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» On nommera deux ou trois directeurs, perfonnes de candeur & qui auront une entiere connoiffance du négoce, lefquels auront, à Altena, la direction de cette Compagnie & rendront compte, tous les ans, aux intéreffés, à qui ils diftribueront un dividende avec bonne foi & équité. Lefdits directeurs feront élus d'entre les principaux intéreffés de la Compagnie, prêteront ferment de fidélité, & donneront caution. «

» Sa Majefté déclare fur fa parole Royale & fous fon feau que ni Elle, ni fes fucceffeurs, ni fes Miniftres ne formeront jamais ni directement, ni indirectement fous quelque prétexte, ou nom que ce foit, en temps de paix ou de guerre, aucune prétention ni entreprise au préjudice de la caiffe ou des effets de ladite Compagnie des Indes, & qu'il ne fera point recherché de quelle nation feront les intéreffés, amie ou ennemie, encore moins exigé de la Compagnie aucune fomme ou fubfide, &, au contraire, de la conferver comme un bien de pupille, en un mot, de la maintenir indépendante dans la même forme, fécurité entiere, & comme la meilleure hypotheque ainfi que le font les Compagnies d'Angleterre & de Hollande, leurs Banques & celle de Hambourg. Sur quoi chacun peut absolument faire fond, en forte que les veuves & les orphelins peuvent, en toute fureté, employer leur argent comptant dans cette Compagnie, dont ils peuvent attendre de gros revenus annuels, étant un fond für. «

»Sa Sacrée Majefté (que Dieu conferve long-temps) promet de favorifer & de défendre, de tout fon pouvoir, ladite Compagnie Royale des Indes; & quelque floriffante que puiffe devenir cette Compagnie, de n'exiger des marchandises de retour aucun impôt, accife, ou droit d'entrée extraordinaire. <<

>> Pour éviter l'embarras de la différence des efpeces, les fommes que l'on fournira, pour entreprendre le Commerce aux Indes, feront écrites en Banque d'Hambourg, & l'on délivrera à tous les foufcrivans un acte en bonne forme, qu'ils font intéreffés pour telles fommes ou telles portions dans la Compagnie des Indes; lefquelles obligations ne feront jamais fujettes à aucune taxe ou impofition, à tel titre que ce puiffe être, ce qui eft un article très-avantageux pour les propriétaires; lefdites obligations ne feront point faififfables par la Compagnie. <<

Chaque obligation ou portion confiftera en mille rixdales en efpece, ou de banque, dont on fournira d'abord vingt pour cent, & enfuite, lorfque les directeurs le trouveront néceffaire, & non autrement, tous les quatre mois, vingt pour cent. Les obligations de ceux qui manqueront à fournir, refteront confifquées à la Compagnie, & par conféquent, au profit des autres intéreffés. «

» Il fera permis à un chacun de vendre fes obligations, & de les faire tranfporter fur les livres de la Compagnie, en payant pour le transport deux rixdalders à la Compagnie, & un demi-rixdalder pour les pauvres, l'acheteur & le vendeur payant chacun la moitié. «<

» D'autant que Sa Majefté le Roi de Danemarc, par l'exceffive bonté, qui lui eft naturelle, a bien voulu accorder cette grace, fans exiger aucune reconnoiffance, & comme, avec la bénédiction de Dieu, on peut attendre des avantages réels de cette entreprife, il eft permis à un chacun d'y prendre part jufqu'à ce que le fond foit rempli; & déjà il y a de groffes fommes fournies. «<

» A cet effet on pourra délivrer à l'Hôtel des Indes à Altena un billet, fur lequel il fera marqué le nom, la date & la somme que l'on fouhaite, & dont on fera infcrire en banque à Hambourg vingt pour cent du capital pour le compte de la Compagnie des Indes de Danemarc, à favoir d'un capital de mille rixdalders, deux cents rixdalders ou en espece, ou en banque, comme il eft marqué ci-deffus, & pour de plus groffes fommes à proportion. Cependant, on laiffe la liberté à ceux, on laiffe la liberté à ceux, à qui il conviendra mieux, de porter leur argent à l'hôtel de la Compagnie des Indes à Altena. < » Pour la fatisfaction d'un chacun on publiera ci-après les favorables & importantes conditions & prérogatives cédées à cette Compagnie, & les furetés du capital fourni, ce qui eft la bafe de cette entreprise, comme auffi fes établissemens à Canton dans la Chine, à Bengale & à Mocha ; on y ajoutera un réglement fur la maniere de régler avec ménagement les intérêts de la Compagnie, d'engager des fujets capables de faire fes affaires, & de commercer aux Indes avec autant de bonne foi qu'ailleurs. «

