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relégua d'abord à Petra, dans l'Arabie, ensuite en 1639, selon le biographe Descamps, et selon dans une oasis du désert de Libye, où il mourut | Dargenville, à Prague, en 1636. Son père, Jean misérablement, sans avoir voulu abjurer son Netscher, sculpteur et ingénieur, fut, par un enerreur. - Sa doctrine trouva des défenseurs opi- | chaînement de circonstances malheureuses, réniâtres et des propagateurs zélés; aucune autre hérésie n'a eu plus de partisans et une aussi longue durée. Proscrits par les empereurs, les nestoriens se retirèrent dans le pays de la domination des Perses, où ils furent très-bien accueillis, et, pour répandre leurs opinions, ils firent traduire en syriaque, en persan et en arménien, les ouvrages de Théodore de Mopsueste, fondèrent un grand nombre d'églises, eurent des écoles célèbres, tinrent plusieurs conciles, établirent un patriarche sous le nom de catholique, dont la résidence fut fixée d'abord à Séleucie, et ensuite à Mosul. Ils prirent le nom de chrétiens orientaux, mais dans la suite ils ont été plus connus sous le nom de chaldéens, ou sous celui de nestoriens. On a essayé plusieurs fois de les réunir à l'église romaine; mais ces tentatives n'ont eu que des résultats isolés et pour ainsi dire individuels. Ce grand schisme est toujours resté à peu près au même point, et subsiste encore de nos jours. A l'époque où les Portugais pénétrèrent dans les Indes, ils furent fort étonnés d'y trouver des adorateurs de Jésus-Christ qui prenaient le nom de chrétiens de saint Thomas. Mais ils suivaient tous les opinions nestoriennes, et avaient pour unique pasteur un évêque qui leur était envoyé par le patriarche de Babylone, ou plutôt de Mosul. Il paraît même certain que ces habitants de la côte du Malabar avaient été engagés dans l'hérésie sur la fin du ve siècle, et ils avaient ajouté une foule d'erreurs et de superstitions à la doctrine primitive de Nestorius. Les missionnaires catholiques qui accompagnaient les Portugais essayèrent de les convertir; mais ils échouèrent dans leur entreprise. Cependant, si les Portugais étaient demeurés maîtres du Malabar, il est probable que toute cette chrétienté serait aujourd'hui catholique; mais depuis que les Hollandais s'en sont emparés, ils n'ont pris aucun intérêt au succès des missions. Aujourd'hui, les Églises du Malabar sont divisées en trois parties: l'une de catholiques du rit latin, l'autre de catholiques du rit syriaque, et la troisième de Syriens schismatiques, et cette dernière n'est pas la plus nombreuse. L'abbé J. G. CHASSAGNOL.

