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NÉVROLOGIE (de νεῦρον, nerf, et λόγος, discours, théorie), partie de l'anatomie qui s'occupe spécialement des nerfs, de leur distribution dans l'organisme, de leurs rapports soit entre eux, soit avec les autres organes. Parmi les traités de cette nature, nous citerons celui de J. Swan, Névrologie, ou Description anatomique des nerfs du corps humain; trad. de l'angl., avec des additions, par E. Chassaignac, Paris, 1838, in-4o, avec grav.

qui correspondrait au trajet du nerf; quelquefois elle s'étend au bord externe de la jambe, et jusqu'à la plante du pied. Le plus souvent elle est continue avec des exacerbations; elle n'offre pas, comme la névralgie faciale, des intermittences complètes. La cuisse affectée n'offre ni gonflement ni rougeur; les mouvements sont difficiles et douloureux, comme dans le rhumatisme, mais des frictions douces, et même une pression forte, soulagent quelquefois la douleur plutôt que de l'exaspérer. La durée de cette affection n'a rien de fixe; elle peut cesser en quelques jours, ou se prolonger pendant des mois, des années, pendant la vie entière du sujet. Les saignées, les évacuants des premières voies, les boissons diaphorétiques, les bains et les douches de toute espèce, les narcotiques à l'extérieur et à l'intérieur, et surtout les vésicatoires répétés, les ventouses, les moxas, sont les principaux moyens qu'on lui oppose. - La né- | ptères forment le huitième ordre de la classe des

vralgie fémoro-prétibiale, ischias nervosa antica de Cotugno, a son siége dans le trajet du nerf crural; elle se fait sentir dans la direction de ce nerf depuis l'aine jusqu'au jarret, et quelquefois le long du bord tibial de la jambe et sur le dos du pied. Sous le rapport de sa marche, de sa durée et de son traitement, elle diffère peu de la précédente. La névralgie plantaire est très-rare: la douleur est bornée au trajet des nerfs plantaires. La névralgie cubito-digitale, ischias nervosa digitalis de Cotugno, est caractérisée par une douleur qui s'étend depuis l'endroit où le nerf passe sous le condyle interne jusqu'au dos de la main et à son bord cubital. Elle est quelquefois semblable à celle qu'on éprouve par l'action d'un corps contondant sur cette partie du coude. Sous le nom de névralgies anomales, M. Chaussier a réuni

La névrotomie (τέτομα, j'ai coupé) est la dissection et l'analyse particulière des nerfs; quelques chirurgiens emploient aussi ce terme pour désigner l'opération par laquelle un nerf est divisé dans sa continuité, opération qui a surtout été pratiquée dans quelques névralgies réfractaires.

Χ.

NÉVROPTÈRES. (Entomol.) Dans la méthode de Latreille (Règne animal, 1817), les névro

insectes. Les névroptères sontainsi caractérisés:
quatre ailes membraneuses, nues, transparentes,
réticulées, et ordinairement de même grandeur :
bouche offrant des mandibules, des mâchoires,
et deux lèvres propres à la mastication; point
d'aiguillon caudal; rarement d'oviscapte chez la
femelle; articles des tarses ordinairement en-
Les névro-
tiers, et variant par le nombre.
ptères, ainsi caractérisés, diffèrent des hémi-
ptères, des orthoptères el des coléoptères, par la
transparence de leurs ailes supérieures, qui sont
semblables aux ailes inférieures quant à la tex-
ture, et souvent même quant à la forme : ils sont
différenciés des rhipiptères et des diptères par
le nombre de leurs ailes, et par la forme de leur
bouche, qui est celle d'un insecte broyeur. - La
grandeur relative de la tête est fort variable chez
les névroptères; mais toujours ceux-ci portent,

diverses névroses, dont les unes sont caractéri- ❘ à la partie antérieure, des antennes, le plus sou

sées par des douleurs vives, circonscrites dans un petit espace, ou se prolongeant par irradiation, mais n'ayant pas leur siége dans le trajet d'un nerf, et dont les autres sont produites par des tumeurs développées sur le trajet des nerfs, ou succèdent à des contusions, à des divisions incomplètes de nerfs.

Χ.

