d'accusation contre les trente-deux députés dénoncés par les sections de Paris. Nous verrons dans la suite avec quel acharnement furent poursuivis, furent immolés ces malheureuses victimes de leur zèle patriotique, avec quelle impudence les lois furent outragées pour donner l'apparence de la justice à de véritables assassinats. CHAPITRE XI. ÉTAT DE LA CONVENTION, DE PARIS, DES FRONTIÈRES ;; LES ENNEMIS PRENNENT CONDÉ, MAYENCE, VALENCIENNES ETC.; CÉRÉMONIES DE L'ACCEPTATION DE LA CONSTITUTION DE 1793; ARRESTATION DES AMBASSADEURS DE FRANCE DANS LA VALTE LINE; MUSEUM ; TÉLÉGRAPHES; NOUVEAU CALENDRIER; CONDAMNATION DE CUSTINE; PRISE DE TOULON PAR LES AN GLAIS. LES événemens se pressaient, l'écrivain ne peut que les indiquer. A la Convention, le parti dominant décrétait d'arrestation ou d'accusation ses propres membres. La majorité de cette assemblée, croyant frapper ses décrets de nullité, ou prouver à la nation française l'absence de sa liberté, ne prenait nulle part aux délibérations, et, par cette détermination inconsidérée, cette majorité laissait aux dominateurs une carrière dégagée de tout obstacle. Un petit nombre de députés de cette majorité, tels que Doulcet de Pontécoulant, et Edme Petit, élevaient leurs voix courageuses, mais impuissantes, pour repousser les outrages que les Chabot, les Châles, les Thuriot vomissaient presque journellement contre les malheureux proscrits. La disette désolait les habitans de Paris, et les boutiques de boulangers se trouvaient chaque jour, et même chaque nuit, assiégées par des particu liers manquant de pain ou craignant d'en manquer. L'administration des subsistances de la commune de Paris dévoilait, dans une affiche, les manœuvres secrètes employées pour produire dans cette ville une disette factice qui durait depuis longtemps, et le ministre de l'intérieur se plaignait à la Convention, dans sa séance du 26 juillet, d'être calomnié dans cette affiche. Il se forma à Paris des attroupemens de femmes qui se portèrent, dans les trois derniers jours de juin, aux ports de la Grenouillère et de SaintNicolas, pour y acheter à vil prix, ou piller des bateaux chargés de savon; elles pillèrent même des voitures de rouliers. La commune de Paris ordonna que la reine Marie-Antoinette fût séparée du prince son fils, et peu de temps après cette princesse fut transférée à la Conciergerie '. Les étudians des colléges de Paris demandaient que le montant des prix qu'on est en usage de leur distribuer chaque année fût employé à secourir les femmes dont les maris combattaient aux frontières. On traduisit en prison la Dubarry, fameuse à la cour de Louis XV, laquelle avait eu l'imprudence de quitter l'Angleterre pour se rendre près de Paris, en sa maison de plaisance de Louvecienne. Les prisons de Paris s'enrichissaient des personnes Cette séparation s'effectua le 3 juillet 1793 et sa translation à la Conciergerie, le a août 1793. |