duit à errer de ville en ville pendant les dernières années de sa vie, qui fut courte. Ayant quitté Prague parce qu'il était protestant et que sa mère professait la religion catholique, il se retira à Heidelberg, et y mourut. Sa famille, qu'il nourrissait de son travail, se trouva seule, sans appui, sans fortune, au milieu des calamités d'une épouvantable guerre. Pour surcroît de malheur, sa veuve, obligée de quitter Heidelberg avec ses quatre enfants, alla chercher un asile dans un château fortifié, où les vivres manquèrent après un siége de plusieurs mois. La pauvre mère eut la poignante douleur de voir deux de ses fils mourir de faim à ses côtés. Heureusement, le désespoir qui égarait sa raison lui inspira l'idée de tenter une courageuse entreprise; sa tendresse maternelle l'empêcha de voir tous les dangers auxquels elle s'exposait, et, à la faveur d'une nuit obscure, elle se sauva avec sa petite fille et son fils Gaspard, qui n'avait alors que deux ans. Comme par miracle, elle traversa sans être aperçue les nombreuses lignes de soldats ennemis qui environnaient le château. Après des terreurs, des fatigues sans nombre, portant ses deux enfants dans ses bras, elle arriva exténuée en Hollande à Arnhem, où elle vécut des charités de quelques personnes bienfaisantes, et en particulier d'un médecin nommé Tullekens, qui jouissait en vieux garçon d'une fortune considérable. Il avait occasion de voir et d'obliger souvent la veuve de Jean Netscher. Cependant la figure animée et gracieuse du petit Gaspard l'intéressa; il prit plaisir à entendre le naïf babillage de cet enfant, qui promettait d'être un jour spirituel; plus tard, il conçut pour lui une tendresse si vive qu'il se l'attacha tout à fait par les liens de l'adoption; de plus, il voulut en bon père lui assurer un état et le mettre à même de le remplacer un jour auprès de ses nombreux malades. Déjà préoccupé de l'avenir de son protégé, il lui fit donner sous ses yeux, et par de bons maîtres, un commencement d'éducation. Le jeune Netscher faisait des progrès dans l'étude de la langue latine; l'honnête docteur s'applaudissait tout haut de le voir répondre à ses soins et se montrer favorable à ses vues; mais il ne tarda pas à s'apercevoir que son fils adoptif employait ses heures de récréation et une partie de ses nuits à dessiner: bientôt il fut dominé par sa NETSCHER (GASPARD), naquit à Heidelberg | vocation d'une manière tout à fait exclusive, et

NET, NETTO, expressions qu'on emploie surtout dans le commerce par opposition à brut (coy.) - El rey neto, signifie, en Espagne, le

roi absolu.

Z.

malgré les réprímandes sévères de ses maîtres, qui lui reprochaient de si mal employer son temps, il voulut être peintre, et dans le fait il eut raison, car il prouva depuis qu'il était plutôt né pour être artiste que pour pratiquer la médecine. M. Tullekens vit avec peine tous ses projets dérangés; mais il ne crut pas devoir user de l'influence qu'il exerçait sur Netscher

maîtres. Dans cette intention, il s'embarqua sur un navire qui allait à Bordeaux. Pendant la traversée, il eut occasion de faire la connaissance d'un Liégeois nommé Godin : cet homme, qui était un marchand assez riche, avait une fille jeune et jolie: notre peintre conçut de l'amour pour elle, et il l'épousa en 1659. Dès lors, adieu les Alpes, l'Italie, et les aventureux

pour le détourner d'un penchant si prononcé; il ❘ voyages, et les projets de gloire; un coup inat

tendu de la fortune changea toute la destinée de Netscher, et il s'établit à Bordeaux. Il y a apparence que durant toute sa vie il y serait paisible