NÉVRITE, inflammation des nerfs. C'est une maladie assez rare; elle se distingue surtout de la névralgie par son caractère de continuité et la moins grande acuité de la douleur à laquelle elle donne naissance. Les moyens qu'on lui oppose sont les antiphlogistiques ordinaires, les applications locales de sangsues, ventouses, bains, fomentations émollientes, et, quand le mal résiste à ces moyens, les vésicatoires volants.

vent filiformes ou cétacées, et terminées, tantôt en masse allongée comme chez les myrméléons, tantôt par un petit bouton, comme chez les ascalaphes. Des yeux à réseaux sont placés des deux côtés de la tête; et souvent entre eux on remarque trois petits stemmates, qui parfois aussi manquent. La bouche se compose d'ordinaire de deux lèvres, de deux mandibules et de deux mâchoires : ces derniers organes, très-développés chez les espèces carnassières, comme les libellules, sont presque rudimentaires chez les espèces qui ne naissent que pour se reproduire et mourir, comme les éphémères. Le corselet est renflé, comprimé et tronqué chez le plus grand nombre: il donne attache à deux paires d'ailes et à trois paires de pattes. Les ailes sont toutes réticulées, transparentes; elles | et dont elles ne sortent que pour perpétuer leur

présentent souvent des reflets très-vifs ou des taches de différentes couleurs: toutes servent au vol: toutes sont à peu près de même grandeur, si ce n'est chez les némoptères et quelques autres familles, si ce n'est encore chez les éphémères, où les ailes inférieures avortent presque complétement. Quant à la position des ailes, elles sont tantôt rapprochées verticalement l'une de l'autre, tantôt posées en toit sur l'abdomen, tantôt étalées horizontalement, comme chez les libellules. Les pattes sont composées de quatre pièces: la hanche, la cuisse, la jambe et le tarse : ce dernier varie beaucoup quant au nombre des articles dont il se compose.--L'abdomen, en général très-allongé, dépourvu d'aiguillon et de tarière, est toujours sessile. - Latreille divise cet ordre en trois familles. La première famille, celle des subulicornes, renferme deux genres, les libellules et les éphémères, insectes carnassiers, à demi-métamorphose, dont les larves aquatiques respirent au moyen d'un appareil spécial, et sortent de l'eau pour subir leur dernière métamorphose. Mais les uns, les libellules, ont les mâchoires et les mandibules fortes et cornées: aussi parcourent-ils les plaines de l'air commedes éperviers, s'abattant comme eux sur tous les pauvres papillons qu'ils peuvent enserrer dans les longues griffes dont leurs pattes sont armées; les autres, les éphémères, vivant quelques heures au plus, ont à peine des organes de mastication visibles; aussi ne prennent-ils pas de nourriture, et meurent-ils immédiatement après qu'ils ont transmis la vie. La deuxième famille, celle des planipennes, renferme les panorpes au corps allongé, à la tête verticale, aux ailes ovales ou linéaires; les fourmis-lions, aux nymphes inactives, qui fréquentent les endroits chauds des pays méridionaux, et qui sommeillent le jour accrochés à l'écorce des arbres; les hémérobes, demoiselles terrestres, au corps mou, aux yeux globuleux et brillants de couleurs métalliques, qui volent lourdement, et qui imprègnent d'une odeur fétide tout ce qu'elles touchent; les thermites, insectes à demi-métamorphose, actifs, terrestres, carnassiers ou rongeurs dans tous les états, qui vivent et qui se développent dans l'intérieur des bois, où leur république, formée d'innombrables citoyens, se compose de neutres ou de femelles incomplètes, d'un petit nombre de femelles et de mâles nombreux, uniquement nés pour perpétuer l'espèce (voy. THERMITES); les perles, enfin, dont les larves vivent sous l'eau, où elles se construisent des fourreaux, dans lesquels elles subissent leur métamorphose,

espèce. Enfin, la troisième famille, celle des plicipennes, ne renferme que le genre frigane, insectes qui, à l'état de larves, vivent sous l'eau dans des fourreaux, qu'elles construisent avec des feuilles, des racines et des mousses, qu'elles traînent partout avec elles, et qui, à l'état de nymphes, nagent, courent à travers les eaux au moyen de leurs quatre pieds libres et frangés, ou flottent à la surface dans leur ancienne dépouille, qui leur sert de bateau; qui, à l'état d'insecte parfait, voltigent par troupes au-dessus des étangs et des rivières, ou pénètrent la nuit dans les maisons, pour se précipiter à travers les flammes des bougies. BELFIELD-LEFÈVRE.

