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sez-nous avec une affectueuse estime pour ce que nous sommes, et nous aurons la paix.

L'unité fraternelle de la sociabilité européenne n'exige pas l'identique uniformité des mêmes institutions; elle comporte des nuances, des degrés, des différences: la vie morale peut concilier autant de variétés que la vie physique. L'unité philosophique, réfléchie et religieuse à laquelle s'élèvera l'Europe n'a pas besoin d'étouffer chez chaque peuple ce qui constitue la patrie, son caractère, ses charmes, son amour et son culte. A qui persuadera-t-on que si la tribune représentative s'érigeait avec au torité en Allemagne, en Italie, le naturel, Forgueil des souvenirs, les vertus et les propriétés de ces deux grandes contrées s'évanouiraient soudain ? La langue de Luther et d'Ulrich de Hütten peut prêter un nerveux et utile secours aux Mirabeau et aux Fox à venir de la Germanie. Peut-être un jour, à la faveur de nos armes, la patrie de Tullius retrouvera sa tribune. Le soleil de Naples ne peut-il luire que sur des la» zaronis, et l'Italien ne saurait-il créer un nouveau style politique avec les lambeaux de Machiavel

et du Dante? L'humanité n'est pas déshéritée de l'avenir; le sol a tremblé, mais il ne s'ouvrira pas pour nous engloutir. Si Dieu est en colère, ce n'est pas contre nous : il ne flétrira jamais à son redoutable tribunal l'humaine liberté; il pourra l'éprouver, jamais la damner. Peuple de France, lève la tête : tu peux regarder en face les rois et les hommes; tu peux avec confiance et simplicité prier l'arbitre souverain des peuples et des rois.

Adieu, vous que je ne nommerai pas. Avant de reprendre la secrète intimité de notre correspondance, je veux, puisque je me suis adressé publiquement à vous, vous rendre grace publiquement de la douce et bonne influence que vous avez exercée sur moi. Vos lettres, vos conseils, la maturité de votre expérience et de votre savoir m'ont souvent appuyé, ranimé, soutenu. Si je me décourage, vous me ravivez; si parfois je me prends à désespérer non du but final des choses, mais des solutions de circonstance, vous me consolez; vous me calmez, si je m'emporte, et dans vos entretiens je puise une force continue qui me restaure et

me vivifie: graces vous soient rendues. Adieu! restez calme et fortuné dans votre solitude : que le ciel vous laisse toujours heureux! à qui ne retirerait-il pas le bonheur, s'il dirigeait ses coups, à l'heure où vous en êtes de la vie, contre la plus généreuse et la plus sereine des intelligences? Adieu.

FIN.

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QUESTIONS SOULEVÉES PAR LE SAINT-SIMONISME.

Paris, 3 août 1832.....

VIII LETTRE.

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209

DE L'ÉGLISE ET DE LA PHILOSOPHIE CATHOLIQUE.
M. de la Mennais Paris, 7 septembre 1832... 249

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DE NOS CONSTITUTIONS DEPUIS 1789. DES RAPPORTS DE

LA FRANCE AVEC L'ALLEMAGNE.

vembre 1832...

Paris, 17 no-

371

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