» Enfin Sa Majefté, pour donner une nouvelle preuve de fa faveur finguliere, accorde, que toute forte de marchandises, ni l'argent que la Compagnie envoyera aux Indes, ni les denrées dont les vaiffeaux auront befoin, ne payeront aucun péage, accife de confomption, ou autre taxe, foit que lefdites denrées aient été achetées dans les Etats de Sa Majesté, ou ailleurs. On commencera le 9 Février 1728, à recevoir les foufcriptions pour ce qui manque encore au fonds réel de cette Compagnie fi avantageufe. «<

» NB. Pour la commodité de plufieurs, qui voudroient avoir part à cette Compagnie, & à leur inftante priere, on donnera auffi des portions de cinq cents rixdalders en banque, dont le premier fourniffement de vingt pour cent, montera à cent rixdalders. «

Auffi-tôt que ce plan parut, on publia de tous côtés que c'étoit une nouvelle Compagnie des Indes qui s'établiffoit des débris prochains de celle d'Oftende, dont le fond feroit transféré à Altena. Les Puiffances maritimes en prirent l'alarme, on examina la chofe de plus près, & il fe trouva des perfonnes plus pénétrantes que les autres qui crurent entrevoir qu'un fameux financier cherchoit à renouveller par cet établiffement, le commerce de vent qui avoit fi mal réuffi en 1720. Ces différens bruits donnerent occafion aux promoteurs de cette entreprise de publier.

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Conditions auxquelles Sa Majefté le Roi de Danemarc permet l'augmentation de la Compagnie de Tranquebar, &c.

IL paroît que l'on a été mal informé dans les pays étrangers où l'on

a publié que l'on avoit établi à Altena une nouvelle Compagnie des Indes. Rien n'eft moins conforme à la vérité; c'eft fimplement une augmentation du fond de l'ancienne Compagnie, connue fous le nom de Compagnie des Indes, ou Compagnie de Tranquebar; comme cette augmention fe fait dans la vue de pouffer le commerce, on a établi deux chambres, l'ancienne refte dans cette ville & la nouvelle fera à Altena. Voici les conditions auxquelles cette addition à l'ancien capital fe fera fous le bon plaifir de Sa Majefté qui les a fait examiner dans fon confeil & en a retranché tout ce qui pouvoit choquer quelques Puiffances.

Les Directeurs de la Compagnie des Indes établie à Copenhague depuis l'année 1616, font favoir, que les intéreffés en ladite Compagnie ayant trouvé bon d'en augmenter le fonds par de nouvelles foufcriptions, pour pouffer d'autant plus le commerce déjà octroyé par Sa Majefté fur les côtes & places de Coromandel, de Bengale & de la Chine, ils ont réfolu de faire favoir les conditions, auxquelles il peut être permis à un chacun de prendre part à ce commerce.

» I. Les vaiffeaux qu'on envoyera aux Indes feront équipés non-feulement à Copenhague, mais auffi en d'autres villes & ports de Sa Majesté & ils reviendront dans les mêmes ports. «

» II. Entre les nouveaux intéreffés, il fera choifi deux, trois, ou un plus grand nombre de perfonnes capables d'avoir la direction de cette Compagnie.

«

III. Les nouveaux intéreffés jouiront de tous les privileges & libertés accordés par les octrois précédens, entre autres, que tous les vaiffeaux & effets tant en général qu'en particulier, & les capitaux fournis par des étrangers, fans diftinction, feront en tous temps & en tous lieux, en guerre comme en paix, exempts de toutes charges, arrêts & confifcations, comme Sa Majefté l'a promis par fes octrois tant pour Elle que pour fes fucceffeurs. <<<

» IV. Les nouvelles fommes pour lesquelles on aura foufcrit, feront payées en argent de banque ou argent courant, avec vingt pour cent d'Agio. Les deniers des foufcrivans étrangers feront infcrits dans la banque de Hambourg, pour le compte de la Compagnie, fur le pied que les adminiftrateurs de la chambre d'Altena le feront favoir, & ils recevront contre ces deniers des obligations ou des billets d'actions. «<

» V. Chaque action fera de mille ou de cinq cents rixdalders, argent de banque, defquels on fournira premiérement vingt pour cent. «<

» VI. Chaque intéreffé fera libre de tranfporter fes actions à d'autres, moyennant un petit bénéfice pour la Compagnie & pour les pauvres. On

ne pourra pas tranfporter moins d'une demi action de cinq cents rixdalders. «<

» VII. Pour la commodité des étrangers, les foufcriptions fe pourront faire à Altena auffi bien qu'à Copenhague. <<

» VIII. On pourra avoir tant au grand comptoir, qu'à Chriftianhaven & à Altena, de plus amples informations fur les privileges Royaux dont la Compagnie jouit depuis plus de 112 ans, particuliérement par rapport aux exemptions des douanes & à la qualité des marchandises. «

» IX. On communiquera aux intéreffés les autres conditions pour la fureté de leur argent & le profit qu'il y a à espérer, & après que la foufcription fera faite, les intéreffés feront à la pluralité des voix les réglemens néceffaires pour la direction de cette Compagnie. «<

Sceau de la (L. S.)

