfort.

Je suis et serai toute ma vie, mon cher Président, avec les sentiments de la plus tendre amitié et du plus inviolable attachement, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

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Il y a un mois, mon très-cher monsieur, que je suis enterré dans ma forge, et j'ai besoin, pour ressusciter, de la présence de mes meilleurs amis. Venez donc avec la chère dame et l'aimable Fin-Fin1, et venez le plus tôt que vous pourrez. Ce charmant moucheron joindra ses instances aux miennes; elle vous dira des nouvelles de mon fils. Je vous embrasse, mon bon ami, et regrette toujours de vous voir si rarement.

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BUFFON.

De la collection de M. Geoffroy Saint-Hilaire; publiée par

XCIV

AU MÊME.

Montbard, le 11 octobre 1767.

Le messager vous remettra six crochets, mon très-cher monsieur, que l'on m'a dit vous manquer. Lalande1 m'a remis la note ci-jointe de la tente et des crochets, que je ne vous envoie que pour la vérifier, n'étant nullement pressé du payement. J'ai écrit à Mme Boucheron que vous enverriez vers le 20 de ce mois une voiture et des chevaux pour charger aux caves de son papa une demi-queue de vin pour vous et une queue pour moi. Je lui marque aussi que nous enverrons les articles projetés vers la fin de la semaine prochaine".

J'ai passé avec vous, mon bon ami, et avec votre chère dame, un jour délicieux, et je voudrais bien que tous ceux de ma vie pussent y ressembler. Mon fourneau s'était un peu dérangé pendant mon absence; mais il est maintenant parfaitement rétabli.

BUFFON.

(Inédite. De la collection de Mme la baronne de La Fresnaye.)

XCV

FRAGMENT DE LETTRE AU MÊME.

Montbard, le 15 décembre 1767.

.... Le plan que j'ai fait faire pour démontrer les limites de la lisière de bois' que me contestent les ursulines de Montbard, sera achevé aujourd'hui, et je compte l'envoyer par le prochain messager avec mes réponses à leurs défenses. Je vous prierai, mon très-cher monsieur, d'engager M. de Mussy à jeter les yeux sur le tout, et vous aurez tous deux assez de

bonté pour emboucher un peu mon procureur, et pour lui dire de me marquer le nom des juges et le jour auquel l'audience a été remise.

Par la dernière poste, ma femme écrit qu'elle a eu une très-bonne nuit, et qu'elle commence à se trouver un peu reposée. Je compte partir le lendemain de Noël. Si vous pouviez m'envoyer d'ici à ce temps quelque chose de votre ouvrage, cela me ferait grand plaisir. Donnez-moi aussi vos commissions et celles de Mme de Montbeillard, que j'assure de mon sincère et tendre respect. Je remercie Fin-Fin des amitiés qu'il a faites à mon fils, et vous, mon très-cher monsieur, je ne vous dirai jamais assez combien je vous estime et vous aime.

(Inédite. Conservée dans la bibliothèque de Semur.)

BUFFON.

XCVI

AU MÊME.

20 janvier 1768.

Hélas! mon très-cher monsieur, je ne croyais pas que vous dussiez perdre encore de sitôt la chère personne qui cause aujourd'hui vos regrets douloureux. Il n'y a aucun de vos amis qui ne connaisse votre âme; mais je crois connaître mieux qu'aucun sa noble et tendre sensibilité aussi nous vous avons plaint et vous plaignons de tout notre cœur.

La santé de notre pauvre convalescente n'est pas encore assurée; ses forces reviennent bien lentement, et même ne peuvent toutes revenir dans l'état où elle est. Nous avons vu M. de Montbeillard; sa santé est bonne et ses yeux meilleurs, et j'ai eu bien du plaisir à raisonner fer avec lui.

J'ai dit à Panckoucke que vous ne pouviez guère lui donner de l'agriculture avant dix-huit mois ou deux ans, et il attendra volontiers le temps qui vous conviendra. J'au

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