craignit de rendre odieux le souvenir de sa bienfaisance, et abjura de plein gré ce pouvoir qui devient tyrannique aux mains de tant de pères de famille. Toujours rempli de sentiments ten-ment resté, si, dans cette ville comme dans la gnit même plusieurs portraits dans cette incommode et pénible situation; avec le temps, ses infirmités devinrent plus douloureuses, et il fut contraint de renoncer au travail. Dès sa jeunesse, il avait été attaqué de la gravelle: bien qu'il fût sobre, et qu'il eût toujours mené une vie très-régulière, il n'avait pu se guérir de cette cruelle maladie, qui, dans la suite, devint tout à fait incurable. La goutte, par de nouvelles souffrances, acheva d'anéantir ses facultés et sa force physique. Il mourut à la Haye le 15 janvier 1684, dans la quarante-cinquième année de son âge. Sa succession, qui s'éleva, dit-on, à plus de 83,000 florins, fut partagée entre ses neuf enfants, dont deux, Théodore et Constantin, furent peintres. Sa veuve, encore jeune, épousa un maître d'armes qui la rendit malheureuse et dissipa par son inconduite, par son ivrognerie, le peu de fortune qu'elle avait voulu partager avec lui. - Netscher peignit des sujets du genre de ceux que traitait son maître Koster, et des scènes de la vie privée, à l'exemple de Mieris, de Terburg et de Gérard Dow. Ses compositions sont presque toutes agréables, gracieuses, élégantes; il avait quelque tendance à représenter des traits de l'histoire grecque et romaine, des épisodes empruntés à la fable; toutefois, ses tableaux dans ce goût sont en petit nombre, comme nous l'avons déjà dit; le besoin de soutenir une famille nombreuse l'avait engagé à faire des portraits. La plupart de ceux qu'il a peints sont accompagnés de figures épisodiques, sont enrichis ou historiés de très-beaux détails qui, en donnant de l'intérêt à ce genre, en font disparaître la froideur. - Netscher, qu'on range mal à propos parmi les peintres de l'Allemagne, peut passer pour l'un des meilleurs artistes de l'école hollandaise. Il excellait à imiter les étoffes, les linges, les dentelles, les fourrures, les ameublements. On voit dans ses tableaux des robes de satin de diverses couleurs, qui sont reproduites avec leurs nuances soyeuses et luisantes, leurs tons argentins; des tapis dont on se surprend à admirer le point et le velouté, des rideaux qui se drapent avec une ampleur qui fait illusion. Sa touche est moelleuse, fondue et délicate, sans être apparente ou affectée; son fini est doux et ne sent pas l'étude ou la peine; son pinceau est plein de fraîcheur; le ton de sa couleur est naturel et doré. Dans ses intérieurs, on trouve une intelligence admirable du clair-obscur. Son dessin, qui parfois semble lourd, est pourtant correct, et vaut mieux que celui de son maitre Koster et de la plupart des Hollandais. et de sentiment; la tête, les mains de la CléopâSes figures, un peu trop rondes, ont de la sim- | tre sont admirables. Sa robe de satin est d'un fini

dres pour son protégé, il le plaça d'abord chez un peintre verrier, qui passait pour un artiste très-habile à Arnhem; puis il l'envoya étudier à Deventer, chez un nommé Koster, qui excellait à peindre les oiseaux, le gibier et la nature morte. Gaspard entra dans cet atelier à la recommandation d'un parent de Terburg, qui, revenu riche de ses voyages en Espagne et en Angleterre, était alors bourgmestre de Deventer. La douceur, l'habileté de ce maître, inspirèrent du goût et de l'ardeur à son jeune élève, qui, ayant mis à profit ses belles dispositions, parvint à surpasser ses condisciples; enfin Koster lui-même avoua qu'il n'avait plus de leçons à lui donner. A cette époque, Netscher composait déjà avec esprit, et réussissait surtout à reproduire avec une grande supériorité d'exécution les draperies, les étoffes de soie, les meubles, les tapis. De bonne heure il s'était appliqué à dessiner les objets d'après nature, et à peindre tous les effets de la lumière et de la couleur. Au sortir de cette école, il acheva de se perfectionner sous Terburg, dont il adopta un peu la manière; il est loin pourtant de rappeler la légèreté de touche, l'élégance du dessin, la finesse des tons qu'on trouve dans les ouvrages de ce dernier. Puis il se mit à peindre pour les marchands de tableaux, qui exploitèrent à qui mieux mieux sontalent encore inconnu, mais qui, un jour, devait à coup sûr être apprécié. Notre peintre eut le bon sens de voir qu'il était la dupe de ces rusés coquins, qui, tout en lui faisant des commandes toujours nouvelles, toujours pressées, ne lui donnaient que de modiques sommes pour des ouvrages qui se vendaient bien. Et d'ailleurs, il se dégoûta vite d'une besogne qui se faisait au jour le jour, d'une servitude qui rétrécissait son génie en le forçant à travailler selon les caprices d'amateurs peu éclairés. Pour s'écarter de cette direction mauvaise, où ses belles qualités auraient fini par se perdre, il résolut de faire un voyage en Italie, et d'aller étudier la peinture des grands

