Enfuite de ces titres le Roi d'Angleterrre comme ses prédéceffeurs, a hérité & poffedé la Principauté d'Orange & les biens de la portion de Philippe Guillaume, aux mêmes engagemens que les autres Princes.

D'où l'on voit l'évidence des droits de fon Alt. Seren. & que les prétenfions de fa Majesté le Roi de Pruffe qui n'eft ni Châlon ni Naffau, ne font aucunement admiffibles, & que celles que l'on avance de la part du Prince Naflau Dietz cadet de la maifon, font témétaires, contre l'ordre établi, & contre les faits & engagemens de fes ancêtres, auxquels il est notoirement & inféparablement engagé, comme héritier mediat & immédiat.

Ce qui doit fuffire pour lever entiérement tout préjugé tant en faveur des prétendans de France que de tous autres, de prévention, paffion, ou d'inclination contraire aux droits inconteftables de fon Alt. Seren. & pour faire de même concevoir fans peine combien font deftitués de tout fondement & probabilité ceux qui s'érie.gent en competiteurs (que l'on ne reconnoit pas fous les aufpices de la conjoncture, du credit', de la puiffance, & des Tom. III.

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Alliances; & quoique ces circonftances emportent fouvent la balance, faisant languir la verité & la raifon, elles n'attri buent cependant jamais plus de droit, pour qualifier des demandes qui en font éloignées & qui n'ont que la convenance & l'avidité du bien d'autrui pour objet; sacrifiant la verité & tout ce qui eft juste à la raifon d'Etat.

On efpere toute autre chofe de cette •Illuftre Affemblée dans un tems où il s'agit de rendre à un chacun ce qui lui appartient, & de foutenir les droits & demandes des plus foibles, auffi bien que des plus forts & acredités: "C'eft auffi dans cette jufte confiance qu'on fe promet que les demandes appuiées des Traités de Paix & des titres & traités particuliers, produites dans le Mémoire préfenté de la part de fon Alt. Seren. à cette Illuftre Affemblée des Couronnes & Puiffances, pour la reintegration & reftitution de la Principauté d'Orange & des autres biens de laportion du Prince Phillippe Guillaume, feront fuivies de l'effet que l'équité & la confcience exigent, fans qu'il foit queftion, après une verité fi connuë, pour une Principauté Souveraine d'aucun fequeftre,

moins encore d'aucun arbitrage ni com-
promis à quoi on ne confentira jamais,
proteftant bien expreffement contre toute
refolution contraire en préjudice de l'évi-
dence des droits de fon Alt. Seren. puif-
qu'elle feroit directement oppofée à l'au-
thorité publique de la foy inviolable des
Traités de Paix, qui doit être invincible,
& immuable; auffi on ne doute pas que
Sa Majefté Très-Chrêt. continuera à main
tenir pour la maifon de Naffau, ce que les
Rois les prédeceffeurs ont fait & promis
(& ce qu'Elle même a fi folemnellement
déclaré) par tous les Traités de Paix con-
fecutifs depuis celui de l'an 1525. jufques
à celui de l'an 1697. & en même tems
on a lieu d'efperer que ce que les Empe-
reurs & autres Couronnes & Puiflances
ont dans ce tems là foutenu & maintenu
dans lefdits traités de Paix, fera de même
confervé inviolable à préfent par ceux qui
occupent fi glorieufement leurs thrones &
qu'ils ne permettront pas que la foy publi
que des traités quam tanto magis præftare de-
bent fummi hominum rectores quanto cateris
pracellunt, fouffre aucune atteinte dans cet-
te occafion, aiant en vûë ce que dit Gro-
tius, quo magis regum eft religiofe hanc cole-

re primum confcientia, deinde & fame caufa, qua ftat regni authoritas: On se perfuade donc que cette Illuftre Assemblée tiendra la main au maintien defdits Traités de Paix qui font des Décifions fuffiffantes qui appuient le droit acquis à la maison de Naf fau, & au Prince aîné en vertu des Tefta mens & de tout ce qui a été fi folemnellement établi & confirmé par les pactes de famille réiterés entre eux & réciproques, & dont fa Majefté Imperiale eft guarand.

Il n'y a pas ici autres chofes à examiner finon dans quelle famille fe trouve la poffeffion de la Principauté d'Orange & qui en eft l'aîné & premier fubftitué, autrement ce feroit faire tourner une veritable poffef fion en fimple prétenfion, & mettre un droit acquis en but, & en paralelle avec des prétenfions de pure convenance ou de force, & files traités de Paix ne donnent pas un jufte titre, quelle puiffance pourra fe conferver dans ce qu'elle poffède, ou acquiert de nouveau?

Me

Memoriale Commendarum & Bonorum Illuftriffimo Ordini Equeftri Sti. Joannis Hyerofolymitani in Belgio Foederato recuperandorum, Illuftriffimis & Excellentiffimis ad Tractatus Pacis in Civitate Ultrajectinå cum fummâ Poteftate Ablegatis, ex parte Eminentiffimi ac Celfiffimi Domini D.Raymundi de Perellos de Rocafull, D. G; Equeftris Ordinis Melitenfis Magni MagiAri ac Principis Melita & Gozzi, nec non Totius Equeftris Ordinis Sti. Joannis Hierofolymitani, Exhibitum per Illuftrem Do• minum Liberum Baronem de Merveldt, fati Equeftris Melitenfium Ordinis Magnum per Germaniam Bajulivium.

f. I.

Rde Militaris Sti. Joannis Baptifta Hierofolymitani, fub nomine Ordinis Melitenfis hoc tempore magis cognitus, ante tot fæcula inftitutus, ex variis omnium fère Europæ populorum Illuftribus Familiis collectus, liberæ adinftar Republicæ gubernacula, & arma unicè adverfus Infideles Chriftiani nominis hoftes gerens, Chriftianorum inter fefe diffidentium bellis fefe nunquam, etfi, ut ex fequentibus apparebit,

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