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Pompe Funebre à Coccasion de la mort du Maire d'Etampes.

Terminé par Le Jeune.

sur lui et on le terrassa. Percé de plusieurs coups de baïonnettes, avant d'expirer, il dit à ses agresseurs: Ma vie est à vous, vous pouvez me tuer; mais je ne manquerai pas à mon devoir, la loi me le défend.

L'Assemblée nationale, dans sa séance du 18 mars, décréta qu'il serait élevé, sur la place du marché d'Étampes, une pyramide triangulaire où l'on inscrirait les dernières paroles de ce maire courageux.

La célébration de la fête de la Liberté fit naître au parti constitutionnel l'idée d'en célébrer une autre à la mémoire du maire d'Étampes qui brava et subit la mort par attachement à ses devoirs. Ce parti voulut opposer aussi une fête à une autre. L'esprit public, le patriotisme n'eussent rien perdu de leur force, si l'on n'eût célébré ni l'une ni l'autre de ces deux fêtes. Toutefois celle-ci ayant évidemment un but très-moral, sa description ne doit être omise.

pas

L'époque de la fête en l'honneur du défunt maire d'Etampes fut définitivement fixée au 3 juin 1792. Le cortége se réunit sur le boulevard SaintAntoine, et marcha dans l'ordre suivant:

Avant-garde de la gendarmerie à cheval; trompettes de la gendarmerie. Première bannière à l'antique aux couleurs nationales, portant ces mots : La loi; détachement de grenadiers de la gendarmerie nationale. Corps de musique. Modèle de la Bastille.

Faisceau d'enseignes des quarante-huit sections

de Paris, avec un drapeau portant cette inscription: Indivisibles.

Détachement de troupes de ligne. Il précédait un immense faisceau composé des enseignes des quatre-vingt-trois départemens, et surmonté du bonnet de la liberté. On y lisait cette inscription: Soyons unis, nous serons libres !

Puis suivaient un groupe de tambours, un détachement de troupes de ligne légère, et le drapeau de la loi, avec cette inscription: Respect à la loi! Un autre drapeau, avec cette autre inscription : Mourir pour la défendre! s'élevait du milieu d'un détachement de gardes nationales.

Des vétérans portaient une table sur laquelle était posé le glaive de la loi avec ces mots sur le socle: Elle frappe pour défendre.

Les commissaires de police, les membres de tous les tribunaux, et un détachement de vétérans.

Puis venait un groupe, composé des officiers municipaux de la ville d'Étampes, au centre duquel s'élevait un bas-relief, orné d'une couronne civique et d'une guirlande de lauriers, et représentant l'action vertueuse du maire de cette ville. On portait ensuite l'écharpe de ce maire, qu'un long crêpe unissait à une palme.

Groupe de maires et officiers municipaux du département, avec une enseigne portant l'article du décret de l'Assemblée nationale qui ordonne que l'écharpe du maire d'Étampes sera suspendue aux voûtes du Panthéon français.

La famille du vertueux Simoneau, couverte de voiles noirs, et les braves citoyens qui le défendirent; le buste de ce maire, élevé sur un cippe ayant une cicatrice au front et une sur la poitrine; le décret qui ordonna qu'il sera élevé un monument à sa mémoire; le modèle de ce monument, et un groupe d'habitans d'Étampes couverts de

voiles noirs.

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Le livre de la loi ouvert, posé sur un tròne doré, accompagné de trophées, et surmonté d'une petite figure de Minerve. Sur une des marches de ce trône on lisait La loi seule commande à tous. Il était porté par des vieillards, escorté par des sapeurs, par divers membres des administrations parisiennes, et suivi de deux candelabres de forme antique, de groupes d'enfans répandant des feuilles et tenant des rameaux à la main.

Venait enfin la figure de la loi appuyée sur des tables symboliques, et tenant un sceptre, symbole de sa puissance; les drapeaux, le socle, ses parties latérales portaient ces inscriptions: Les hommes vraiment libres sont esclaves de la loi; la loi; liberté, égalité, prospérité.

Cette figure était escortée par un huissier tenant en main la couronne civique destinée au buste de Simoneau, par une députation de l'Assemblée na

tionale, par la garde, par des groupes de peuple

divisés en classes, portant chacun une devise : celle des hommes était: Notre force est dans la loi; celle des femmes Nous instruirons nos enfans dans la

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