majeure partie de la France, la religion protestante qu'il exerçait n'eût pas éprouvé de dures persécutions. Sur le point de partir pour aller chercherailleurs une terre plus hospitalière et des hommes plus tolérants, il se vit contraint de différer son voyage à cause des couches de sa femme, qui lui donna un fils. Il revint dès qu'il le put en Hollande, et fixa sa résidence à la Haye, où son nom fut bientôt célèbre. Afin de se conformer au goût des amateurs de cette époque et de ce pays, il s'attacha d'abord à composer de petits sujets d'un fini précieux, qui furent très-recherchés, mais toujours fort peu payés pour le temps qu'il passait à les peindre. Ainsi, malgré l'ardeur qu'il mettait à produire, il ne devenait pas riche. L'étonnante réputation, la facilité des Rembrandt, des Gérard Dow, des Metzu, des Terburg, qui étaient ses contemporains, et pour lui de redoutables rivaux, nuisaient à la vente de ses ouvrages, et ne le laissaient arriver qu'en sous-ordre. Cependant, il avait à sa charge une famille qui devenait de jour en jour plus nombreuse; il fallait nécessairement qu'il trouvât dans son pinceau le moyen de subvenir aux besoins de sa femme et de ses enfants. Ce fut alors qu'adoptant un nouveau genre à la fois plus facile et plus productif, il se fit portraitiste. Personne ne réussissait mieux que lui à saisir les ressemblances, et il ne pouvait suffire à peindre tous les ambassadeurs, les princes étrangers, et les riches négociants, dont la Haye était le rendezvous. M. Temple, qui remplissait dans cette ville les fonctions de chargé d'affaires pour l'Angleterre, fit à notre artiste, de la part du roi Charles II son maître, des propositions magnifiques, espérant ainsi l'engager à s'établir à Londres; mais Netscher ne les accepta pas, prétextant le mauvais état de sa santé, son peu de goût pour les grandeurs, ses habitudes sédentaires. Enfin, il aimait sa nouvelle patrie, et d'ailleurs, la première de ses excuses n'était que trop bonne, puisqu'il fut réduit bientôt à garder le lit. Il pei

plicité, souvent de la grâce, et toujours une expression naturelle. Il peignait bien les animaux, les fruits, les fleurs, les fonds de paysage; il y en a dans presque tous ses tableaux. Il exécuta aussi quelques portraits en grand; mais ils sont inférieurs à ses ouvrages de petite dimension. Les dessins de Netscher sont rares; il est difficile de les indiquer avec exactitude et d'une manière exacte. Dargenville dit qu'ordinairement ils sont arrêtés à la plume et lavés au bistre. Le fond du papier est épargné pour produire les jours; on en trouve aussi à la pierrė noire, qui sont, de même que les précédents, lavés au bistre. Il y avait autrefois six tableaux de ce maître dans la galerie du régent, au Palais-Royal, et deux dans le cabinet du roi; ce sont les mêmes que possède aujourd'hui le musée du Louvre : l'un, la Leçon de chant, représente une jeune femme en robe de satin blane, tenant à la main un papier de musique; derrière elle est une femme debout, appuyée sur le dossier du fauteuil, et, plus loin, on voit un cavalier jouant du luth; l'autre, la Leçon de basse de viole, représente une femme vêtue de satin blanc, assise devant une table couverte d'un tapis, et jouant de la basse, pendant que son maître lui présente un cahier; derrière est un adolescent qui tient un violon. Ceux de la galerie du Palais-Royal étaient: le portrait de Netscher, peint de sa main : le fond du tableau représente un salon ouvert en arcade; une Maîtresse d'école apprenant à lire à une jeune fille, et à côté d'elle un petit garçon; Sara présentant Agar à Abraham : on y voit une table couverte d'un riche tapis, un bassin et une aiguière: le fond est un paysage. Les Bohémiennes, tableau composé de trois figures, deux enfants, dont l'un tient un oiseau. Un Sacrifice à Vénus, par trois femmes, dans un paysage. Descamps ajoute à ce catalogue une jeune femme qui tricote des bas, une mère apprenant à lire à ses enfants, une dentellière, le portrait en pied d'une femme tenant une montre, un enfant qui fait des bulles de savon: ce petit tableau a été gravé avec beaucoup de succès par Wille, sous le nom du Petit physicien. Une jeune fille se nettoyant les dents. M. le comte de Vence possédait le portrait de Netscher, ceux de sa femme et de ses deux filles, et la plus belle composition du pinceau de ce maître, une Cléopâtre se faisant mordre le sein par l'aspic: dans le fond est une suivante éplorée qui cache son visage dans ses mains. C'est une belle et riche composition, pleine d'intérêt