Compagnie.

S. V. HOLMSTEDT.

Mais comme quelques perfonnes ont publié que l'ancienne Compagnie devoit plus qu'elle ne poffédoit, & que les nouveaux intéreffés payeroient ainfi les dettes des anciens, les directeurs pour faire voir qu'ils ne veulent tromper perfonne, ont publié ce qui fuit, & que nous donnons tel qu'il a été envoyé fans y rien changer.

BALANCE

Et Eclairciffement de la Compagnie des Indes, octroyée par Sa Majesté le Roi de Danemarc, Norwegen, &c. &c. à Copenhagen.

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E vieux fonds, ou capital de cette Compagnie, n'eft pas d'importance, confiftant en 250 portions chacune de mille écus en efpece, la Compagnie a par contre des effets très-considérables, qui viennent en faveur des intéreffez, comme fuit, la ville de Tranquebar, très-importante avec deux cents pieces de canon, d'autres ammunitions, &c. auffi dix mille écus de revenu que les habitans donnent annuellement à la Compagnie, cela s'augmente à proportion que cette place eft peuplée, & outre cela la Compagnie tire ou reçoit encore d'autres revenus des droits & impôts, &c. «

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Le château Dannenbourg, fur la précieuse côte de Coromandel lequel eft extrêmement bien placé pour le négoce, même des perles & des diamans, &c. Porto Novo, fur cette même côte; deux vaiffeaux avec leur charge & frêts, préfentement en chemin pour aller à Tranquebar, encore un vaiffeau monté & diverfes barques, pour le fervice de leurs comptoirs & loges fur la riviere de Bengale, pour lequel droit d'autres nations ont été obligées de payer des fommes confidérables. La fufdite Com

pagnie a auffi permiffion d'étendre fon négoce & sa navigation fur Achem; à Sumatra, Pegu, & Madras, &c. «

» Leurs maisons, magasins & charpenteries, avec les outils à Coppenhagen, & tout ce qui en dépend, joints à ceux des Indes qui font trèsconfidérables. «<

» Cette Compagnie, puifqu'elle eft déjà établie, n'a pas befoin de faire des Ambaffades très-précieufes ( avec des extraordinaires dépenses) aux Indes, pour obtenir la liberté du négoce. «

» La Compagnie n'eft non plus fujette à payer des Droits ni des Impôts, car elle eft affranchie de tous les Droits, entrant & fortant, pourvu qu'elle donne à Sa Majefté, felon l'octroi, un pour cent de reconnoiffance, du montant des marchandises qui retournent des Indes. Le principal comptoir de la Compagnie, & tout refte à Coppenhagen; mais en place que la Compagnie a négotié autrefois de Tranquebar fur la Chine, la Compagnie le fera à préfent directement, ( felon qu'on l'a publié par les plans) pour l'augmentation du capital qu'on fournira à cette Compagnie des Indes. Cette Compagnie ne pouvoit pas faire de grands progrès, parce que fon capital étoit trop foible, & qu'il n'étoit pas permis que d'autres Nations s'y puffent intéreffer, comme cela fe pratique dans d'autres pays. a

Ainfi un chacun doit convenir que cette Compagnie eft dans un état floriffant, & qu'on peut attendre par l'augmentation de ce capital, accompagnée d'une bonne direction, une avance très-confidérable & extraordinaire, capital fur capital. «<

» Cette entreprise n'eft pas une nouvelle Compagnie, comme on le trouve fort clairement expliqué dans le commencement du plan, ainfi que c'eft une affaire permife. «

» On a auffi eu foin de donner en toute circonftance des cautions & fécuritez néceffaires & fuffifantes pour ce capital nouvellement fourni comme un fond très-fûr, fur quoi on peut fe fier & fe tranquilifer. «

» Au refte, un chacun peut se faire affurer pour toute perte & déclination de fon capital, pour deux pour cent, par des Affurateurs affociés, & qui font auffi affez fuffifans; on fie auffi les premiers à un chacun, jusques à fix mois la Compagnie aura auffi foin de tenir en toute maniere un bon ménage, & de choifir des fujets capables pour le fervice, & gouvernement de cette entreprife, & d'acheter les chofes néceffaires de la premiere main, fans préférer qui que ce foit, mais d'où on le peut acheter le plus menageusement, on observera auffi en tout ce qui peut produire de l'avantage aux intéreffés. «

» En cas qu'on ne puiffe pas obtenir le compte dans la Banque de Hambourg, par des antiques conftitutions de cette Ville, la Compagnie a d'autres expédiens, n'ayant voulu fe fervir de la Banque, que pour éviter l'embarras de toute forte de monnoie: car il ne confifte pas la moindre

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