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M. le duc Decazes, grand référendaire de la chambre des pairs;

M. Delavau, ex-conseiller à la cour de cassation, démissionnaire en 1830;

M. Debelleyme, président du tribunal de première instance de la Seine;

M. Bavoux, conseiller à la cour des comptes; M. Girod (de l'Ain), pair de France, président du conseil d'état;

M. Treilhard, conseiller à la cour royale de Paris, démissionnaire;

M. Baude, conseiller d'état en service ordinaire; M. Vivien, conseiller d'état en service ordinaire. Malgré la réserve que je crois devoir m'imposer sur les actes de ces honorables prédécesseurs, j'aurai probablement occasion d'en rapporter quelques-uns et d'en discuter le mérite.

CHAPITRE CINQUIÈME.

V

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Observations sur les journaux. Diverses causes qui concourent à faire calomnier et haïr un préfet de police. Services rendus par moi à quelques journalistes. Caractère et mission d'un journaliste tel que je le conçois.

J'ai toujours évité, autant qu'il m'a été possible, d'occuper de moi le public, et j'aurais voulu sincèrement pouvoir échapper à la nécessité qui m'y contraint aujourd'hui. Sans cette disposition naturelle de mon esprit, dans combien de circonstances n'aurais-je pas repoussé les allégations malveillantes dirigées contre moi pendant la durée de mon administration!

Je n'ignorais pas que la maxime infâme de Bazile, habilement exploitée, peut altérer les réputations les plus pures; mais j'étais loin de m'imaginer, je l'avoue, que la méchanceté et la perfidie obtiendraient à la longue un succès durable : j'avais cru que la loyauté dans les actes, la probité dans

les affaires, un dévouement, une abnégation de soi-même, poussés aussi loin que peuvent l'exiger l'amour du vrai et l'intérêt du pays, triompheraient des préventions, des haines politiques; que la vérité se faisant jour à la fin, tous les hommes honnêtes me rendraient justice, et que l'animosité des partis s'éteindrait en présence des services que j'ai pu rendre, du peu de bien que j'ai pu faire.

Il n'en a pas été ainsi.

Le temps viendra, je n'en saurais douter, où l'on flétrira l'odieux système de dénigrement exploité par les adversaires du pouvoir que je défendais; mais cette justice pourrait être tardive en ce qui me concerne, si je gardais le silence; et je crois que le moyen de l'obtenir promptement, c'est de me faire connaître tel que je suis, de soumettre les actes de ma carrière administrative au public, ce grand souverain qui juge en dernier ressort les hommes et les choses.

La mission de la presse est noble et grande; nul mieux que moi n'en reconnaît la portée, et n'est disposé à en constater les avantages pour les progrès de l'esprit humain; mais, autant je rends hommage au caractère de l'écrivain consciencieux qui défend ses principes avec indépendance et mesure, autant je fais peu de cas de ces folliculaires sans conviction qui mettent leur plume, trempée de fiel, au service de toutes les susceptibilités, de toutes les

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