précieux. Sur une table, que couvre un riche tapis, est placé le panier de fleurs et de fruits dans lequel le paysan a apporté l'aspic; toutes les parties, détails et accessoires, de cette œuvre sont d'un bel accord. La gravure que nous en a donnée Wille est remarquable et très-recherchée. On cite encore Vertumne et Pomone, le portrait d'une femme italienne; le portrait d'une princesse d'Orange, reine d'Angleterre; un gentilhomme faisant voir une médaille d'or à deux dames; une nymphe nue et endormie à l'ombre, surprise par un satyre; une femme faisant la toilette de deux enfants; deux portraits de femme en pied avec un chien; une petite couturière; un enfant qui se regarde dans un miroir; la femme de Netscher allaitant son fils; le portrait de Marie-Stuart; un berger et une bergère dans un paysage; une conversation musicale à quatre personnages; une jeune fille agaçant une perruche, etc. La moitié de ces tableaux est peinte sur bois, l'autre sur toile. Les graveurs de Netscher sont P. Schenk, Bloteling, Coelemans, Wille.

NETSCHER (Théodore), l'aîné des fils de Gaspard, naquit à Bordeaux en 1661, et fut élève de son père. A l'âge de 18 ans, il quitta Leyde pour venir à Paris avec le comte Davaux, envoyé de France en Hollande. A la recommandation de ce personnage, il fut bienvenu de la noblesse, peignit le beau monde et la cour; il passa ainsi vingt années à Paris, vivant dans le luxe et toujours fêté; puis il revint en Hollande à la suite de M. Oudyck, ambassadeur de ce pays près la cour de France. Peu de temps après, il obtint la recette des états généraux à Hulst; sans s'occuper beaucoup de cette charge, il en touchait les appointements. Devenu riche et grand seigneur, il fit un voyage à Londres; mais ayant été accusé de malversations pendant son absence, comme receveur, il se hâta de revenir en Hollande; non content de se disculper, il se démit de sa charge, dont il pouvait fort bien se passer, et mourut à Hulst en 1732, à l'age de 71 ans. Cet artiste, qui n'avait pas un mérite supérieur, eut une existence magnifique. La nature de son talent, un peu maniéré, lui valut tant de succès dans le monde que bientôt il dédaigna d'exercer sa profession. Néanmoins, il existe de lui une foule de portraits historiques qui ne sont pas très-recherchés, mais qui, s'ils étaient réunis, formeraient une curieuse collection.

assez de célébrité dans le genre du portrait. Il avait surtout l'art de flatter et de bien peindre les visages de femmes. On cite de lui, comme très-remarquable, un tableau qui représente en pied les sept enfants du baron Suasso, et le musée de Paris possède de ce peintre une assez jolie petite toile: c'est une Vénus pleurant Adonis métamorphosé en fleur. Constantin était né en 1670, à la Haye. Il mourut dans cette même ville en 1722, âgé de 52 ans. A. FILLIOUX.