NÉVROSES, νεύρωσις, mot formé de νεῦρον, nerf. Les médecins rangent sous cette dénomination un ordre de maladies caractérisées par un ensemble de symptômes dont la physiologie a trouvé le point de départ dans le système nerveux, mais qui ne laissent dans l'organisme aucune altération constante, appréciable. Manifestations pathologiques d'une perversion de l'action normale de ce grand appareil, les névroses se distinguent entre elles par la prédominance du trouble de l'une ou l'autre des propriétés dont est doué ce système, ou par une certaine coordination de ces divers accidents. Ainsi, il y a une classe de névroses que nous avons déjà étudiées, et dans lesquelles le phénomène prédominant est une lésion de la sensibilité: ce sont les névralgies. Dans une autre classe de névroses, c'est surtout le mouvement qui est vicié dans sa manifestation normale : ici figurent principalement les convulsions, le tétanos, la chorée, la catalepsie (voy.ces mots), etc. Dans une troisième classe se rangent les maladies nerveuses, dans lesquelles l'altération de l'intelligence apparait comme le phénomène principal, telles sont : les hallucinations simples, diverses formes de l'aliénation mentale, isolées de toute complication; enfin, il est un certain nombre de névroses dans lesquelles surgissent des phénomènes qui manifestent à la fois une perversion dans la sensibilité, dans le mouvement et dans l'intelligence: nous citerons comme exemple de cette forme grave l'épilepsie. Celte quadruple division renferme sans doute toutes les névroses qui ont une physionomie bien dessinée, et que l'observation nous montre tous les jours avec leurs caractères saillants; mais il arrive dans un bon nombre de cas que la perversion fonctionnelle du système nerveux donne lieu à des expressions morbides si mobiles, si mêlées, si insolites, qu'il serait difficile de les

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faire entrer dans l'un des cadres que nous ve-, lepsie, etc. Les grandes commotions politiques, nons d'établir. Dans l'intérêt de la théorie comme dans celui d'une classification méthodique des maladies, il serait à désirer que les pathologistes eussent saisi l'action anormale de la fibre nerveuse qui occasionne les manifestations morbides multiples d'où résultent les névroses; mais le jour où ce voile serait soulevé n'éclairerait peut-être pas beaucoup la thérapeutique par laquelle on combat ces affections.

Embrassant d'une manière générale, surtout sous le double rapport de leur marche et de leur pronostic, la maladie dont nous nous occupons en ce moment, Georget leur assigne pour principaux caractères : « d'être de longue durée, peu dangereuses, intermittentes, apyrétiques, difficilement curables; d'offrir un appareil de symptômes ordinairement effrayants en apparence; de causer des souffrances très-violentes qui feraient croire à une affection très-grave, et de laisser après la mort peu ou point d'altérations sensibles dans les organes qui en sont le siége. » Ces caractères généraux s'appliquent exactement à un certain nombre de névroses, mais ne conviennent pas à toutes; sous le rapport de la gravité, par exemple, il est bien clair que si l'hystérie, la chorée, les névralgies, sont communément des maladies peu graves, il n'en est pas de même de l'aliénation mentale, de l'épilepsie, qui trop souvent portent une si rude atteinte à la vie morale; du tétanos, qui amène fréquemment une terminaison promptement funeste.

les révolutions, les épidémies meurtrières qui déciment les populations, ébranlant fortement le moral, et partant le système nerveux qui lui sert d'organe, provoquent souvent diverses formes de névroses; la danse de Saint-Guy à son origine, la danse macabre, les actes frénétiques des flagellants, que les historiens ont signalés, à diverses époques de troubles politiques ou religieux, ou à la suite de grandes calamités, comme une sorte d'épidémie délirante, sont des exemples éclatants de cette influence funeste. Une autre cause non moins remarquable des maladies nerveuses, c'est l'imitation, à laquelle il faut sans doute faire une large part dans l'interprétation étiologique des faits que nous venons de rappeler; car il y a dans le système nerveux une merveilleuse aptitude à reproduire les actes extérieurs par lesquels il est impressionné. Les pathologistes font encore figurer au nombre des causes des névroses certains états morbides de l'estomac, la suppression d'une hémorragie habituelle, quelques diathèses, comme un affaiblissement général, un état pléthorique local ou général, etc.

