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hommes, suivant les autres, de vingt-huit mille. Laissons parler le général en chef.

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<< Il vit qu'on attaquait très-mollement le village de Quaregnon; il fit avancer le général Rozières avec » deux pièces de douze et quatre bataillons, pour >> soutenir et pousser en avant l'infanterie belge et française; le village fut emporté en sa présence. » Il donna ordre au général Rozières de continuer » à marcher par le grand chemin, d'y mettre en >> bataille sa cavalerie, consistant en huit esca» drons, et d'attaquer avec l'infanterie le flanc >> droit du village ( de Quaregnon). Il ordonna au général Ferrand d'attaquer l'angle et l'extrémité >> droite du front du village, dès qu'il yerrait le général Rozières monter sur le flanc droit, de ne plus s'amuser à canonner, et de marcher tête >> baissée la baïonnette au bout du fusil...... Il lui >> laissa des officiers d'état-major qu'il devait lui >> renvoyer pour l'avertir des progrès de son at» taque, et lui dit qu'il allait attendre de ses nou>> velles à la division du centre.

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>> Il se rendit promptement au centre où il atten» dit jusqu'à onze heures des nouvelles de Beur» nonville et de Ferrand. L'attaque de Beurnon>> ville était lente; mais il était retenu par le feu >> très-vif des cinq redoutes qu'il ne pouvait pas >> éteindre par celui de son artillerie, quoique le » général l'eût renforcée de quatre pièces de » seize. Quant à Ferrand, son retard était inex>> cusable.

» Dumouriez y envoya le général Thouvenot » avec ordre de commander lui-même l'attaque. >> Thouvenot trouva en arrivant que le vieux gé» néral Ferrand avait perdu la tête, continuait » à canonner inutilement et ne se décidait point; » que le général Rozières se tenait caché derrière » les maisons de Quaregnon et ne débouchait >> point; que les troupes, pleines d'ardeur, mur» muraient et s'impatientaient. Alors il prend le >> commandement de la part du général en chef, » ébranle les colonnes, se porte rapidement sur » le flanc droit et sur le front du village; il em>> porte les redoutes avec cette impétuosité française à laquelle il est si difficile de résister, et >> cette attaque brusque décide l'affaire à la gauche. » Le général, qui n'attendait que ce mouve»ment, met en colonne de bataillon l'infanterie » de son centre, et la fait avancer avec la même » impétuosité contre le centre du village; il fait >> masquer la trouée (ouverture et chemin qui >> servait d'entrée à Jemmapes) par sept escadrons » de dragons et de hussards. Ce centre traverse la plaine assez rapidement pour perdre très-peu >> de monde; mais une brigade qui marchait sur la >> trouée, voyant déboucher de la cavalerie enne

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* Suivant l'ouvrage intitulé Victoires et conquêtes des Français, le général Ferrand ne perdit pas la tête, comme le dit ́ici et le répète ailleurs Dumouriez, il montra beaucoup de sang-froid et de bravoure et eut un cheval tué sous lui.

» mie, se jette à droite, derrière une maison, et » laisse un espace vide par lequel cette cavalerie >> aurait pu percer ce centre.

» Dans le moment, le jeune Baptiste Renard, >> valet de chambre du général, inspiré par un » mouvement héroïque et par son attachement » pour son maître, part au grand galop, va trou» ver le général Drouin qui commandait cette brigade, lui fait honte de sa retraite, ramène » la brigade, occupe la trouée, va chercher les >> sept escadrons que le mouvement timide de » cette infanterie avait arrêtés, les conduit dans » la trouée, et revient trouver son maître après >> avoir rétabli le combat.

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» En même temps que le général Drouin avait plié, la brigade qui était à sa gauche avait fait » halte; elle ne fuyait pas; mais les trois colonnes » de bataillons qui la composaient s'étaient mises >> en marche et en confusion et perdaient beaucoup » de monde, restant exposées à un feu de canon à » mitraille, à demi-portée de fusil. Le duc de >> Chartres s'y porte précipitamment, les rallie,

en forme une grosse colonne mélangée qu'il >> appelle gaiement le bataillon de Jemmapes, ré>>tablit le combat, force les trois étages de redou» tes et de retranchemens; des escadrons de hus»sards, de chasseurs et de dragons s'y portent >> avec autant de rapidité que l'infanterie. On se >> bat avec acharnement. Thouvenot, qui avançait » par la droite du village, met les Impériaux entre

>> deux feux; plus de quatre cents se noient dans » l'Haine, et la bataille est gagnée au centre et à la >> droite du village.

>> Pendant que le duc de Chartres ralliait le cen>>tre avec autant de vigueur, Dumouriez avait une >> autre inquiétude. L'attaque de Beurnonville ne >> faisait aucun progrès; il s'y porte rapidement..... » Jamais général n'est arrivé plus à propos, Il >> trouve sur la hauteur de Cuesme deux brigades

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d'infanterie, dont une composée de trois batail>>lons de Paris, de ses anciennes troupes du camp » de Maulde. Elles débordaient la gauche de cinq » redoutes qui étaient garnies de grenadiers hon>>grois. Elles avaient devant elles une nombreuse » cavalerie impériale qui paraissait être prête à les » attaquer; et, à cinq cents pas en avant, sur leur gauche, une colonne d'infanterie attendait le >> mouvement de la cavalerie, pour achever de les » détruire. A cent pas, derrière ces deux brigades, étaient dix escadrons de hussards, dragons >> chasseurs, exposés au canon des redoutes qui >> les prenaient en écharpe, et à celui du général » d'Harville qui, par une erreur inconcevable, » les prenant pour les ennemis, les écrasait par » derrière.

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>> Ces troupes n'avaient aucun général en tête; car le fameux Dampierre, qui devait les com» mander, ne s'y trouvait pas, quoique la veille il >> eût fait une algarade indécente à son général en » chef, sur ce qu'il avait remis l'attaque au lende

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