NEUF, NEUVE, se dit assez généralement, dans l'ordre matériel des êtres, des choses tout nouvellement faites: Un habit neuf, une table neuve. Il a pour opposé, dans ce sens, les adjectifs vieux, usé. Nous venons de dire qu'il s'employait dans l'ordre matériel, et il n'a guère, en effet, qu'une seule acception dans l'ordre moral, comme quand on dit, en parlant d'un livre: Il n'y a rien de neuf là dedans; ou en parlant de quelques propositions présentées comme nouvelles: Tout cela n'est pas neuf; locutions par lesquelles on exprime sinon du mépris, au moins une sorte d'affectation défavorable à l'objet jugé, qu'on semble vouloir comparer à des choses matérielles mécaniques, à un travail de main-d'œuvre. C'est le mot nouveau, nouvelle, qui doit s'appliquer à l'ordre moral des êtres: ainsi, par exemple, la forme des corps étant dans cet ordre, et la mode étant une chose généralement de forme, on dira un habit nouveau, pour dire qu'il est à la nouvelle mode, encore que cet habit puisse ne pas être neuf, mais seulement parce qu'il est de la dernière mode, qui n'a pas encore eu le temps de changer depuis que l'habit a été fait par la même raison, l'habit peut être neuf et ne pas être nouveau, parce qu'il est d'une mode déjà passée. On dira de même, un livre nouveau, pour désigner un livre qui n'aura paru que depuis peu, parce que le contenu en est considéré comme un travail tout intellectuel ou moral: ce livre pourra être neuf si les matériaux dont il est formé n'en ont point encore été trop usés par la lecture, le maniement des doigts. Ce dernier cas peut arriver en quelques jours, si le livre passe par les mains de beaucoup de monde, et, en ce cas, il ne sera plus neuf, quoique encore nouveau; mais il faut bien encore, dans ce cas, spécifier l'acception du mot nouveau, qui ne s'applique qu'à la publication récente de la partie intellectuelle du livre, que celle-ci soit bonne ou mauvaise; et, suivant cette acception, tous les ouvrages publiés nouvellement sont nouveaux, par cela même qu'ils viennent

NETSCHER (Constantin), fut, comme son aîné Théodore, élève de son père, n'eut pas tout le talent de son maître, et ne fit pas, à l'exemple de son frère, une brillante fortune; mais il eut I de paraître; mais tous, pour cela, ne contiennent pas du nouveau, c'est-à-dire des idées qu'on y donné de ce nombre rendu dix fois aussi grand. n'ait pas déjà publiées : il y en a même peu dans Pour diviser un nombre par neuf une simple ce cas, et c'est vraiment alors en en parlant qu'il addition suffit; on écrit chaque chiffre en ligne faut se servir du mot neuf: on dira ainsi qu'il horizontale, le nombre de fois marqué respectin'y a rien de neuf au moins dans les dix-neuf vement par le rang qu'il occupe dans le nombre vingtièmes des ouvrages qui se publient chaque donné, le premier chiffre de droite étant placé jour. Il semble que le mot nouveau, placé avant en colonne verticale; on fait d'abord la somme ou après ouvrage, désignerait mieux ces deux de cette colonne, que l'on diminue d'autant de genres d'acceptions. Avant, il indiquerait la fois neuf qu'il est possible, le reste est le résidu nouvelle publication du livre, et après, le caracde la division; on ajoute ensuite ce nombre de tère de nouveauté qu'il peut y avoir dans ce qui fois comme unités aux autres colonnes dont la fait l'objet de ce livre: on devrait dire, dans ce somme est le quotient cherché, sens, qu'il y a bien peu de nouveaux ouvrages qui soient nouveaux. - Neuf s'emploie quelquefois figurément pour dire un homme emprunté, qui n'est pas au courant de ce qu'il convient de faire dans une situation donnée: Ce jeune homme a paru bien neuf dans la société de ces dames. - Neuf, adjectif numéral, est placé après le 8, dans la série des dix caractères arabes, qui fait la base de notre numération. Pour donner une histoire complète de ce chiffre, comme de tout autre, ét le suivre dans toutes les combinaisons également variées, nombreuses et compliquées où il peut entrer, il faudrait faire l'histoire non-seulement de toutes les mathématiques actuelles, mais encore de tout ce que peut être la science des mathématiques dans la pensée de l'ètre à qui nous attribuons une intelligence infinie. Nous donnons quelques-unes de ses propriétés dans l'art. suivant. Le nombre neuf est un des multiples de trois, qui a joué un si grand rôle dans l'antiquité païenne, et généralement dans toutes les religions. Neuf s'emploie quelquefois comme nombre d'ordre : Louis IX pour Louis neuvième. Il est quelquefois substantif masculin: Un neuf de chiffre, un neuf de cœur, de carreau. L's de neuf ne se prononce pas quand le mot suivant commence par une consonne: Neuf maisons; il se prononce comme un v quand le mot suivant commence par une voyelle ou une h aspirée : Neuv-hommes, neur-enfants; mais l' se prononce quand neuf n'est suivi d'aucun autre mot, ou que le mot qui vient après n'est ni un adjectif ni un substantif: Nous étions neuf; J'en ai vu neuf ensemble; Ils étaient neuf en tout.