Malgré les différences profondes qui séparent les unes des autres les névroses dans leurs manifestations symptomatiques, comme toutes ont leur point de départ primitif ou secondaire dans le système nerveux, on peut saisir quelques caractères généraux dans l'étiologie de ces affections. Il est incontestable, par exemple, que les causes morales jouent le principal rôle dans la production de la plupart d'entre elles : on conçoit en effet que c'est sur le système nerveux que ces causes doivent s'exercer tout d'abord, et qu'agissant sur cet appareil organique avec la constance, l'opiniâtreté, la soudaineté qui caractérisent ordinairement leur action, elles finissent par altérer d'une manière grave la vitalité normale de la fibre nerveuse : c'est ainsi que l'ambition déçue ou un amour contrarié dans ses rêves de bonheur peuvent indistinctement aboutir à l'hystérie ou à l'aliénation mentale; c'est ainsi encore que, sous l'influence d'une frayeur vive agissant instantanément sur un système nerveux qui n'a pu se préparer à la réaction, on peut voir se développer la chorée, des convulsions, ou l'épi

Parmi les causes morales, qui, comme nous l'avons dit, concourent le plus énergiquement au développement des névroses, plusieurs, après avoir fait éclater la maladie, continuent d'exercer leur influence funeste sur l'organisme: ces causes sont surtout les passions qui se disputent le cœur de l'homme; malheureusement, elles se trouvent presque toujours hors de la portée de l'art. L'origine morale d'une névrose étant bien déterminée, on doit chercher par tous les moyens à combattre cette préoccupation funeste: de là l'utilité des voyages, de la vie occupée à la campagne; de là l'avantage de développer une passion antagonistique, qui pousse l'activité nerveuse dans une autre direction. En même temps qu'on placera les malades dans une atmosphère physique et morale différente de celle dans laquelle ils ont puisé leur maladie, on aura recours aux agents médicamenteux les plus propres à remplir les indications physiques proprement dites. Si la névrose coexiste avec un état pléthorique général ou avec un affaiblissement marqué, ce qui est plus ordinaire, des saignées, des bains, pourront être employés avec avantage dans le premier cas; un régime fortifiant, des toniques seront, au contraire, mis en usage dans le second. Des antispasmodiques, des narcotiques, pourront encore, suivant les cas, recevoir une heureuse application. Quand la maladie affecte une marche régulièrement périodique, le sulfate de quinine est positivement indiqué. S'il s'agit d'une névrose imitative, c'est à l'intimidation qu'il faut recourir : il a suffi, dans quelques cas de ce genre, de menacer les malades de la cautérisation avec le fer rouge pour suspendre immédiatement une épidémie d'hystérie, de convulsions, etc. Quant à ces grandes épidémies de névroses, survenues à la suite de troubles politiques, de diverses calamités publiques, la médecine ne peut guère que spéculer sur le foyer du mal; c'est de plus haut que la thérapeutique doit agir sur les intelligences perverties, violemment dévoyées. Les progrès de la civilisation, en éclairant les masses, ont rendu presque impossible le retour de pareils désordres dans notre Eu

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veau-).

NEWCASTLE, chef-lieu du comté anglais de Northumberland, et la place du monde la plus importante pour l'exploitation et le commerce de la houille, est situé sur le penchant d'une colline sur la rive gauche de la Tyne, à 3 lieues de l'embouchure de ce fleuve, qui depuis la ville jusqu'à la mer a l'aspect d'un vaste bassin couvert d'innombrables navires. En y comprenant le faubourg de Gateshead, dans le comté de Durham, auquel l'unit un superbe pont en pierre à

production annuelle du charbon de terre, ce qui est le décuple de ce qu'était cette même production il y a environ un siècle. On n'estime pas à moins de 50,000 le nombre des ouvriers employés à l'extraction et au transport de cette matière, que fournissent 25 mines, et que des chemins de fer servent à amener dans les divers entrepôts établis le long de la Tyne. Il y a peu de temps, 987 navires, jaugeant ensemble 202,379 tonneaux, appartenaient au port de Newcastle. Ces chiffres attestent un mouvement maritime prodigieux, lequel, à ne considérer que le poids des chargements, est effectivement le plus fort de la Grande-Bretagne après Londres, mais qui, pour la valeur, est loin d'approcher même de celui de Liverpool. CH. VOGEL. NEW-FOUNDLAND. Voy. TERRE-NEUVE. NEW-HAMPSHIRE, NEW-JERSEY. V. ÉTATS

UNIS.