BILLOT.

NEUF. (Arithmétique.) C'est le nom du chiffre 9, qui exprime le plus d'unités de divers ordres que l'on peut admettre à chaque rang, en écrivant un nombre dans le système de numération ordinaire. Le nombre neuf est très-remarquable dans ce système par les propriétés dont il jouit. Pour multiplier un nombre par neuf une simple soustraction suffit; on retranche le nombre

Tout nombre formé d'un chiffre significatif quelconque suivi de zéros, étant diminué de ce chiffre, devient exactement divisible par neuf. Il suit de là qu'un nombre est divisible par neuf, lorsque la somme de ses chiffres est divisible par neuf. Ce qui conduit à cette autre propriété générale : Tout nombre entier quelconque diminué de la somme de ses chiffres devient exactement divisible par neuf. Enfin le nombre neuf était employé autrefois pour faire la preuve de la multiplication; voici un exemple de cette preuve qui n'est plus en usage aujourd'hui : pour vérifier si 29,328 est le produit de 376 par 78, on cherchait les restes 6,7 et 6, des divisions par neuf des nombres 29,528, 576, et 78; le produit 42 des deux derniers restes diminué de 36, ou 4 fois neuf, donnant le nouveau reste 6 parfaitement égal au premier reste 6. On en concluait que la multiplication était exacte; cependant une erreur d'un multiple de 9 échapperait à cette preuve. Par exemple, si en multiplant 47 par 12, on trouvait 582 pour résultat, la preuve par neuf n'indiquerait aucune erreur quoique le résultat soit trop fort de 9+ 2 = 18.

DUB...

NEUFCHATEL (CANTON DE). - I. Géographie et statistique. Le pays de Neufchâtel, en allemand Neuenburg, qui fait partie à la fois de la Confédération suisse et de la monarchie prussienne, est borné par la France et les cantons de Berne et de Vaud. On évalue sa superficie à environ 37 lieues carr. ou 15 à 14 milles carr. géogr., et sa population à 58,616 ames. Le Jura le partage en cinq vallées principales et en plusieurs vallons, semés de 80 petites villes, villages et hameaux, et coupés en tous sens par des routes parfaitement entretenues. Un beau lac, du même nom, long de 6 milles géogr., large de 1 1/2 mille et profond de 400 pieds, communique au Rhin par d'autres lacs plus petits et des rivières. Ce lac est élevé de 206 pieds au-dessus de celui de Genève, et abonde en excellents poissons. Les montagnes offrent jusqu'à leurs sommets, de gras pâturages, et les

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