NEW-LANARK. Voy. OWEN.
NEW-ORLEANS. Voy. NOUVELLE-ORLÉANS.

NEWTON (ISAAC) naquit à Woolsthorpe (comté de Lincoln), le jour de Noël 1642 (v. s.), d'une famille noble que Fontenelle dit originaire de Newton, dans le Lancashire; mais le même honneur a été réclamé, dans ces derniers temps, en faveur de l'Écosse. Quoi qu'il en soit, la seigneurie de Woolsthorpe appartenait depuis près de 300 ans à la famille de Newton, qui s'y était transportée de Westby. La mère d'Isaac, Anne

neuf arches, on estime à près de 60,000 âmes la | Ascough, descendait également d'une maison

population de Newcastle. La ville ancienne est sale et mal bâtie; mais la nouvelle offre de belles rues et de beaux bâtiments. On admire le quai de la Tyne; parmi les édifices publics, l'hôtel de ville, le palais de justice et l'église de SaintNicolas, d'architecture gothique, méritent surtout d'être distingués.

ancienne. Quand elle perdit son mari, son fils était encore dans l'enfance: quelques années après, elle contracta une nouvelle union qui ne la détourna point des devoirs qu'elle avait à remplir. Le petit Newton avait hérité de la terre de Woolsthorpe, et sa mère ne pensait qu'à le mettre en état de faire valoir lui-même cette propriété. A l'âge de 12 ans, elle l'envoya à la grande école de Grantham, dont le maître était très-instruit dans les langues savantes. Mais le jeune homme avait d'autres goûts que ceux qu'on cherchait à lui inculquer : son génie devait se frayer seul sa route. A Grantham, il voit des machines, il veut les imiter et y parvient; loin de la société de ses camarades, muni de différents outils, il fabrique toutes sortes de petites mécaniques; il se mèle aux ouvriers qui travaillent à un moulin à vent, et le secret de son mécanisme lui est bientôt si familier qu'il en construit un semblable. Il sent que la pratique du dessin lui est nécessaire : il s'y applique, et sa petite chambre se tapisse promptement des essais de son crayon. Mais l'étude des langues en souffrait : il

L'industrie de Newcastle est très-florissante. Les forges, les fonderies de fer, les usines de plomb, les verreries et les raffineries de sucre y sont d'une haute importance. On fabrique en outre beaucoup de produits chimiques, du savon, de la poterie, des cuirs, des brosses, des cordages et de la toile à voiles; il existe des ateliers pour la construction des machines à vapeur, et une grande activité règne dans les vastes chantiers où se construisent des navires destinés pour la plupart au transport de la houille. Ce précieux combustible qui, depuis des temps fort anciens, forme une source intarissable de richesse et de prospérité pour Newcastle, est exporté dans presque toutes les contrées maritimes de l'Europe et jusqu'aux Indes occidentales. On évalue à 42 millions de quintaux métriques la | n'était pourtant pas fait pour se laisser devancer

peste qui régnait à Londres, en 1665, lui fit quitter Cambridge. Il se retira dans son domaine de Woolsthorpe, et c'est là qu'un phénomène des plus simples le mit, dit-on, sur la voie de sa plus belle découverte, la loi de l'attraction universelle (voy. ce mot et GRAVITATION). On raconte qu'assis un jour sous un pommier, un fruit decet arbre tombe devant lui. Ses idées des mouvements accélérés et uniformes, dont il avait fait usage pour sa méthode des fluxions, lui reviennent aussitôt à l'esprit. Réfléchissant sur la nature dece singulier pouvoir qui sollicite les corps vers le centre de la terre, où ils se précipitent avec une vitesse continuellement accélérée, et cela sans affaiblissement en tombant du sommet

par des enfants d'un esprit bien inférieur au sien; et, dès qu'il l'eut résolu, en très-peu de temps il se plaça à la tête de tous les élèves de l'école. Sa mère le reprit néanmoins auprès d'elle, et voulut l'employer à la gestion de ses biens; mais le jeune homme n'y apporta aucune inclination. Laissant le serviteur qui l'accompagnait à Grantham faire les marchés dont il était chargé, il courait se réfugier dans sa chambre, s'il ne s'arrêtait sous une haie du grand chemin, pour se livrer à ses recherches studieuses. Un de ses oncles l'ayant trouvé un jour occupé à résoudre un problème de mathématiques, détermina la mère de Newton à ne plus contrarier une vocation si décidée. Elle le remit à l'école de Grantham, d'où, à 18 ans, il passa à l'univer- | des plus hautes montagnes, il se demande pour

sité de Cambridge, et fut admis au collège de la Trinité (1660). Il eut le bonheur d'y rencontrer un homme d'un savoir éminent, le professeur Barrow, qui comprit ce génie naissant et l'encouragea de sa bienveillante protection.

L'esprit de Newton avait dû singulièrement se développer par la méditation. Aussi devinat-il, pour ainsi díre, les éléments des sciences; et quand il ouvrit Euclide, par exemple, toutes les propositions se présentèrent si facilement a lui, qu'il le rejeta bien vite comme ne contenant que des choses trop simples et trop évidentes. Il sauta tout d'un coup à la Géométrie de Descartes et à l'Optique de Keppler. Pourtant, il manifesta plus tard le regret de ne s'être point assez arrêté sur Euclide au commencement de ses études mathématiques. A 21 ans, il lut l'Arithmetica infinitorum de Wallis, annotant son auteur, et faisant ainsi des découvertes importantes, entre autres cette fameuse formule qui porté le nom de binôme de Newton (voy. BiNOME). Il trouva la quadrature de l'hyperbole et celles d'une infinité d'autres courbes; enfin, considérant les grandeurs non comme des agrégations de parties homogènes entre elles, mais comme des résultats de mouvements continus; imaginant ainsi les lignes comme décrites par le mouvement des points, les surfaces par le transport des lignes, les solides par la superposition des surfaces, les angles par la rotation de leurs côtés, il fut amené à l'une des plus belles découvertes de l'esprit humain, le calcul des fluxions. Voy. CALCUL INFINITÉSIMAL.

quoi ce pouvoir ne s'étendrait pas jusqu'à la lune même ; et alors que faudrait-il de plus pour la retenir dans son orbite autour de la terre? Puis il étend cette théorie à tout notre système planétaire. Mais le mouvement de la lune fut d'abord rebelle à ses calculs, parce qu'on ne connaissait pas encore exactement la mesure de la terre. Il s'arrêta donc devant cette difficulté, et sans renoncer à sa découverte, il la cacha soigneusement, n'en parlant pas même à son maître Barrow, dont il devint bientôt le collègue, ayant été reçu fellow et maître ès arts, en 1667.

Cependant, la science avançait rapidement; d'autres esprits se tournaient vers les mêmes recherches, et Newton, toujours lent à donner au public les résultats qu'il obtenait, fut plus d'une fois sur le point de se voir enlever la gloire de ses découvertes, que d'autres faisaient après lui. En 1668, Mercator publia sa Logarithmotechnia, où Newton reconnut son idée fondamentale de calcul analytique pour la quadrature des courbes; il montra alors son propre manuscrit à Barrow, mais encore sans le publier. A cette époque, une autre découverte l'occupait exclusivement. Barrow lui avait généreusement cédé sa chaire; Newton allait faire des leçons d'optique: il se mit à répéter des expériences, et il parvint à décomposer la lumière en rayons colorés à travers un prisme, à calculer les différents effets de réfraction, à fonder enfin sa théorie de l'optique. Ses leçons donnèrent quelque publicité à ses travaux, et la Société royale de Londres, à laquelle il avait adressé la description d'un nouveau télescope, l'appela dans son sein, le 11 janvier 1672. Encouragé par cette distinction honorable, il lut dans cette assemblée une partie de son analyse de la lumière. La Société voulut l'insérer dans les Transactions philoso

Newton avait fait ces découvertes analytiques avant l'âge de 25 ans. Il les avait consignées dans un écrit qu'il ne publia pas alors, soit par amour du repos, comme on l'a dit, soit peut-être aussi dans l'espoir d'arriver d'une manière particulière à la théorie des lois de la nature. La | phiques, et Newton se dévoila enfin au monde

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